[Test] Under the waves

Temps de lecture estimé :4 Minutes, 37 Secondes

Jamais les fonds marins n’avaient été aussi bien rendus, c’est chose faite avec Under the waves !

Une nouvelle fois Quantic Dream nous démontre qu’il est passé maitre dans l’art de la mise en scène et de la narration dont l’immersion vous transportera à n’en pas douter dans cette ode à la vie. Plus que jamais souligné par des marqueurs forts, l’humain est une nouvelle fois au centre du projet et saura nous bousculer dans le bon sens du terme tout en gardant ce coté si poignant cher à l’éditeur. Under the waves est bel et bien un nouveau tour de force à essayer de toute urgence !

Plus

Une ambiance incroyable
Une narration maitrisée
Une bande son majestueuse

Moins

Quelques rigidités dans l’animation

Il y a des jeux qui transcendent leur sujet de part leur ambiance ou leurs sujets toujours très habités. Quantic Dream nous y a toujours abonné dans ses productions passées et c’est tout naturellement que nous pouvons en déduire qu’il en sera de même dans cette nouvelle licence de Parallel Studio grâce au très intriguant Under the waves.

Une histoire dans l’histoire

Under the wave est avant tout une expérience unique. La où des jeux tels que Starfield viennent bousculer nos habitudes avec des voyages spatiaux et une gravité intéressante dans le gameplay, Under the waves prends lui la tangente en vous proposant une aventure suffocante et contemplative à la frontière sous marine abyssale. La première chose qui arrive en lançant le jeu est une ambiance sonore angoissante faite de résonance, de bruits de bulles mais surtout d’un vide omniprésent. Non pas un vide de matière mais plutôt de sons familiers synonymes de vie. Vous êtes seul, vous, Stan, plongeur de votre état et d’entrée allez vite comprendre qu’en dehors de votre personne et de cette faune sous marine à la fois discrète et incroyablement riche, rien ou presque, ne viendra perturber votre voyage vingt mille lieu sous les mers.

Vous incarnez donc Stan, un homme à la barbe mal taillée et au faciès stéréotypé du marin de base affublé d’un bonnet rouge dont on devinera assez vite une lassitude dans l’attitude mais surtout un chagrin grandissant annonciateur de drame absolu. Rompu aux taches quotidiennes vous commencerez votre aventure avec un tutoriel jouant avec les limites de cet apesanteur obscure dont seul le faisceau d’une lampe révélera les endroits endormis.

Du travail, encore du travail

Votre principale activité en jeu consistant en la répartition en deux idées de gameplay : la première et sans doute la plus déroutante si vous souffrez d’agoraphobie vous jettera à corps perdu, combinaison et casque de scaphandre vissé sous la tête, dans une exploration sous marine dont le fil d’Ariane tiendra en un élément unique : la quantité d’oxygène présente dans votre bouteille ! Vos émotions commenceront alors à se bousculer ; “aurais-je assez d’oxygène pour atteindre le prochain point de mon excursion?” Les yeux rivés sur cette dominante vont feront douter plus d’une fois tant l’orchestration de cet état fait des merveilles ; le parallèle avec les films Interstellar ou Abyss sera d’ailleurs assez rapide puisque nous retrouveront une certaine quantité d’idées vues au travers de ces deux œuvres majeures où l’homme se retrouve face à lui même ; ainsi Stan pourra par exemple envoyer des messages vocaux depuis sa station via une console tout droit sortie d’un autre temps tout comme Cooper le faisait vers Murphy.

L’autre composante du jeu vous demandera de prendre le contrôle d’un petit sous marin de poche dont la liberté grisante viendra vous ouvrir les yeux sur ce que représente réellement cette immensité encore inexplorée dans sa totalité dont la morale souhaitée vous percutera dans ses sujets occupant depuis toujours une actualité immuable. Un temps d’adaptation sera peut être nécessaire avant de réellement le prendre en main mais une fois faite, vous constaterez vite que la cohérence entre poids, apesanteur et possibilité finissant de polir une ergonomie des plus addictives.

Des thématiques fortes

Under the waves fera de plus la part belle à l’écologie jusque dans le choix du modes de jeu puisqu’une proposition d’économie d’énergie y est incorporée. En jeu vous devrez vider ces abîmes de tous leurs déchets, réparer des bâtiments sous marins tout en vous aidant de votre touche R1 permettant de scanner votre environnement et ainsi voir vos objectifs un peu plus clairement. “Liberté” sera en ce sens le mot d’ordre puisque l’exploration sous marine est encouragée mais attention cependant puisque chaque évasion aura son prix, et cet équilibre fragile à mi-chemin entre exploration et survival horreur ne devra son degrés d’angoisse que grâce à son ambiance musicale dont les sauts d’intensité seront autant de sources d’anxiété savamment dosée. Vous ne jouer alors plus Stan, vous l’incarnez, frissonnez avec lui et vous inquiéterez même de son état psychologique toujours plus inquiétant. Mieux encore, chaque élément le rendant chaque seconde plus humain vous fera vivre de véritables moments remplis de tristesse, de questionnements ou d’incertitudes grâce à ses cauchemars vous entraînant toujours plus dans un dénouement qui vous tiendra en haleine sans que vous vous en rendiez compte

On ne va pas se mentir, le jeu est beau, épuré et le choix d’inclure un personnage au traits cartoonesque dans un univers réaliste fonctionne à merveille ( preuve en est des grimaces réalisables dans le miroir de notre petite habitation de circonstance ). Le photo réalisme mélangé à une ambiance seventies nous semble tellement familière qu’à aucun moment nous ne sommes tentés de trouver des défauts à cet ensemble. Chaque indication en jeu se fait de façon minimaliste, et tout l’ATH est si vous le souhaitez complètement modulable puisque vous pourrez le faire disparaître d’une simple pression réduisant alors à l’essentiel votre écran de jeu,

Celui ci se parcourera quand à lui assez vite puisque huit heures ( pleines de magie ) seront nécessaires pour en voir le bout. Si certains pourraient penser que la durée de vie était en ce sens limitée, nous pouvons vous garantir qu’il n’en est rien puisqu’à aucun moment le jeu ne souffre de perte de vitesse dans sa narration ou ses choix, ce qui est assez rare pour le souligner.