[Test] Trifox – En mode Pimp my Renard (Polygone Edition)
Trifox
Premier titre sorti des locaux belges de Glowfish Interactive, Trifox fait partie de ces titres indé qui marquent par leur parti-pris graphique notamment. Combinant action, RPG et plateforme, avec un soupçon d’aventure, et de petites graines de réflexion, sous ses airs de mignons polygones se cache un challenge intéressant.
Le pouvoir des trois
Notre petit renard a bien du malheur : on a volé sa télécommande ! Et pour la retrouver, il ne va pas la jouer infiltration : il taper dans le tas et va puiser ses compétences dans 3 classes pour mener à bien sa quête. Guerrier, mage ou ingénieur, ce sera à vous de choisir les capacités qui correspondent le mieux à votre façon de jouer. Choisir uniquement les compétences d’une classe, ou mélanger, c’est vous qui voyez. Et il y a de quoi faire : avec 10 compétences par classe, la variété est de mise, et le gameplay est ainsi adapté à vos préférences. La jouer barbare au corps à corps, avec des tourelles en support, ou jouer à distance avec des sorts et des boucliers anti-projectiles, c’est possible.
Au début du jeu, vous arrivez dans un Hub, dans lequel il est possible de choisir parmi l’un des 4 niveaux disponible, que vous débloquerez l’un après l’autre. Il faudra finir chacun des 3 stages + un boss. Une autre pièce est disponible dans le hub, dans laquelle vous pourrez débloquer et attribuer vos compétences. Ces dernières sont au départ bloquées, mais en glanant des pièces lors de vos aventures, vous pourrez acheter vos nouvelles attaques, défenses ou soutiens, et les attribuer à une des gâchettes supérieures de la manette.
Chaque compétence a ses caractéristiques : dégâts, défense et temps de recharge, indiqués sur l’écran de gauche lorsque vous êtes debout sur le bouton qui correspond à la compétence. Une salle d’entrainement vous permet de tester vos nouvelles combinaisons contre des mannequins, avant de vous lancer dans l’action. Notez que l’apparence du renard changera selon le nombre de compétences attribuées dans chaque spécialité !
What the Fox ?
En termes de gameplay, Trifox se rapproche du twin-stick shooter : le stick gauche permet de se déplacer, le stick droit oriente le personnage dans la direction désirée, et il reste à lancer vos attaques avec les touches correspondantes. Si la quantité de niveaux peut paraître légère (un peu plus d’une douzaine) leur variété comble cette apparente lacune. On retrouve un niveau en mode plage/jungle avec un côté tribal, un niveau désert/avant-poste ennemi orienté technologie et un niveau glace/souterrains un peu mystique. Sans compter le dernier niveau, que l’on ne spoilera pas évidemment. Chacun possède ses propres puzzles, mécanismes, et ont même une petite phase assez sympa, avec notamment un passage en chariot minier assez rapide, ou un autre plus stressant dans lequel l’eau monte dans le niveau, et il faut grimper fissa avant de vous noyer.
Les ennemis ne varient pas trop au fil du jeu, s’agissant d’un même clan ennemi qui veut vous buter, c’est assez normal du coup. Mais le bestiaire se suffit à lui-même, misant sur la quantité parfois pour tenter de vous ôter la vie. D’ailleurs elles ne sont pas limitées, mais sont comptabilisées sur le panneau des statistiques. Un challenge pour les complétionnistes qui aiment un défi relevé. Car même si la difficulté est modifiable (facile/normal/difficile) il va falloir de la patience pour terminer le jeu sans crever, et en récupérant tous les coffres secrets contenant des pierres bleues. Certains sont super bien planqués, dans des endroits parfois complètement tordus, ou au contraire, qui nécessitent une certaine réflexion…
What does the Fox say ?
L’action est parfois confuse, surtout dans la seconde moitié du jeu, avec parfois des hordes d’ennemis et de tirs qui remplissent l’écran. Il est possible de faire un peu le ménage avec les compétences adéquates, notamment les tourelles qui font bien le job ou la bubulle qui vous protège de tirs. Ou sinon y’a parfois moyen de se planquer en hauteur et balancer des tourelles en contrebas qui feront le boulot pour vous. Sécurité, sécurité. Malgré le bordel ambiant, le framerate est stable, tout va bien de ce côté.
Le côté plateforme du jeu est plutôt pas mal foutu, malgré les sauts un peu patauds du héros, la possibilité de faire un double saut et de lancer ensuite un dernier dash pour bien vous caler permet des combinaisons plutôt précises.
En ce qui concerne la direction artistique, Trifox et ses polygones ont une gueule assez mignonne, avec son côté cartoon sympa et coloré. Les personnages babillent, pas de blabla, ni de cri de renard, ou encore moins de sous-titres : les images suffisent à comprendre l’histoire, ce qui rend le jeu accessible et facilement exportable. Les menus du jeu sont cependant traduits en français, ainsi que les petits tutos ou explications de gameplay. Niveau sonore, c’est un peu en dents de scie : l’intro et les premiers niveaux ont une belle identité sonore, qui se ternit malheureusement après ces moments. Un léger mieux intervient en fin de jeu, mais globalement, rien d’inoubliable, ni de thème accrocheur qui reste en tête.
Vous pourrez finir le jeu entre 5h pour les habitués, contre presque le double si vous souhaitez tout finir à 100% dans le mode de difficulté maximale. Mais au-delà de la durée, c’est l’expérience qui est intéressante : la possibilité de jouer et rejouer avec des compétences différentes font honneur à Trifox. Jouer une seule classe pendant tout le jeu ou tenter le mélange qui vous plaît le plus, vous aurez le choix et c’est un point fort indéniable de ce titre.
Malgré quelques petits défauts de jeunesse, à savoir des phases d’action un peu bordéliques, un personnage un peu mou et une difficulté en dents de scie, Trifox est une belle expérience. Graphiquement accrocheur, avec en son cœur un gameplay personnalisable à volonté, et un très bon mélange des genres, voilà un titre dont les développeurs peuvent être fiers !
