Un remaster intéressant avec quelques améliorations de confort de jeu mais dont le fond du gameplay est clivant en 2025.
- Profiter du jeu en vraie 16:9
- Plutôt fin et fluide techniquement
- Le choix des voix japonaises ou anglaises
- Les extras
- Les 5 modes de difficulté
- Les contrôles modernes
- Les mécaniques de jeu parfois vieillottes
- Les combats pas hyper fun
- Les animations d'autant plus rigides en 2025
Depuis l’ère de la PS2, la saga Onimusha s’est forgée une identité unique, mêlant la brutalité des duels samouraïs à un univers où le surnaturel se dispute le trône du réel. Capcom y a inscrit une légende, celle d’un Japon féodal saturé de mythes et de démons, où l’honneur se conjugue avec la fatalité. La franchise, par ses récits sombres et ses mécaniques de combat traîtresses, a su graver dans nos mémoires l’image d’un monde intemporel, oscillant entre passé glorieux et modernité défiant le temps. A cela près que certaines mécaniques ont pris un coup de vieux, notamment dans la maniabilité, et évidemment l’aspect technique, est-ce que la copie a été revue pour ces écueils dans cette version remasterisée d’Onimusha 2: Samurai’s Destiny ?
La main sur le katana
Avant tout, sachez que c’est une vraie redécouverte, étant bien plus habitué à refaire le premier épisode ou le troisième. J’avais fait à l’époque tous les jeux de la saga mais certains m’avaient marqué davantage, c’est justement là l’occasion de refaire Onimusha 2 avec un esprit plus neutre, ayant refait le premier Onimusha en version remasterisée avant d’entamer sa suite.
Si l’ensemble de la saga nous immerge dans une ambiance ancestrale, Onimusha 2 se distingue par un récit de vengeance et de rédemption emblématique. Dans ce deuxième opus, le protagoniste – Jubei, figure tourmentée et fière héritière d’une lignée de guerriers – arpente un Japon ravagé par une force démoniaque implacable. L’intrigue, certes linéaire, s’appuie sur des thèmes forts – l’honneur bafoué, la quête de justice et une fatalité inéluctable – qui transcendent la simple opposition entre le bien et le mal pour offrir une immersion dans une tragédie chevaleresque renouvelée.

En termes de contenu, vous pourrez choisir dans les options les voix japonaises (oui !) ou anglaises (quelle idée !) ainsi que le format d’affichage, 16:9 pour être adapté sur nos écrans actuels sans pour autant être juste étiré de façon dégueulasse, ou en 4:3 pour les fans de retro qui veulent les sensations de jadis. Chacun son kink. Cela dit on aurait apprécié des bords sympas en mode 4:3 au lieu de tristes bandes noires, Capcom avait pourtant fait l’effort dans bien d’autres compilations notamment pour habiller un peu l’écran.
Outre le jeu d’origine, vous aurez accès à toute une panoplie d’extras, avec une galerie de plus de 100 artworks et 43 pistes de la bande-son du jeu original, mais aussi 3 mini-jeux plutôt sympas débloqués d’emblée, la liste des succès, ou le choix des tenues pour Jubei ou Oyu. Bref, on est pas juste face à une rom du jeu rehaussée bêtement et ça fait déjà plaisir.
Même si la peur m’assaille
Sur le terrain, Onimusha 2 continue d’offrir des combats qui claquent, mêlant l’élégance des attaques chorégraphiées à la rigueur du système de parade qui demande autant de dextérité que de sang-froid. La version remaster sur PS5 et Xbox Series apporte à ce jeu culte une fluidité réinventée : framerate débloqué, animations affinées et une réactivité accrue qui modernisent habilement le titre. Le mode de difficulté « Enfer » vient pimenter l’expérience, transformant la moindre erreur en une cascade de challenges pour les guerriers en quête d’adrénaline pure. Mais rassurez-vous, vous pourrez choisir entre 5 modes de difficulté pour trouver un challenge selon votre envie.

Par rapport à la version d’origine qui proposait des contrôles “tank”, ici on peut bouger le personnage librement. Je n’ai pas trouvé le moyen de changer pour revenir aux anciens contrôles, ce qui aurait pu faire plaisir aux amateurs hardcore des jeux d’origine. Si le fait de bouger à notre gré rend le jeu plus digeste pour les joueurs actuels, on sent toutefois que le titre n’était pas fait pour ça de base et il réside une certaine rigidité dans le déplacement ou la visée pour bien taper là où l’on veut. D’autres éléments de confort ont été ajoutés, comme la possibilité de changer d’arme à la volée, un placement des combos plus naturel, ou encore la sauvegarde automatique.
On retrouve les éléments du gameplay original, notamment les attaques critiques, qui sont des coups puissants et synchronisés pouvant entraîner la mort instantanée des ennemis. Il est possible aussi de déclencher différents types d’attaques critiques en fonction du timing ou de la position du personnage. Ces derniers peuvent équiper diverses armes pour déclencher des attaques magiques uniques et utiliser la redoutable transformation Onimusha pour se transformer en une force inarrêtable.
Il faudra nouer des relations avec les différents alliés de Jubei, comme la féroce guerriere Oyu, le stratège Magoichi Saiga, chef des fusilliers de Kishu Saia, le maître du maniement de la lance Ekei Ankokuji et Kotaro Fuma, un ninja chevronné. Leurs interactions et décisions façonnent l’histoire et débloquent différents chemins. Grâce à ses embranchements et à ses multiples dénouements, le potentiel de rejouabilité du jeu se voit sensiblement augmenté. Comptez entre 6 et 8 heures pour terminer le jeu et les activités annexes, cela va évidemment varier selon votre niveau de skill et la difficulté choisie !
Je partirai comme un samuraï
La modernisation visuelle de Onimusha 2 est toute en finesse : les environnements, jadis familiers en pixel art savamment usé, se parent désormais de textures nettes et d’effets de lumière qui confèrent une nouvelle dimension à ce Japon féodal. Chaque décor, du château en ruine aux forêts mystiques, est délicatement rénové pour rappeler à la fois l’esthétique brute de l’original et la modernité attendue par les joueurs contemporains. Le résultat est un savant équilibre entre nostalgie et innovation, offrant un rendu visuel tout à fait correct/
Alors oui, la faible résolution de la PS2 permettait de mieux incruster certains personnages aux décors, au détriment de la netteté globale. Avec une résolution réhaussée, on distingue davantage les modèles 3D des décors, ce qui peut être gênant si on veut être pointilleux sur cet aspect. On vous propose ci-dessous des comparatifs visuels pour vous donner une idée, avec la version 4:3 capturée sur PlayStation 2 et la version 4:3 sur Xbox Series :


Et la différence entre la version 4:3 et 16:9 sur Xbox Series :


Au final, après avoir rejoué à ce titre, je confirme ma position : il reste assez basique et à plus forte raison en 2025, manque de punch et de phases vraiment marquantes dans l’histoire. Malgré ses personnages plutôt sympathiques et ses quelques modifications en termes de confort de jeu, difficile de conseiller le titre au tout-venant. Pour la collection et la curiosité, évidemment, la saga Onimusha dans sa globalité est intéressante, mais la qualité des jeux pris un par un sont en dents de scie à bien des égards.
En définitive, Onimusha 2: Samurai’s Destiny est une réédition plutôt intéressante sur la forme, assez bien réadaptée. Fidèle à son héritage, le jeu ne cherche pas à réinventer la roue mais plutôt à moderniser un autre titre de cette sympathique saga. Les améliorations graphiques et techniques apportées sur PS5 et Xbox Series insufflent une certaine bouffée d’air frais à ce classique, prouvant qu’un grand sabre, même usé par le temps, peut retrouver son tranchant grâce à une modernisation respectueuse de son essence et surtout quelques ajouts bienvenus.