[Test] Cobra Kai 2 : Dojos Rising : un cas raté ?
Cobra Kai 2 Dojos Rising
Adapté de la série éponyme, Cobra Kai 2 : Dojos Rising nous transporte dans l’univers de la suite sérialisée de Karate Kid. La trilogie d’origine (le 4 étant une hallucination collective) narrait les aventures de Daniel LaRusso, qui affrontait les épreuves de la vie avec le karaté comme fil conducteur. Entre scènes mémorables et combats plutôt cool, ces films ont su conserver une place dans le cœur de bien des jeunes de l’époque, devenus adultes aujourd’hui. C’est en 2018 que la série Cobra Kai est diffusée, reprenant non seulement l’histoire des années après les évènements des films, mais aussi le cast d’origine. Véritable bonbon sucré de nostalgie pour les fans, la série a aussi su se faire une place auprès d’un public plus jeune : les évènements, mentalités et problématiques étant plus proches de la réalité actuelle que celle des années 80.
Actuellement dans sa cinquième saison, la série a été adaptée une première fois en jeu, un beat’em up simple et coloré, reprenant les évènements des deux premières saisons. Dans Cobra Kai 2 : Dojos Rising, on retrouve le fil de l’histoire de la 4ème saison, mais le jeu a bien changé… Pour le meilleur ?
Dojos Bizarre Adventures
Si Cobra Kai 2 : Dojos Rising s’apprécie mieux en ayant vu la série, les néophytes ne seront pas perdus pour autant. Si différents modes de jeu sont présents, le plus complet et intéressant reste le mode histoire. Première chose à faire : choisir votre Dojo. Vous aurez la possibilité de rejoindre l’un des trois principaux, qui ont chacun une vision différente du karaté :
- Miyagi-Do, mené par le Sensei Daniel LaRusso, fondé sur le principe de la loyauté, de l’effort et mise sur la défense plutôt que l’attaque. Le tout en mode zen, suivant les préceptes de l’ancien Sensei de Daniel, M. Miyagi.
- Cobra Kai, mené par le Sensei John Kreese, dont les principes sont résumés dans leur fameux slogan : Frapper le premier, frapper Fort, pas de pitié. Avec les coups en fourbe qui vont bien évidemment, et un budget conséquent pour se payer le meilleur matos et mener à bien leurs ambitions de conquête (bref, c’est les connards)
- Eagle Fang Karate, mené par le Sensei Johnny Lawrence, qui mise sur l’attaque avant la défense, dans un style bourrin et artisanal. Pas de moyens, mais une volonté de fer, les outsiders en apparence cachent une force redoutable.
Le jeu ne reprend pas les évènements tels qu’ils sont dans la série : le but ici est de recruter un maximum de membres pour votre dojo, combattants et employés, pour au final participer et gagner le championnat.
Le titre garde son style beat’em up, mais passe en 3D totale, avec même une verticalité grâce à des plateformes atteignables en hauteur et des sauts muraux. Le premier jeu Cobra Kai se jouait en 2.5D comme les beat’em up classiques, mais celui-ci vous permet de vous déplacer dans des zones variées avec une équipe de 4 combattants (mais un seul jouable à la fois, vous pourrez en changer avec une simple pression sur la croix directionnelle. Mais le jeu ne se résume pas qu’à un enchaînement de bagarres, en effet, on distingue 3 variantes dans le gameplay : le combat, la gestion, et le leveling. Commençons par l’évidence : le combat. Diverses zones vous seront proposées sur la carte de Los Angeles, dans lesquelles il faudra vaincre des hordes d’ennemis, mais aussi réussir des challenges (ne pas esquiver, achever les ennemis avec une projection…) et réussir à recruter des personnages dans votre dojo. Chaque niveau commence avec le background d’un de ses personnages, avec des artworks plus ou moins bien réalisés, le tout doublé en anglais, avec la grande majorité du cast d’origine ! Un très bon point.
Pour ce faire, il faudra réussir un challenge propre à chaque combattant. Il faut parfois juste les vaincre, mais pour d’autres, il faudra être plus agile ou malin, avec toute une variété de défis parfois rigolos, parfois plus frustrants… Mais jamais bien difficiles. Si vous échouez face à un défi de recrutement, il faudra recommencer le niveau ! Au terme du défi, à vous de choisir si vous recrutez ou non le personnage.
Le gameplay des combats est assez basique mais efficace : coups normaux, chopes, esquives et coups spéciaux vous permettront de défoncer tout ce qui bouge. Il est aussi possible d’utiliser des éléments du décor ou des armes pour éclater vos adversaires. Les coups spéciaux sont personnalisables dans le dojo pour chaque personnage, plus vous débloquerez de membres, plus vous aurez de choix dans les coups spéciaux à attribuer. Ce qui est assez cool, car certains permettent de booster l’attaque, la défense, de gagner plus de pognon ou de glaner du Ki, nécessaire pour lancer les attaques spéciales. De temps à autres, les ennemis lâcheront des power-ups pour augmenter force, défense, vie, etc… Cela pendant un temps limité.
Enfin, dans chaque niveau se trouvent 5 cassettes à récupérer, parfois bien cachées, qui sont là surtout pour vous forcer à fouiller un peu. Certaines sont planquées en hauteur, ce qui nécessite de faire quelques sauts bien placés, ou d’autres sont derrière des murs destructibles. Ces derniers sont marqués par une grosse fissure, que vous pourrez casser en tapant dedans lors des phases de combat.
Les muscles et le cerveau
La partie baston est juste un des aspects du jeu. Majoritaire, certes, mais pas le seul. En effet, il faudra aussi faire fructifier votre Dojo, recruter des employés qui vous permettront d’optimiser sa gestion, et augmenter son grade afin d’accueillir plus de membres notamment.
5 grades sont disponibles pour le Dojo, vous pourrez utiliser de l’argent pour monter en grade, et ainsi pouvoir accueillir jusqu’à 12 combattants, 12 employés, gagner plus d’expérience au combat et récupérer plus d’argent chaque jour. Cet aspect gestion est extrêmement simple, la balance étant assez facilement positive après avoir nettoyé un niveau. Cela dit, c’est un côté plutôt intéressant, qui permet de voir le dojo évoluer au fil du temps, avec les membres qui s’entraînent sous vos couleurs.
Le dojo sert aussi de QG et vous pourrez y faire un tas de choses : personnaliser les coups spéciaux, faire monter chaque personnage de niveau en utilisant les points d’expérience gagnés par chacun, leur attribuer de l’équipement et des armes, et voir si tout le monde est heureux. Si ce n’est pas le cas, emmenez-les au combat la prochaine fois pour se défouler !
Il est possible d’acheter de l’équipement au mont de piété, pour augmenter diverses choses : la quantité d’XP gagnée, améliorer le taux de coups critiques ou de points de vie restaurés en récupérant des orbes. A vous d’optimiser chaque personnage à votre gré.
Une fois chaque niveau nettoyé, votre équipe gonflée à bloc et votre dojo au niveau maximum, vous pourrez participer au tournoi. Ce choix est décisif, et il n’est pas possible de revenir en arrière ! Il faut donc bien avoir blindé vos personnages, en les montant au niveau maximum, en les équipant au mieux, et avec les compétences qui vous paraissent les plus efficaces.
Les combats en mode tournoi sont différents, ici il ne suffira pas de faire baisser la barre de vie de l’adversaire, c’est même le moyen le plus compliqué. Ici vous devrez gagner des points pour gagner, le premier qui gagne 6 points remporte le match. Vous gagnerez un point en sortant l’adversaire de la zone de combat, 2 points en le faisant tomber plusieurs fois, et 3 points en réussissant à l’étourdir. Les combats y sont plus techniques, il faudra utiliser l’esquive et les coups spéciaux aux bons moments. Il sera possible de récupérer du Ki au fil du combat, mais à petites doses, il faudra donc l’utiliser à bon escient ! Ce mode est à la fois plus intense et plus frustrant, certains personnages étant assez mal équilibrés de base. Et truc un peu stupide : on peut se retrouver face à son clone… Et avec les mêmes couleurs, ce qui n’aide pas à la lisibilité.
Notez que d’autres modes de jeu sont disponibles : le mode Classics, qui permet de revivre des moments-clé de la série avec au final un tableau des scores global, le Tournoi All-Valley jouable en solo, en VS en local ou en ligne, et le mode survie qu’on ne présente plus.
D’un point de vue technique, Cobra Kai 2 : Dojos Rising ne brille pas particulièrement. Si les combats en eux-même sont assez simples à contrôler, les personnages sont assez rigides, et les modélisations très aléatoires. Les artworks sont soignés, mais certains acteurs ont été mieux retranscrits que d’autres également. En termes de performances, c’est assez fluide, cela grâce au patch day-one qui a optimisé bon nombre de choses ! Cela dit, le lancement initial du jeu est toujours assez long, malgré la puissance des machines actuelles… Et le rendu final n’explique pas ces lenteurs de chargement. Un excellent point par contre : la bande-son rock du titre est vraiment cool, et colle parfaitement à l’action ! Notez enfin qu’un pack additionnel avec 5 personnages supplémentaires est disponible, et contient l’un des antagonistes principaux de la série (on ne spoilera pas !)
Cobra Kai 2 : Dojos Rising fait partie de ces adaptations correctes, qui feront surtout plaisir aux fans de la saga qui voudront se créer une Dream Team avec leurs personnages préférés. Les néophytes y trouveront un mix entre beat’em up et baston de bonne qualité, mais avec un aspect gestion trop léger, et quelques soucis en termes d’équilibrage. Une surprise plutôt agréable, qui ne révolutionne pas le genre, mais ose y apporter des touches intéressantes.
Plus
- Un roster varié et assez vaste
- Le gameplay simple et efficace
- La variété entre beat’em up, gestion et tournoi
- Les voix du cast d’origine
- Les coups spéciaux qui envoient du pâté
- La personnalisation des coups et équipements
- La bande-son
Moins
- Les personnages pas tous bien modelisés
- Le chargement initial longuet
- Côté gestion trop léger
- Manque de challenge pour la partie beat’em up
