[Les jeudis de l’angoisse] Candyman

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Pour ce troisième épisode, retour sur l’un des films marquants de la carrière du regretté Tony Todd : Candyman. Oserez-vous prononcer son nom?

Aux origines de la légende

Avec une carrière représentant plus de 250 films, c’est ce samedi 8 novembre que nous avons appris le décès de l’acteur Tony Todd à l’âge de 69 ans, des suites d’une longue maladie. Nos pensées vont bien entendu à ses proches, mais aussi à ses fans (dont je fais partie) qui ont été attristés par la nouvelle. L’acteur a eu bien des rôles dans des classiques comme Platoon, le remake de La nuit des morts-vivants,…), mais aussi le gardien de la morgue dans Destination Finale. Mais il crèvera l’écran dans le rôle de les trois opus de Candyman.

Nombreux sont les films que j’aurais pu citer ou vous présenter aujourd’hui pour commémorer sa mémoire. Mais c’est à travers Candyman que je tenais à lui rendre hommage, pour faire vivre la légende. Petit encart avant de s’attaquer au vif du sujet… Candyman est à l’origine issu d’une nouvelle du romancier Clive Barker (Hellraïser) intitulée  The Forbidden. Vous pouvez la retrouver dans le cinquième tome des Livres de Sang qui est disponible en librairie et auprès de vos revendeurs habituels sur le net.

Faire une rétrospective de la saga n’était pas dans mes cordes, n’ayant pas les versions physiques des quatre opus de la franchise (elles ne sont pas toutes disponibles légalement en SVOD). J’ai donc choisi aujourd’hui de revenir avec vous sur la version originale du film (1992) et sur sa suite spirituelle sortie en 2021. Installez-vous confortablement, évitez les miroirs et tentons ensemble de le faire revenir : Candyman, Candyman, Candyman Candyman, Candyman,…

Candyman, de Bernard Rose (1992)

Alors que la nouvelle se déroule à Liverpool, c’est Chicago que choisit le réalisateur Bernard Rose pour le tournage de Candyman. Nous y découvrons Helen Lyle (Virginaia Madsen), étudiante à l’université qui prépare une thèse avec son amie Bernadette (Kasi Lemmons) sur les légendes urbaines et les croyances populaires. Parmi les nombreux articles mettant à l’honneur des faits connus de tous, elle est interpelée par le mythe de Candyman. Ce dernier serait responsable du meurtre d’une femme et de plusieurs enfants dans le quartier de Cabrini-Green. Tueur psychopate ou simple histoire destinée à effrayer les plus jeunes? C’est ce qu’elle va tenter de découvrir…

Centré sur le personnage d’Helen, le film s’apparente à un docu-fiction. On suis l’enquête de notre duo dans ce quartier défavorisé où une femme, Ruthie Jean a été assassinée. Les habitants accusent bien entendu notre boogeyman mais un passage derrière de miroir de la salle de bain laisse penser à une simple affaire de meurtre. Au fil des indices, Helen finira par se rendre compte qu’il ne s’agit pas d’un simple mythe.

La véritable histoire

Même si l’on pense à Bloody Mary en découvrant le film, sachez que ce dernier est inspiré de faits réels. En effet, le 22 avril 1987 est contacté par Ruthie Mae McCoy qui leur indique que quelqu’un d’entrer chez elle via le miroir de sa salle de bain. Connue pour quelques soucis médicaux, ces derniers ne prennent pas la peine d’intervenir. Malheureusement, la pauvre sera retrouvée avec quatre balles dans le corps ce qui provoquera la colère des habitants.

Le film met l’accent sur le racisme, les inégalités sociales et les difficultés d’intégration de la minorité afro-américaine. Le tout se ressent lors de l’arrivée d’Helen dans ce quariter défavorisé gangrené par les gangs (qui auront au final assuré la sécurité de l’équipe durant le tournage). Une représentation symbolique marquante mais nous prend aux tripes lorsque l’on ressent le mal être des habitants et que nous apprenons la tragique histoire de Candyman.

Fils d’un esclave ayant eu la chance de pouvoir faire des études, Daniel Robitaille était un artiste de grand talent et ses services étaient recherchés. On lui commandait des portraits immortalisant fortune et rang social. C’est dans ce cadre qu’il fut engagé par un riche propriétaire lui demandant de réaliser un portrait de sa fille. Il tomba amoureux de cette dernière qui tomba enceinte. Fou de colère, son père lui en fit payer le prix…

Il paya une bande de vandales pour s’en charger. Ils chassèrent Candyman à travers la ville, jusqu’à Cabrini Green où ils lui tranchèrent la main à l’aide d’une scie rouillée. Personne ne vint à son aide. Mais ce n’était que le début de son calvaire. Il y avait un rucher non loin de là. Des ruches pleines d’abeilles furieuses. Ils brisèrent les ruches, en volèrent les rayons…et étalèrent le miel sur son corps nu plaqué au sol. Candyman fut brûlé sur un bûcher géant puis ses cendres furent dispersées sur Cabrini Green

Be my victim

Faisant preuve d’un scepticisme à toute épreuve, Helen finira par retrouver confrontée au véritable Candyman. Plus qu’un mythe, ce dernier vit à travers ceux qui croient en lui. Elle finira par être accusée de l’enlèvement du jeune Anthony, le bébé de la voisine Ruthie mais aussi de meurtre. Au fil des évènements, elle finira par « croire en lui » qui revoit en sa victime son amour perdu.

Plus qu’un simple martyr, Candyman est une véritable fable horrifique qui tout comme l’homme au crochet traverse les âges. Un classique à voir et à revoir sans modération.

Candyman de Nia DaCosta (2021)

Après deux suites sorties directement en vidéo, on aurait pu pu croire que l’histoire de Candyman était achevée. Cependant, c’est en 2021 que la réalisatrice Nia Da Costa ainsi que Jordan Peele (producteur et scénariste) redonne vie à l’homme au crochet dans ce qui de prime abord laissait penser à un remake.

Il s’agit en fait d’une suite dans laquelle nous retrouvons Anthony Mc Coy (Yahya Abdul-Mateen II), le bébé du premier opus qui a bien grandit depuis. Nous retournons donc à Cabrini-Green où nous découvrons un Candyman bien différent de celui que nous connaissons. Ce dernier portant aussi un crochet en guise de main, prenait plaisir à offrir des bonbons aux enfants. Mais lorsqu’une petite fille blanche découvre une lame de rasoir dans l’un d’eux, la police comme toujours procède à une intervention musclée qui se soldera par la mort de ce dernier…

De nos jours, Anthony est devenu artiste peintre et a emménagé avec sa petite amie Cartwright, directrice de galerie d’art dans un appartement luxueux construit sur le site de l’ancienne cité, Sa carrière peine à décoller mais sa rencontre avec un ancien habitant des tours lui racontant la légende de Candyman va faire prendre à sa carrière une toute autre tournure.

Dis mon nom

Dès les premières minutes, on retrouve les thématiques fortes de l’opus original qui sont une fois de plus au coeur du récit. Elle sont amenées avec brio, faisant de Candyman un martyr ayant eu bien des visages au fil du temps.

On regrettera simplement que le message social du film prenne le dessus sur l’aspect épouvante du film qui ne parvient pas ou peu à nous faire sursauter. Les mises à mort sont montrées de façon indirecte jusqu’à un final qui vaudra clairement le détour. Le film nous séduit pour la qualité de son scénario, sa mise en scène rendant hommage à un boogeyman qui fera une dernière apparition via un caméo lors des derniers instants…

Le film est actuellement disponible sur Prime Video.

Sweets to the sweet

Plus qu’un mythe, Candyman est tout comme Tony Todd devenu légendaire. L’homme au crochet restera à jamais dans nos coeurs et faire une apparition à titre posthume dans le prochain Destination Finale…

La légende raconte qu'il est apparu pour la première fois dans le rayon "horreur" du vidéoclub local. Grand amoureux du 7ème art , des survival horror et de la littérature sous toutes ses formes, sa plume est aussi aiguisée que le couteau de Michael Myers.

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