[Chronique] L’Œuvre de John Carpenter. Les masques du maître de l’horreur

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Initialement sorti en 2019, L’Œuvre de John Carpenter. Les masques du maître de l’horreur s’est rapidement imposé comme une référence pour les cinéphiles fan de Big John. Victime de son succès, l’ouvrage était en rupture de stock et c’est à l’occasion de sa réedition il y à quelques semaines que nous avons eu le plaisir de découvrir l’ouvrage de Stéphane Boulley que nous allons vous présenter aujourd’hui (version presse envoyée par l’équipe de Third Editions que nous remecions une fois de plus).

A propos de l’ouvrage

La sublime édition first-print n’ayant pas réeditée (une grosse penseée pour ceux qui ont la chance de l’avoir dans leur bibliothèque), nous avons reçu l’édition classique que vous pouvez retrouver sur le site de l’éditeur au prix de 29,90 €.

Avant d’ouvrir cette pépite de 352 pages, on ne peut qu’admirer la magnifique couverture réalisée par Vasilis Zikos qui inspirée des oeuvres d’Andy Warhol nous offre différentes facettes du réalisateur (aurez-vous toutes les réfs? N’hésitez pas à nous le dire en commentaire) en hommage à ses plus grands films.

Longtemps sous-considéré, John Carpenter a peu à peu acquis un statut de cinéaste culte, au point de recevoir le Carrosse d’or en 2019, récompense spéciale décernée au festival de Cannes. Spécialiste du cinéma d’horreur, il a réalisé des films références, tels Halloween et The Thing.

L’Œuvre de John Carpenter. Les masques du maître de l’horreur est l’ouvrage ultime sur le cinéaste ; une plongée unique dans tout ce qui a défini sa carrière, de ses influences à sa carrière musicale, en passant par les nombreuses déconvenues qu’il a connues à Hollywood.

Le livre, exhaustif, est une analyse minutieuse de son art, de ses choix formels et thématiques, et des multiples facettes qui composent ce réalisateur de génie.
Description de l’ouvrage par Third Editions

L’Œuvre de John Carpenter. Les masques du maître de l’horreur a été écrit par Stpéhane Bouley, producteur coresponsable de l’excellent podcast Super Ciné Battle et également auteur du livre L’Œuvre de David Fincher. Scruter la noirceur paru chez Third en 2022.

Un plaisir de découvrir cet ouvrage sachant que les deux derniers livres traitant du cinéma de John Carpenter remontent à plus de deux décénnies à savoir: Mythes et Masques. Les fantômes de John Carpenter de Jean-Baptiste Thoret et Luc Lagier et John Carpenter, Éditions des Cahiers du cinéma de Hélène Frappat. Deux ouvrages de qualité mais traitant principalement de sa filmographie jusqu’à la fin des années 90, période souvent considérée à(à tort?) comme celle ou il a mis fin à sa carrière…

Prince des ténèbres

Avant d’entrer dans le vif du sujet à travers les huit parties que comportent l’ouvrage, Stéphane Bouley revient sur sa “rencontre” avec Big John. Enfant des vidéoclubs (les vrais savent), on retrouve bien entendu les classiques comme Christine ou le cultissime Halloween (le film qui m’a fait découvrir John Carpenter) mais au risque d’en surprendre plus d’un, c’est Vampires qui sera pour lui une révélation. Un avant-propos passionant qui nous plonge en douceur dans cet univers souvent copié mais jamais égalé.

Une petite filmographie est également présente avant le premier chapitre vous permettant de (re)visionner certaines de ses oeuvres avant d’attaquer le livre si vous le souhaitez.

La nuit des masques

Fils de musicien, John Carpenter sera initié très tôt à la musique apprenant le piano et le violon. Mais c’est grâce à sa mère passionée par le cinéma qu’il découvrira à l’âge de cinq ans le long-métrage de Jack Arnold: Le Météore de la nuit qui sera pour lui une révélation.

Lors de l’introduction, avec le météore qui s’écrase sur terre, j’ai criéet j’ai voulu m’échapper de la salle. Puis je me suis calmé, c’était cool, je voulais en voir plus.
Déclaration de John Carpenter dans le docummentaire de Garry.S.Grant, John Carpenter, Fear is just the beginning… The Man and His Movies

Trois ans plus tard, son père lui offre sa caméra 8 mm qui lui servira à tourner ses premiers courts-métrages et lui permettra de s’essayer à la stop-motion s’inspirant des productions du pape de la série b, Roger Corman avec qui il travaillera en 1980 sur le tournage de New York 1997.

Il est également intéressant de découvrir comment il a rencontré Tommy Lee Wallace (Ca – 1990, Halloween III) mais aussi l’influence de grands noms comme H.P Lovecraft, Howard Hawk ou encore Alfred Hitchcock auront sur son cinéma tout au long de sa carrière.

L’antre de la folie

S’ensuit alors une analyse passionante sur sa carrière revenant également sur l’aspect technique analysant les différents styles de plan, le montage et bien d’autres aspects sans pour autant mettre en avant ou dénigrer un film au profit d’un autre. Un exercice de style passionant qui prolonge l’expérience sans pour autant perdre le lecteur.

L’apect humain est également mis à l’honneur mettant en avant les valeurs politiques du réalisateur, son sens aiguisé de la critique envers ainsi que ses nombreuses collaborations, ses héritiers mais aussi la marque qu’il aura laissé dans le cinéma de genre et à travers l’industrie du jeu-vidéo, la littérature,…

J’ai été assez chanceux d’avoir mon nom associé à mes films. Un jour, je ne serais plus là, et j’aimerais qu’au moins quelqu’un regardedans le futur regarde mes films et comprenne qu’ils sont bien de moi. Peut-être qu’ils sont ratés, peut-être que ce spectateur ne les aimera pas, mais il pourra reconnaître que ces films sont de moi.
Déclaration de Big John

Conclusion

En refermant l’ouvrage, on se rend compte à quel point John Carpenter est devenu un réalisateur culte ayant marqué toute une génération. De ses premiers films à sa carrière dans la musique, rien n’est laissé au hasard permettant de découvrir pages après pages qui est l’homme derrière le masque dont nous espérons tous un retour derrière la caméra…