Il y a quelques années sortait sur Mégadrive un jeu qui allait révolutionner son époque. Ce jeu qui pourtant n’aurait jamais dû voir le jour en Europe, répondait au nom de Gynoug. Aujourdhui et comme à son habitude le studio Ratalaika Games nous sort alors le grand jeu avec le portage de cette perle peut être encore méconnue du grand public. En passionnés ces derniers nous ont habitué à des jeux de qualité et c’est tout naturellement que nous avons décidé de répondre présent afin de vérifier si leur maitrise du sujet est toujours aussi efficace qu’à l’accoutumée.
Wor Machine
Comme bon nombre de jeu à son époque, le coté narration n’est pas très étoffé puisque l’essentiel, l’essence même du jeu ne tenait pas à son histoire mais plutôt à son coté “jeu à consommer dans l’immédiat”. Le minimum syndical était donc de mise en vous faisant incarner Wor qui on ne vas pas se le cacher avait déjà énormément de classe sur la jaquette originale et nous permettait de nous projeter avec lui dans sa quête désespérée. En effet ce dernier qui est un homme volant de sa planète ( l’héroic fantasy était déjà bien installée en 1991 ) doit grâce à son courage sauver cette dernière en proie aux attaques de toute une armée de mutants et autres machines steampunk faite de métal, d’os et de chair humaine dont la naissance semble le fruit de la propagation d’un virus mystérieux.
Die hard ou presque
Loin de vouloir effacer ce monument de la sphère vidéoludique , le studio à donc repris la recette originale en y apportant un peu plus de contraste. Le jeu reste donc identique vous laissant voyager au travers de 6 niveaux tous plus différents les uns que les autres en incarnant un héro dans un shooter au scrolling horizontal dans lequel vous devrez faire un carnage en éradiquant toutes formes hostile à l’aide de vos boules de feu. Comme tout shoot them-up qui se respecte, à chaque fois qu’une quantité d’ennemi disparait de l’écran sous vos pouvoirs, ces derniers peuvent aléatoirement lâcher divers bonus renforçant votre force de frappe de divers manière afin d’avancer toujours plus dans les niveaux. Le système de boost se résumant à différents types de gemmes : rouge pour la puissance, bleue pour la densité ; mais vous disposerez également d’autres bonus comme les ailes augmentant la vitesse de déplacement. Libre à vous de définir s’il semble judicieux d’utiliser ce genre de pouvoir pouvant totalement vous desservir. La difficulté reste de mise au même titre qu’un die and retry ; vous pouvez mourir de manière instantanée si votre attention n’était plus portée au centre du jeu : certains pièges se déclenchent par exemple en laissant tomber un rocher de l’écran et si ce dernier vous touche vous perdez alors une vie. Votre partie étant limitée à quatre vies je vous laisse imaginer l’attention requise afin de compléter un tableau. Dans les faits seule votre connaissance parfaite de chaque niveau vous aidera à économiser vos vies pour atteindre le dernier boss et il y a fort à parier que certains abandonnent sous le coup de la colère. Fort heureusement et 2021 oblige, Ratalaika Games nous sort comme à son habitude l’arme ultime de toute personne ne voulant pas se frustrer par trop de difficulté grâce au rewind ; entendez là retour en arrière, permettant de corriger le tir si vous étiez cinq minutes plus tôt tué malencontreusement par n’importe que forme d’agression. Libre à vous d’utiliser ou non cette option qui pour certain ne respectera pas le code du samouraï ! Le jeu reste également non traduit dans ses menus mais n’impacte en rien l’expérience gaming.
Pixel et nostalgie
Vient ensuite le cœur du jeu et son approche pixelisée. Et elle aujourd’hui toujours viable ou un remaster complet aurait il été judicieux ? A cette question nous répondront que le choix n’est pas si simple ; les nostalgiques y verront un jeu n’ayant pas prit une ride et magnifiée grâce à ses filtres mais à l’heure des technologies et sans pour autant forcer le trait comme a pu le faire en son temps un certain Street Fighter 30th Anniversary Collection, nous aurions été en droit de demander un peu plus de finesse. Le scrolling horizontal garde pour autant son efficacité mais il reste difficile de définir avec précision les caractéristiques propres de chaque ennemis aussi insignifiants soit ils tant la vitesse par moment nous entraine dans ce manque d’observation au profit de nos réflexes. Le jeu souffre des mêmes manques qu’à son époque à savoir un épisode peut être un peu trop court et manquant de diversité dans son bestiaires ou ses variantes de tirs. Pour autant, les boss restent tout de même toujours aussi classe et chaque apparition reste une surprise aussi agréable que source de stress pour peu que la multitude de projectiles à l’écran soient pour vous synonyme d’angoisse : où allez? Vers le haut, le bas … La bande son est identique à celle d’origine sans apporter ce coté épique déjà entendu dans d’autre production mais là encore compliqué d’émettre un avis puisque nous avons un portage. Le son reste de très bonne qualité et les sprites sont toujours d’une efficacité redoutable. Le gros point positif réside dans la maniabilité de l’ensemble ; tout réponds à merveille et il sera difficile de vous faire surprendre tant la manette bonifie le répondant même en cas de changement de direction inopiné vous sortant d’une mort quasi inévitable et en cela c’est un grand bravo pour nous puisque c’est vraiment le point essentiel pour ce type de jeu.
Must Have ?
Gynoug est sans conteste une nouvelle réussite du studio Ratalaika Games, sans apporter de nouveautés le jeu est ce qu’il est ; un portage réussi, fluide, addictif et qui plus est, peu onéreux. Le seul point noir reste le même depuis des années : sa trop courte expérience. Il mérite malgré cela d’être essayé et adopté puisqu’il fait et fera toujours parti de ces jeux ayant fait briller les pupilles de chaque enfant né dans les années 80. Certains passeront peut-être à coté mais son ambiance à elle seule mérite qu’on s’y attarde le temps d’une soirée afin de découvrir cette frénésie qui s’empare de nous lors de l’arrivée de chaque boss de fin de tableau. Avec un minimum de nostalgie tout bon quarantenaire y trouvera son compte et chaque nouveau collectionneur retro pourra également céder à la tentation.