Battlefield 6

[Test] Battlefield 6 – Une guerre qui n’est pas la mienne ?

Temps de lecture estimé :7 Minutes, 50 Secondes
Les +
  • Graphismes sublimes et variés
  • Sound design exceptionnel
  • Gameplay fluide et précis
  • Multijoueur riche en modes et cartes
Les –
  • Campagne courte et prévisible
  • IA alliée catastrophique
  • Aucune coop en campagne malgré des alliés permanents
  • Multijoueur frustrant
  • En solo, le multi perd tout son sens

Je ne vais pas te mentir, toi qui lis ce test de Battlefield 6 : j’ai beau être un passionné de FPS et un joueur multijoueur depuis longtemps, la série des Battlefield, c’est une histoire personnelle en dents de scie.
J’ai adoré passer du temps avec ma compagne et une bande de potes sur Battlefield 4, à l’époque du lancement de la PS4, surtout parce que Call of Duty Ghost était catastrophique… mais à part ça, je ne suis pas vraiment un joueur Battlefield.

Moi, j’aime les modes multi avec des affrontements rapides, nerveux, en face-à-face, et c’est bien là le problème : Battlefield, c’est tout l’inverse, ou presque.
Ici, on est sur des batailles à grande échelle, des combats de tanks, et des moments où tu marches plus que tu ne tires… sauf dans certains modes, heureusement.
Sans parler des modes campagne très souvent oubliables dans la série, voire totalement absents, comme lors du dernier épisode.

Et pourtant, Battlefield m’a toujours attiré l’œil.
S’il y a bien un point où la série surpasse Call of Duty ou d’autres FPS du genre, c’est dans le spectacle et l’ambiance de la guerre. Quand on voit un gameplay, ça donne envie, mais manette en main, c’est autre chose.

Alors quand Battlefield 6 a été annoncé comme un retour aux sources après un Battlefield 2042 très moyen, j’étais prêt à replonger.
Et si je ne m’attendais pas à grand-chose, je ne pensais pas que ce Battlefield ne serait clairement pas ma guerre.


Topper, la guerre c’est fantastique !

Bon, s’il y a bien un point sur lequel tout le monde peut être d’accord, c’est sur les graphismes et l’ambiance. Que ce soit visuellement ou sur le plan auditif, c’est juste impressionnant.

En mode multijoueur, malgré les grandes cartes et les affrontements en 64 vs 64, c’est fantastique. Le moteur Frostbite fait des merveilles : reflets, effets de lumière, particules, destructions… tout est ultra-détaillé.
Les décors sont variés : déserts, villes détruites, jungles, montagnes enneigées. Chaque carte impressionne par son sens du spectacle et son rythme effréné. Si le gameplay peut paraître un peu lent par moments, dans le mode multi de Battlefield on ne s’ennuie jamais, car peu importe où l’on se retrouve sur la carte, il se passe toujours quelque chose.

Mais le vrai clou du spectacle, c’est l’ambiance sonore. Le son des balles, les cris au loin, les explosions, le vent, les hélicoptères qui passent… tout contribue à cette immersion hallucinante.
Battlefield 6, c’est une leçon de sound design et d’art du spectacle. Un vrai film de guerre interactif.

Techniquement, le jeu tourne très bien sur Xbox Series X, avec une bonne fluidité et des chargements rapides. J’ai eu quelques bugs mineurs, mais rien qui casse l’expérience.

Et en mode campagne, me direz-vous ? C’est encore plus fort.
Je reviendrai un peu plus tard sur mon avis détaillé du mode solo, mais d’un point de vue ambiance et graphismes, c’est un vrai blockbuster américain jouable.
Pour l’ambiance sonore, c’est du même niveau que le multi, tandis que graphiquement, c’est logiquement encore plus fin. Vous pouvez d’ailleurs voir un extrait des deux modes dans les vidéos découvertes disponibles sur la chaîne YouTube de Game Cover.

Côté musique, c’est exactement ce à quoi on s’attendait. Henry Jackman, grand compositeur de musiques de cinéma, s’est occupé de toute l’OST. Comme pour ses anciens projets, c’est une musique très calibrée pour l’action : classique dans sa structure, mais terriblement efficace pour renforcer l’immersion.
Henry Jackman a travaillé par le passé sur des films comme les derniers Jumanji, Kick-Ass, Kingsman ou encore quelques productions Marvel. On l’a également retrouvé sur des jeux comme Rainbow Six: Siege ou Uncharted 4. Un très beau CV, le monsieur. Et pour couronner le tout, une musique de Limp Bizkit vient clôturer le générique de fin du mode campagne, un petit plaisir coupable qui renforce encore ce côté blockbuster assumé.

Vous l’avez compris : pour moi, le point fort du jeu, c’est son aspect visuel et sonore. Les graphismes et l’ambiance font une grosse partie du plaisir… et, paradoxalement, c’est aussi l’un de mes reproches au final.


Un mode campagne beau mais fade ?

La campagne solo se déroule entre 2027 et 2028, dans un monde en crise pas si loin de la réalité malheureusement.
On incarne Dagger 1-3, une unité d’élite des US Marines chargée d’affronter Pax Armata, une société militaire privée bien décidée à remodeler l’ordre mondial alors que l’OTAN vacille.

Ne nous mentons pas : le scénario est classique, parfois trop prévisible, et utilise pendant toute l’histoire un système de flashbacks beaucoup trop paresseux pour raconter quelque chose d’intéressant.
Malgré une tentative de nous attacher aux personnages, le jeu n’y arrive pas vraiment. Ils manquent de charisme, que ce soit du côté des gentils ou des vilains.

On traverse la Géorgie, le Caire, Gibraltar ou encore Brooklyn, dans des missions très spectaculaires, pleines d’action et d’explosions… et c’est à peu près tout au final.
Le mode campagne propose neuf missions pour un peu moins de dix heures de jeu.
Côté gameplay, on est vraiment très proches d’un tutoriel longue durée du mode multijoueur. On pouvait s’y attendre, et c’est malheureusement ce qu’on a.
Si vous voulez acheter Battlefield 6 uniquement pour sa campagne solo, ne le faites pas. Pour le prix, ça ne vaut clairement pas le coup, et on peut également regretter que, malgré la présence d’alliés tout au long des missions, le jeu ne soit pas jouable en coop avec un ami.

C’est une campagne cinématique et nerveuse, avec des panoramas splendides… et c’est à peu près tout.

Pendant cette aventure, j’ai été frustré sur plusieurs points de gameplay : une IA alliée complètement à la ramasse, qui passe devant toi, te regarde pendant que tu tires sur des ennemis, ou reste coincée dans les murs. C’est assez catastrophique pour un jeu avec autant de moyens.
À l’inverse, les ennemis sont bien trop précis. J’ai fait le jeu en difficulté standard, et par moments je me faisais canarder en deux secondes. Heureusement, on peut être réanimé pour continuer la mission.

Sympa pour se chauffer avant le multi, mais loin d’être mémorable.


Un très bon mode multijoueur mais pour qui ?

C’est ici que Battlefield 6 montre sa vraie force… mais aussi ses limites.
Au lancement, le jeu propose huit modes principaux : Conquête, Percée, Expansion (le petit nouveau), Domination, Match à mort par équipe, Match à mort en escouade, Roi de la colline et Ruée.
À cela s’ajoute le mode Portal, qui permet à la communauté de créer ses propres expériences : combats d’avions, parcours, règles spéciales, etc.

Le tout se déroule sur plusieurs cartes variées, allant de la Vallée de Mirak (pluie et boue), Empire State / Manhattan (urbain), Opération Tempête de Feu (désert), Offensive Ibérique (jungle) ou encore Pique de la Libération (montagne).
Chaque carte est immense en mode Conquête et dans les autres modes de grandes batailles, et réduite pour les matchs à mort plus intimes.

Côté gameplay, c’est du Battlefield pur jus : des combats intenses, des véhicules de tous types, quatre classes (assaut, ingénieur, soutien, éclaireur) et une personnalisation d’armes ultra-complète, le feeling des armes reste excellent, lourd et percutant. Chaque tir a de l’impact, même si certains fusils manquent un peu de punch à longue distance.
Mais attention, ici on ne rush pas tête baissée. Battlefield reste un jeu d’équipe, et le gameplay est bien plus tactique qu’un Call of Duty.

Le problème, c’est que cette philosophie le rend parfois frustrant : on court longtemps, on meurt vite, et les campeurs ont souvent l’avantage.
Ce côté-là peut être un point fort pour certains, mais personnellement, ce n’est pas du tout la façon dont j’aborde un FPS. J’aime les jeux offensifs, nerveux, où l’on court dans tous les sens.
Ici, après plusieurs heures de jeu, j’ai ressenti beaucoup d’énervement et de frustration à cause des spawn kills et des morts dans le dos. Soyons honnêtes : c’est un défaut uniquement pour le type de joueur que je suis. Quelqu’un de plus patient et prudent n’aura sans doute pas ce souci.

Je trouve aussi que, même si c’est le mode emblématique de la série, le mode Conquête est assez inintéressant en solo. Si vous n’avez personne avec qui jouer, je vous déconseille Battlefield : c’est un jeu d’équipe, et le plaisir vient clairement du travail collectif.

Autre frustration : la personnalisation du personnage et des armes, beaucoup moins instinctive que chez les concurrents. Après six heures de jeu, je n’avais toujours débloqué aucun skin d’arme.
Il faut monter chaque arme au niveau 40 pour débloquer un skin, et c’est extrêmement long.

Et c’est un peu ça, au final, mon ressenti sur le multijoueur de Battlefield 6 : j’ai eu peu de plaisir, hormis quelques frags satisfaisants grâce aux graphismes et au sound design, mais beaucoup trop de frustration pour moi.

Sans oublier quelques déconnexions à la sortie du jeu, des temps d’attente parfois longs, et un matchmaking qui te balance dans des parties déjà entamées dans environ 70 % des cas.
Ça aussi, c’est énervant. Détail important : sans cross-play activé, on tombe vite sur des parties remplies de bots. Heureusement, le jeu reste fluide en multi, mais ça peut refroidir ceux qui préfèrent jouer uniquement entre consoles.

Malgré tout, le multi reste riche, explosif et immersif, avec des modes variés et une ambiance incroyable.
Et je n’ai aucun doute sur le fait que si vous aimez la licence, vous passerez de nombreuses heures à vous éclater en ligne. Mais pour moi, cette guerre-là n’est plus la mienne.

Et c’est bien là la question : pour qui est fait Battlefield ?
Je trouve le jeu moins facile d’accès qu’un Call of Duty, plus frustrant, et malgré un nombre de joueurs impressionnant pendant les premiers jours, j’ai peur que cela diminue rapidement avec l’arrivée d’un Call of Duty plus mainstream le 14 novembre.

Battlefield 6 est un jeu impressionnant, ambitieux et techniquement irréprochable. C’est un vrai spectacle interactif, un blockbuster vidéoludique dans toute sa splendeur, avec des graphismes à couper le souffle et un sound design digne du cinéma. Mais derrière ce grand show, il y a un jeu qui, pour moi, peine à me garder impliqué.

La campagne solo amuse quelques heures sans vraiment marquer, et le multijoueur, aussi solide soit-il, demande un investissement et une approche plus tactique que ce que j’aime dans un FPS. J’y ai trouvé du plaisir par moments, mais aussi beaucoup de frustration.

Je comprends totalement pourquoi les fans de la licence vont s’y plonger pendant des dizaines d’heures, mais ce n’est simplement plus ma guerre. Je préfère la nervosité d’un Call of Duty, la rapidité d’un affrontement direct, là où Battlefield mise sur la patience, la coordination et le collectif. Deux visions du FPS qui se respectent, mais qui ne me parlent plus autant.


Ce test a été réalisé grâce à une clé fournie par l’éditeur. Et non, personne ne m’a payé pour dire que mourir vingt fois d’affilée, c’est fun.

Breton et fière de l'être, ancien commentateur de catch, fait des vidéos sur YouTube depuis 10 ans, passionné de FPS et jeux de sports, à écouter chaque semaine dans le podcast de Game Cover.

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