[Test] Tales of Symphonia Remastered
Tales of Symphonia Remastered
Remontons le temps : nous sommes en l’an de grâce 2004. En ces temps reculés, dans le royaume du (ou de la) Gamecube, console emblématique de Nintendo, est apparu un jour un certain Tales of Symphonia. Première itération occidentale de la saga -sorti au Japon en 2003, gardez ça en tête-, le jeu a su conquérir les fans de RPG et surprendre ceux qui n’y étaient pas initiés. Un premier pas pour la franchise des Tales of en France, qui depuis fait partie du paysage des RPG reconnus comme globalement sympathiques. 10 ans plus tard, on retrouve le jeu sur Playstation 3, dans une compilation estampillée Tales of Symphonia Chronicles, comprenant notamment un remaster du jeu, avec les bonus de la version PS2 exclusive au Japon, ainsi qu’un petit lifting visuel, des cosmétiques, et surtout la possibilité de choisir entre les voix japonaises et anglaises. Et vous trouviez également un autre jeu dans cette compilation : Tales of Symphonia : Dawn of the New World, mais ce n’est pas le sujet du jour.
Las, le jeu se basait techniquement sur la version PS2 japonaise de 2003, avec un cap à 30 images par secondes… Et maintenant, c’est au tour des consoles actuelles, presque 20 ans plus tard, d’accueillir le jeu par lequel tout a commencé chez nous… Avec une version remasterisée qu’on espère digne de la légende.
Tales of Symphonia : l’épopée
L’histoire se déroule dans un monde nommé Sylvarant, où les habitants souffrent d’un manque de mana, l’énergie vitale qui alimente la magie et la technologie. Pour restaurer le mana, ils comptent sur l’Élue, une jeune fille qui doit accomplir le Périple de la Régénération du Monde. Ce périple consiste à visiter les temples élémentaires et à former des pactes avec les esprits qui y résident.
Lloyd Irving est un jeune épéiste qui vit dans le village d’Isélia, où habite aussi l’Élue, Colette Brunel. Il est accompagné de son ami d’enfance Genis Sage, un mage prodige, et de son professeur Raine Sage, une archéologue passionnée. Lorsque Colette part pour son périple avec son protecteur Kratos Aurion et son ami Sheena Fujibayashi, une ninja capable d’invoquer les esprits, Lloyd décide de les suivre pour veiller sur elle.
Au cours de leur voyage, ils découvrent qu’il existe un autre monde parallèle à Sylvarant, nommé Tethe’alla. Ils apprennent que les deux mondes sont liés par un système appelé le Flux Mana : lorsque l’un des mondes se régénère, l’autre se dégénère. Ils rencontrent alors d’autres compagnons qui vont les aider à trouver une solution pour sauver les deux mondes sans sacrifier personne.
Explorer/vaincre/recommencer
Niveau gameplay, vous alternez entre phases d’exploration, combats et petites saynètes qui donnent de la profondeur aux personnages, et aussi sur le lore. Tales of Symphonia Remastered propose des combats en temps réel, le joueur contrôlant directement le personnage au combat. Il est possible de jouer à 4 simultanément en coop, chaque joueur contrôlant un personnage. En solo, des stratégies peuvent être mises en place pour les IA contrôlées par la console. A noter que le mode multijoueur n’est disponible que lors des combats : un seul personnage peut être joué lors de la phase d’exploration.
Les joueurs infligent des dégâts aux ennemis en utilisant soit des attaques normales, des mouvements spéciaux ou de la magie, ces deux derniers nécessitant des points de magie (MP). Les attaques normales suivent l’inclinaison du stick directionnel. Des combinaisons sont également possibles.
En plus du système traditionnel d’acquisition d’expérience glanée au combat, les capacités des personnages peuvent être améliorées de différentes manières : chaque personnage a un titre qui modifie le nombre de points de statistiques (Attaque, Défense, etc.) gagnés à chaque changement de niveau. Les titres se gagnent de diverses manières (montée en niveau, progression dans une quête principale ou secondaire, certaines actions réalisées en combat, etc.)
Autre système notable : les Gemmes EX ; vous pourrez attacher une à quatre gemmes à votre personnage, ce qui augmentera ses statistiques et lui accordera de nouvelles capacités. Une fois qu’une bonne combinaison de gemmes est établie, des effets supplémentaires sont ajoutés qui peuvent fonctionner en combat ou pendant l’exploration. Très utile par exemple pour avancer plus vite quand vous vous déplacez entre deux combats !
Selon son style de combat, le personnage apprendra différentes techniques et magies dont l’efficacité dépendra des préférences du joueur (force brute ou style tactique). Toutes les techniques apprises et la magie peuvent être oubliées pour apprendre une technique équivalente ou un style de magie différent. Cette capacité vous permet de personnaliser librement les techniques de votre personnage, il faudra cependant les acquérir en les montant graduellement de niveau : vous ne pourrez pas avoir un sort niveau 3 sans avoir débloqué d’abord le niveau 2. Cela paraît logique, mais c’est bon de le souligner.
Si Tales of Symphonia a su plaire à sa sortie initiale sur Gamecube, au délà de sa jouabilité, c’est son esthétique colorée et sa fluidité qui ont su conquérir bien des cœurs. De l’aventure, de l’action, de l’humour, avec un petit côté anime japonais que l’on doit au chara design de Kōsuke Fujishima, la recette a fait mouche. Tout est là pour que les retrouvailles se passent donc au mieux ! Qu’est-ce qui pourrait mal se passer ?
Le test du temps
Tales of Symphonia Remastered est une capsule temporelle, dans laquelle on retrouve toutes les bonnes choses du matériau d’origine, dans une version pourtant bancale à bien des niveaux. Il s’agit d’un portage de la version PS3, elle-même étant un portage de la version PS2. Si son contenu était intéressant, la technique n’était pas son point fort… Et c’est là que se pose la limite de ce remaster : il s’agit en fait d’un portage simple avec un lissage tout bête, brut de décoffrage. Les musiques d’époque, bien que sympathiques, méritaient une réorchestration également, mais là non plus, rien à l’horizon. Le gameplay est sec, surtout quand on a touché aux jeux plus récents de la saga, mais c’est surtout le rendu qui fait tâche : si les personnages sont lissés, les textures sont restées les mêmes, ce qui donne un clivage assez fort par moments avec un aliasing prononcé si vous mettez l’affichage en 4K.
Au niveau des écueils également : ajoutons les temps de chargement poussifs, la quantité de combos qui paraît famélique, et le système de points à farmer qui est toujours là, une véritable tannée à l’époque, mais nécessaire pour la fin de l’aventure ou le New Game +
Mais heureusement, il reste l’histoire, qui fait tout le sel du jeu, et qui nous rappelle par ses rebondissements et les liens entre ses personnages la véritable raison du succès du titre. Tout simplement parce que c’est au final ce qui ressort de ce Tales of Symphonia Remastered 20 ans après : sa qualité immuable vient bien de son récit. C’est un peu comme une vieille conserve, l’apparence a pris un coup dans la tronche, mais on retrouve un peu du goût de l’époque, une saveur nostalgique, avec une texture qu’on espérait meilleure.
Plus
- L’histoire du jeu toujours aussi prenante
- Le contenu de la version PS3
- Le coop à 4 en combat
- Quelques scènes marrantes et/ou poignantes entre les personnages
Moins
- Techniquement dans son jus
- Pas de remaster sonore
- Aucun bonus supplémentaire par rapport aux versions d’origine
- Les combats pas dingues par rapport aux Tales Of sortis ensuite
- Le système de points des enfers
