[Test] System Shock : Shocké et (pas) déçu
Un jeu mythique dans une version techniquement modernisée qui tient vraiment bien la route !
Plus
- Une aventure grisante
- La durée de vie honnête
- La prise en mains immédiate
- L’immersion visuelle et sonore
- Les puzzles et codes générés aléatoirement
- La frustration de l’inventaire et ses choix
Moins
- Certaines mécaniques trop archaïques
- Le manque de punch des gunfights
- Certains boss relous
System Shock est une aventure assez incroyable à jouer et à vivre, dans cette base infestée de créatures, de casse-têtes et de multiples possibilités (même de faire péter la Terre si vous appuyez n’importe-où) Le jeu ne vous tient pas par la main, au contraire, il préférera vous botter le cul et vous laisser découvrir, sans tomber dans les travers d’une difficulté trop épicée. Et n’allez pas chercher de l’aide sur Internet, certains indices ou mécanismes sont générés pour votre partie.
System Shock fait partie de ces jeux mythiques, qui ont été la source de bien des inspirations, mais oubliés par beaucoup malheureusement. C’est l’occasion ici de découvrir cette pépite de science-fiction, entre reliquats de sa création et modernité.
Un glitch dans le System
Vous incarnez un hacker réquisitionné pour une mission dans l’espace. Votre destination est la Station Spatiale Citadel, actuellement sous le contrôle de l’IA SHODAN. Cette IA ne s’est pas limitée à manipuler les commandes ; elle a également transformé les humains présents en mutants et en cyborgs, créant ainsi une armée pour se défendre contre toute intrusion.
À première vue, notamment à travers les captures d’écran, on pourrait croire que System Shock est juste un autre FPS de science-fiction au style rétro. Cela est en partie vrai, mais ce n’est évidemment pas l’essence du jeu. Concentrons-nous sur cet aspect : c’est probablement la partie la moins amusante de System Shock, car les combats ne sont guère divertissants : les ennemis ont des réactions élémentaires, et la sensation de puissance des tirs et des explosions est plutôt faible.
Avant de vous lancer dans l’aventure, vous pourrez choisir le niveau de difficulté. En effet, il est possible de régler la difficulté pour les quatre aspects distincts du jeu : les combats, les missions, le Cyber Espace et les énigmes. Chaque aspect offre trois niveaux de difficulté, à vous de décider selon votre aisance dans chacun d’eux.
Pour l’offensive, vous disposez d’armes de mêlée, telles que la rapière électrique qui inflige des dégâts et qu’il est conseillé de se procurer le plus tôt possible. À distance, les options incluent les classiques 9mm, magnum, fusil à pompe et mitrailleuses, avec des munitions standards ou spéciales offrant des effets utiles contre certains ennemis, comme les balles perforantes. Il y a également une arme de poing électrique qui utilise de l’énergie plutôt que des munitions, réglable sur trois niveaux de puissance. À vous de choisir l’utilisation d’énergie nécessaire : soit en consommer plus pour une efficacité immédiate, soit moins pour une approche plus subtile, en tirant au moment opportun tout en vous déplaçant.
Le Survival Horror avant son heure de gloire ?
La véritable force de System Shock réside dans ses autres caractéristiques, notamment l’exploration. La station est composée de plusieurs étages, chacun présentant un design unique, nécessitant parfois de faire des allers-retours pour obtenir l’objet adéquat afin de progresser… Effectivement, c’est le fondement du Metroidvania, appliqué dans un jeu qui précède l’émergence de ce terme. L’aspect exploratoire est parfois répétitif, en raison d’une conception fidèle à l’original : il peut arriver de devoir parcourir de nouveau des niveaux entiers si vous avez manqué un objet ou un code important, puisqu’il n’y a pas de marqueur évident sur la carte pour indiquer la direction à suivre.
Vous constaterez également que votre inventaire est de taille limitée. En effet, il vous faudra gérer cet espace restreint, à la manière de certains jeux de survie, tout en surveillant vos munitions, explosifs, objets de quête, et autres petits articles recyclables en argent. Concernant ces derniers, vous avez la possibilité de les « désintégrer » pour les transformer en blocs de ferraille. Presque à chaque étage, un poste de recyclage vous permettra de transformer cette ferraille ou d’autres objets en pièces de monnaie, essentielles pour l’achat de munitions ou l’amélioration de vos armes. Ces améliorations sont vivement conseillées pour maximiser votre efficacité, car une puissance de feu accrue signifie des munitions préservées.
Naturellement, le jeu propose également des objets pour régénérer votre santé en cas de blessure : des trousses de soins rares, qu’il est conseillé de conserver pour les urgences, ou des patchs qui restaurent progressivement votre santé. Ces patchs existent en variantes qui, par exemple, augmentent l’endurance ou la résistance à la radioactivité. Dans certains lieux isolés du jeu, vous découvrirez des capsules de survie où vous pourrez entrer pour récupérer complètement. Ces capsules sont situées dans des postes médicaux, où se trouve également, à chaque niveau, une station de clonage à utiliser en cas de mort.
Il est possible d’élargir la capacité de l’inventaire plus tard dans le jeu, ou de déposer une quantité limitée de matériel dans un casier présent à chaque niveau. Ainsi, il sera nécessaire de choisir judicieusement entre vos armes favorites ou celles adaptées aux différentes situations, les objets de quête et les munitions, afin de progresser sans manquer de moyens offensifs ou sans avoir à rechercher un casier ou un élément essentiel manquant. Il est également important de conserver des batteries pour recharger votre énergie, une sorte de mana nécessaire pour certaines armes ou améliorations.
L’énergie peut être rechargée soit aux bornes, disponibles à chaque étage en un point fixe, soit par des batteries qui peuvent restaurer tout ou partie de cette barre bleue, qui deviendra une obsession lors de certains passages difficiles. Elle est également utilisée pour activer des compétences acquises au fur et à mesure de vos découvertes, grâce à des améliorations.
Il sera nécessaire de chercher activement et de faire preuve de curiosité, car certaines choses sont plus dissimulées que d’autres et pourraient non seulement vous rendre la vie plus facile mais aussi la sauver. Vous aurez la possibilité de déverrouiller un mode de vision spécial qui permet de détecter les objets ou ennemis proches, de voir dans le noir, d’utiliser une armure qui réduit votre barre d’énergie avant votre barre de vie, ou de résister à des environnements hostiles.
Chacun de ces implants ont également des variants améliorés, plus efficaces, mais aussi souvent plus énergivores. Vous pourrez les activer ou désactiver à volonté dans le menu de l’inventaire. Attention car si vous arrivez à court d’énergie, vos améliorations se désactivent, et il faudra penser à les réactiver une fois l’énergie remontée… Oui ça paraît évident dit comme ça, mais en situation d’urgence on peut avoir tendance à l’oublier.
Des variations dans la matrice
Il existe des passages annexes qui vous permettront de progresser dans l’aventure, ou d’avoir accès à des pièces cachées ou des objets rares, grâce à des panneaux muraux renfermant des puzzles, ou via une interface neurale qui permet d’entrer dans le cyber espace.
Commençons par les phases en 4D du mode cyber : pour les plus anciens, si vous avez joué à des jeux comme Tempest ou Forsaken, vous n’aurez aucun souci pour contrôler ces phases dans lesquels vous pouvez bouger librement et défoncer les ennemis qui s’y trouvent. On se retrouve plus dans l’esprit de contrôler un vaisseau qu’un personnage, car vous pouvez vous déplacer de gauche à droite, mais aussi de haut en bas. Voici un aperçu en vidéo de ce genre de passage :
Les commandes peuvent sembler déconcertantes initialement, mais elles deviennent rapidement intuitives. Néanmoins, la conception de ces séquences vise à vous désorienter. L’objectif est d’anéantir tout ce qui se déplace en utilisant l’arsenal à votre disposition. Vous disposerez de tirs rapides ou de missiles nécessitant un verrouillage préalable pour viser l’adversaire. Des objets tels que des leurres seront également à votre disposition pour distraire les créatures étranges de cet univers. Ces brèves séquences d’action offrent une pause rafraîchissante par rapport à la progression habituelle.
Les puzzles sont disponibles dans certains espaces de la station. Vous avez deux types de puzzles à disposition, utiles pour franchir des endroits bloqués : dans le premier, il faut faire arriver un faisceau d’énergie d’un point A à un point B, en tournant les câbles, droits ou coudés, dans la bonne direction. L’autre type de puzzle nécessite que vous branchiez des prises sur des ports, pour transférer de l’énergie dans une barre, avec des interrupteurs qui peuvent changer la direction du courant électrique pour le baisser ou l’intensifier. A vous de trouver le juste voltage pour arriver à la quantité d’énergie demandée.
Si vous n’appréciez pas ça, vous serez heureux de savoir que des objets appelés Ponts Logiques vous permettent de les contourner et de les résoudre automatiquement. Cependant, leur nombre est limité. Chaque tableau de chaque puzzle est aussi aléatoire, inutile donc de chercher la solution sur Internet.
Au plaisir des sens
Avec une difficulté moyenne, nous avons terminé le jeu en une vingtaine d’heures, avec de nombreuses sauvegardes qui étaient pour la majorité bénéfiques, on vous conseille d’ailleurs de sauvegarder quand c’est un peu trop calme… Surtout avant d’entrer dans de grandes salles, souvent synonymes de boss, et ils sont assez hardcore pour la majorité : ils font mal, et sont assez résistants. Ce sera le moment d’utiliser votre mod bouclier et vos mines/grenades à bon escient ! Comme dans cette vidéo, dans laquelle le boss a été vite expédié avec des mines et des balles en pleine tronche (après 5 ou 6 essais hein, on va pas vous mentir)
Examinons un aspect essentiel du jeu : l’ambiance. Elle est remarquable, tant sur le plan visuel qu’auditif. De la quiétude d’un couloir à l’intensité de l’action, il suffit parfois d’un seul pas. Mais attention, ce n’est pas Doom, alors privilégiez la subtilité ! Le rendu graphique est à la fois moderne, en termes de rendu de lumières et d’effets, mais en regardant de plus près, on voit que l’on évolue dans un monde aux textures proches de voxels, donnant un aspect néo-retro assez convaincant.
System Shock est une aventure assez incroyable à jouer et à vivre, dans cette base infestée de créatures, de casse-têtes et de multiples possibilités (même de faire péter la Terre si vous appuyez n’importe-où) Le jeu ne vous tient pas par la main, au contraire, il préférera vous botter le cul et vous laisser découvrir. Et n’allez pas chercher de l’aide sur Internet, certains indices ou mécanismes sont générés pour votre partie. Bref, on a adoré, et on aimerait voir le second épisode un jour dans une version aussi bien maîtrisée.
Test réalisé depuis une version commerciale fournie par l’éditeur
