Une enquête passionnante, avec des atours ravageurs et une narration impeccable !
Plus
- Une histoire et des personnages intéressants
- Un univers bien travaillé
- La réalisation solide
- Les choix et leurs conséquences
- La tonne de petits détails
- Petit prix en corrélation avec sa durée de vie
Moins
- Pas de véritable challenge
- Le mode qualité qui tousse par moments
- Le gameplay léger
Si on pourrait lui reprocher un côté scripté et sa difficulté sans véritable challenge, Nobody Wants to Die est une superbe expérience, avec une histoire riche, des personnages marquants et un univers crédible et passionnant. Une histoire que l’on suit avec un grand plaisir, dont le dénouement dépendra de vos décisions et actions, mais qui dans tous les cas risque de vous marquer plus que vous ne l’attendiez. Pour un premier titre, Critical Hit Games frappe très fort, et nous avons hâte de voir ce que le studio proposera la prochaine fois !
Sale temps à New York. Nous sommes en 2329, dans une Amérique décatie, maquillée par les plus riches pour masquer ses rides et ses cicatrices, parfumée pour masquer son odeur de charogne, placardée de publicités pour saigner chaque dollar possible, dans laquelle la mort n’est plus qu’une étape et non une fin en soi. Vous y jouez le rôle de James Karra, flic sur le retour qui se retrouve au milieu d’une affaire de meurtres, avec sa partenaire imposée Sara Kai. Et si vous pensez que le film noir était déjà sombre, plongez alors plus profondément dans les ténèbres de ce titre délicieusement amer.
Karra mêle enquête et quête personnelle
Dans cette dystopie, nous sommes en plein film noir, mélangeant une Amérique des années 50 avec des éléments futuristes ; entre voitures volantes, outils pour remonter le temps et surtout l’élément central de l’histoire (comme le titre) de Nobody Wants to Die : l’immortalité.
En effet, l’Homme a trouvé le moyen de transférer sa conscience, nommée ichorite, dans un nouveau corps pour pouvoir retrouver une nouvelle forme physique tout en conservant sa mémoire, ses souvenirs, son identité. Mais pour toujours avoir un corps à disposition, il fallait bien trouver une source de qualité ! Pour cela, dès leur 21 ans, les habitants de cette réalité doivent payer une rente mensuelle, comme une assurance, pour pouvoir transférer leur ichorite dans un nouveau corps… Mais en cas de défaut de paiement, leur corps actuel sera saisi pour devenir l’hôte d’une autre personne. Le processus n’est cependant pas sans accroc, un temps d’adaptation étant nécessaire pour s’habituer au nouveau corps, avec des médicaments aidant à la synchronisation. Certains y verront des similarités avec Altered Carbon, mais la comparaison s’arrête au concept.
Vous l’aurez compris : si les plus riches peuvent facilement se permettre de changer de corps comme de chemise, d’autres doivent lutter pour tenter de conserver leur enveloppe charnelle… et leur âme. C’est après une présentation de ce concept avec une petite vidéo animée que les fans de Fallout apprécieront particulièrement que nous faisons la connaissance de James Karra. Un personnage sombre, torturé mais efficace dans son travail d’enquêteur. Afin de l’aider/surveiller dans ses actions, une partenaire lui a été assignée par les forces de l’ordre : Sara Kai, qui se fait aussi la voix de la raison par moments.
Afin de résoudre le mystère de meurtres perpétrés sur des personnes importantes, Karra mène l’enquête, dans une affaire plus sombre que vous ne l’imaginez, qui sera en parallèle l’occasion de découvrir l’histoire de notre héros et de ses cicatrices du passé.
Actions et réactions
Si le gros du jeu est une aventure scriptée, vous aurez des choix de dialogues permettant d’ouvrir des embranchements selon vos réponses. Parfois un petit cadenas s’affiche, indiquant une possibilité de dialogue, qui ne s’ouvrira que dans les bonnes conditions. Une invitation à refaire l’aventure pour tenter les possibilités offertes par ce système. C’est aussi l’occasion d’en savoir plus sur les personnages et l’univers, la curiosité récompensant évidemment les joueurs en quête de savoir. Vos choix ont également des impacts sur la relation entre James et Sara, mais aussi sur d’autres aspects que nous vous laissons le plaisir de découvrir.
Nobody Wants to Die est par nature un jeu prolixe, avec une tonne de lignes de dialogues dont le doublage anglais est d’une très belle qualité. On ne peut que saluer le travail fourni par les acteurs qui donnent une véritable matière aux personnages comme aux situations. Mais rassurez-vous, il n’y a pas que du blabla, il faudra aussi enquêter et résoudre les mystères de diverses scènes de crimes.
Pour trouver des indices sur les différents lieux concernés, vous aurez différents outils à votre disposition. Vous aurez un scanner à rayons X pour pouvoir regarder à travers la matière, pour trouver des câbles ou objets d’intérêt, ou une lampe UV pour détecter les fluides invisibles à l’oeil nu. Rien de bien nouveau me direz-vous mais ce qui rend la partie enquête passionnante, c’est une machine qui permet de remonter le temps sur une zone précise pour reconstituer les faits.
Fixée sur le poignet gauche de Karra, vous pourrez remonter le temps de façon jusqu’à un certain point, nécessitant des pressions longues sur les gâchettes L et R pour arriver au moment souhaité. Une fois arrivé au moment clé, il faudra affiner la recherche avec toujours avec les gâchettes, pour trouver l’instant-clé qui délivrera les indices nécessaires à votre enquête. Le gameplay au final est assez léger, tout étant focalisé sur l’intuition et la recherche visuelle d’indices.
On regrettera juste que ces actions pointent toujours le moment auquel vous devez vous arrêter, rendant la recherche assez facile. De toute façon, le jeu dans sa globalité n’est pas vraiment difficile, il suffit d’avoir l’oeil et surtout d’être curieux et de vous promener pour tenter de trouver un maximum d’objet et indices, même hors enquête.
Bref, lors de la reconstruction, vous pourrez remettre en état des indices qui étaient endommagés ou pire, détruits. Qu’il s’agisse d’un corps à identifier, une arme du crime ou de documents, il faudra chercher aux bons endroits et aux bons moments tout ce qui pourrait vous être utile.
Une fois que vous aurez dégoté les éléments nécessaires, vous devrez assembler les pièces du puzzle, littéralement, en confrontant les indices avec les hypothèses, afin de créer une chaîne d’évènements qui pointeront vers la résolution de l’affaire. Pas moyen de vous planter là encore, sur l’espèce de mini-jeu en forme de damier, il faudra placer les bons indices sur les bonnes hypothèses et si vous vous trompez, vous aurez juste une croix rouge pour vous indiquer qu’il faut changer l’indice avec un autre. Si sur le papier cela semble assez bateau, la réalisation est pourtant tout à fait intéressante et immersive !
Everybody needs to play
Impossible de ne pas parler de l’aspect technique du jeu, qui tourne sous Unreal Engine 5 et va vous caresser la pupille à bien des égards. Le jeu à la base est proposé en mode performances, avec un rendu fluide et pourtant déjà bien détaillé. Vous pourrez le pousser en mode qualité, pour améliorer la finesse visuelle au détriment de la quantité d’images par secondes et potentiellement de l’immersion. A vous de voir selon vos affinités !
Impossible de ne pas être bluffé par les graphismes, mais surtout par l’univers créé par Critical Hit Games, qui ont su rendre un New York crédible, avec une atmosphère étouffante malgré sa taille imposante. Alors attention, ici pas de promenade en monde ouvert, vous n’aurez accès qu’aux endroits mis à votre disposition, mais c’est bigrement bien fichu et on plonge avec plaisir dans cette aventure aux personnages forts, intéressants et à la construction plutôt béton de sa diégétique.
On l’avait évoqué mais l’aspect sonore et vocal est un énorme plus qui permet une immersion toujours plus passionnante dans le titre, avec évidemment les sous-titres en français qui feront plaisir à bien des joueurs voulant tenter l’expérience. Pour terminer l’aventure, il faudra compter en moyenne entre sept et neuf heures, avec dans la foulée une nouvelle partie pour explorer les possibilités manquées au départ. Cela reste tout à fait correct pour le genre, et son prix assez doux à moins de 25€ au moment de sortir cet article, le voyage est une aubaine.
Si on pourrait lui reprocher un côté scripté et sa difficulté sans véritable challenge, Nobody Wants to Die est une superbe expérience, avec une histoire riche, des personnages marquants et un univers crédible et passionnant. Une histoire que l’on suit avec un grand plaisir, dont le dénouement dépendra de vos décisions et actions, mais qui dans tous les cas risque de vous marquer plus que vous ne l’attendiez. Pour un premier titre, Critical Hit Games frappe très fort, et nous avons hâte de voir ce que le studio proposera la prochaine fois !
Test réalisé depuis une version commerciale fournie par l’éditeur