[Test] Senua’s Saga : Hellblade II (PS5)

Temps de lecture estimé :2 Minutes, 59 Secondes

Un jeu clivant, mais qui ne laisse pas indifférent !

Les +
  • Utilisation sympa de la DualSense
  • Très propre techniquement
  • La mise en scène
  • L'intensité des combats
  • L'ambiance sonore
Les –
  • Le rythme lent
  • Pas de contenu scénaristique supplémentaire
  • Des énigmes pas toujours folichonnes

Hellblade II sur PS5 n’élargit pas son horizon : il le creuse. C’est un tunnel sensoriel, étroit et oppressant, qui vous oblige à ressentir plutôt qu’à simplement jouer. Ceux qui en acceptent le pacte ressortiront marqués. Les autres… ne passeront peut-être jamais la première porte.


L’histoire de Senua ne se contente pas de nous narrer un périple physique ; elle explore encore et toujours les tréfonds d’un esprit fracturé par la psychose. Hellblade II pousse plus loin la subjectivité de la mise en scène : certains environnements se distordent littéralement sous l’effet de ses hallucinations, obligeant le joueur à douter de chaque image, de chaque voix.

Le jeu ne nous prend pas par la main. Pas de didacticiels intrusifs, pas de longues explications : tout passe par la sensation, le regard, les mots murmurés ou hurlés par ce chœur invisible qui harcèle l’héroïne. Cela rend l’expérience à la fois magistrale et déroutante, surtout pour un public non averti.

La transition vers la PS5 ne se résume pas à une simple hausse de résolution. Ninja Theory a su exploiter intelligemment les capacités haptiques de la DualSense : les vibrations ne sont plus un gadget mais un vecteur narratif à part entière, traduisant l’angoisse sourde d’un combat ou la chaleur oppressante d’un feu de camp. Les retours adaptatifs des gâchettes accompagnent la tension d’un arc bandé ou la résistance d’une porte qu’on tente d’ouvrir dans l’urgence.

À cela s’ajoute une optimisation solide : temps de chargement quasi-inexistants, framerate stable en mode performance, et la possibilité de basculer à la volée sur un mode qualité qui pousse l’illusion photo-réaliste à son paroxysme. Pas de contenu scénaristique inédit, mais une intensité technique qui rehausse l’immersion.

Ca passe ou ça casse

Hellblade II ne cherche toujours pas à plaire au plus grand nombre. Son gameplay s’inscrit dans la continuité du premier opus : des phases d’exploration semi-guidées, des énigmes environnementales et des combats rapprochés à l’ADN presque théâtral.

Les affrontements sont plus lourds, plus physiques : chaque coup donné ou reçu semble peser une tonne, appuyé par la manette qui retranscrit le choc dans la paume de la main. Pas de déluge de combos ici : c’est la gestion du rythme, l’anticipation de l’adversaire et l’économie de mouvements qui font loi. Un choix qui séduira les amateurs de tension dramatique, mais qui pourra frustrer ceux en quête d’action soutenue.

Côté énigmes, Ninja Theory ne révolutionne pas la formule : il s’agit encore de manipuler les perspectives pour révéler des symboles, avec quelques variations plus organiques. C’est efficace, mais parfois trop familier.

C’est loin mais c’est beau

La version PS5 se permet de flirter avec une forme de photoréalisme bluffante. Les textures de peau, la fluidité des animations faciales, magnifiées par la capture de performance, donnent à chaque dialogue un impact émotionnel décuplé. Les paysages islandais, avec leurs falaises battues par le vent et leurs plaines embrumées, sont à couper le souffle.

Le mode performance sacrifie une fraction de cette beauté pour atteindre une fluidité quasi inamovible, mais même ainsi, l’éclairage dynamique et la richesse des détails environnementaux maintiennent une densité visuelle remarquable.

L’orfèvrerie sonore

Le design sonore reste sans doute la pierre angulaire de Hellblade II. Joué au casque 3D Audio de la PS5, c’est un labyrinthe de voix, de sons lointains, de bruits ambiants qui se glissent littéralement sous votre peau. Les chuchotements passent d’une oreille à l’autre avec une précision troublante, parfois réconfortants, souvent déstabilisants.

La bande-son, plus minimaliste que dans bien des productions AAA, s’inscrit dans la diégèse : percussions sourdes, chants gutturaux, nappes sonores inquiétantes qui s’évanouissent presque aussitôt. Une leçon d’immersion auditive.

Bref : il y a des jeux qui racontent une histoire, et il y en a d’autres qui vous happent corps et âme dans un univers où chaque souffle, chaque murmure, semble vouloir s’installer dans votre mémoire comme un tatouage invisible. Hellblade II, dans sa version PS5, appartient sans conteste à cette seconde catégorie. Non pas pour ce qu’il ajoute en terme de durée de vie ou de modes annexes, car il reste une expérience concentrée, viscérale, sans fioritures – mais pour la manière dont il sublime le voyage de Senua avec les atouts techniques et sensoriels propres à la console de Sony.

Le retrogaming est ma passion principale, mais il ne faut pas tomber dans la tristesse du "c'était mieux avant" ! Les jeux aujourd'hui sont hyper variés, et proposent parfois des choses assez incroyables. Gardons l'esprit ouvert, loin des gueguerres et des clivages stupides et stériles, et n'oublions pas que le jeu est un loisir qui doit nous rassembler ! J'aime particulièrement les RPG, les jeux d'action et d'aventure, et j'apprécie particulièrement les titres avec une histoire riche et les univers déjantés ou atypiques.

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