[Test] Saga of Sins : Se7en Deadly Sins ?
Saga of Sins
Le moyen-âge, c’est tendance ! Dernièrement, certains titres se sont appropriés une esthétique digne de cette époque sombre, comme par exemple Inkulinati ou Pentiment. Dans Saga of Sins, on retrouve la patte de cette période, avec cette fois-ci une représentation reprise des vitraux, d’après une inspiration des travaux de Hieronymus Bosch, et c’est du travail de pro. Le studio Allemand Bonus Level Entertainment vous propose de plonger dans l’atmosphère intrigante du village de Sinwell, aux prises avec la maladie et le pêché.
Religion et dépendances
Alors que le Clerc Cecil revient de croisade dans son village, les choses ne semblent plus être tout à fait comme avant. La peste s’est en effet abattue sur le village, semant la mort auprès des villageois, mais ce n’est pas le seul mal qui a frappé l’autrefois paisible bourgade de Sinwell…
Car dès votre retour, dans l’église en piètre état du village, vous apprenez par votre maître Ulric que le Mal à envahi les pensées des braves habitants de Sinwell, avilis par les pêchés. Le nom de la ville pouvant se traduire par « puits des pêchés » aussi, ça n’étonnera personne. Par contre la suite part en vrille :
Ulric vous remet alors un éclat de vitrail, qui vous permet de restaurer l’un des quatre grands vitraux de la chapelle, qui dévoile l’image d’un loup-garou… Et votre maître vous explique alors que vous avez le pouvoir de rentrer dans les esprits des gens afin d’expier leurs pêchés de l’intérieur, avec le pouvoir des créatures démoniaques des vitraux. Entre Inception et le Nom de la Rose sous acides, ça commence fort.
Et à ce moment précis, incroyable : un quidam alcoolisé entre dans la chapelle et vous bloque la porte. Il est temps de faire appel à vos pouvoirs et entrer dans la tête du gaillard, pour botter le cul du Mal qui le ronge.
Mangez des pommes !
La progression de Cecil dans « le monde réel » a un aspect plus proche des livres du moyen-âge, avec juste un contour transparent en forme de vitrail pour rappeler le concept. Mais quand vous entrez dans l’esprit des pêcheurs, on retrouve une esthétique de vitraux : les formes géométriques, les couleurs variées et lumineuses, les fioritures et la transparence donnent une identité sympa à Saga of Sins. Revers de la médaille, les animations sont très raides, et malgré la fluidité générale appréciable, on a l’impression parfois de voir des pantins bouger, c’est pas foufou.
Comme vous l’aurez compris, vous aurez la possibilité de débloquer et incarner jusqu’à 4 créatures, avec chacune leur apparence et leurs mécaniques. Le loup-garou peut tirer des projectiles et hurler pour briser les vitraux fêlés, pour y découvrir trésors ou passages. La gargouille crache du feu devant elle tant que vous laissez la touche d’attaque appuyée, et peut brûler certains éléments. Le griffon quant à lui tire des projectiles bidirectionnels et peut s’accrocher sur certaines surfaces. Et la dernière créature… A vous de la découvrir ! Vous pouvez passer de l’un à l’autre d’une simple pression sur un des boutons supérieurs de la manette. Sauter, tirer, changer de créature : les contrôles sont simples et répondent parfaitement.
Chaque niveau permet de vous plonger dans l’esprit torturé des habitants de Sinwell, avec ses créatures malfaisantes, ses plateformes et trésors cachés également. Car l’or que vous amasserez dans la tête des gens pourra être utilisé en ville auprès de la statue de la Madone pour acheter des améliorations : augmenter votre capital santé, les attaques des créatures ou encore, la dernière mécanique commune aux 4 bestioles : le dash.
Ce dernier s’active après avoir éliminé 4 ennemis, ou après avoir récupéré un power-up particulier, et vous permet d’éliminer d’un coup des ennemis attroupés et ainsi gagner plus d’or que d’habitude. Une mécanique importante qui vous permettra d’acquérir plus rapidement les différentes améliorations disponibles auprès de la Madone.
Ce sont ainsi 31 esprits qu’il va falloir sonder, avec deux types de villageois. 21 pêcheurs, chacun avec deux niveaux d’action, et un niveau de boss. Ce qui nous fait trois niveaux par pêché, chacun représentant la colère, la Paresse, la Jalousie, l’Avarice, la Luxure et l’Orgueil. Chacun ayant une esthétique en raccord avec le pêché en question, mais cela reste assez raisonnable. Notamment pour la Luxure, avec des ptites fleurs et des spermatozoïdes géants, ça reste mignon quand on se souvient du niveau de la Luxure de Dante’s Inferno… A la fin de chaque niveau, vous récupérerez une pomme, et un fragment de vitrail auprès de chaque boss également. La pomme, alias le MacGuffin du jeu, sera au cœur de l’histoire, mais nous vous laissons découvrir leur utilité.
Une fois leur esprit purifié, les pêcheurs disparaissent, ce qui n’est pas le cas des autres villageois : les Innocents. Au nombre de 10, ce sont là des niveaux de réflexion et de réflexes, qui nécessiteront d’y retourner une fois la bonne créature débloquée. Il est possible de retourner autant de fois que voulu dans ces niveaux pour farmer de l’or au besoin.
Tirons ça au clerc
Simple à manier, simple à comprendre, mais aussi simple à terminer, Saga of Sins est relativement facile. Le jeu se plie en une dizaine d’heures, sans véritable accroc, si ce n’est quelques passages retors pour récupérer chacun des 111 trésors du jeu. Ce qui a un intérêt, mais gardons cela secret… Certains sont planqués derrière des murs invisibles, d’autres derrière des fêlures qu’il faudra casser avec le loup-garou, et d’autres petites subtilités. Mais au final, les niveaux comme les boss ne proposent pas de véritable challenge, et les niveaux se finissent assez vite.
Les passages en ville sont l’occasion de découvrir l’histoire de Sinwell et de ses habitants, avec par moments de petits saynètes au sein de la chapelle, mettant en scène l’intrigant Ulric, ou des passages au confessionnal qui peuvent vous permettre de découvrir des caches d’or dans la ville. Au fil de votre progression, la chambre de Cecil s’ornera de quelques détails douteux, et le pauvre héros sera pris dans la tourments, entre doutes et visions. Notons d’ailleurs que le doublage d’Ulric et Cecil (en anglais) est assez sympa, et que l’intégralité des écrits de Saga of Sins est localisé en français.
L’histoire n’est pas désagréable à suivre, mais manque de finesse… Entre Ulric qui semble plus concerné par les pêchés que par la peste, la chapelle ornée de créatures démoniaques qu’on peut incarner, et Cecil qui revient de croisade plutôt serein, à croire qu’il était planqué au rationnement pendant que ses petits potes inculquaient la foi à coups de masse dans le crâne… On a le sentiment que l’histoire est plus un prétexte à l’action que l’inverse.
Saga of Sins : Conclusion
Un bon concept sans histoire n’a que peu d’intérêt, et c’est au final ce qui plombe Saga of Sins, qui mise beaucoup plus sur son esthétique que sur le reste. Malgré son gameplay simple et efficace, ou son ambiance visuelle et sonore agréables, on reste sur notre faim. Les niveaux sont assez courts et manquent de piment, l’histoire reste globalement simple et si on enlève le côté vitrail, on retrouve un jeu très classique et convenu. Sans être mauvais, Saga of Sins est convenu et ne va pas au bout de ses ambitions, mais on lui pardonne ses pêchés grâce à son esthétique accrocheuse et son prix assez doux.
Plus
- Esthétiquement sympathique
- Gameplay simple et précis
- Bonne ambiance sonore
- Le challenge des 111 coffres
- Le prix correct
Moins
- Court
- Facile
- Pas de gros suspens
- Sentiment de déjà joué
- Animations raides
