Test : Wonder Boy Collection : être un classique suffit-il ?
Wonder Boy Collection
Si aujourd’hui la licence Wonder Boy ne vous parle pas, c’est pourtant une saga de jeux qui a eu un certain succès dans les années 80/90. Que ce soit dans les salles d’arcade comme sur les consoles 8 et 16 bits de l’époque, chaque jeu proposait un univers différent, et touchait à différents genres. Et désormais, il est possible de retrouver 4 jeux de cette saga dans la Wonder Boy Collection.
Vous pouvez retrouver notre avis en vidéo juste ci-dessous, et ainsi voir les jeux en action !
L’instant oldies
La série de jeux Wonder Boy célèbre ses 35 ans, et se retrouve ici dans a grande majorité. Les 4 titres de cette compilation sont les versions originales, car certains depuis ont été refaits (notamment Monster World IV, rmasterisé en 3D dans Asha in Wonder World)
Vous allez donc retrouver Wonder Boy et Wonder Boy in Monster Land dans leurs versions arcade, Wonder Boy in Monster World et Monster World IV dans leur version Megadrive. Le dernier étant traduit pour l’occasion, car exclusif au Japon lors de sa sortie.
C’est à regrets que l’on constate le manque de certains titres de cette saga mythique, exit donc Wonder Boy III : the Dragon’s Trap sur Master system (remasterisé aussi il y a peu), Wonder Boy III : Monster Lair sur Megadrive, un shmup assez fun, ou juste des versions différentes de chaque jeu.
Notez qu’une version particulière de cette collection existe, et propose les 21 versions des 6 jeux de la saga. L’Anniversary Edition était en effet disponible en édition physique, mais en édition très limitée, épuisée au moment d’écrire ce test. Cela dit, elle sera disponible en version téléchargeable plus tard selon l’éditeur, ainsi qu’une version spéciale pour mettre à jour la version « simple » de la collection, en ajoutant les titres manquants. En passant évidemment par la case portefeuille… Une pratique assez discutable.
Faisons un point sur chaque jeu de la Wonder Boy Collection :
Wonder Boy
Sorti en 1986, ce petit jeu d’arcade mignon et coloré fait partie de ces jeux à la prise en main simple, mais dont la maîtrise est plus complexe.
Le personnage principal est un garçon à l’apparence tribale, dont la petite amie Tina a été capturée par le Dark King. Il va falloir traverser les 7 zones du jeu, chacune divisée en 4 parties. De base, dans ce jeu de plateformes horizontal, vous n’aurez que vos petites jambes pour esquiver les ennemis, récupérer des fruits ou sauter au-dessus des obstacles. Et le temps joue contre vous : une barre de temps se vide inexorablement ! Et elle descendra aussi à chaque obstacle que vous toucherez… Heureusement, les fruits permettent de récupérer ce précieux temps, mais il faudra les attraper parfois en prenant des risques, en sautant par-dessus ennemis ou brasiers, dont le contact est fatal !
Rassurez-vous cependant : vous trouverez des œufs contenant des power-ups intéressants : un skateboard pour aller plus vite, un petit ange qui détruira les ennemis à son contact, et surtout une petite hachette pour vaincre les monstres environnants.
Sous ses apparences mignonnes, Wonder Boy est un jeu redoutable, dont le challenge conviendra cependant à tous les joueurs qui voudront s’accrocher ! Le titre est d’ailleurs ressorti récemment en version HD, avec des graphismes revus et corrigés, sous le titre Wonder Boy Returns Remix.
Wonder Boy in Monster Land
Ils étaient peu nombreux les jeux d’arcade, à vouloir donner dans le RPG. Et c’est pourtant le cas de cet épisode de Wonder Boy, qui met l’action sur l’action, mais se pare également d’un côté RPG assez sympa. Il ne garde du premier épisode que le côté temps et plateformes, mais les niveaux sont plus variés, et se jouent maintenant verticalement. Terminé le scroll horizontal ! Même si vous commencez (presque) à poil, un PNJ vous offre votre première épée, et l’aventure commence.
Les ennemis peuvent lâcher des pièces, d’une utilité cruciale dans le jeu. En effet, les marchands vous proposeront des armes, armures, potions ou sorts pour avancer dans votre quête. Les ennemis gagnant en puissance, il faudra essayer de glaner un maximum d’argent pour optimiser votre équipement et vous faciliter la vie. Mais attention, pas question de farmer pendant des plombes : le temps s’écoule ! Il faut donc conjuguer précision, efficacité et utiliser l’argent à bon escient pour espérer terminer l’aventure. Un titre assez unique pour son temps, et qui fait toujours son petit effet.
Wonder Boy in Monster World
On passe à l’ère 16 bits avec ce jeu haut en couleurs ! Il commence un peu comme comme Monster Land, et vous met dans la peau de Shion, qui doit libérer Monster World du joug du méchant BioMeka. Après avoir récupéré votre première épée, l’action commence, et c’est un festival de gros sprites, de musiques agréables, de puzzles ou encore de boss énormes qui vont vous tomber dessus !
L’utilisation de la magie est ici plus poussée avec des sorts de feu, de glace, de terre, bref tout un arsenal pour varier les plaisirs. Certains sont disponibles d’emblée, mais d’autres seront trouvables dans des coffres ou auprès des vendeurs, contre quelques tonnes de pièces… D’ailleurs ici, les vendeurs sont présents physiquement, tous les personnages sont modélisés pour le plaisir des yeux. Enfin, selon la zone dans laquelle vous serez, un petit compagnon vous accompagnera. La petite fée dans la forêt du début ou le petit bonhomme tribal dans la jungle, ayant chacun une compétence unique. Mais on vous laisse découvrir leur utilité !
Le jeu n’est pas complètement linéaire, on est plutôt dans l’esprit d’un Metroidvania, dans lequel certains objets sont utiles à un moment donné. Il faudra ainsi revenir en arrière pour découvrir de nouvelles zones. Et surtout de nouveaux conteneurs de coeurs, qui permettent d’encaisser plus de coups !
Une variété de décors, d’armes, armures assez dingue est au programme de ce titre d’une qualité certaine. Avec en plus une histoire sympa qui vous mènera par-delà les frontières terrestres, maritimes et aériennes de Monster World. Notez que le jeu est en version américaine, et comporte un changement notable par rapport à la version japonaise. A part la langue, bien entendu ! Le dernier boss a été modifié dans cette version, car considérée comme trop simple dans son alter ego nippon… Et ce n’est pas une partie de plaisir ! Patience et courage seront nécessaires pour en venir à bout, et boucler ce merveilleux voyage.
Monster World IV
Surprise : le Wonder Boy est ici une Wonder Girl ! Asha est l’héroïne ce volet, dans un épisode résolument exotique. Elle a la capacité d’entendre les murmures des esprits, et part à l’aventure pour leur venir en aide.
Le titre est sorti en 1994 au Japon, et n’en est pas sorti officiellement jusqu’à récemment. En effet, le titre a été importé et traduit à l’occasion de sa sortie digitale en Europe en 2012. Disponible via la Wii, Xbox 360 ou Playstation 3, c’était l’occasion de découvrir ce qui se cachait derrière cet intrigant épisode !
Car le jeu garde beaucoup de bases posées dans le précédent Monster World. Vendeurs, plateforme, épée, ok. Mais pour autant, on n’est pas en reste pour les nouveautés ! A commencer par la présence de Pepelogoo, le compagnon d’Asha. Ce petit personnage tout rond permettra de planer, ou de faire des double-sauts par exemple. Une aide précieuse, dont l’utilité ne s’arrête pas là évidemment…
On retrouve le concept de vendeurs, un peu différent cette fois. Il est possible d’acheter des armures, qui augmenteront la quantité de cœurs. Mais aussi des boucliers, qui aideront à mieux résister aux éléments. Et enfin l’épée qui augmente la puissance statistique d’attaque. Certains objets ne seront trouvables que dans les temples et cavernes, comme les potions pour se soigner. Des changements qui apportent de la fraîcheur au titre, qui mérite tout à fait sa place dans cette collection.
Et sur Switch ?
Dans cette version Switch, on retrouve les jeux dans leur ration d’origine 4:3, ce qui est positif évidemment. Etirer ces jeux en 16:9 est plus adapté aux écrans actuels, certes, mais étire les sprites en largeur et déforme les jeux. Une hérésie pour quiconque apprécie le pixel bien fait. De fait vous avez de jolies bordures pour combler le vide sur les côtés, bien entendu dans la thématique des jeux Wonder Boy !
Notez cependant que des filtres sont disponibles pour ajouter des effets, notamment les scanlines, pour un rendu comme sur les TV cathodiques. Les fans de rendu retro seront ravis !
Un mode galerie d’images est aussi disponible, pour retrouver plein d’artworks des différents épisodes, et profiter du travail qui a été apporté sur les jeux de Ryuichi Nishizawa !
Bref, voilà une bien jolie collection, mais tristement incomplète. En effet, pourquoi ne pas sortir directement la version anniversaire, plutôt qu’une collection tronquée de 2 épisodes ? Surtout l’excellent Dragon’s Trap qui manque cruellement à l’appel. Un écueil notable, qui n’enlève rien à la qualité du titre, mais qui lui donne un goût de trop peu.
