Ninja Gaiden 4

[Test] Ninja Gaiden 4 – Un Retour inégal ?!13 ans plus tard !

Temps de lecture estimé :11 Minutes, 0 Secondes

Pour un retour, c’est déjà pas mal, et ça donne envie d’en voir plus à l’avenir avec, espérons-le, un brin de folie supplémentaire côté réalisation et narration.

Les +
  • Des combats ultra nerveux et viscéraux
  • Système de combat riche et technique
  • Retour jouable de Ryu Hayabusa…
  • Accessibilité bien pensée
  • Fun immédiat
Les –
  • Level design peu inspiré
  • Scénario plat et prévisible
  • Phase d’exploration très limitée !
  • court mais symbolique.

Le Come Back du Ninja 🥷

Dès les premières minutes de Ninja Gaiden 4, mes mains se crispent sur la manette, mon cœur s’emballe. Treize ans après le dernier opus, la légende du hack ’n’ slash ninja revient enfin, et ça se sent immédiatement. J’incarne Yakumo, un jeune guerrier du Clan du Corbeau plongé dans un Tokyo futuriste en proie au chaos. Autour de moi, les ennemis affluent en me laissant à peine le temps de respirer, et très vite le sang commence à gicler. Le ton est donné : action frénétique, violence viscérale, bienvenue dans Ninja Gaiden 4.


Des combats nerveux, brutaux et viscéraux

Les affrontements de Ninja Gaiden 4 sont d’une nervosité extrême. Chaque pression sur une touche déclenche un coup d’une brutalité inouïe, et on ressent littéralement l’impact de chaque katana planté. La caméra virevolte, les membres volent, c’est un ballet gore aussi intense que gratifiant. Surprenant : même sans être un expert des beat ’em up, on prend son pied immédiatement. Le jeu parvient à nous faire sentir puissant grâce à des animations ultra dynamiques et un feedback viscéral et malgré la difficulté réelle des combats, le spectacle permanent les rend jouissifs pour tout joueur un tant soit peu persévérant.

Le gameplay de ce nouvel opus s’avère extrêmement riche et technique, digne héritier de la saga. Les combos s’enchaînent avec fluidité et peuvent devenir très complexes – certains requièrent des enchaînements de touches précis, du genre X, X, Y, X , mouvement de stick etc.. pour ne citer qu’un exemple. Les vétérans retrouveront des mouvements cultes et de nombreuses nouveautés pimentent les combats. Le jeu introduit notamment la posture du corbeau, une mécanique de transformation d’armes totalement inédite : en activant cette forme, Yakumo imprègne son arme d’une énergie rouge sang et la métamorphose brièvement de quoi fracasser les armures les plus solides en quelques coups. Attention, cette puissance est temporaire, car chaque attaque en posture du corbeau vide une jauge spéciale. Mais bien utilisée, elle permet d’ouvrir la garde des ennemis les plus coriaces et d’infliger des dégâts colossaux.

UNE CLASSE SANGLANTE !

Autre élément emblématique remis au goût du jour : le système d’oblitération. Lorsque vous entamez suffisamment un adversaire – typiquement en lui tranchant un bras ou une jambe – une simple pression sur la bonne touche déclenche une exécution finale instantanée. Ces finish moves, hérités de Ninja Gaiden 2, sont intégrés de manière fluide au cœur des combos et offrent des mises à mort aussi brutales que gratifiantes. Voir son ninja achever un démon agonisant d’un coup d’épée fatal, c’est tellement satisfaisant 😍

Enfin, en cerise sur le gâteau, Ninja Gaiden 4 introduit une jauge de Fureur (la Berserk Gauge) qui se remplit au fil des coups donnés ou encaissés. Une fois pleine, Yakumo peut entrer en état de Berserk et déchaîner des attaques ultimes nommées Bloodbath Kills – littéralement des Exécutions Sanglantes cinématiques d’une puissance dévastatrice. Concrètement, en cliquant les deux sticks analogiques, on bascule en mode furie : le personnage découpe en un éclair ses ennemies. Ces Bloodbath Kills font le ménage en quelques secondes, et croyez-moi, la première fois que j’en ai déclenché un, j’ai bien kiffé tant la mise en scène était cool. Autant dire que remplir et gérer sa jauge de Fureur ajoute une couche stratégique aux combats, en plus de leur intensité naturelle.

C’EST DE TOUTE BEAUTÉ !

Une tension de chaque instant, manette en main

Si Ninja Gaiden 4 offre tant de possibilités offensives, c’est parce qu’il en faudra pour survivre. L’IA des ennemis se montre incroyablement agressive : ils ne vous laissent aucun répit, attaquant souvent en meute et de tous les côtés à la fois. Rarement un jeu d’action m’a donné cette sensation d’être constamment sur le fil du rasoir. Chaque seconde d’inattention peut être punie sévèrement un adversaire qui charge dans votre angle mort, un soldat cyberninja qui vous canarde de projectiles hors-champ et hop, c’est la mort en quelques coups si vous n’êtes pas ultra-réactif. Il m’est arrivé de littéralement retenir mon souffle durant certains affrontements tant la moindre erreur pouvait s’avérer fatale.

Cette pression constante se traduit physiquement : on serre les dents, on agrippe la manette plus fort, le pouls s’accélère. Ninja Gaiden a toujours été une série réputée pour sa difficulté impitoyable, et ce quatrième volet réussit à restituer ce sentiment d’urgence à chaque combat. Pourtant, et c’est là sa force, on ne tombe jamais dans la frustration injuste. Oui, le jeu est dur et exige réflexes et concentration, mais il reste lisible et offre assez d’outils au joueur pour s’en sortir. Avec de l’entraînement, on parvient à anticiper les assauts, à parer au bon timing, à exécuter le ennemi juste avant qu’il ne vous submerge, et cette victoire arrachée provoque un vrai plaisir. Chaque combat gagné donne un petit rush d’adrénaline. Cette intensité, je l’ai retrouvée ici intacte, rappelant mes sessions sur Ninja Gaiden 2 à l’époque la sueur en moins, grâce à quelques concessions à l’accessibilité.


Un défi modulable et un accueil des nouveaux joueurs

Bonne surprise, Ninja Gaiden 4 pense aussi aux ninjas en herbe qui découvriraient la série, celui-ci offre plusieurs niveaux de difficulté et options d’aide pour moduler le défi. Dès le lancement, il est possible de choisir le mode Héros (facile), qui active des assistances bienvenues, afin d’apprendre en douceur les bases du combat. Le résultat, c’est que même un joueur peu habitué aux beat ’em up nerveux (et il l’est) peut progresser, comprendre les mécaniques, et petit à petit désactiver ces béquilles pour profiter du jeu à 100%. C’est astucieux, car ça permet à Ninja Gaiden 4 d’être beaucoup plus accessible que ses prédécesseurs sans pour autant trahir son ADN exigeant. En mode Normal ou Difficile, pas d’assistances bien sûr, et le challenge redevient d’un coup plus dur ! Les puristes auront de quoi faire. Mais savoir qu’on peut recommander le jeu à des nouveaux venus sans craindre qu’ils abandonnent en deux heures, c’est appréciable. Team Ninja et PlatinumGames ont manifestement voulu élargir le public de la série, et c’est cool de ce point de vue. On a enfin un Ninja Gaiden qui peut servir de porte d’entrée au genre pour les novices, tout en offrant aux fans la dose de challenge qu’ils recherchent. Un équilibre bienvenu.

En parallèle de la trame principale, Ninja Gaiden 4 propose des missions secondaires accessibles via des terminaux spéciaux disséminés dans les niveaux à travers l’interface de la mystérieuse opératrice U.M.I., ces terminaux font office de base de mission annexe : on peut y accepter des contrats optionnels, des défis de combat supplémentaires ou des chasses aux démons qui rapportent des Ninja Coins en récompense. C’est l’occasion de prolonger le plaisir du combat en dehors de l’histoire principale et de farmer un peu de monnaie pour débloquer plus d’aptitudes. Ces missions secondaires restent assez classiques dans leur conception, mais elles ont le mérite d’exister. Ne vous attendez pas à des quêtes scénarisées complexes on est vraiment dans le défi arcade mais c’est un plus pour varier un peu le rythme et tester vos skills.

ALORS, OÙ EST LA SOURIS ?!

Enfin, détail sympathique pour les amateurs de captures d’écran, Ninja Gaiden 4 inclut un mode Photo complet. À tout moment hors combat, il est possible de figer l’action, de bouger la caméra librement, d’appliquer des filtres, d’ajuster la pose de Yakumo… de quoi immortaliser vos découpages les plus stylés ou simplement admirer les décors sous le bon angle. Un petit plus purement cosmétique, certes, mais qui montre la volonté de moderniser la formule en intégrant les standards actuels.

CHEEEEEESE !

Ryu Hayabusa passe une tête

Que les fans de la première heure se rassurent : le légendaire Ryu Hayabusa ne pouvait pas rester dans l’ombre. Cependant, passé le plaisir immédiat de retrouver ce bon vieux Hayabusa, il faut admettre que ces chapitres n’apportent pas de grand renouveau de gameplay. Ryu dispose d’un arsenal bien plus limité que Yakumo (pour l’essentiel, son fidèle sabre et quelques ninpos classiques), et ses chapitres recyclent en grande partie des environnements déjà visités auparavant. L’intention est clairement un fan-service assumé plutôt qu’un véritable second souffle dans le jeu. J’ai vécu ces segments comme un clin d’œil agréable voir Ryu dégommer un ennemie en 4K, ça fait chaud au cœur mais aussi comme une légère facilité de la part des développeurs. La transition scénaristique qui amène Ryu est prévisible et refaire des niveaux connus avec un autre perso casse un peu le rythme. Heureusement, ces chapitres restent courts et intenses, et le simple fait d’incarner à nouveau la légende de la série suffit à donner le sourire. En somme, le retour de Ryu Hayabusa est un cadeau aux fans plus qu’une feature révolutionnaire, et s’il n’apporte pas de mécaniques inédites, il remplit son office nostalgique sans frustrer. On aurait juste aimé peut-être un peu plus d’audace ou de contenu dédié autour de lui, mais difficile de bouder son plaisir malgré tout.


Ambiance cyberpunk stylisée, mais level design en retrait

Sur le plan visuel, Ninja Gaiden 4 opte pour une ambiance cyberpunk nocturne assez stylisée. L’action nous entraîne dans un Tokyo futuriste, plongé dans la pénombre d’une nuit perpétuelle éclairée de néons multicolores et de hologrammes géants. Les ruelles crasseuses, les toits saturés de néons, les gratte-ciels aux enseignes animées le décor rappelle immanquablement Blade Runner ou Cyberpunk 2077. Le tout affiche des graphismes plutôt jolis dans l’ensemble : les effets de lumière sur la pluie battante, les reflets des néons, ou les gerbes de sang stylisées façon rouge vif contribuent à un style visuel qui claque. Techniquement, le jeu est fluide (60 images par seconde sans broncher sur mon PC), et les animations de combat sont d’une grande qualité, ce qui renforce l’immersion dans ce monde brutal.

Malgré cette direction artistique attrayante au premier coup d’œil, on ne peut s’empêcher de trouver l’ensemble parfois un peu générique. On a souvent l’impression de traverser des décors déjà vus, comme si certains assets graphiques sortaient tout droit de la bibliothèque d’Unreal Engine. En dehors de quelques panoramas impressionnants, les environnements manquent de personnalité et d’originalité. Les niveaux se succèdent sans qu’un lieu vraiment mémorable ne se distingue. Ce n’est pas laid, loin de là, mais ça manque de caractère pour marquer les esprits. Dommage, car on sent le potentiel de l’univers qui aurait pu être davantage exploité visuellement.

Le level design, de son côté, s’avère assez peu inspiré. La campagne se déroule de façon très linéaire, en enchaînant des zones de combat séparées par de courtes phases de déplacement ou de plateforme basique. Or, ces phases de déplacement sont plutôt pauvres : on grimpe à quelques murs indiqués en jaune, on saute de barres en barres, on glisse le long de rampes… Des éléments de parcours qui tentent de varier l’action, mais qui sonnent plus comme des artifices que comme de véritables challenges. À plusieurs reprises, j’ai eu l’impression de me retrouver dans un parcours fléché avec des indications évidentes de là où il fallait aller (la fameuse peinture jaune fluo sur les rebords interactifs, classique des jeux modernes). L’exploration est du coup très limitée, d’autant que les rares fois où je me suis écarté du chemin principal, je suis tombé sur des impasses ou des coffres anodins plutôt que sur de vraies zones secrètes. En clair, si le système de combat brille par sa modernité, la conception des niveaux, elle, reste en retrait, trop sage et générique. Heureusement que l’action frénétique nous captive, car on progresse davantage pour le plaisir du combat que pour découvrir des environnements passionnants.


Une campagne intense mais courte, et un scénario prévisible

La campagne solo de Ninja Gaiden 4 offre une bonne dose d’action… mais ne vous retiendra pas très longtemps. Cela pourra en décevoir certains on aurait aimé quelques chapitres de plus, surtout avec un gameplay aussi solide mais personnellement j’ai trouvé que cette durée contenue sauvait un peu l’ensemble. Le jeu va à l’essentiel : dix heures intenses, sans (trop) de remplissage, ça évite la lassitude. Vu les faiblesses ponctuelles du level design évoquées plus haut, une campagne deux fois plus longue aurait sans doute fait ressortir plus durement ces défauts. Là, on a un concentré d’action qui se consomme vite et bien, avec juste ce qu’il faut de variété pour ne pas s’ennuyer, puis on passe à autre chose avant l’overdose.

Côté scénario, Ninja Gaiden 4 ne fera pas date et ce n’est pas vraiment une surprise. L’histoire se laisse suivre mais s’avère très prévisible, remplissant son rôle sans plus. On incarne donc Yakumo, dernier espoir de son clan, qui doit contrecarrer les plans de l’Ordre du Dragon Divin décidé à réveiller un mal ancestral. Cela dit, peut-on vraiment en vouloir à Ninja Gaiden 4 de ne pas briller par son récit ? La série a toujours mis l’action et le gameplay en avant, reléguant l’histoire au second plan comme simple prétexte. De ce point de vue, ce nouvel opus reste cohérent avec l’ADN de la saga. L’absence d’une grande histoire ne m’a pas empêché d’apprécier le jeu, j’étais là avant tout pour découper des trucs, pas pour un récit philosophique. On pourra regretter que l’univers cyberpunk/démoniaque ne soit pas plus exploité narrativement (il y avait du potentiel pour un lore plus fouillé), mais au moins le scénario n’entrave jamais le plaisir de jeu. Il sait rester à sa place : quelques cinématiques un brin clichées, et hop, on rend le contrôle au joueur pour retourner tailler du monstre. C’est direct, efficace, et finalement dans la tradition Ninja Gaiden.


Conclusion – Un retour fun et frénétique, mais inégal

En refermant Ninja Gaiden 4, je ressens un mélange d’enthousiasme et de légère déception. Enthousiasme, parce que le fun immédiat est bel et bien là : quelle joie de retrouver des combats aussi rapides, techniques et brutaux, rappelant les meilleures heures de Ninja Gaiden 2. Manette en main, on vit des moments d’action pure ultra jouissifs, et le gameplay solide assure un spectacle de tous les instants. Cette nouvelle mouture a le mérite d’ouvrir la porte aux nouveaux joueurs grâce à son approche plus accessible, sans pour autant délaisser les anciens qui y trouveront leur compte en défi relevé et en sensations familières. Sur ce plan, c’est mission accomplie : le plaisir de jeu est réel, immédiatement palpable, et on ressort de chaque session le sourire aux lèvres et l’adrénaline au plafond.

La déception, elle, vient des à-côtés moins maîtrisés. Ninja Gaiden 4 livre une expérience globalement inégale. D’un côté, le cœur du jeu (le combat, la jouabilité) frôle l’excellence ; de l’autre, tout ce qui entoure ces affrontements est un peu fade ou convenu. La direction artistique manque de personnalité, le level design manque d’inspiration, le scénario manque d’âme… Rien de dramatique, mais autant d’éléments qui empêchent le titre de prétendre au statut de chef-d’œuvre du genre. On a affaire à un très bon défouloir, un bon jeu d’action sans doute, mais pas à la révolution qu’on pouvait espérer en secret pour ce grand retour de la licence.


Reste que pendant ces dix heures, je me suis bien amusé. Ninja Gaiden 4 remplit parfaitement son contrat principal : divertir et faire ressentir au joueur la puissance d’un ninja au cœur d’un bain de sang. À défaut d’être inoubliable, le voyage est intense et ne trahit pas la mémoire de la saga. Pour un retour, c’est déjà pas mal, et ça donne envie d’en voir plus à l’avenir avec, espérons-le, un brin de folie supplémentaire côté réalisation et narration.

14/20

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