Les Beat ’em up sont légion, surtout depuis quelques temps. Le genre a refait surface en grandes pompes avec Streets of Rage 4, il y a déjà 2 ans de cela. Ce grand boss du genre a su revenir avec un certain éclat, ce qui a donné l’idée à certains de pondre leur propre jeu, ce qui donne des résultats variables. On a ainsi pu voir le revival d’anciennes licences, comme le très bon TMNT : Shredder’s Revenge de Dotemu. Ou d’autres titres qui ont joué la carte de l’originalité, avec notamment le surprenant The Takeover. Et enfin, il y a Final Vendetta… Ca commence comme ça :
Final Vendetta in the Streets of Rage of Double Dragon
Derrière Final Vendetta, c’est Bitmap Bureau qui officie. Ils ont le mérite d’avoir engendré Xeno Crisis, un twin-stick shooter qui croisait le gameplay d’un Smash T.V. avec Aliens… Un bon concept, avec à la clé un jeu fun, qui a été porté sur une quantitié phénoménale de supports : les consoles récentes, mais aussi la Megadrive, NeoGeo ou Dreamcast ! De quoi faire plaisir aux amateurs de retrogaming.
Le studio s’attaque donc maintenant à un autre genre de jeux. Les beat’em up, c’est presque une religion pour certains joueurs, notamment ceux qui ont eu la chance de découvrir dans les années 90 des titres de légende, comme les Streets of Rage, Double Dragon, ou encore Final Fight. Ou aussi par les curieux, dont la curiosité a su les pousser à regarder derrière eux pour voir que c’était quand même pas si mal foutu.
Parce que la génération des beat’em up en 3D n’a pas eu le même accueil. Jugez plutôt : c’est parti du relativement mou, avec Fighting Force, à la catastrophe générale avec Final Fight Streetwise. Certains entre temps sont sortis du lot, avec un retour à la 2D bien souvent : Castle Crashers, Scott Pilgrim, ou le merveilleux Dragon’s Crown de Vanillaware. Et la suite, on la connait, avec le retour du roi Streets of Rage 4.
Et arrive Final Vendetta.
Une ombre file dans la nuit
On blame souvent les scénarios de beat ’em up, étant plus souvent un prétexte à l’action. Cela dit, qui va voir un Stallone pour la profondeur du scénario ? Bref, Final Vendetta s’entiche d’une histoire qui tient sur un ticket de métro : Claire Sparks reçoit un énigmatique coup de fil. Sa soeur a été enlevée par un gang de méchants ! Pas de bol, Claire est une experte en arts martiaux, et va ramener ses potes Duke et Miller, qui s’adonnent aussi aux joies de la bagarre.
Dont acte : Claire et ses potes vont tabasser tout ce qui bouge pour retrouver sa petite soeur.
Et c’est ainsi que l’on part en vadrouille pour une aventure d’environ une heure en compagnie d’un des trois lascars. Ou deux, si vous avez un pote sous la main pour jouer à côté de vous. Ici point de coop en ligne, non, sinon ça fait pas retro. Parce que Final Vendetta joue la carte retro à fond, même dans ses fondements.
En termes de gameplay, le jeu a la gentillesse de vous expliquer les 4 touches que vous allez utiliser dans le jeu : X pour taper, A pour sauter, B pour bloquer et Y pour frapper un ennemi par terre. Il est possible de courir avec une double pression sur le stick directionnel. Il est aussi possible de taper derrière soi avec X+A
Une barre de Super en bas à gauche de l’écran se remplit, une fois pleine, elle permet de lancer une attaque spéciale avec X+A pour dégommer les ennemis alentours. Cette attaque est aussi faisable sans que la barre de Super soit à fond, mais dans ce cas vous prendrez des dommages.
Là non plus rien de révolutionnaire dans les contrôles, qui se prennent assez vite en main, et se révèlent efficace d’entrée de jeu. On est face au gameplay d’un Final Fight, agrémenté de quelques petites notes actuelles. Un système de combos notamment, et également une note à la fin du niveau selon vos performances.
Un oeil dans le retro
Et vous voila partis pour 6 niveaux d’action dans des lieux variés : la rue, le métro, la boîte de nuit, les docks, et évidemment le passage en ascenseur ! Et voila le souci majeur de Final Vendetta : son manque cruel d’identité. Des ennemis basiques, des niveaux vus et revus, et pire : des boss pratiquement pompés de jeux de baston SNK…
Avant tout, on notera la patte graphique, clairement inspirée des palettes des jeux SNK. Mais au delà de l’hommage, on retrouve carrément des gimmicks venant de personnages de Fatal Fury ou King of Fighters ! En effet, on ne manquera pas de noter de méchantes similitudes entre certains ennemis et des protagonistes vus chez SNK : les ennemis punk qui ont un air de Duck King, la pose du boss du métro qui ressemble méchamment à celle de Clark Still quand il a les bras en l’air… Le trophée revient à un des boss, dont la pose de combat est clairement celle de Yamazaki dans KOF, et se bat ensuite exactement comme Omega Rugal dans sa seconde forme. Niveau originalité, c’est en dessous du néant.
On retrouve aussi la célèbre phase bonus de Final Fight, dans laquelle il faut exploser une voiture le plus vite possible. On nage dans les références, mais on cherche encore l’originalité de Final Vendetta… Peut-être en tendant l’oreille ?
Niveau sonore, on navigue entre des styles variés, parfois même intéressants. Cela dit, la chanson des docks commence pas mal, et vire carrément aux sonorités de Streets of Rage 2 ?!
Le souci c’est pas tant la source d’inspiration, ni de retrouver l’esprit visuel ou sonore. On peut tout à fait faire un jeu hommage, en ayant une identité propre. The Takeover est un exemple marquant, qui a su allier des morceaux de fanservice dans un univers tout à fait original, voire même certains moments jamais vus dans un jeu du genre. Mais Final Vendetta reste totalement dans son jus, et c’est très certainement c’est son plus grand défaut.
A la recherche du fun
Passons maintenant au fond du jeu, après avoir détaillé sa forme. Pour commencer, sachez que le jeu est par défaut en mode difficile. Un mode facile est accessible également. Mais pour débloquer le dernier mode de difficulité, il faudra terminer en difficile d’abord. Sachez que pour terminer le jeu, vous devrez compter uniquement sur les vies que vous aurez, car il n’y a pas de continue.
Pas. De. Continue ! En cas de décès, retour à la case départ, à l’ancienne ! Et le jeu ne pardonne rien : l’IA adore vous encercler et vous éclater en quelques coups. Le challenge, c’est cool, et le jeu au fond est loin d’être infaisable pour quiconque a un minimum l’habitude. Mais tentez ça en difficulté maximale, vous verrez cet écran souvent :
Si l’on a accès au mode histoire, d’autres se débloquent une fois le jeu terminé avec chaque personnage : le mode survie, qui porte bien son nom, un mode Boss Rush pour fracasser tous les boss du jeu, et un mode entraînement, pour ceux qui voudraient affûter leur skill de titan.
Il est également possible d’ajouter un effet scanlines au jeu, pour avoir un rendu comme sur les anciens écrans CRT. Un geste toujours apprécié pour ceux qui aiment retrouver les saveurs visuelles d’antan.
Bref, le résultat n’est pas glorieux. Pour environ 25 Euros à sa sortie, le contenu est assez famélique, comptez entre 5 et 7 heures pour tout torcher. Final Vendetta est un titre creux, froid, un énième passe-temps sans originalité qui puise partout où il peut, tel un mauvais ersatz. Sans compter sa difficulté grotesque ou ses niveaux vus cent fois, le manque d’ambition de ce jeu fait de la peine.