Un titre qui fera appel à votre intelligence et à votre capacité à réagir, avec des clones qui seront aussi bien vos sauveurs que vos pires ennemis.
- Le mélange exploration/survie/social
- Les choix et leurs conséquences
- L'univers prenant
- Techniquement sympa
- L'histoire !
- Pas forcément facile à appréhender
- Pas de doublage français
The Alters sur Xbox Series est, sans conteste, un titre complet et passionnant. Entre son récit captivant, ses mécanismes d’Alters ingénieux, son exploration minutieuse et un gameplay demandant une réelle implication, le jeu séduit par son originalité et sa profondeur. Certes, il demande du temps et de la patience pour en apprécier toute la richesse – et il n’est pas fait pour les joueurs à la recherche de gratification instantanée – mais ceux qui sauront s’investir seront récompensés par une aventure hors du commun, à la fois sombre, ironique et étonnamment humaine.
Dès les premières minutes, The Alters vous catapulte dans une odyssée de survie où l’ironie du destin se joue à chaque instant. Après le crash de son vaisseau sur une planète irradiée et hostile, notre héros, Jan Dolski, se retrouve seul – abandonné, trahi par le sort et livré à une nature impitoyable. L’histoire, certes empreinte de grands clichés de la science-fiction, se pare néanmoins d’une profondeur inattendue où chaque décision compte dans un compte-à-rebours infernal avant que le Soleil ne vienne anéantir les maigres traces de vie

Se cloner, ça vous branche ?
Ce qui frappe avant tout dans The Alters, c’est sa mécanique de jeu originale : les Alters. Plutôt que de se contenter de copier notre héros, le jeu vous propose de créer des versions alternatives de vous-même – chacune issue d’un détour différent d’une branche de votre passé. Vous voilà ainsi face à “votre” technicien, scientifique ou encore psychiatre, issus d’une même graine de souvenir, et qui viennent en renfort pour pallier l’absence criante de votre équipage disparu. Cette approche narrative, à la fois risquée et inventive, donne à l’ensemble une touche quasi philosophique sur le poids des choix et leurs répercussions.
Loin de se limiter à une simple balade sur paysage désertique, The Alters impose une exploration méticuleuse de son terrain de jeu hostile. Chaque journée – véritable challenge temporel – se mesure en secondes contre la course effrénée du soleil déclinant. Entre la récolte de matières premières essentielles, le placement stratégique de stations minières et la préparation sans relâche de votre base mobile, chaque déplacement dans cet univers rappelle que la survie ne se gagne qu’à force de patience et d’organisation. Un gameplay qui, s’il n’est pas fait pour les impatients, récompense amplement l’effort méthodique des joueurs les plus persévérants.
Les choix dans The Alters ne sont pas de simples options cosmétiques ou mécaniques. Ils façonnent l’ossature même du récit et de la survie de Jan Dolski. Dès lors que le joueur opte pour la création d’un alter particulier – qu’il s’agisse du technicien, du scientifique ou d’un autre profil issu d’un « et si… » du passé – il oriente non seulement les compétences disponibles pour affronter un environnement impitoyable, mais il détermine également la profondeur narrative de son personnage. Chaque alter porte en lui le poids d’un choix alternatif, ce qui enrichit la trame en dévoilant petit à petit les regrets et les remords de Jan, tout en lui faisant explorer des facettes inédites de son identité.

Une réflexion sur soi et les autres
Au-delà de l’aspect narratif, le système d’alters propose une résonance morale et émotionnelle. En jouant, on se retrouve face à soi-même, devant le reflet des choix oubliés ou regrettés. Voilà qui confère au jeu une densité rarement vue dans le genre, où l’impact des décisions n’est pas qu’une mécanique de jeu, mais une véritable invitation à la réflexion sur le poids et la valeur de nos actions. Cette approche, qui mêle stratégie, survie et philosophie, transforme chaque partie en une exploration intime autant qu’en une lutte pour la survie.
Ces décisions influent aussi sur le gameplay stratégique. Dans un univers où chaque seconde compte face à un soleil déclinant, choisir le bon alter peut s’avérer crucial pour optimiser la gestion des ressources, organiser l’exploration de territoires hostiles et anticiper les imprévus. Les ramifications sont multiples : la composition de votre équipe, la manière dont vous exploitez le Rapidium et le développement de votre base mobile reposent en grande partie sur l’arborescence des décisions. Autrement dit, la moindre hésitation ou le moindre choix impulsif peut transformer une situation sauveuse en catastrophe, accentuant ainsi la tension et le sentiment d’urgence qui caractérisent l’expérience de jeu

Dans un souci d’authenticité – ou peut-être pour titiller les puristes – The Alters propose un doublage intégralement en anglais. Loin de masquer le propos par une traduction parfois maladroite, ce choix renforce la dimension cinématographique et immersive du jeu. Les comédiens, avec une diction limpide et une intensité certaine, portent l’ensemble du récit avec sérieux et une pointe d’ironie qui colle parfaitement à l’atmosphère désespérément singulière de cette aventure spatiale.
C’est loin mais c’est beau
Côté visuel, la version Xbox Series brille par sa direction artistique soignée. La base mobile – véritable chef-d’œuvre de design, pensable à un diorama vivant – et les paysages de la planète, à la fois austères et étrangement colorés, offrent un décor saisissant. Ces graphismes, travaillés dans les moindres détails, contribuent à instaurer une ambiance lourde de tension, où chaque pixel semble peser dans l’équation de la survie de Jan.

Si vous cherchez l’action débridée ou un gameplay frénétique, passez votre chemin. The Alters se distingue par sa fusion de gestion de ressources, d’exploration et de réflexion stratégique. Chaque minute de jeu est réglée au chronomètre : un équilibre délicat entre la planification minutieuse des tâches quotidiennes et l’exécution rapide pour éviter les pièges d’un environnement implacable. Cette densité de mécaniques, à la fois novatrice et exigeante, oblige le joueur à adopter une patience d’orfèvre, mais offre en retour une expérience riche et nuancée, à la hauteur des ambitions narratives du jeu.
The Alters sur Xbox Series est, sans conteste, un titre complet et passionnant. Entre son récit captivant, ses mécanismes d’Alters ingénieux, son exploration minutieuse et un gameplay demandant une réelle implication, le jeu séduit par son originalité et sa profondeur. Certes, il demande du temps et de la patience pour en apprécier toute la richesse – et il n’est pas fait pour les joueurs à la recherche de gratification instantanée – mais ceux qui sauront s’investir seront récompensés par une aventure hors du commun, à la fois sombre, ironique et étonnamment humaine.

Test réalisé depuis une version commerciale fournie par l’éditeur. Afin d’éviter tout spoil, les captures proviennent de phases de jeu assez tôt dans l’histoire, prises sur Xbox Series X