[Test] Yakuza Kiwami 1 & 2 (Switch 2) – Le moment est venu.
Plus d’excuse pour ne pas découvrir ces titres de légende !
- Enfin les textes en français !
- Des aventures incroyables
- Fluide en docké et en nomade
- Une durée de vie honorable
- Accuse son âge sur certains aspects
- Pas d'autres ajouts comme dans Yakuza 0 (on pinaille ouais)
Yakuza Kiwami 1 & 2 (Switch 2): Je peux enfin vous le dire sans concession car le dernier élément qui me retenait de vous conseiller ces jeux, c'était la barrière de l'anglais : foncez ! Bon évidemment, il faut aimer les jeux qui papotent beaucoup et les histoires denses, mais globalement le ratio prix/durée de vie est vraiment bon et c'est l'occasion de découvrir cette saga mythique si vous n'avez pas encore succombé. – HerrKamper
Après la sortie de Yakuza 0 Director’s Cut lors de la sortie de la Switch 2, c’est maintenant au tour des deux premiers épisodes de la saga de revenir sur la console de Nintendo. Si le préquel était une version légèrement revue et corrigée visuellement, avec quelques ajouts de contenu, ici ce sont les versions Kiwami 1 et 2 sorties initialement en 2015 et 2018 qui ressortent avec surtout une localisation française. Et parfois, c’est juste le détail qui change toute la donne.
Une autre histoire de pépé Kamper
Pour ceux qui me connaissent un peu, Yakuza, c’est presque une religion. Et pourtant, au départ c’était mal engagé… En effet, lorsque que le premier épisode est sorti sur Playstation 2, j’étais curieux mais un vendeur d’une certaine échoppe m’avait dit que c’était un GTA en mode japonais. Pas de bol, ça m’a refroidi immédiatement, n’étant pas client de la franchise de Rockstar. Il a fallu attendre la PS3 pour que là, au contraire, un autre vendeur bien plus éclairé d’un fameux magasin de République à Paris me conseille de jouer à Yakuza 3 alors fraîchement sorti en 2010. Je lui dis que j’ai jamais touché à un épisode de la saga, parce que j’aime pas GTA… Et là, paf, surprise, stupeur et désillusion : non c’est absolument pas du GTA, mais une histoire qui se passe dans des quartiers au Japon, avec des thématiques fortes, des personnages charismatiques et un gameplay plutôt axé beat’em up, avec un petit parallèle avec Shenmue qui était plus approprié.
Comme quoi il faut bien se renseigner sous peine de passer à côté de pépites les enfants !
Forcément, Yakuza 3 a siphonné mon âme et mon temps, j’y ai passé des heures, mais sachant pertinemment qu’il s’agissait d’un jeu de niche et que j’aurai du mal à le conseiller facilement, avec ses longues cinématiques, son histoire dense ou le fait qu’il soit traduit uniquement en anglais. Mais bon, au final j’ai suivi la saga, épisode après épisode, mais boudant les deux premiers pour leur côté technique que j’avais trouvé poussif sur PS2. Le moi d’aujourd’hui irait botter le cul de cet abruti mais bon, c’est la vie.
Tout ça pour dire qu’en 2015, nous y voila : le premier Yakuza ressort, tout beau tout neuf avec l’appellation Kiwami qui propose non seulement une refonte graphique mais aussi quelques ajouts çà et là, mais toujours pas de traduction française… Damned. Au passage, on pourrait traduire Kiwami par apogée, ou zénith, bref vous voyez le genre : c’est LA version du jeu et force est de constater que ce n’était pas un vain mot.
Là où tout a (re)commencé
Avant tout je m’excuse auprès des fans, je tente de faire une introduction à la fois simple et surtout sans spoiler ! (et digeste aussi)
Dans Yakuza Kiwami 1 vous incarnez Kazuma Kiryu, un Yakuza du clan Tojo réputé et connu sous le nom de Dragon de Dojima. Loin d’être un archétype de loubard violent, il fait parler ses poings quand c’est nécessaire mais a un certain sens de la justice. Après une sombre affaire de meurtre et un sacrifice, il purge 10 ans de prison avant de retrouver sa liberté en 2005. Tout a changé et les rues du quartier de Kamurocho dans lesquelles il avait fait ses armes, désormais devenues le théâtre de violences, de manipulations et de magouilles entre les différentes familles. Kiryu repart presque de zéro et tente de renouer avec ses anciennes connaissances pour tenter de savoir ce qui se trame… Et dans Kiwami 2, on reprend l’histoire en 2006, avec une menace de guerre des gangs dans Kamurocho et un ennemi redoutable, carrément iconique même au sein de la licence, qu’on vous laisse le soin de découvrir !
Désormais, vous pourrez découvrir les aventures du Dragon de Dojima en version française, ouvrant ainsi les portes d’un univers colossal à tout un public réticent à la langue de shakespeare. Et c’était bien légitime : les Yakuza sont des titres riches en textes, avec des histoires denses et bien travaillées. Bien entendu, il faut aussi aimer les longues séquences cinématiques qui jalonnent les différents titres de la saga ; si vous êtes du genre a passer l’histoire parce que vous trouvez que ça parle trop, vous pouvez arrêter là !
Mais ce serait dommage car on est face à des titres aux scénarios travaillés, aux personnages intéressants, profonds, marqués et marquants même pour certains seconds couteaux. En plus si vous êtes paumés, un codex est toujours disponible pour savoir qui est qui, qui bosse pour qui, les liens, affinités et affiliations de chacun. Le tout dans un univers qui évolue à chaque épisode, suivant les différentes époques marquantes de la vie de Kiryu et sa clique de 1988 dans Yakuza 0 à 2023 dans Like a Dragon: Infinite Wealth (et 2024 dans le spin-off Like a Dragon: Pirate Yakuza in Hawaii mais on y incarne pas Kiryu).

On y voit les évolutions au niveau des rues, des façades de magasins, des habitudes des gens, des vêtements, des usages, des moeurs, des modes, de la technologie… Bref, c’est un panorama temporel de diverses époques et avec des histoires, principales ou secondaires, en lien avec tout ça (en vrac l’évolution de l’impact des yakuza sur la société, les sectes, le sexisme, l’influence des réseaux sociaux…)
Les thématiques vont ainsi varier selon les différents jeux, avec toujours au centre les valeurs des personnages qu’on incarne ou qu’on croise, qui eux aussi vont s’adapter tant bien que mal. On voit les héros ou même les ennemis changer, évoluer dans leur façon de procéder, de réflechir au fil des épisodes. C’est aussi ça qui fait la force de cette saga : plus on y joue, plus on s’y attache et surtout, plus on comprend le travail de cohérence globale sur tous les titres.
LA BAGARRE !
Ah ben oui, on va aussi parler baston, parce que c’est aussi un gros morceau dans les différents titres. Les combats se déclenchent dès que vous croiserez un groupe de malfaiteurs, et là on passe à la baston, avec plusieurs modes de combat. Vous pouvez passer de l’un à l’autre, avec par exemple un style “de base” du Dragon de Dojima, un autre plus rapide ou encore un autre en mode mammouth bien nommé mode bestial. A vous d’adapter selon vos préférences et selon les ennemis en face. Au terme des combats vous gagnerez du pognon et de l’expérience, ainsi que des points de compétences nécessaires pour débloquer les nombreux embranchements des arbres de compétences de chaque style de combat. Notez d’ailleurs que certaines capacités ne se débloqueront qu’avec un mentor ou un point de progression particulier.
Vous pourrez utiliser vos poings, des armes, ramasser des objets plus ou moins lourds pour les balancer sur la tronche des gars en face, c’est jouissif et le gameplay est toujours sympa, quoi qu’un peu rigide selon le style utilisé mais rien qui n’empêche le fun. Si votre jauge de ferveur est remplie, vous pourrez utiliser des coups dévastateurs sur les ennemis, variant selon le style de combat, mais aussi selon l’arme en main, ou encore selon l’environnement. Si vous êtes près d’un mur, vous allez éclater la tête du gars dessus, ou si vous êtes entouré, vous pourrez attraper un ennemi pour l’envoyer sur un autre. Bref : une jolie variété dans les combats, à la difficulté variable selon celle que vous aurez choisie entre les classiques facile, normale ou difficile (qu’il est possible de changer à la volée)

Après l’effort…
Outre l’histoire principale en béton, les histoires secondaires allant du sérieux au grivois, même à l’émotion, on retrouve une tonne d’activités annexes qui font aussi la réputation de la saga. Déjà, on retrouve une (petite) sélection de jeux SEGA de l’époque dans les salles d’arcade dans Kiwami 2 avec notamment Virtua Fighter 2, Cyber Troopers Virtual-On et ToyLets ce dernier se jouant… dans les chiottes.
Mais pas que ! Allez on respire un grand coup avant de citer quelques unes des activités disponibles… On a le baseball, le bowling, le Baccarat, le club d’hôtesses, les fléchettes, le billard, le jeu de dés, le hanafuda, le karaoké, la machine à photos, la machine à pinces, le shogi et les circuits de petites voitures télécommandées… Le tout avec des épreuves variées, des tournois et autres qui font grimper en flèche une durée de vie déjà colossale. Parce que oui, on est sur des jeux qui peuvent faire péter sans forcer les 80 heures si on s’y investit dans toute leur largeur (les histoires principales c’est environ 20 heures)
Visuellement, les jeux accusent leur âge sur certaines animations ou textures, mais restent impressionnants aussi vu leur âge en termes de mise en scène et d’optimisation. C’est fluide en permanence et c’est un plaisir de pouvoir jouer en mode mobile comme sur grand écran. Niveau son, on peut jouer avec les voix japonaises, mais aussi anglaises pour l’occasion. Même si pour une question d’immersion, je préfère la version japonaise bien entendu.
Je peux enfin vous le dire sans concession car le dernier élément qui me retenait de vous conseiller ces jeux, c’était la barrière de l’anglais : foncez ! Bon évidemment, il faut aimer les jeux qui papotent beaucoup et les histoires denses, mais globalement le ratio prix/durée de vie est vraiment bon et c’est l’occasion de découvrir cette saga mythique si vous n’avez pas encore succombé.
Pour ce test nous avons reçu les clés gracieusement de la part de l’éditeur, qui ne nous a pas influencés dans la rédaction de ce test. De tout façon je suis un gros vendu à Yakuza, tapez moi dessus, j’assume ! (Mais au moins je dis pas que c’est un GTA au Japon.)


