Spooky Season 2025 - épisode 1

[Spooky Season #1] Interview de Aurélien Zimmermann – responsable édito de Shadowz

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On l’attendait de pied ferme, la Spooky Season est enfin lancée. On vous prépare un marathon de folie riche en surprises! Mais on vous laisse le découvrir petit à petit. Tout comme les mystères d’une maison hantée. Cette année, nous avons l’honneur et le plaisir de démarrer les festivités avec Aurélien Zimmermann – responsable édito de Shadowz. L’occasion de revenir sur l’histoire de notre plateforme de screaming bien-aimée qui n’a pas décidé de ménager nos esprits torturés cette année.

Bonjour Aurélien. Merci d’avoir accepté cette interview, peux-tu dans un premier temps te présenter à nos lecteurs ?

Je travaille, depuis sa création en 2020, sur la partie édito et programmation de Shadowz. Je suis passionné de cinéma de genre depuis mon enfance et j’ai toujours voulu travailler dans le cinéma. Je me suis un temps dirigé vers la production, puis le journalisme, avant de me mettre au service de Shadowz, où mon travail allie finalement programmation, diffusion, communication et distribution.

Comment est venue l’idée de créer Shadowz?

Nous avons fait la plateforme que, en tant que fans de cinéma de genre, nous rêvions d’avoir en France. Passé les productions originales et les films culte, les plateformes généralistes ont tendance à délaisser l’horreur. Faire une plateforme entièrement dédiée à ce genre permet d’aller beaucoup plus loin, proposer des séries B oubliées, du cinéma d’exploitation, des pépites récentes dénichées en festivals, des courts-métrages, des curiosités en tous genres… C’est un terrain inépuisable. De plus, on se plaît à confectionner un édito poussé qui parlera aux fans de genre (via nos tags et sous-genres, nos bonus, nos newsletters, nos réseaux sociaux…) mais qui sert aussi à initier les curieux et curieuses qui aimeraient explorer ce cinéma passionnant et trop souvent relégué au second plan.

Rapidement, Shadowz s’est imposé comme la référence du screaming. Tu n’avais pas peur de la concurrence lors du lancement ?

Grâce au succès de notre financement participatif, nous savions que le public serait présent, au début du moins. L’enjeu a été (et reste) de continuer à proposer une programmation à la fois solide et originale, d’agrandir notre parc de diffusion et nos disponibilités, et de communiquer intelligemment. Nous étions la première plateforme entièrement dédiée à l’horreur en France, il fallait montrer qu’on était légitimes et passionnés, respectueux du genre, qu’il n’y avait pas d’opportunisme mal placé…

Chaque mois, nous avons le plaisir de découvrir de nombreuses pépites sur Shadowz. Comment se passe la sélection ? Et quel est le coût moyen ?

La programmation est une tâche complexe, qui mélange plaisirs et frustrations. Nous devons jongler entre les réalités budgétaires, les disponibilités territoriales, la chronologie des médias… Nous mettons un point d’honneur à proposer un catalogue varié : films culte, curiosités méconnues, séries B, films d’auteurs, grosses productions, cinéma indépendant, des films récents, des films anciens… L’important est que le film nous plaise. Surtout que dans l’horreur, la notion de « bon film » est parfois floue, dans le sens où une série B fauchée peut souvent être limitée en termes de qualité formelle mais absolument géniale et attachante à bien des égards.

Pour être un peu plus pragmatique, nous achetons des droits de diffusion pour une certaine période (qui se compte presque toujours en années), et il arrive que ces droits s’étendent au-delà de la simple diffusion SVOD. C’est notamment le cas sur nos exclusivités, des films récents et inédits, dont nous sommes bien souvent les distributeurs France, et non un simple diffuseur. Ce qui nous permet de faire des séances de cinéma, du Blu-ray, de la location digitales, etc… Et donc de faire exister le film plus largement.

L’année dernière, vous avez lancé une campagne de crowdfunding pour l’excellent When Evil Lurks. D’autres projets de ce type arriveront prochainement ?

Oui, mais pas sous la même forme. Nous sommes ressorties fatigués et frustrés de la création de ce coffret, car nous étions trop dépendants d’autres acteurs, et que certains choix importants ne dépendaient pas de nous. Nous allons continuer les éditions 4 K & Blu-ray, mais sans crowdfunding et en contrôlant chaque étape de la confection. Les éditions seront toujours limitées, mais terminées et financées avant leur mise en vente.

La Spooky Season arrive à grands pas. À quoi s’attendre cette année ?

Comme chaque année, un énorme marathon de films d’horreur prendra place sur la plateforme ! C’est le Shadowz Halloween Spécial et c’est (au moins) un nouveau film par jour du 1er au 31 octobre, avec plein d’exclusivités, du film culte, du bis bien crado, quelques bijoux oubliés… Pas d’inquiétude, les films restent en ligne après le mois d’octobre ! Nous sortons également un film au cinéma les 10 & 11 octobre : GOOD BOY de Ben Leonberg, un film d’horreur bouleversant qui a pour personnage principal un chien. C’est une sortie exceptionnelle de 48h, qui nous permet de sortir le film le 31 octobre sur Shadowz.

Nous te retrouvons régulièrement sur le Shadowzcast. Quels sont les films d’horreur qui t’ont le plus marqué?

Il y en a plein, mais je dirais que ma découverte à 13 ans de, coup sur coup, La Colline à des Yeux d’Alexandre Aja et The Devil’s Rejects de Rob Zombie, a été fondatrice de ma cinéphilie décalée, même si elle avait déjà commencé à se former durant mon enfance avec des films comme Gremlins, La Momie, The Faculty, Scream, 13 Fantômes, Hantise, The Grudge 2004, Peur Bleue… (et oui je suis né au début des 90s aha). Mais bref, pour revenir à Aja et Zombie, les deux films m’ont plaqué au sol, gentiment traumatisé et complètement fasciné. A partir de là, l’Amérique profonde et ses démons ont été une obsession de ciné pour moi. Et ils m’ont emmené vers la découverte inévitable du pionnier absolu : Massacre à la Tronçonneuse.

Malgré une consommation à la hausse via la SVOD, de plus en plus de cinéphiles se battent pour la préservation du média physique. Comment vois-tu l’évolution du marché ?

C’est devenu, de plus en plus, un marché de passionné.es et de collectionneur.euses. J’en fais moi-même partie. Les éditions se font plus rares, mais plus soignées, c’est l’amour du cinéma incarné en un bel objet. Je suis particulièrement très fan des éditions UK de Second Sight, toujours incroyablement travaillées, avec un packaging illustré unique. Je ne pense pas que le physique va disparaître, mais ça va continuer à aller dans ce sens, avec de moins en moins d’éditions « basiques ». En-tout-cas, je ne pense pas que le digital et le physique soient incompatibles, la preuve : on édite et co-édite en physique plein de films de notre catalogue, mais bien sûr, on a l’avantage de s’adresser à une niche et une communauté passionnées.

Le mot de la fin?

Regardez des films d’horreur, c’est plein de rage et de sang, mais on en ressort plein d’amour. Et y a quoi d’autre qui compte en vrai ?

Un grand merci à Aurélien Zimmermann pour cet échange que nous tenions à partager avec vous. Et bien entendu à toute la team Shadowz qui fait chavirer nos cœurs de fans depuis maintenant cinq ans. Si vous cherchez le grand frisson pour la Spooky Season 2025.. On ne peut que vous recommander de foncer vous abonner à la plateforme. Si ce n’est pas encore fait, pas de panique. On vous réserve une petite surprise sur nos réseaux.

La légende raconte qu'il est apparu pour la première fois dans le rayon "horreur" du vidéoclub local. Grand amoureux du 7ème art , des survival horror et de la littérature sous toutes ses formes, sa plume est aussi aiguisée que le couteau de Michael Myers.

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