Malgré des écueils de gameplay et une trame assez convenue, South of Midnight garantit un voyage fantastique
- Visuellement réussi
- Ambiance sonore superbe
- Des personnages attachants
- Croûton, le BG
- L'exploration sympa
- Le gameplay redondant des combats
- Manque de variété dans le bestiaire
- L'intrigue principale convenue
South of Midnight marque par sa direction artistique, visuelle et sonore, ou encore sa narration intéressante, qui balance avec un gameplay basique et parfois même répétitif. Le titre veut vous faire découvrir un univers original, avec un folklore qui se détache de bien des productions actuelles, utilisant à tort ou non un effet de stop motion dont nous laissons juge tout un chacun.
Après Contrast et We Happy Few, le studio canadien de Compulsion Games livre une aventure mystique dans le bayou avec South of Midnight. Mis en avant lors de sa sortie dans le catalogue du Game Pass, voici l’occasion de voyager et de prendre part à une histoire qui veut miser à la fois sur l’originalité de sa localisation, mais aussi de sa réalisation.

Tisse and love
A la suite d’un terrible ouragan, la jeune Hazel part à la recherche de sa mère, emportée par les flots dans sa caravane. Lors de sa poursuite, elle se rend compte que des pouvoirs s’éveillent en elle, permettant de manipuler les fils invisibles au commun des mortels, qui régissent pourtant la grande toile de la vie.
Devenue une tisseuse, elle se rend compte qu’elle devra utiliser ses pouvoirs afin de retrouver sa mère, mais aussi démêler (littéralement) bien des intrigues, avec des personnages qui se révèleront au cours de l’aventure. Il faudra également lutter contre les hanteurs, créatures nées de la douleur des gens, afin de pouvoir libérer certains endroits de leur emprise notamment. Elle pourra, grâce à ses pouvoirs, matérialiser des plateformes, faire des double sauts, attirer ou repousser objets et ennemis, bref : la panoplie de possibilités est assez vaste et rend le jeu plutôt sympa à visiter.
Chaque chapitre du jeu introduit de nouveaux personnages, avec une histoire propre, profitant d’un récit qui se découvre au gré de l’exploration des zones et de la purification des hanteurs qui ouvriront peu à peu le chemin vers le dénouement de chaque histoire. Ajoutez à cela des thèmes intéressants, parfois touchants ou difficiles, sans faire non plus dans le pathos, on s’attache à ces personnages malgré nous. Ce sont ces fils conducteurs qui donnent la force narrative du titre, presque même davantage que la trame principale.
Du fil à retordre ?
Il vous sera possible de débloquer de nouvelles capacités ou des améliorations grâce à des points de compétence, que vous dégoterez en cherchant des orbes éparpillées dans les zones de jeu. Celles-ci sont fermées, enchaînant couloirs et coins plus ouverts, mais nécessitent d’avoir l’œil et de fouiller un peu partout pour trouver de quoi augmenter vos capacités. Entre amélioration de la puissance offensive, coups supplémentaires ou variations de certaines compétences, vous aurez le choix pour adapter les combats selon vos préférences. Vous aurez aussi l’occasion de contrôler Croûton, la petite “peluche” vivante qui permet d’accéder à des endroits inaccessibles pour Hazel, vous pourrez même le balancer pour accéder à de recoins éloignés ou même l’utiliser en combat.

Si le postulat est plutôt original, le gameplay est classique. Les séquences d’exploration et de plateformes sont sympathiques mais rien qui n’ait déjà été vu auparavant, nécessitant de sauter et d’utiliser les compétences d’Hazel au bon moment. Pour les combats pareil, les techniques offensives se révèlent assez répétitives avec le temps, et le bestiaire est au final assez peu varié.
En effet, souvent cela se limite a éliminer tous les ennemis d’une zone, les purifier, avant de terminer par le « noyau » qui purifiera les alentours. La difficulté des combats dépendra du niveau de difficulté choisi, mais globalement il faut apprendre à gérer les différents ennemis et connaître leur façon d’agir. Si l’apparences des hanteurs est assez cool, on regrette que leurs actions soient assez basiques et offrent peu de variété.
Le côté plaisant du jeu vient de ses phases de plateforme et de la découverte des différentes zones au fil des chapitres. Par moments vous aurez droit à des courses contre des ennemis puissants contre lesquels il faudra fuir, enchaînant les sauts, c’est fun et prenant, sans jamais être injuste. Dans ces phases d’ailleurs le monde change, avec un visuel rendant un côté négatif des couleurs et un côté un peu mystique de l’univers, c’est cohérent et sympa.
Ce qui marque également, c’est la direction artistique et technique, avec des superbes effets de lumière, des décors sympas et un chara design vraiment pas déconnant. Ce qui divisera, c’est le côté stop-motion, qu’on peut désactiver au besoin, mais qui pour certains sera une plus-value visuelle, alors que d’autres comme votre serviteur trouveront ces effets saccadés pas vraiment agréables à regarder ou jouer.

Pour autant, l’originalité de la localisation, du lore ou des personnages donne à South of Midnight une belle identité, ce qui n’est pas le cas de pas mal de titres actuellement, qui jouent la sécurité à ce niveau. Entre les hanteurs bien vilains ou les créatures amicales ou non que Hazel va croiser, l’originalité est là pour le plus grand plaisir de ceux qui cherchent enfin un peu d’oxygène niveau créativité. La version doublée en français est assez sympa mais sans plus, on préfère le doublage anglais un peu plus agréable dans sa globalité.
Un autre point fort du titre vient de son univers sonore, entre musiques qui collent parfois à l’action jusque dans les paroles (en anglais) ou bruitages agréables surtout avec un casque sur la tête. A noter cependant que par moments les voix sont étouffées par les sons ou la musique, il faudra faire quelques réglages pour optimiser cela.
South of Midnight marque par sa direction artistique, visuelle et sonore, ou encore sa narration intéressante, qui balance avec un gameplay basique et parfois même répétitif. Le titre veut vous faire découvrir un univers original, avec un folklore qui se détache de bien des productions actuelles, utilisant à tort ou non un effet de stop motion dont nous laissons juge tout un chacun.
