Akane-Banashi : spectacle littéraire modernisé

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Ce jeudi 12 octobre voit la sortie officielle du manga Akane-Banashi. Ce manga, acclamé et encouragé par les grands auteurs (dont Eiichiro Oda), est la nouvelle étoile montante de cette année dans le Shonen Jump.

Mais avant d’entamer ce manga, il faut comprendre le thème principal du manga : le rakugo.

Le rakugo, signifiant “histoire qui a une chute” est une forme de spectacle littéraire japonais humoristique qui a vu le jour dans les années 1600, l’époque d’Edo.
Il tirerait ses origines des courtes histoires comiques racontées par les moines boudhistes.

Comment se déroule un rakugo ?

Le conteur, appelé rakugoka s’assied sur la scène, toujours habillé en kimono. Il utilise comme accessoires un éventail de papier pliant et parfois un essuie-main en coton, lui servant à figuré divers ustensiles tels qu’un pinceau, une cruche à saké, un sabre, une lettre, etc… La scène ne comporte pas de décor, ni musique.
Sans quitter la position à genoux traditionnelle (seiza), l’artiste décrit une histoire humoristique, pouvant être longue et compliquée, comme courte et simple.

Le récit est structuré en trois parties : le prologue (makura), ensuite l’histoire principale (hondai) qui se conclut par la chute (ochi).

Pendant le makura, le conteur établit le contact avec son public en évoquant la saison, un thème d’actualité, un voyage. L’histoire inclut généralement le dialogue de deux personnages ou plus : ils ne sont alors différenciés que par la rotation de la tête du conteur à gauche ou à droite (selon leur âge, leur sexe et leur condition sociale), le rythme et la fluctuation du timbre de la voix. La narration est parfois quasi inexistante. Enfin, l’épilogue se caractérise par une chute inattendue, un jeu de mot ou un retour au début de l’histoire pour lui donner une fin ludique.

Il existe trois grades de kugoka : zenza (le plus bas), futatsume et enfin shin’uchi. Une fois devenu shin’uchi, le conteur devenu un maître de la parole peut former ses propres disciples.

Place à Akane maintenant.

Pour la jeune Akane, son père Toru est doté d’un incroyable pouvoir : assis seul sur scène, il est capable de donner vie à une multitude de personnages différents, armé uniquement d’un éventail et d’un carré de tissu ! Toru pratique le rakugo, une forme de spectacle humoristique populaire née il y a des centaines d’années, mais toujours vivante.

Malgré les moqueries de son entourage, il rêve d’accéder au rang de maître. La pression est d’autant plus forte qu’il ne veut pas décevoir sa femme, soutien de toujours, ni surtout sa fille Akane… Elle l’admire au point de l’imiter, répétant les scènes de rakugo en cachette ! Le jour de l’examen de passage vers le grade ultime, la barre est placée haut : ce n’est rien de moins que le célèbre Issho Arakawa, maître incontesté de la discipline, qui joue le rôle de juré. Toru donne une performance remarquable, la salle se tord de rire ! Et pourtant, Issho le déclare indigne du titre…

Pire, il le bannit à vie du monde du rakugo, sans aucune explication ! La carrière d’artiste de Toru est brisée, sans que personne n’en comprenne la raison… mais Akane reprend le flambeau, bien décidée à réaliser son rêve et à découvrir la vérité derrière ce scandale !

Pourquoi un tel succès ?

La force de ce titre vient du talent de ses auteurs : Yuki Suenaga et Takamasa Moue. Les codes du shonen d’aujourd’hui se mélangent parfaitement avec l’art ancestral du rakugo. L’arrivée d’Akane, fille branchée et pleine de vie dans ce monde traditionnel très masculin offre un contraste saisissant.

Mieux encore : en suivant le parcours d’Akane, nous allons découvrir et comprendre en détail les règles et tradition qui régissent cet art unique, rendant le tout d’autant plus passionnant et captivant. Cette jeune fille à l’énergie communicative nous racontera sa propre version des contes traditionnels humoristiques japonais. Il ne nous reste qu’à la suivre dans son apprentissage.