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[RETROspective] Tiger Electronics : les larmes en cristaux liquides.

Petit focus sur le Tigre qui a hanté bien des enfants...
Tiger electonics

Tiger electonics

Temps de lecture estimé :4 Minutes, 45 Secondes

Ah ,Tiger Electronics… Cette marque ne dira peut-être rien à bien des joueurs actuels, mais elle a pourtant laissé des séquelles sur bien des enfants des années 90 notamment. Et même plus… Il faut dire que la période qui couvre la cinquième génération de consoles, de 1993 à 2005, a été riche en évènements. L’arrivée de la 3D, et des différents effets de textures et de lumière, la démocratisation du support CD et ses bienfaits au niveau de la qualité du son ou de la quantité de données stockables, mais aussi la joie des écrans de chargement… Et certains étaient restés aux cristaux liquides.

Toi tu vis, toi tu crèves…

Cette génération a été un pivot dans l’industrie du jeu vidéo : l’arrivée et le triomphe de la Playstation, l’échec de SEGA et de sa Saturn sur les marchés occidentaux (sans parler du bide de la 32x), Nintendo et sa Nintendo 64 boudée par les éditeurs tiers à cause du format cartouche dispendieux mais qui a été sauvée grâce aux jeux first party, et la tonne de consoles de salon qui ont foiré leur entrée… L’actualité était mouvementée ! C’était aussi une période sombre pour bien des constructeurs, comme Commodore qui a du fermer boutique après le bide absolu de son Amiga CD 32. Ce qui peut se comprendre vu le prix de la machine et sa ludothèque poisseuse.

Les consoles portables ont aussi connu une période assez riche : Nintendo a littéralement défoncé le marché avec sa GameBoy Color, avec plus de 118 millions d’unités vendues. Seules les WonderSwan de Bandai et NeoGeo Pocket / Pocket Color de SNK ont su avoir leur petit succès avec respectivement 3,5 millions et 2 millions pour la NGP Color. Une pensée émue pour les autres consoles portables qui ont tenté le coup à l’époque, comme la tristement célèbre Virtual Boy de Nintendo, catégorisée portable en théorie, mais en pratique la machine était une calamité, dépourvue de strap pour la garder sur la tête, et dont les jeux en noir et rouge devenaient vite insupportables.

SEGA aussi a tenté le coup, avec la NOMAD, la Megadrive portable sortie uniquement aux USA, dont le million d’unités vendues a contribué aux mauvais chiffres de la marque pour cette génération. Malgré l’idée de pouvoir jouer à la grosse ludothèque Megadrive n’importe où, son autonomie (6 piles pour 4 heures de jeu) et son prix de 180$ (ce qui reviendrait aujourd’hui à environ 380$ avec l’inflation) n’ont pas joué en sa faveur. Et pendant cette période, les américains de Tiger Electronics ont voulu surfer sur la vague de leurs succès précédents…

Le tigre est dans ta poche ! (et les oursins aussi)

La société Tiger Electronics était connue notamment à l’époque pour ses petits jeux type Game & Watch de qualité merdique. Le petit prix de ces machines sorties dans les années 80 et 90 et leurs licences hyper connues leur ont valu un succès assez étonnant. Bien des enfants de l’époque rêvaient d’un Street Fighter 2 sur leur console favorite, et ont eu à la place la version Tiger… C’était un peu le coffret Scorpio de l’époque.

Et là le jeu est allumé, si si, regardez bien…

Un écran à cristaux liquides pourrave collé sur une image colorée, qui ont coûté la vue à bien des gamins, tout ça entouré d’une plasturgie douteuse et aux contrôles toujours erratiques, les jeux Tiger étaient loin d’être fun. Sachant qu’il ne s’agit pas d’acheter un jeu pour insérer dans une machine comme une cartouche, non, ici un jeu = une machine, ce qui fait un sacré bordel pour quiconque avait une collection de ces machins.

Avec ses sons à base de “bip bip” insupportables, son aspect technique inexistant et son gameplay daubé, ces machines ont pourtant eu un succès étonnant. Tiens, pour rire, combien de titres sont sortis à votre avis ? 50 ? 100 ?

Quatre cent.
soixante.
dix.

Et avec de très grosses franchises qui collaient souvent avec les dates de sortie des licences correspondantes, que ce soit les jeux, les séries télé ou les films ! Le sport a été aussi la cible de Tiger Electronics, ce qui au final donne un champ des possibles assez colossal.

Le concept a été porté sur des montres, plus discrètes pour les amener à l’école, idéal pour se changer les idées entre deux cours d’histoire ou de math bien relous. Fallait juste pas oublier de couper le son…

Tiger Electronics lance en 1993 le Quiz Wiz : un boitier qui permet de jouer à des quiz divers, qui sont eux vendus sur des cartouches et accompagnés d’un livret. Le livre comprend les questions, et il faut répondre en appuyant sur les touches correspondantes. Plus de 60 questionnaires ont été proposés à la vente, et l’objet à connu un certain succès. Pas d’écran par contre, ouf !

En 1995, Tiger Electronics sort la R-Zone : mettez le bandeau sur la tête, l’écran devant un oeil et jouez manette en mains n’importe où ! Dans l’idée, pourquoi pas… La nouveauté provient des jeux, désormais proposés à la vente séparément de la machine, comme la concurrence.

Chaque jeu était proposé sous forme de cartouche, avec une petit écran au milieu. Cet écran était projeté sur le plastique transparent devant l’oeil du joueur.

Et si la R-Zone est considéré aujourd’hui comme l’une des plus mauvaises machines sorties, ce n’est pas pour rien. L’inconfort du bousin, la visibilité des jeux très mauvaise et les effets assez négatifs apportés par la projection n’ont pas joué en faveur de ce bidule. Et cela malgré son prix de 30$. Les 27 jeux mis en vente étaient assez variés, parfois même des licences assez fortes comme Star Wars, Virtua Fighter ou Mortal Kombat, mais leur qualité était plus que discutable. Au final, ce n’était que du Game & Watch projeté devant la rétine. Et pourtant, Tiger s’accroche et lance trois autres modèles de cette machine, tout aussi bidesques : la R-Zone SuperScreen et la R-Zone Datazone en 1996 et la R-Zone XPG (Xtreme Pocket Game) en 1997. Malgré un écran dédié, les jeux restaient les mêmes, et face à la concurrence, c’était peine perdue.

Tiger Electronics Game.Com : le Game over ?

C’est en 1997 que Tiger Electonics sort la Game.Com. Console portable, oui. Mais dotée d’un écran tactile, une première, et comprenant également un organiseur, ou encore des fonctions en ligne… pour peu que vous achetiez le modem nécessaire à cela ! 21 jeux sont sortis, et 20 ont été annulés… Cependant, la machine a été dotée de portages de Duke Nukem 3D ou Resident Evil 2 plutôt étonnants. Et d’autres jeux annulés étaient prometteurs, notamment un certain Castlevania : Symphony of the Night

Pour découvrir cette machine, ainsi que le portage de Resident Evil 2, voici une vidéo de présentation de la bête :

Depuis ce dernier échec, la société Tiger Electronics a été rachetée par Hasbro, et continue d’exister et de sortir notamment des jouets électroniques. On leur doit notamment la première version de Furby en 1998/1999 qui a cartonné, et continue aujourd’hui d’exister dans une forme plus moderne.

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[…] 64, PC, PS3, mais aussi d’autres plus exotiques, comme sur la Tiger Game.Com de laquelle nous avions parlé dans un article dédié. Vous y retrouverez d’ailleurs du gameplay de Resident Evil 2 […]

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