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[Test] Tekken 8 : rouillé ou dérouillée ?

Putain, 30 ans !
Tekken 8 Review
Temps de lecture estimé :10 Minutes, 24 Secondes

Des bases sérieuses pour un épisode inégal

Plus

  • Techniquement très cool
  • Fluide
  • Gameplay précis et efficace
  • Un roster varié et assez complet
  • Le mode Heat
  • Le mode Quête Arcade pour apprendre les bases
  • Mode online simple et efficace

Plus

  • Le mode simple qui ne plaira pas à tout le monde
  • La musique du menu assez horrible (qu’on peut changer dans le jukebox)
  • Les avatars en mode Xbox 360 qui font tâche face au chara design soigné du jeu
Tekken 8 a le cul entre deux chaises, tentant de suivre le mouvement des concurrents en essayant d’atteindre un nouveau public sans trahir les habitués de la saga. Les modes proposés et les nouveaux styles de jeu permettent en effet d’ouvrir la voie pour attirer du sang neuf dans les rangs des fans de Tekken, mais l’implication à ce niveau semble moindre par rapport à Street Fighter 6 notamment. Idem pour le mode histoire principal qui fait kitsch malgré quelques bonnes idées, ou le mode Tekken Ball qui est là sans trop savoir pourquoi. Mais dans sa nature initiale de jeu de baston, Tekken 8 dispose de bases solides, d’une technique fluide et agréable et d’un gameplay efficace, c’est un jeu que l’on suivra de près au fil de ses futures évolutions et ajouts de contenus.

Tekken remonte sur scène pour un huitième opus, presque 30 ans après le premier épisode de la franchise. Depuis, les jeux de baston ont évolué, et les darons du genre ont fait forte impression l’an dernier. Entre un Street Fighter misant sur l’accessibilité et pourvu d’un gameplay soigné et efficace, et un Mortal Kombat 1 qui a su accorder richesse de contenu et un scénario de qualité, c’est peu dire que les yeux des fans du genre sont braqués sur Tekken 8.

Aujourd’hui, un jeu de baston doit répondre à plusieurs critères, le premier étant évidemment le gameplay et la technique, qui doivent être impeccables pour espérer plaire aux vétérans du genre, à plus forte raison au niveau professionnel. Une fluidité impeccable, des contrôles qui répondent au quart de tour et un roster varié et équilibré sont quelques-unes des clés d’un titre réussi.

Mais un titre trop classique ne suffit plus aujourd’hui à faire vendre : il faut attirer de nouveaux joueurs et de nouvelles générations. Pour cela, il est nécessaire d’étoffer le contenu, pour à la fois intéresser les néophytes, et les inclure dans un monde sauvage ou règnent certains joueurs qui ont bien plus de bouteille. Parmi vous, il y a peut-être le souvenir d’une expérience avec un ami balèze en jeu de baston qui vous a refilé la manette en mains sans vous expliquer, puis vous éclate pour son propre plaisir, à en être dégouté du genre… Ou plus simplement, l’apparente complexité peut ne pas attirer au premier abord. Il faut donc trouver un moyen de rallier de nouveaux profils de joueurs à la cause d’une licence ou une autre avec une accessibilité élargie. Cela dit, il ne faut pas non plus trahir les plus expérimentés en facilitant trop la tâche et en rendant le gameplay « trop » simpliste.

C’est une sacrée gymnastique à laquelle sont confrontés toutes les licences de jeux de combat, certaines y ayant répondu avec un certain brio, et Tekken ne peut décemment pas passer à côté de ce créneau.

Une belle brochette de vainqueurs

Le premier atout de Tekken 8, qui parlera à tous les joueurs, c’est sa plastique. Une modélisation fine avec des textures de qualité, le tout porté par des environnements chargés mais lisibles, le tout avec une fluidité sans faille. Sur l’aspect purement technique, le jeu est une réussite. Évidemment, en ce qui concerne le chara design, il restera à l’appréciation de chacun, mais ici le matériau de base n’est globalement pas trahi.

Certains personnages semblent avoir subi un glow-down comme Paul qui subit apparemment les années plus difficilement que d’autres, Lee qui est passé d’un gars fin et un peu classe à une armoire à glace en armure digne de Halo, ou encore Steve qui a perdu ses gants de boxe et ainsi un peu de son identité. Alors oui on peut changer tout ça dans la personnalisation, mais les tenues de base font partie du canon du jeu, et parfois ça pique.

Au total, ce sont 32 combattants qu’il vous sera possible d’incarner, dont 4 totalement nouveaux : Azucena, Reina, Jack-8 et Victor. Chacun disposant d’un style assez unique, notamment celui de Victor, espion français qui utilise non seulement ses poings, mais aussi un katana, un flingue, un kukri et un karambit. Inspiré par l’acteur Vincent Cassel, c’est ce dernier qui double le personnage, et ça rend plutôt pas mal. Notez d’ailleurs que chaque personnage parle dans la langue de son pays d’origine, ce qui donne des contrastes de dialogues assez cool dans le mode histoire, mais l’idée peut paraître bizarre : c’est comme si chacun comprenait toutes les langues du monde… Ou alors c’est un critère pour participer au tournoi et on nous l’a caché pendant toutes ces années !

Bref revenons aux petits nouveaux avec Azucena, qui cultive du café au Pérou, fait plutôt dans le style MMA, avec une pointe de danse dedans. Jack-8 est l’évolution du robot qui squatte la série, toujours avec plus de muscles et de métal, avec des petites lumières, il manque que les LEDs arc-en-ciel ! Et enfin Reina, combattante pleine d’énergie et de talent mais qui semble avoir plus de ressources qu’elle n’en laisse paraître…

La variété est ainsi au rendez-vous, avec un panel fourni de personnages, masculins, féminins, machines et autres animaux : chacun trouvera son bonheur, même les fans de furry avec King.

Une histoire de mise au poing

C’est l’heure de faire le point sur les divers modes de jeu disponibles dans Tekken 8. Allez chercher un café/thé/chocolat/flan au paté, y’a de quoi faire ! On commence avec les modes hors-ligne, avec tout d’abord non pas un mais deux modes histoire. Avant tout, sachez que vous pourrez retrouver les évènements des Tekken précédents dans de courtes cinématiques animées, pratique pour se rafraichir la mémoire, ou découvrir l’intrigue pour les nouveaux.

Le mode histoire principal, intitulé « Le Réveil des Ténèbres » est centré sur Jin Kazama, qui veut mettre un terme au joug de son père un peu psychopathe sur les bords. L’histoire est digne des Shonen les plus classiques, rien de foufou, que ce soit dans le scénario ou la façon de le présenter. Tekken 8 veut même emprunter à Mortal Kombat ses transitions actives entre cinématiques et action, avec moins de brio. Idem pour la mise en scène, qui est une suite d’évènements assez convenue mais qui fera rire nerveusement les fans de certains mangas/animes classiques et les aficionados de Michael Bay.

Cela dit, on notera un effort sur la variété de certains passages, avec des choix de combattants possible lors d’un certain passage, ou carrément une sorte de mode Musou qui, à défaut d’être passionnant, a le mérite d’être un peu rafraichissant.

Ce mode se termine en une poignée d’heures, environ 3 ou 4 selon vos compétences. Et pour approfondir un peu plus le lore de chaque personnage, vous pourrez jouer au mode Épisodes de Personnages. Dans celui-ci, vous pourrez choisir l’un des combattants et au terme de 5 combats, découvrir ce qui se passe pour lui dans cet épisode. Classique mais efficace, circulez !

A côté de cela on retrouve les sempiternels modes arcade (dans lequel vous enchainerez des combats contre l’IA) VS et entraînement qu’on ne présente plus, pratiques pour se faire la main solo ou entre potes. Le mode Super batailles de fantômes vous permettra de vous taper contre des IA générées à partir de vrais joueurs, à priori avec une technologie plus poussée et plus proche de la réalité. Un mode intéressant pour se donner des challenges et faire évoluer votre style de combat avec l’IA des joueurs, sans qu’ils se déconnectent en rageant, et ça c’est cool.

On retrouve le mode Tekken Ball, le volley-ball croisé à la baston qui était aussi dispo dans Tekken 3 et Tekken Tag Tournament 2. Tapez la balle pour qu’elle défonce l’adversaire, ou renvoyez la en la tapant au bon moment pour faire un max de dégâts et tenter de gagner la bataille. C’est pas ouf, mais ça existe.

Enfin pour les yeux et les oreilles : le mode Jukebox qui permet d’écouter des musiques de différents opus de la saga, et surtout de virer la musique insupportable du menu de base, et la galerie vous permet de voir et de débloquer des vidéos, des illustrations et images en tous genres.

Si tout ça reste classique, ce qui permet à Tekken de mettre un pied dans la nouvelle génération de jeux de baston réside dans son mode Quête Arcade, et les nouvelles mécaniques du titre.

En quête de renouveau

Dans ce mode Quête arcade, vous incarnerez votre propre avatar. Si dans Street Fighter 6 vous pouviez également créer un personnage et l’utiliser en combat, ici il n’est que figuratif et ne servira qu’à marcher et dialoguer. Le concept est rigolo, mais tranche avec la technique du jeu fine et léchée : ici on est avec des avatars de la Xbox 360 qui se promènent dans un environnement fermé, avec une suite de quêtes à réussir.

L’avantage de ce mode, c’est son aspect ludique : destiné à apprendre les bases de Tekken 8, vous allez ici pouvoir apprendre les rudiments des techniques de jeu, les plus basiques mais aussi certaines plus avancées. Alors pas question ici de vous prendre par la main et vous montrer toutes les possibilités du jeu, mais vous allez apprendre les nouveaux mécanismes. Dans cet opus, l’accent semble avoir été mis sur l’agressivité, c’est d’ailleurs dit texto par un des PNJ du mode quête. Car si l’aspect défensif du jeu reste bien présent, ici il est possible de faire des dommages en perçant la défense en activant le mode Heat. Une fois par round, une simple pression sur RB/R1 vous permet d’activer ce mode qui peut renverser la tendance, ou expédier un combat.

En activant le mode Heat, votre personnage va donner un coup puissant, pouvant surpasser une attaque adverse, puis une fois le mode actif vous causerez plus de dégâts, certaines attaques étant même boostées dans ce mode, et carrément lancer un combo puissant avec une autre pression sur cette même touche. Une fois la jauge vide, retour à la normale, il faudra donc être efficace. Ce mode Heat permet soit d’asseoir son autorité en attaque et tenter d’expédier le combat, ou justement de la joue fine et de l’activer au bon moment pour renverser la vapeur. Un aspect tactique à la fois simple, accessible, mais qui ne casse pas non plus le jeu avec une utilisation abusive.

Autre nouveauté plus discutable : le Mode Simple, activable en combat par une pression sur LB/L1. En activant cette fonction, les contrôles seront simplifiés et globalement, les combos de base et autres coups efficaces seront plus facile à placer, les touches sur lesquelles appuyer apparaissant de votre côté de l’arène. Cela mâche un peu le travail pour les débutants, mais il ne suffira pas de matraquer la manette pour gagner, car même si les timings et coups de jonglage par exemple se placent plus simplement, un joueur expérimenté aura vite fait de vous corriger si vous faites n’importe quoi et créez trop d’ouvertures. A ce niveau-là, au moment d’écrire ces lignes, cela fait varier l’équilibrage et peut générer certains abus, ce qui évidemment n’est pas fair-play, mais gageons que des corrections seront faites à ce niveau pour équilibrer le tout.

Autre nouveauté, celle qui permet de regagner un peu de vie en combat en plaçant certains coups. Elle s’active après avoir pris des dégâts de certaines attaques, et en contre-attaquant au moment propice, vous regagnerez un peu de vie. Idem en forçant l’adversaire à vous bloquer, c’est un aspect stratégique intéressant, à voir comment tout cela sera utilisé chez les joueurs pro !

Pour en revenir au mode Quête Arcade, sa petite histoire vous fera naviguer entre plusieurs salles d’arcade, avec des joueurs que vous découvrirez au fil de vos aventures, chacun ayant un attrait différent dans Tekken : le fan hardcore, le rageux ou le péteux trop sûr de lui, chaque profil permet de découvrir ce qui plait dans Tekken au travers des yeux virtuels des protagonistes. Combattre, participer à des tournois et faire évoluer votre skill, c’est un mode qui est sympa sur le fond. Sur la forme, y’a débat.

La touche personnelle

Tout comme les personnages combattants, il est aussi possible de personnaliser votre avatar, soit en achetant les vêtements et accessoires contre l’argent glané grâce à vos combats, soit en les débloquant selon certains critères. D’ailleurs c’est assez agréable pour le souligner, mais ici point de petite tenue affriolante pour les combattants, ou sinon quelques tenues un peu sexy pour ces dames, un bon point car on ne tombe pas dans les excès de Dead or Alive.

La personnalisation permet bien des délires, parfois même des cosplays assez fun, mais aussi de faire péter la classe à vos combattants ou avatars (car vous pouvez en créer plusieurs) C’est un passe-temps toujours agréable qu’il est bon de retrouver.

Dans les modes en ligne pour terminer, vous pourrez accéder à un salon de combat, reprenant l’univers graphique des avatars du mode Quête arcade. Ici vous retrouverez les avatars d’autres joueurs qui pullulent un peu partout, avec une tonne de bornes d’arcade accessibles et d’options de dialogue pour papoter ou trouver un challenge. Partie rapide ou classée, tournois et évents sont au menu, dans ce mode assez fluide et coloré. Dommage par contre de ne pas avoir inclus d’autres petites bornes avec des classiques de NAMCO ou d’anciens épisodes arcade de Tekken par exemple, ce qui avait été fait dans Tekken 5, incluant les trois premiers épisodes en version arcade et Starblade. Sachant que dans Street Fighter 6 Capcom a inclus de façon cyclique des jeux de la marque sur les bornes de son mode multijoueur.

Conclusion

Tekken 8 a le cul entre deux chaises, tentant de suivre le mouvement des concurrents en essayant d’atteindre un nouveau public sans trahir les habitués de la saga. Les modes proposés et les nouveaux styles de jeu permettent en effet d’ouvrir la voie pour attirer du sang neuf dans les rangs des fans de Tekken, mais l’implication semble moindre par rapport à Street Fighter 6 notamment. Idem pour le mode histoire principal qui fait kitsch malgré quelques bonnes idées, ou le mode Tekken Ball qui est là sans trop savoir pourquoi. Mais dans sa fonction pure de jeu de baston, Tekken 8 dispose de bases solides, d’une technique fluide et agréable et d’un gameplay efficace, c’est un jeu que l’on suivra de près au fil de ses futures évolutions et ajouts de contenus.

test réalisé depuis une version commerciale fournie par l’éditeur

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