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[Test] Avatar : Frontiers of Pandora : le bijou d’Ubisoft ?

Viens au pays des Na'vi, des grands êtres bleus
Avatar Frontiers of Pandora

Avatar Frontiers of Pandora

Temps de lecture estimé :10 Minutes, 35 Secondes

Une adaptation fidèle et réussie !

Plus

  • Un joli spectacle visuel
  • Le respect du lore, ici approfondi
  • La variété des activités
  • L’ambiance générale
  • La gameplay simple mais efficace
  • Le mode exploration

Moins

  • Le scénario pas foufou
  • L’abus du don d’équipement en coop
  • Le doublage français inégal
  • Certaines animations trop rigides
Avatar : Frontiers of Pandora saisit à la fois l’essence du matériau d’origine et approfondit le lore de cet univers, livrant une histoire de base pas dingue, avec un gameplay assez simple malgré tout, mais dont les atours superbement réalisés et le contenu plutôt généreux vous feront vivre une quarantaine d’heures sympathiques sur Pandora.

Si le constat est aujourd’hui plus nuancé, il fut une époque –pas si lointaine- où les adaptations de films en jeux vidéo n’étaient pas forcément bien glorieuses, voire carrément daubées pour certaines. Tiens par exemple, le premier film Avatar avait été adapté en 2009 sur différents supports, avec certaines versions plus réussies que d’autres, allant du convenable au quelconque. Reste à voir quelle tendance Avatar : Frontiers of Pandora va suivre, et ça tombe bien : on a fini le jeu pour vous donner un verdict sur ce titre, et si vous avez lu l’encart tout en haut, vous savez déjà ce qu’on en a pensé !

Ce rêve bleu

L’intrigue d’Avatar : Frontiers of Pandora se situe entre le premier et le second film, et nous place dans la peau d’un Na’vi que vous aurez pris soin de personnaliser au préalable, avec quelques choix cosmétiques qui sont loin des possibilités d’autres jeux du genre. Mais on note la bonne intention.

L’introduction du jeu permet de se familiariser avec les protagonistes et quelques bases de vocabulaire pour les non-initiés à l’univers des films, définissant bien les camps et le socle principal de l’histoire. Alors que certains jeux Ubisoft sont dotés de méchants au charisme notable, ici on a droit à Mercer, l’antagoniste lambda dans toute sa splendeur. Un vilain humain qui a un plan machiavélique pour mettre la main sur les ressources de Pandora, en utilisant des Na’vi pour arriver à ses sombres desseins. Sauf que le gars à le charisme d’une huitre, même ses lieutenants ont plus de matière que lui, ça fait peine. Et non, ça ne s’arrangera pas par la suite, le bonhomme devenant surtout un prétexte pour l’histoire plutôt qu’un véritable moteur de l’intrigue.

C’est aussi lors de cette phase d’introduction que vous ferez connaissance avec la version française du jeu, dont le doublage est tout à fait aléatoire. Notez qu’il est possible de changer les voix pour une version anglaise, mais côté immersion c’est pas forcément l’idéal. D’autant plus que le jeu est assez prolixe, et dispose d’une bonne quantité de dialogues, que ce soit dans les cutscenes ou juste en vous promenant. En termes d’animation, c’est bien rendu, même si certaines animations sont encore trop rigides, surtout chez les humains.

Après une petite heure de mise en situation / tuto de base dans le bunker de Mercer, vous découvrez enfin les extérieurs de Pandora, avec une jolie baffe visuelle qui fait du bien. La végétation luxuriante, les couleurs chatoyantes, les détails des textures et la faune environnante donnent un cadre plein de vie et qui invite clairement au voyage. Voilà qui donne envie de se lancer dans l’aventure !

Une Na’vigation compliquée

Une fois lâché dans la nature, littéralement, à vous la liberté ! On se perd dans cette jungle foisonnante, sans chemin pré-tracé ni repères évidents au premier abord. Si vous avez décidé de lancer le jeu en mode exploration, vous n’aurez aucune indication sur la carte ou d’indice visuel pour savoir où vous rendre, un choix qui est tout à fait pertinent dans ce jeu, et que nous vous recommandons pour une expérience optimale. Sinon vous avez le mode guidé, dans lequel vous retrouverez des traceurs qui vous indiqueront le chemin, pratique pour ceux qui voudront juste faire le jeu pour son histoire.

C’est justement là qu’Avatar : Frontiers of Pandora est différent d’un FarCry, n’en déplaise à ceux qui ont fait ce comparatif injustement. Ici tout invite à l’exploration, sur une carte qui ne se découvre petit à petit, sans pouvoir s’aider d’une carte qui rend le jeu trop simple et à la navigation qui devient ennuyeuse. Ici chaque recoin de Pandora regorge d’endroits où l’on peut chasser, récolter, contempler ou chercher nos différents objectifs. Eventuellement on pourrait le rapprocher de FarCry Primal pour faire les pointilleux.

La carte se dévoile au fil de vos découvertes, mais pas facile de s’y orienter. c’est à la fois une bonne chose pour les fans d’exploration, mais pour ceux qui aiment aller à l’essentiel, c’est pas facile. Mais le plus compliqué reste de trouver le bon biome pour chasser ou cueillir, car les indications sont très floues, et parfois même arrivé au bon endroit, il faudra être patient pour trouver ce que vous cherchiez.

Dans ce jeu, il ne faudra pas juste chercher les camps ennemis pour les bourriner en attendant de dégoter le suivant : entre la mission principale qui vous fera voir du pays, et les nombreuses activités annexes, ici on reste dans l’idée de l’exploration et de la découverte plutôt que se confiner à un massacre en règle aux quatre coins de la carte. Alors oui, certaines missions sont redondantes : détruire un camp humain qui pollue, des quêtes FedEx, des missions de récolte ou de craft, mais d’autres sont plus intéressantes, par exemple retrouver un nouveau nid pour une sorte de papillon, quête pendant laquelle il ne faudra ni sauter, ni courir, ni attaquer ou traverser de courant d’eau sous peine de faire grimper le stress de la bestiole et recommencer en cas d’échec. Bon en réalité c’est pas si difficile, mais le concept de cette mission met un petit stress, surtout que dans la jungle, rien ne vous épargnera !

Le jeu fait la part belle à la discrétion, avec des possibilités d’infiltration variées pour tenter de réussir certains passages tel un Na’vi ninja avec divers outils à votre disposition : l’environnement, déjà, qui aide à pas vous faire repérer. Vous pouvez aussi détourner l’attention des ennemis avec plus ou moins de finesse, entre le petit jet de flèche à l’opposé de votre position, ou en faisant péter une citerne, c’est selon les goûts. Il est aussi possible de pirater les dispositifs de sécurité avec un petit appareil fort pratique, qu’il faudra calibrer d’abord à la bonne fréquence avec un appui léger sur la gâchette droite, avant de lancer un mini-jeu de labyrinthe plutôt facile mais limité dans le temps, il faut donc être efficace.

Mais vous avez l’âme d’un Rambo, il est aussi possible de faire tout péter à coups de grenades et de gros flingues, l’arsenal mis à votre disposition étant assez large pour vous permettre une multitude de fantaisies destructrices. Mention spéciale aux mines explosives que vous pourrez fabriquer et balancer partout dans un coin plein d’ennemis, avant de lancer l’assaut et voir tout le bordel exploser façon Michael Bay, efficace et spectaculaire.

L’instant culture

On reviendra sur l’histoire peu après, mais d’abord faisons un état des lieux, notamment en rapport avec l’univers d’Avatar. Le jeu respecte en tous points son matériau d’origine, sur la forme déjà, comme on a pu le voir précédemment, mais aussi sur le fond, en approfondissant le lore des films. On croise ici plusieurs tribus Na’vi, avec chacune leur philosophie, leur vision du conflit et leurs traditions. Que ce soit lors des dialogues ou des missions, vous vous imprègnerez des diverses coutumes de chaque tribu, ainsi que des traditions Na’vi qui vous feront même vivre des rites de passage intéressants.

On retrouve la cérémonie de communication avec Eywa, qui permettra d’en savoir plus sur votre personnage, sur Pandora et accessoirement vous fera gagner un point de compétence par communication réussie. Autre passage obligé et réussi : la communion avec l’Ikran, la créature volante, lors d’une ascension qui est assez folle et mémorable en termes de mise en scène. D’ailleurs le fait de pouvoir voler avec votre Ikran donnera une nouvelle dimension au jeu, vous permettant de contempler Pandora mais aussi de vous rendre à certains endroits inaccessibles précédemment. Vous pourrez également monter des Equidius, sortes de grands chevaux, pour arpenter les vastes plaines des prairies venteuses, qui changeront des forêts avec des étendues assez vastes et qui envoient du pâté visuellement. D’ailleurs pareil ici : votre première chevauchée en Equidius sera accompagnée d’une musique vraiment cool et de points de vue juste superbes.

Dans la pratique, si le contrôle de l’Equidius est assez simple, on ne l’utilisera finalement qu’assez peu par rapport à l’Ikran. Ce dernier est plus délicat à prendre en main, il faudra un petit temps d’adaptation pour naviguer et aussi pour attaquer en le chevauchant. Il est possible de s’attaquer à l’ennemi juste à dos d’Ikran, mais cela se révèle assez délicat, à réserver aux amateurs d’attaques aériennes, et encore, si vous en avez la patience car certains ennemis sont très résistants.

A côté de cela vous pourrez retrouver le bestiaire, la faune et les ennemis des films, avec pour chacun une entrée dans le codex. Il sera crucial d’ailleurs d’aller y jeter un œil pour dégoter certaines bestioles ou plantes qu’on vous demandera pour certaines missions, ou pour crafter certains objets. En effet, outre l’emplacement des bêtes et des plantes, il faudra qu’elles soient de qualité adéquate. Certaines qualités sont disponibles uniquement dans certains endroits, et même si le codex vous indique dans quelle région et quel biome les trouver, il faudra parfois chercher longtemps pour trouver le bon produit. Et pour ne pas arranger les choses, il faudra faire ça bien : pour les plantes, il faudra les cueillir avec soin, et pour les animaux, il faudra les tuer à la flèche, dans un point faible bien précis. Ajoutez à cela qu’il faudra parfois les cueillir/tuer de jour, de nuit, en temps de pluie ou en temps sec par exemple pour optimiser vos chances, bref, c’est un joyeux bordel mais l’idée du respect de la faune et la flore s’inscrit en fait dans la culture Na’vi.

Dans la pratique, c’est assez simple pour la cueillette : il faut incliner le joystick dans une certaine direction, et appuyer doucement sur la gâchette droite jusqu’à arracher la plante pour réussir une cueillette digne de ce nom. C’est un peu plus coton pour la chasse, surtout sur les petites bestioles, mais vous pourrez voir leur point faible en jaune avec votre vision Na’vi. Cette dernière est une mécanique classique, vous permettant en vous concentrant de voir les différents points d’intérêt en surbrillance proches de vous. Libre à vous ensuite d’utiliser vos récoltes pour crafter de l’équipement ou de la nourriture, qui vous donne elle des bonus temporaires variables selon les recettes. La nourriture est importante car elle permet de vous régénérer également, et de maintenir la barre d’appétit au maximum, ce qui permet de regagner de la vie automatiquement quand elle est à fond.

Tout bien que tu détiens est un pouvoir que tu obtiens

Avatar : Frontiers of Pandora dispose d’un léger côté RPG avec deux de ses facettes : les compétences à acquérir, et l’équipement à acheter/crafter et s’équiper. Ici c’est la puissance de votre équipement qui définira votre niveau, et pas une quantité d’expérience. Les différentes armes et parties d’armure ont un niveau de qualité variable, et plus elles seront efficaces, plus vous le serez. Certaines missions sont adaptées à certains niveaux, ainsi que certaines bases ennemies. Si leur niveau de difficulté est trop élevé, il faudra trouver ou fabriquer un meilleur équipement avant de vous y rendre. A moins d’être hyper furtif, et encore…

Nous l’avons vu précédemment, pour crafter, il faudra différents éléments à récolter un peu partout. Evidemment, plus la qualité de l’équipement sera élevée, plus il faudra de produits de qualité rare, et donc difficile d’accès. Idem pour les mods, petits suppléments que vous pourrez attacher à vos équipements, qui vous fournira des bonus dans certaines domaines (meilleurs visée à dos d’Ikran, bonus de vie ou gain de furtivité…) Il faudra trouver ou fabriquer ceux qui sont le plus adapté à votre façon de jouer.

Certaines missions vous feront gagner de l’équipement, mais il est aussi possible d’acheter les plans, armes, armures ou mods auprès de vendeurs pour les bricoler par la suite. Il est aussi possible d’en trouver dans des contenants, au sol ou sur la dépouille des ennemis, à vous de garder l’œil ouvert ! Ou sinon jouez avec un ami suréquipé qui pourra vous donner des pièces d’équipement ultra boostées, sans minimum de niveau requis, ce qui gâche un peu l’expérience…

Car oui le jeu est jouable à deux en coop, ça fonctionne plutôt bien et cela permet de belles parties ! Bon généralement cela divise les chances d’approches furtives, à moins d’êtres fans d’infiltration, mais souvent ça part en joute au fusil et à la grenade, simple et efficace ! Restaurer la paix avec la poudre, c’est pas très Na’vi mais au moins ça fonctionne.

En termes de compétences, vous pourrez en débloquer eu fil du jeu en glanant des points de compétence. Soit en finissant certaines missions, en communiant avec Eywa ou en trouvant des plantes spéciales. Vous pourrez les dépenser dans plusieurs catégories

Et sinon l’histoire dans tout ça ?

Eh ben c’est pas la folie, on reste sur quelque chose d’assez simple et le postulat de base ne va pas faire d’étincelles. Un peu comme les films, l’intrigue reste assez basique, mais ce qui est mis en avant, outre l’aspect technique, c’est le respect du lore et la mise en avant des Na’vi, ici au cœur du conflit. Même si certains humains sont amicaux, on reste sur le postulat manichéen des vilains envahisseurs humanoïdes qui veulent tout péter et des gentils hippies bleus qui veulent préserver la nature, les traditions et leur peuple. Ce qui est intéressant ici c’est la multiplicité des clans, des cultures et la variété des environnements proposés, qui sont autant de points intéressants et qui sont développés au fil de l’histoire.

Parce que même si elle n’est pas dingue, on se laisse porter par les périples du peuple Sarentu et des différentes tribus que l’on apprend à connaître, on se prend à explorer Pandora dans la peau d’un Na’vi, aux travers de leurs yeux, leur langage, leur culture, et la sauce prend parfaitement bien pour peu qu’on s’intéresse au lore de cet univers. Le kéké de base qui zappe toutes les cinématiques et dialogues, enchaine les missions bêtement et veut juste finir le jeu se retrouvera face à un joli FarCry lambda au pays des schtroumpfs géants, passant totalement à côté des qualités réelles du jeu.

Avatar : Frontiers of Pandora saisit à la fois l’essence du matériau d’origine et approfondit le lore de cet univers, livrant une histoire de base pas dingue, avec un gameplay assez simple malgré tout, mais dont les atours superbement réalisés et le contenu généreux vous feront vivre une quarantaine d’heures sympathiques sur Pandora.

Test réalisé à partir d’une version commerciale fournie par l’éditeur

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