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Wes Craven – l’héritage du créateur de Freddy Krueger
Temps de lecture estimé :6 Minutes, 23 Secondes
Cela fait déjà dix ans aujourd’hui que Wes Craven nous a quitté à l’âge de 76 ans. Un réalisateur emblématique tout comme les personnages auxquels il aura donné vie. De Freddy Krueger à Ghostface, retour sur quelques films qui auront marqué sa carrière et nos coeurs de fans à jamais…
Des origines…
Né le 2 août 1939 à Cleveland, dans l’Ohio, Wes Craven est considéré au même titre que John Carpenter parmi les grands maîtres de l’horreur. Marquant les esprits pour ses boogeymans, mais aussi ses techniques de réalisations et son esthétisme. Sa carrière débute à la fin des années 1960, il part pour New York, où il obtient un poste dans une maison de production. D’abord chargé de superviser le département des documentaires, il devient vite assistant de production tout en se perfectionnant au montage.
Il débute sa carrière de scénariste et de réalisateur en 1972 avec La Dernière Maison sur la gauche. Un film d’horreur d’une extrême violence qui préfigure déjà l’intérêt du cinéaste pour le morbide. Même si le succès ne sera pas fulgurant. Ce premier essai lui permettra de refaire en 1977 avec le désormais cultissime La colline a des yeux. Un bijou intemporel qui aura droit à son remake en 2006 signé Alexandre Aja.



… aux premiers succès
C’est en 1984 qu’il connaîtra la consécration avec Les Griffes de la nuit. Première apparition de Freddy Krueger (Robert Englund), mais aussi premier rôle de Johnny Deep. Le début d’une longue franchise qui tirera sa révérence avec Freddy sort de la nuit en 1994. Une belle révérence pour le grand brûlé d’Elm qui reviendra des années plus tard se frotter à l’un de ses rivaux d’antan dans Freddy contre Jason. Et dans un remake plus que discutable sur lequel nous reviendrons prochainement…

Le début d’une superbe carrière malgré quelques titres qui diviseront la critique et les cinéphiles. Je pourrais passer des heures à débattre autour de Wes Craven, de Big John… Et des autres réalisateurs de renom que nous avons tous en tête. Mais afin d’honorer sa mémoire, j’ai préféré revenir sur cinq films qui m’auront marqué des rayons du vidéoclub au moment où j’écrit ces lignes…
Les Griffes de la nuit (A Nightmare on Elm Street) – 1984
Trop jeune pour avoir découvert le film en salles… J’ai par hasard que j’ai croisé le regard du croque-mitaine lors d’une journée chez ma tante. Le tout vers l’âge de dix ans, alors qu’un clown qui se promenait dans les égouts de Derry me donnait mes premières frayeurs… Krueger est alors devenu son rival dans mon coeur. C’est ado que j’ai pu emprunter au vidéoclub la saga Freddy et quelle claque!
Fasciné par son pull moche de Noël et sa tête de grand brûlé… J’ai, au fil du temps, découvert son origine. Tout remonte à un article du Los Angeles Times découvert par Wes Craven (Source : Episode Série) qui relatait les histoires d’un jeune garçon qui avait particulièrement marqué les esprits. Ce garçon avait peur de dormir parce qu’il pensait que s’il s’endormait, il mourrait. Malgré les efforts des médecins et les médicaments, il a finalement succombé à un cauchemar, mourant dans son sommeil. Ce récit tragique a profondément marqué Craven. Qui a vu dans cette histoire une base pour la création de Freddy Krueger.

Une histoire sordide qui donnera naissance à l’un des boogeyman les plus emblématiques de la pop culture et du cinéma d’horreur. Malgré certaines scènes sanglantes, c’est psychologiquement que Freddy aura marqué les esprits. Capable de faire de vos plus douces nuits, un véritable cauchemar… Ce dernier aura su évoluer au fil de la saga.
Aussi sadique qu’inventif dans ses mises à mort. Ce dernier nous livrera également de superbes punchlines dont « Welcome to primetime bitch » (dont je vous recommande la chaîne) qui lui donneront un petit côté satirique. Tout comme son créateur, il aura su se réinventer et après 40 ans d’existence, il n’a pas pris une ride…
Envie de voir Freddy sortir de la nuit à nouveau? Je vous recommande l’excellent roman Bloody Glove de Robert Slasher paru aux éditions Faute de frappe.
Le Sous-sol de la peur (The People under the stairs) – 1991
Accueilli avec tiédeur lors de sa sortie en salles… Le Sous-sol de la peur reste l’un des films les plus percutants de Wes Craven. Tout débute lorsque le jeune Fool, 13 ans, part procéder avec deux voleurs au cambriolage de la maison des propriétaires du taudis familial qu’ils habitent. Une chance pour eux d’éviter l’expulsion. Mais les rumeurs autour de cette funeste maison ne sont que le sommet de l’iceberg. Captif de cette maison de l’horreur… Fool va découvrir bien plus que le magot qui permettrait de mettre sa famille à l’abri.
Véritable cache-cache mortel, le film marque surtout les esprits pour son duo de tortionnaires. Mais aussi ses thématiques comme le racisme et les inégalités de classe. Le tableau noir d’une Amérique fracturée que l’on retrouvera un an plus tard dans le cultissime Candyman. Aussi percutant que glaçant, le film reste un petit plaisir coupable que je ne peux que vous recommander. Par contre, évitez de vous promener dans les profondeurs de la maison. Pas de clown en vue, mais cette vieille bicoque vous réserve bien des surprises…
La colline a des yeux (The Hills Have Eyes) – 1977
Bien avant Détour Mortel, ce cher Wes prenait déjà un malin plaisir à torturer les malheureux qui faisaient la promenade de trop. En route vers la Californie, une famille fait halte dans une station-service et décide de faire une halte pour voir l’ancienne mine d’argent locale. Pas de chance, ils vont avoir un accident et devoir survivre face à une famille de dégénérés qui n’aime pas trop les touristes.
Figurant parmi les classiques de survie américains, La colline à des yeux s’inscrit dans la lignée de Délivrance et Massacre à la Tronçonneuse. La campagne laisse ici place au désert, confrontant notre petite famille à une faune aussi dangereuse que les locaux. Une fracture de l’Amérique qui est dépeinte une fois de plus avec brio, ce qui mais avec un budget minime. Ce coup du sort se ressentira lors de sa sortie en salles, ce qui n’empêchera pas le réalisateur de récidiver quelques années plus tard avec La Dernière Maison sur la Gauche. Une mise à l’écart économique, tout comme cette thématique, qui se ressentira tout au long de sa carrière. Un retour en force à l’état sauvage qui lui vaut ce statut de film culte. Tout comme le remake qui est une réussite.
L’Emprise des ténèbres (The Serpent and the Rainbow) – 1988
Rares sont les films qui mettent en avant le vaudou dans le cinéma de genre. Nous sommes nombreux, je pense, à penser à Jeu d’enfant (Child’s Play) de Don Mancini qui est arrivé en 1988. Tout comme L’emprise des ténèbres de Wes Craven qui optait pour une vision plus locale du vaudou.
Ne reculant devant rien pour s’en mettre plein les poches, une entreprise pharmaceutique américaine est intriguée par un mystérieux fait divers en Haïti. En effet, un homme cliniquement mort depuis plusieurs mois aurait été aperçu par les locaux. Une mauvaise blague de plus? Où l’occasion de vendre le secret de l’immortalité au plus offrant? Pour en avoir le coeur net, les grosses têtes de la boîte décident d’envoyer un médecin (Bill Pullman) en éclaireur. Mais ce qu’il va découvrir sur place dépasse l’entendement et les pratiques de la médecine traditionnelle…
Inspiré par une histoire vraie, L’emprise des ténèbres sort des sentiers battus pour nous offrir un voyage à mi-chemin entre l’enquête scientifique sur la « zombiefication » et le surnaturel. Une descente aux enfers fascinante qui revient sur les us et coutumes locales. Mais qui ne lui aura pas valu le succès mérité. Entre l’insécurité de l’équipe sur place et les nombreux incidents durant le tournage, le film intègre haut la main le panthéon des films maudits. Mais il reste, pour ma part, un plaisir coupable fascinant qui mérite d’être découvert si vous êtes passés à côté…
Scream – 1996
On ne pouvait que terminer cet article avec l’intemporel Scream qui déchaîne les fans de Slasher depuis sa sortie en 1996. Véritable trésor qui aura su relancer un genre qui était en perdition courant des 80’s, Scream représente à lui seul la meilleure carrière de Wes Craven. Une horreur palpable, des citations cultes,…
Sans oublier les différents protagonistes et ce tueur iconique qui terrifie encore les générations. Une superbe porte d’entrée pour celles et ceux qui souhaitent s’initier au cinéma de genre. Et une belle leçon de cinéma pour les fans. Merci Wes de nous avoir fait tant rêver…
L’héritage de Wes Craven
Véritable pionnier du cinéma d’horreur, Wes Craven aura tout au long de sa carrière cherché à repousser les limites de la peur et de l’horreur, toujours avec une profondeur psychologique. Un parcours parfois atypique mais qui nous ramène sans cesse à nos peurs les plus profondes.
En s’inspirant d’événements réels et personnels dans certaines de ces oeuvres, son influence est omniprésente, et ses œuvres continuent de captiver, terrifier et inspirer les fans à travers le monde. Mais aussi de fasciner une nouvelle génération de réalisateurs qui espèro,s le sauront assurer la relève après les masters of horror dont Wes Craven fait partie…
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