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[Dossier] Jeux de baston : vers une nouvelle ère ?

Get ready for the next battle !
Dossier Baston
Temps de lecture estimé :10 Minutes, 4 Secondes

En moins d’un an, ce ne sont pas moins de trois licences majeures de la baston qui sont sorties, avec un point commun pour chacune : le renouveau. Les chemins suivis diffèrent selon les licences : que le changement soit inhérent à l’histoire du jeu, en termes de personnages ou de mécaniques, cette vague de titres semble à la fois vouloir renouveler l’intérêt pour les vétérans du genre, mais aussi attirer du sang neuf dans leurs rangs. Un but commun mais avec des moyens différents, nous allons tenter d’analyser chaque cas.

Alors évidemment, ce ne sont pas les seuls jeux du genre qui ont souhaité évoluer et proposer un contenu plus adapté, mais si vous avez d’autres exemples, nous vous invitons à nous en parler en commentaire en bas de cet article ! Il s’agit ici de faire un point sur trois des sagas majeures de la baston, chacun ayant fait un pas vers une sorte d’évolution… Au détriment des anciens joueurs ?

Mortal Kombat 1 : on efface et on recommence

Le concept de Mortal Kombat 1 se voit déjà dans son titre : on remet le compteur à zéro. Enfin, plutôt à un. Le jeu reprend le fil de l’histoire, après les évènements de Mortal Kombat 11 : Liu Kang est devenu le Dieu du Feu et après avoir vaincu Kronika, et décide d’utiliser les pouvoirs du Sablier que détenait la vilaine. Cela dans le but de reforger l’univers afin que les habitants des différents Royaumes aient une existence plus paisible, libérés du joug des ténèbres qui les rongent depuis longtemps. Bref, un monde en apparence parfait, mais dans lequel divers évènements sombres, parfois tragiques, prennent place…

C’est un reboot qui n’en est pas un : en effet, on garde la continuité de Mortal Kombat 11, certains personnages étant encore conscients des évènements passés, dont Liu Kang ou Geras notamment. Cela permet de réintroduire la grande majorité du roster de la saga, afin que les néophytes apprennent à connaître les personnages avec une nouvelle origine. Du point de vue des joueurs habitués, il s’agit d’une nouvelle vision de leurs héros/méchants qui est ici proposée, avec évidemment un petit lot de surprises et de références qui seront dévoilés lors du scénario.

Une approche intéressante qui permet à la fois d’intégrer et intéresser un nouveau public, sans restreindre les anciens avec un simple reboot bête et méchant. En termes de mécaniques de jeu, les Mortal Kombat sont plus accueillants depuis quelques itérations, loin du gameplay lourdingue et complexe des premiers épisodes qui en a rebuté plus d’un. Facile à aborder mais nécessitant un certain doigté pour être maîtrisé, on retrouve en majorité les contrôles des épisodes précédents.

Le mode histoire permet de se faire la main sur les contrôles et différents personnages, ce qui est assez malin, et pourra permettre à ceux qui le désirent de parfaire leur technique grâce aux tours, avant d’attaquer le mode Online pour le challenge ultime : d’autres humains à taper ! On reprochera cependant au jeu d’être moins riche en termes de contenu de Krypte, par rapport au 10 ou 11 notamment, qui proposaient une façon ludique pour débloquer du nouveau contenu, et une tonne de trucs à débloquer. On regrettera aussi le mode invasion, qui n’est pas terrible, sorte de damier géant sur lequel vous promènerez votre personnage et ferez des combats sous conditions, pas super original ni intéressant.

Outre ces quelques erreurs de parcours, l’aspect reboot de ce Mortal Kombat 1 est tout à fait sympathique, permettant à la fois de ne pas laisser les nouveaux le nez dans l’eau avec pléthore de personnages déjà en place, et d’accéder à un gameplay intuitif et fun.

Street Fighter 6 : Le dilemme du type M

Street Fighter c’est une saga fétiche pour beaucoup de gamers, mais aussi une icône de la pop culture à bien des niveaux : références au cinéma, dans les bouquins, dans l’art : le titre de Capcom n’a clairement pas laissé indifférent et traverse les âges de façon plus ou moins réussie. Un Street Fighter IV réussi mais qui mettait l’accent sur le skill et le tryhard, avec de la baston pure et sans véritable mode histoire. Un peu la formule à papa, qui aujourd’hui paraîtrait bien légère.

Street Fighter V a connu des débuts difficiles, avec un roster de base famélique, l’absence de vrai mode solo à la sortie et son netcode discutable, il s’est bonifié avec le temps malgré tout, sans pour autant avoir l’aura de son prédécesseur. Certains diront que son exclusivité à une seule plateforme a aussi joué sur son succès, ce qui peut se défendre. Bref la célèbre saga devait faire fort pour retrouver son lustre d’antan, tout en cochant les cases d’un jeu plus attractif pour les débutants ou les blasés du genre ou de la licence.

Street Fighter 6 a décidé de sortir l’artillerie lourde, en mode salade-tomates-oignons avec supplément sauce, proposant 3 modes de jeux distincts, une nouvelle forme de gameplay et un roster de base impeccable. Si certains pourront trouver la forme discutable, c’est un parti pris qui a pour lui d’avoir un design qui lui est propre.

Street Fighter 6

Le jeu est compartimenté dans trois modes de jeu principaux : World Tour, Battle Hub et Fighting Ground. Commençons par ce dernier, le plus classique de ce tryptique. Le Fighting Ground propose, de jouer en solo au mode Histoire. Cela permet de découvrir le background de chaque personnage et également débloquer une illustration unique pour chacun des 18 personnages disponibles quand vous finissez ce mode. Autre mode pratique : la… pratique. Vous l’avez bien compris : ici c’est l’entraînement qui est de mise, avec un mode éponyme, mais aussi des tutos pour apprendre les différentes mécaniques offensives et défensives, ou encore des guides et des défis pour chaque personnage du jeu. Et pour perdre vos amis, évidemment le mode VS local est là ! Que ce soit en 1 contre 1 ou en équipe, à vous de choisir.

Dans le mode World Tour, vous avez la possibilité de créer votre personnage et de le faire évoluer dans Metro City, la ville phare de… Final Fight ! Le créateur de personnages permet de faire des choses assez improbables, ce qui peut donner lieu à des monstruosités assez folles. Mais aussi à des personnages très sympas, bref, c’est vous qui voyez ! Ce mode est très agréable à jouer et un terrain de jeu parfait pour vous faire la main avec un personnage unique que vous aurez créé et customisé.

Enfin, dans le Battle Hub, accessible exclusivement en ligne, vous arrivez avec votre avatar du mode World Tour dans une grande salle, pleine de joueurs, de bornes d’arcade et de choses à faire. Et les possibilités sont variées : combattre les avatars d’autres joueurs dans des parties amicales ou classées, qui auront du coup leurs propres stats. En participant à ces combats ou en remportant des défis, vous pourrez glaner des Drive Tickets, utilisables contre par exemple des vêtements ou objets pour personnaliser votre avatar ou votre profil.

Au travers ces différents modes, vous aurez l’occasion de découvrir les différents types de contrôles proposés par le jeu, au nombre de trois. Le Classique utilise 6 touches : 3 pour le poing faible/moyen/fort et 3 pour le pied faible/moyen/fort. Deux sont assignées pour les Drive Parry et Drive Impact. C’est le mode de contrôle pour les habitués, qui permet de placer ses attaques précisément, si toutefois vous les connaissez bien ! Le mode Moderne propose trois touches d’attaque faible/moyen/fort et un maintien sur la gâchette RT en combinaison avec ces touches pour permettre de lancer des combos automatiquement.

C’est pratique pour les débutants mais ça permet aussi de faire dans la finesse au besoin. Enfin, le mode Dynamique reprend l’idée du mode moderne au niveau des touches mais enlève l’aspect automatique. A réserver aux joueurs intermédiaires qui se sont fait la main avec le mode Moderne, un peu comme les petites roues sur le vélo qu’on enlève quand on commence à maîtriser.

Ca c’est pour la théorie. En pratique, on ne peut pas faire de lobbies uniquement avec un type de contrôles. Et cela peut se révéler frustrant : avec le mode Moderne (le fameux type M donc) il est assez simple de lancer des combos totalement pétés et qui peuvent mettre en déroute certains joueurs, même habitués. Alors oui, avec de l’entraînement et de la patience, il est possible d’en venir à bout, mais aura-t-on envie d’y consacrer du temps ? La frustration n’est pas le meilleur moteur de motivation, à moins d’avoir du temps à allouer ou d’avoir le genre comme passion. Au moment d’écrire ces lignes, il n’est pas possible de filtrer les lobbies par type de contrôle, espérons que cela arrive un jour pour que chacun s’amuse à armes égales !

Ce qu’on ne pourra pas renier avec ce Street Fighter 6, c’est sa volonté de proposer une expérience pour tous les joueurs, avec une variété de modes de jeux, un roster très sympa et des contrôles adaptés à chacun, ce qui permet une approche intéressante du jeu et permettra, pourquoi pas, d’amener et garder un nouveau public vers la saga, voire le genre.

Tekken 8 : un bouton pour les éclater tous

Dernier arrivé dans l’arène, bien des joueurs avaient les yeux braqués sur Tekken 8 ! Après des trailers alléchants, promettant une plastique sympa et des combats bien vénères, c’est surtout au niveau des nouveautés qu’on attendait ce jeu.

On retrouve majoritairement les mêmes bases que les épisodes précédents : le roster, grosso modo identique, mais bien fourni, les modes de jeu classiques… On passera sur le mode histoire hyper kitsch et pas super passionnant pour se focaliser sur un nouveau mode de jeu : la Quête Arcade.

Dans ce mode Quête arcade, vous incarnerez votre propre avatar. Si dans Street Fighter 6 vous pouviez également créer un personnage et l’utiliser en combat, ici il n’est que figuratif et ne servira qu’à marcher et dialoguer. Le concept est rigolo, mais tranche avec la technique du jeu fine et léchée : ici on est avec des avatars de la Xbox 360 qui se promènent dans un environnement fermé, avec une suite de quêtes à réussir.

L’avantage de ce mode, c’est son aspect ludique : destiné à apprendre les bases de Tekken 8, vous allez ici pouvoir apprendre les rudiments des techniques de jeu, les plus basiques mais aussi certaines plus avancées. Alors pas question ici de vous prendre par la main et vous montrer toutes les possibilités du jeu, mais vous allez apprendre les nouveaux mécanismes. Dans cet opus, l’accent semble avoir été mis sur l’agressivité, c’est d’ailleurs dit texto par un des PNJ du mode quête. Car si l’aspect défensif du jeu reste bien présent, ici il est possible de faire des dommages en perçant la défense en activant le mode Heat. Une fois par round, une simple pression sur RB/R1 vous permet d’activer ce mode qui peut renverser la tendance, ou expédier un combat.

En activant le mode Heat, votre personnage va donner un coup puissant, pouvant surpasser une attaque adverse, puis une fois le mode actif vous causerez plus de dégâts, certaines attaques étant même boostées dans ce mode, et carrément lancer un combo puissant avec une autre pression sur cette même touche. Une fois la jauge vide, retour à la normale, il faudra donc être efficace. Ce mode Heat permet soit d’asseoir son autorité en attaque et tenter d’expédier le combat, ou justement de la joue fine et de l’activer au bon moment pour renverser la vapeur. Un aspect tactique à la fois simple, accessible, mais qui ne casse pas non plus le jeu avec une utilisation abusive.

Autre nouveauté plus discutable : le Mode Simple, activable en combat par une pression sur LB/L1. En activant cette fonction, les contrôles seront simplifiés et globalement, les combos de base et autres coups efficaces seront plus facile à placer, les touches sur lesquelles appuyer apparaissant de votre côté de l’arène. Cela mâche un peu le travail pour les débutants, mais il ne suffira pas de matraquer la manette pour gagner, car même si les timings et coups de jonglage par exemple se placent plus simplement, un joueur expérimenté aura vite fait de vous corriger si vous faites n’importe quoi et créez trop d’ouvertures. A ce niveau-là, au moment d’écrire ces lignes, cela fait varier l’équilibrage et peut générer certains abus, ce qui évidemment n’est pas fair-play, mais gageons que des corrections seront faites à ce niveau pour équilibrer le tout.

Pour en revenir au mode Quête Arcade, sa petite histoire vous fera naviguer entre plusieurs salles d’arcade, avec des joueurs que vous découvrirez au fil de vos aventures, chacun ayant un attrait différent dans Tekken : le fan hardcore, le rageux ou le péteux trop sûr de lui, chaque profil permet de découvrir ce qui plait dans Tekken au travers des yeux virtuels des protagonistes. Combattre, participer à des tournois et faire évoluer votre skill, c’est un mode qui est sympa sur le fond. Sur la forme, y’a débat.

Bref on sent la volonté de vouloir intégrer des joueurs inexpérimentés dans le jeu, mais c’est assez bancal au final. Le mode simple permet en effet de balancer des combos plutôt cool, mais le joueur avisé pourra les éclater avec de l’entraînement. Il faudra attendre quelques temps pour voir si cela a un véritable impact sur la communauté de Tekken ou non !

Conclusion

Différents jeux, différentes méthodes, chacun a tenté à sa façon de se renouveler et permettre de passer à la vitesse supérieure. Y a-t-il une formule plus intéressante qu’une autre ? Pas certain, mais on sent l’implication et la volonté des éditeurs à apporter de nouvelles choses sans trahir leur essence. Street Fighter 6 est certainement l’exemple le plus pertinent malgré tout, malgré le potentiel déséquilibre que pourrait amener son mode Moderne. Cela dit, cette évolution du genre est une étape nécessaire pour ces titres qui ont besoin de garder leur éclat, face à des types de jeux toujours plus variés et qui s’enrichissent chacun de leur côté. Et ça fait plaisir de voir que des sagas qu’on connaît depuis qu’on est gamin, ou qui sont de véritables icones du genre, ne se laissent pas dépérir avec leurs vieux lauriers, quelle que soit la méthode employée.

Si vous avez des exemples de jeux de baston qui vous tiennent à cœur qui vous ont attiré dernièrement, ou souhaitez faire part de votre expérience, n’hésitez pas à laisser un commentaire ci-dessous !

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