[Les jeudis de l’angoisse S2E01] Shelby Oaks de Chris Stuckmann

Après un spooky month de folie, les jeudis de l’angoisse sont de retour pour une seconde saison. Nous vous avons préparés bien des surprises au menu qui débute avec Shelby Oaks de Chris Stuckmann.

Un film qui s’est fait attendre

YouTubeur, cinéaste, auteur et critique de cinéma américain, ce n’est autre que Chris Stuckmann qui réalise le film. Il s’agit de son premier long-métrage. Shelby Oaks devait entrer en tournage fin 2021 dans l’Ohio, la ville natale de Stuckmann. Mais ce dernier avait été repoussé à 2022, en raison d’un manque de fonds et d’une grève potentielle entre l’Alliance internationale des employés de scène théâtrale (IATSE) et l’Alliance des producteurs de films et de télévision (AMPTP). Le projet a fini par voir le jour grâce à un Kickstarter réussi et avait séduit les cinéphiles lors de sa projection au 28e Festival international du film Fantasia en juillet 2024. Et ce, grâce à un Mike Flanagan séduit en cours de route par le projet au point d’en devenir producteur exécutif.

Nombreuses sont les pépites horrifiques de cette fin d’année, dont Black Phone 2 qui a divisé les fans. Et le second opus de Five Nights At Freddy’s qui sera l’ultime cauchemar horrifique de l’année. Mais Shelby Oaks la pépite qui va faire chavirer nos cœurs…

L’héritier du Projet Blair Witch

Tout commence avec les Paranormal Paranoids. Un groupe de vidéastes se mettant en scène dans des lieux supposément maudits ou hantés qui ont disparu durant le tournage de leur dernière vidéo dans la ville fantôme de Shelby Oaks qui est à l’abandon depuis plusieurs années. Nous découvrons alors une ville en ruines où la végétation a repirs ses droits. Ainsi que d’anciens bâtiments dont ceux d’un pénitencier et un parc d’attractions abandonnés. Fans et forces de l’ordre s’unissent pour effetuer les recherches qui les amènent à la découverte du corps de trois des quatre vidéastes qui ont été assassinés. Mais qu’est-il arrivé à leur cheffe Riley, qui reste introuvable?

S’ensuit alors un documentaire télévisé dans lequel nous découvrons divers témoignages dont ceux d’un agent de police en charge de l’enquête, des fans qui cherchent le moindre détail utile dans leurs vidéos précédentes… Ainsi que le récit de Mia, sa grande soeur qui revient sur certains phénomènes étranges liés à l’enfance de la frangine qui nous rappelle Laura Palmer dans Twin Peaks. Un postulat de départ des plus prenants qui n’est pas sans rappeler Blair Witch (et ce jusqu’aux réseaux sociaux et le contenu d’une ancienne chaîne You Tube) avant que le film prenne une toute autre direction à mi-parcours…

Passé une première partie digne d’un bon documenteur, nous retournons alors à Shelby Oaks pour mener l’enquête avec Mia (fini de jouer les détectives amateurs avec les fans) qui a un faux air de Silent Hill, mais version cheap. Stuckmann nous prend à contre-pied pour nous plonger dans une horreur plus frontale, plus démoniaque jusqu’à un dernier tiers qui fait monter la tension crescendo jusqu’à un final plutôt réussi. Une jolie prouesse technique pour le moins inattendu, mais qui sera aussi source de frustration si vous étiez venu voir un found footage survendu dans la bande-annonce.

L’enquête est bien pensée, la photographie surprenante malgré un faible budget,les SFX ne sont pas vilains,… Mais les dialogues vides et les personnages aussi dénués d’émotion qu’une huître nous font vite déjanter. Reste donc un film brillant sur le fond et fait avec amour pour les nostalgiques sauf qu’il ne sait pas où donner de la tête à vouloir trop en montrer…

Shelby Oaks s’annonçait comme LA bonne surprise de cette fin d’année mais s’en sort finalement avec les honneurs. Un premier film sympathique mais prometteur pour la suite à condition que le réalisateur ne se fasse pas dévorer par les démons de l’industrie hollywoodienne avant de repasser derrière la caméra…