[Test] Them’s Fightin’ Herds : la magie du jeu indé
Them's Finghtin Herds
Them’s Fightin’ Herds est un titre assez étonnant, par son histoire, mais aussi par d’autres aspects. Pas facile pour un jeu indé de sortir son épingle du jeu dans la catégorie baston. Les colosses du genre sont toujours présents, et laissent peu de place aux nouveaux venus. Mais entre les Street Fighter, King of Fighters, Tekken et consors, un petit jeu a su faire son trou dans la communauté, pour devenir au final Them’s Fightin’ Herds. Et sous ses atours mignons se cache un jeu de baston assez redoutable, avec en plus quelques surprises !
Them’s Fighting Herds, l’histoire
A l’origine, les 9 développeurs de Mane6 avaient pour projet de bosser sur un jeu de baston, prenant sa source dans l’univers de My Little Pony : Friendship is Magic. Fans de la licence et de combat, c’était l’occasion rêvée de conjuguer leurs deux passions. C’est ainsi qu’est né Fighting is Magic, un jeu de combat comprenant 6 personnages de MLP (on va abréger, hein) : un casting d’ongulés 100% féminin et forcément haut en couleurs. Mais cela ne suffit pas à faire un bon jeu de baston. Et de ce côté-là, l’équipe a fait fort : un système de combat assez poussé, avec 4 touches d’action, mais nécessitant un certain doigté pour sortir des parades parfaites, pushblocks ou autres techniques ancestrales qui parleront aux fans du genre.
Fighting is Magic s’est fait un nom, que ce soit chez les fans de MLP (alias les « bronies ») ou dans les tournois de baston, dont une démonstration a été faite à l’Evo 2012. A l’Evo 2013, le titre a même été nominé pour figurer parmi les titres indés de la compétition dans la catégorie Choix des Joueurs. Mais la magie a ses limites, et Hasbro, qui détient les droits de la licence My Little Pony, a envoyé à Mane6 une ordonnance de cessation et d’abstention. Cela malgré la gratuité du titre, et le respect de la non-violence du jeu (pas de sang ou de blessures). Le développement a été stoppé suite à cela, mais le phénomène est resté vivant sur les réseaux de bronies.
Faute de droits sur l’image des personnages de MLP, Mane6 décide alors de retravailler le jeu avec de nouveaux sprites, toujours dans le thème des petits animaux. Mais avec un twist inattendu : Lauren Faust, créatrice de My Little Pony, leur propose de s’occuper du design des nouveaux personnages pour ce futur jeu. C’est ainsi que le projet de Them’s Fightin’ Herds a vu le jour, son développement ayant pu se finaliser grâce au crowdfunding via Indiegogo.
Une sacrée bande d’ongulés
Plus qu’un habillage de l’ancienne version du jeu, le titre a été revu et corrigé pour avoir sa propre identité. 7 personnages sont jouables à la sortie du titre, chacun d’une race différente, et possédant évidemment sa propre panoplie de coups. 4 touches sont utilisables, pour les coups faibles, moyens, forts et un dernier pour la magie.
Si les bases sont simples à appréhender, il faudra de l’entraînement pour prétendre maîtriser le jeu dans ses subtilités. Lancer un combo au bon moment, placer un cross-up après un saut bien calculé, ou un pushblock pour repousser l’adversaire après avoir bloqué son coup : voilà quelques exemples parmi d’autres, nécessaires pour espérer vaincre les ennemis les plus coriaces. Rassurez-vous cependant : 5 modes de difficulté sont présents pour vous faire la main selon votre niveau.
En termes de contenu, Thems’ Fightin’ Herds propose un mode VS, en local, sur Internet, ou contre l’IA. Un mode arcade est aussi proposé pour affronter le roster du jeu en solo, et également le mode entraînement qui vous permettra de parfaire vos combos, contre une IA qui réagira (ou pas) selon les paramètres que vous aurez sélectionnés.
Sans compter les options, blindées de… d’options. Ouais. Au-delà de la modification des touches, il est aussi possible de changer plein de détails, comme la latence, la tolérance de ping, ou plein de trucs que vous trouverez juste ci-dessous :
Enfin, dernier mode proposé : le mode histoire…
Petit poney, petit poney…
Avant tout, il est nécessaire de dire que le mode histoire, au moment d’écrire ce test, ne comprend que le premier chapitre. Dans les 4 chapitres qui composent cette première partie, vous jouerez le rôle d’Arizona, la vache qui parle comme un cliché de campagnarde. Le ton est résolument tourné vers le fun, même si le prologue joliment animé annonce de sombres évènements…
Car dans le monde des animaux, tout le monde vivait en harmonie. Les différentes races s’entraidaient et vivaient unis dans un monde en paix. Jusqu’à ce que les prédateurs viennent les menacer, et malgré une victoire éphémère contre ces assaillants, ce fut le schisme. Et la jeune Arizona, petite vache des prairies, a eu la vision du retour de ces prédateurs… Fraîchement nommée Championne de la Prairie, elle va parcourir le monde pour chercher la Clé, qui permet de chasser le mal ! Mais le souci, c’est qu’elle ne sait ni où elle se trouve, ni à quoi elle ressemble…
Cette partie du jeu se compose de 3 parties différentes : un passage en 2D vu de haut, en mode RPG, dans lequel vous pourrez vous déplacer, parler aux autres animaux, et chercher les secrets et les objets cachés que renferment chaque niveau. Pour vous aider, vous pourrez piétiner le sol. Cela permet de casser des objets, renfermant du Sel, la monnaie du jeu.
Piétiner permet aussi de sonner les adversaires, et commencer le combat avec un avantage : vous pourrez taper les ennemis qui seront dans les vapes quelques secondes. Car il y a des phases de combat, forcément, en mode baston. Les créatures sont des prédateurs sous formes d’ombres un peu flippantes, que ce soit des loups, serpents, panthères, ours ou rapaces, chacun aura sa manière de cogner. A vous de vous adapter, car il peut y avoir de 1 à 3 adversaires en même temps sur le ring ! La difficulté est super aléatoire, entre combats assez simples et véritables défis, soyez toujours prêts !
La dernière phase est orientée plateformes, toujours avec les contrôles en mode baston : sauter avec la flèche du haut est hyper tendu, surtout pour les grands sauts, qui nécessitent de faire bas et haut ensuite, en diagonale pour sauter devant… Pas très précis, même si on apprécie l’originalité. D’autres petites phases sont aussi présentes, sortes de tutos pour appréhender des sauts, esquives, ou le (rainbow ?) dash.
Une durée de vie un peu vache
Avec une jolie variété de décors et de personnages, le mode histoire fait la part belle aux dialogues débiles, parfois carrément ambigus, qui ne sont pas pour déplaire. Chaque épisode recèle des coffres à trouver, dans lesquels se trouvent des objets cosmétiques pour rhabiller Arizona : chapeaux ou vêtements, chacun dispose d’une rareté différente, et de stats bidons. Mais on regrettera certaines phases un peu longuettes, ou avec une difficulté parfois qui monte sans prévenir, pour des challenges pas infaisables, mais qu’on subit plus qu’on n’y prend plaisir au final. Une promenade de santé pour les vétérans du genre, mais qui pourrait perturber les novices en la matière.
Comptez environ 2 heures pour boucler les 4 épisodes présents, un amuse-gueule qui a le mérite de divertir, et malgré ses quelques écueils, a pour lui d’avoir un humour et une patte graphique sympathiques. D’ailleurs, en parlant de DA, les musiques sont assez cool, et mettent l’ambiance pendant les rixes à coups de sabots.
Pour le reste, le jeu étant à sa source un jeu de baston, sa durée de vie dépend de ce que vous en ferez. Les amateurs du genre qui veulent un challenge frais y trouveront de quoi s’éclater des heures, pour les amateurs, l’intérêt est plus variable. Même si le mode histoire permet d’appréhender quelques bases, il faudra passer par la case entraînement pour pouvoir espérer survivre en ligne, ou du moins dans les modes de difficulté supérieurs.
Pour un jeu indépendant, Them’s Fightin’ Herd s’en sort avec les honneurs. Alors oui, le mode histoire n’est pas fini, et il est inégal sur quelques points. Mais la partie baston est solide, la DA est superbement animée et colorée, et le netcode est quand même pas vilain. C’est beau, c’est fluide, et surtout, c’est plaisant à jouer. Une très belle découverte, pour quiconque aime la baston, ou veut découvrir le genre avec fun et variété, surtout pour un titre vendu à moins de 20€ !
Plus
- Un jeu de baston solide
- Bon équilibrage
- Un mode histoire original
Moins
- Seul 1 chapitre de l’histoire dispo au lancement
- Manque la galerie
- Les phases de plateforme pas terribles
