Artistiquement fidèle à l’original ainsi que dans le rendu de son ambiance, Silent Hill 2 remake fait honneur à l’original malgré quelques écueils.
Plus
- Visuellement convaincant
- L’aspect sonore
- Le respect de l’histoire et des personnages
- La durée de vie
- L’usage de la DualSense
Moins
- Certains puzzles rallongés
- Les cinématiques qui cassent un peu le rythme
- L’interface (heureusement personnalisable)
Alors non, Silent Hill 2 Remake n’est pas parfait, mais il constitue malgré tout un excellent moyen de découvrir le titre, ou le refaire avec une nouvelle vision et de nouveaux visuels. L’esprit, l’ambiance et l’esthétique sont là, et c’était certainement les points les plus importants à conserver dans cette revisite de ce titre mythique.
Il y a vingt-trois ans, Konami sortait Silent Hill 2. Une véritable baffe pour les fans de survival-horror marquante pour son ambiance, ses musiques signées Akira Yamaoka et ses thématiques fortes. L’aura du jeu est encore bien présente dans le cœur des fans, le qualifiant encore comme le meilleur opus de la franchise. Cette année, il est temps de retrouver James Sunderland dans ce remake sorti du brouillard par Bloober Team. Un chef-d’œuvre magnifie pour la nouvelle génération ? Ou une revisite dispensable? Réponse dans ce test de Silent Hill 2 Remake réalisé à partir d’une version presse fournie par l’éditeur que nous remercions.
Revoir et corriger
A l’heure ou les remakes et remasters sont légion, les tendances sont variées : que ce soit l’opportunisme, avec l’excuse d’une nouvelle machine pour ressortir un jeu pas si ancien revu et corrigé techniquement, ou encore la révision fainéante d’un portage à peine retouché, les compilations de tous genres ou encore les belles revisites passionnées et engageantes, on trouve de tout, pour le meilleur et pour le pire.
La bon point commun à toutes ces intentions, c’est que du côté des jeux originaux, les prix parfois rédhibitoires d’un marché du retrogaming absolument débile ne permettent pas à tout le monde de pouvoir rejouer -légalement- à bien des jeux.
Reste à savoir quelles cases coche Silent Hill 2 remake. A la source, on est sur un titre de 2001 sorti sur Playstation 2 qui possède une aura particulière, dont l’aventure emprunte d’horreur est aussi un parcours qui traite du chagrin, de la pénitence, de la culpabilité et bien d’autres ont marqué bien des joueurs.
Malgré la sortie d’un remaster haute définition en 2012 sur Xbox 360 et PlayStation 3, une certaine attente des joueurs s’est faite ressentir, demandant non seulement une révision technique du titre avec les moteurs de jeu modernes, qui est forte à propos, mais aussi de quelques éléments de gameplay à rafraîchir également, tout ça sans entacher l’essence du jeu. Sacré travail pour Bloober Team, qui a déjà officié sur quelques titres horrifiques comme The Medium, Layers of Fear ou Blair Witch.
L’art de l’angoisse
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le studio polonais a fait fort avec cette version de Silent Hill 2 en termes techniques. Avant de s’attaquer à ce qu’il y a de nouveau, passons en revue ce qui devait être conservé. Avant tout, une des caractéristiques maîtresses de Silent Hill 2 vient de son ambiance, oppressante, lugubre et angoissante, que ce soit dans l’épais brouillard extérieur ou des intérieurs crasseux, qui vous font parcourir un sentiment de malaise.
Soudain, un bruit, un mouvement, un chuchotement qui vont vous faire flipper, parfois pour rien, parfois à raison, face à des créatures belliqueuses. Que ce soit d’un point de vue visuel et sonore, le résultat est impeccable, avec un respect du matériau d’origine qu’on aimerait voir plus souvent. Allez, si on veut chipoter, on peut regretter l’absence de grain à l’image dans l’autre monde qui contribuait à l’ambiance dégueu du jeu d’origine.
On retrouve les différents lieux bien connus du jeu, que ce soit l’hôtel Lakeview, l’hôpital Brookhaven ou les appartements de Wood Side, ainsi que leur version alternative, aucun rajout n’a été fait en termes de lieux, un choix judicieux pour ne pas ajouter de contenu pas forcément utile à une histoire déjà bien ficelée. Idem pour les cinématiques qui respectent la trame originale mais avec une présentation ajustée et modernisée, utilisant le moteur du jeu qui fait des étincelles. Cela dit, elles ont tendance à influencer le rythme du jeu, ce qui pourrait diviser les amateurs de l’original. Pendant la vingtaine d’heures passées sur le jeu, cela n’a pas forcément été une tare, mais cet aspect cinématique nous fait sortir par moments de l’ambiance, donnant un semblant de sécurité.
Des ajouts parfois discutables
Il est évidemment possible de rajouter du contenu dans un remake, mais l’équilibre pour que cela fonctionne est incroyablement délicat, c’est un travail risqué. Les heures supplémentaires ici sont constituées de cinématiques supplémentaires, d’énigmes étendues et de zones explorables plus grandes. Le puzzle de l’horloge dans les appartements, par exemple, est divisé en trois phases. Dans l’original, vous trouvez simplement une clé pour déverrouiller l’horloge, ce qui vous permet de tourner les aiguilles pour résoudre l’énigme. Dans le remake, les trois aiguilles de l’horloge sont éparpillées dans tout l’immeuble, vous obligeant à les rechercher, la première débloquant le chemin vers la seconde, et ainsi de suite.
Autre nouveauté et autre point de discorde : l’interface qui affiche des bords rouges en cas de dommages, qui gâche un peu le visuel du jeu mais heureusement désactivable, toujours est-il qu’il faut le savoir. Les icônes d’interaction sont modifiables, si jamais vous voulez jouer à l’ancienne vous pourrez changer leur impact visuel pour ne pas repérer les items à 1 kilomètre.
Par contre on ne peut que saluer le travail de Bloober Team pour le rendu du bestiaire, parfaitement restitué dans leurs animations et leur apparence flippante. Cela dit, les zones sont assez larges, couloirs ou salles, permettant de mieux vous faufiler ou de mieux appréhender les combats, rendant ces rencontres moins oppressantes.
D’ailleurs en termes de gameplay, la DualSense est mise à disposition, le retour haptique rendant chacun des pas, des chocs, des vibrations environnantes par avec par exemple la grosse lame de Pyramid Head qui racle le sol. Lorsque des ennemis sont proches, un son est émis par la manette également ; Cela contribue à transmettre physiquement des sensations et renforcer l’immersion, certainement un des gros ponts forts du titre.
Alors non, Silent Hill 2 Remake n’est pas parfait, mais il constitue malgré tout un excellent moyen de découvrir le titre, ou le refaire avec une nouvelle vision et de nouveaux visuels. L’esprit, l’ambiance et l’esthétique sont là, et c’était certainement les points les plus importants à conserver dans cette revisite de ce titre mythique.