Le jeu le plus complet et abouti de la saga à ce jour
Plus
- Une histoire béton
- La gigatonne d’activités
- Les personnages bien écrits qui pètent la classe
- Un jeu adapté pour néophytes comme vétérans
- Le gameplay accrocheur
- La durée de vie
- Techniquement très cool
- Un peu de soleil en janvier !
Moins
- Le New Game + payant dans la version standard ?!?
- Certaines textures pas dingues
On ne va pas tourner autour du pot : Like a Dragon: Infinite Wealth est une réussite. Que ce soit en tant que jeu à part entière dans sa catégorie ou au sein de la saga, il fait partie du haut du panier. Alors oui, on notera quelques écueils mais globalement on est face à un titre à la fois riche en contenu et disposant de forces multiples qui sont autant de raisons d’y jouer.
C’est l’histoire d’un dragon…
Avant d’enter dans le vif du sujet de Like a Dragon: Infinite Wealth, voici un petit point important. Il est rare de parler en mon nom dans les colonnes du site mais dans ce cas, c’est assez particulier, la licence Yakuza, ou Ryu Ga Gotoku au Japon, faisant partie de mes jeux de cœur. Pour de multiples raisons, la première étant qu’il s’agit de titres qui mettent l’accent sur le récit. Tout s’oriente autour de ce qui se passe dans la narration : elle est au cœur du jeu. Sinon ce ne serait qu’un bête jeu d’action parmi tous les autres, avec juste un prétexte pour envoyer des pains dans la gueule.
Non, ce qui donne cette saveur à la saga, c’est aussi son panel de personnages, qui ont pour la majorité un charisme assez fou, des punchlines bien senties, et le tout servi par une mise en scène qui fait bien son taf. Kazuma Kiryu et tous les protagonistes/antagonistes récurrents évoluent au fil des années dans les différents épisodes, c’est aussi ce qui rend les Yakuza agréables : on est témoins des différentes variations du temps, que ce soit sur l’architecture, l’aspect social, les relations de travail, la façon de vivre ou de voir les choses dans un Japon qui change d’époque en époque.
Ça commence avec Yakuza Zero dans les années 80, avec ses bars à hôtesses, ses rues qui brillent à la chaleur de milliers de lumières (à filaments !), ses personnages qui fument comme des sapeurs qui se pètent la gueule pour un regard mal placé, la dégaine des fringues d’époque, les sauvegardes fixes aux cabines téléphoniques… Et on passe au fil des épisodes aux téléphones portables, à des manigances plus fourbes que des gros règlements de comptes à l’ancienne, dans un monde qui semble plus aseptisé mais aussi plus “humain” et respectueux des valeurs actuelles dans les épisodes récents. Bref, ce sont des capsules temporelles, au-delà d’être de simples jeux, avec derrière des personnages qui ont des enjeux, des volontés et des déterminations aux motivations variées.
Si les jeux Yakuza, du zéro au six sont des beat’em up avec pour protagoniste principal Kiryu Kazuma, la recette change avec le septième opus : Like a Dragon. On y joue ici Ichiban Kasuga, qui a la quarantaine et a connu un passé assez compliqué. Outre son côté optimiste et sa bonne humeur contagieuse, les mécaniques du jeu sont changées par son imaginaire qui va donc briser le quatrième mur et nous proposer non plus un beat’em up mais un RPG au tour par tour comme dans Dragon Quest. Ce n’est pas un exemple au hasard, Ichiban étant fan de la série, on retrouve même des allusions à la célèbre saga au sein de Like a Dragon.
Dans Like a Dragon: Infinite Wealth, même si Ichiban reste le protagoniste principal, il se voit rejoint par la légende en personne pour l’aider dans sa nouvelle quête : Kiryu Kazuma. Et forcément, le duo fait des étincelles ! Mais se retrouve également face à des situations aussi uniques que périlleuses…
Vamos a la playa de Kasuga !
Mais sachez que l’histoire est béton, certainement une des meilleures de la saga à bien des aspects. Le respect de l’ambiance des jeux précédents est là, et surtout, la continuité est préservée avec un grand soin. Car si chaque jeu peut se jouer indépendamment, la saga Yakuza s’inscrit dans un cadre qui prend sa mesure dans la globalité des épisodes.
Pour préserver le mystère de l’intrigue, nous ne dévoilerons que l’intrigue de base et quelques informations principales afin de ne pas vous gâcher le plaisir de la découverte. Même si ce n’est pas obligatoire, car le jeu explique bien la situation, on vous conseille au préalable de terminer les jeux Like a Dragon et Like a Dragon Gaiden pour profiter au maximum de ce titre et de ses nombreuses allusions.
On retrouve ainsi Ichiban Kasuga après les évènements de Like a Dragon, mais le pauvre bougre va avoir bien des déconvenues : affichage médiatique, bad buzz, déconvenues sociales et autres retournements de situation vont contraindre notre héros à se rendre à Hawaï pour une mission qui pourrait changer sa vie. Mais malgré le cadre paradisiaque, l’archipel cache une face plutôt sinistre…
La zone de jeu est facilement deux fois plus grande que dans le titre précédent, et vous allez voir du pays : les plages, les rues passantes, les coins à touristes et points d’intérêt divers dignes de photos de vacances mais aussi des lieux moins sexy, plus résidentiels et autres quartiers mal famés. Vous pourrez vous balader à pieds, prendre un taxi en guise de voyage rapide d’un point à l’autre de la ville, ou profiter d’un petit Segway (ici nommé Speed Scooter) pour aller plus vite qu’en marchant. Vous pourrez aussi monter dans le tram qui sillonne la ville pour vous poser et profiter des paysages, et parfois de dialogues et missions particulières.
La ville est particulièrement vivante, de jour comme de nuit : les gens sillonnent les rues, papotent, font leur vie et l’ambiance sonore en ville résonne avec la quantité de gens à l’écran. Si vous passez au marché de jour, ça cause bien comme il faut ! Par contre la nuit parfois vous entendrez les mouches péter dans les quartiers un peu plus glauques… L’ambiance visuelle nocturne est là également, moins marquée forcément que pour les coins habituels de la saga comme Kamurocho qui scintillait avec mille lumières, ici c’est un peu plus zen la nuit de ce côté là. Par contre les phases de jour vont vous en mettre plein la vue, avec par moments de petites averses qui modifient un peu les textures, c’est appréciable. La modélisation de la mer ou des zones d’eau est correcte, sans péter la rétine, mais on notera la possibilité de pouvoir y nager pour glaner quelques objets ou trouver des PNJ.
Pour vous accompagner lors de vos petites promenades, vous pourrez mettre des musiques que vous pourrez choisir, ou lancer une playlist avec les chansons fournies de base ou que vous pourrez trouver ou acheter dans le jeu. Avec en vrac des titres de jeux Sonic, Phantasy Star Online 2 ou autres titres SEGA, et bien évidemment de la saga Yakuza. L’ambi
Techniquement, on retrouve de Dragon Engine qui là encore fait bien le boulot. Le jeu est fluide, joli, avec des beaux effets de lumière et de reflets. Petit bémol pour certaines textures qui sont parfois moins qualitatives par endroits et comme dit précédemment la modélisation de l’eau pas fofolle, faut bien chipoter un peu.
Like a JRPG
Au départ vous jouerez avec Ichiban pour vous faire la main sur les principales fonctionnalités du jeu. Vous pouvez vous promener librement, papoter avec des gens, les saluer, faire des emplettes ou ramasser des objets un peu partout. Mais si vous croisez un ennemi, vous passez en mode combat au tour par tour, comme dans le jeu précédent.
En termes de choix, au départ, vous pourrez choisir entre une attaque de base, une aptitude, utiliser un objet, vous protéger ou fuir. On retrouve tout un système de forces et faiblesses, face aux éléments ou aux types d’armes, qu’il faudra utiliser avec intelligence pour venir à bout des hordes d’ennemis qui vont vous tomber sur le poil. Les attaques et aptitudes sont variées : attaques d’un ennemi unique, attaque de zone, ou puissante qui peut repousser un adversaire pour le faire rebondir, les mécaniques sont nombreuses. Vous pourrez aussi ramasser des objets pour les utiliser comme des armes, comme des chaises, des poubelles ou autre trucs qui pourront faire du mal aux malfaisants.
Certaines actions offensives pourront être amplifiées si vous appuyez sur la bonne touche au bon moment, c’est un système hérité du jeu précédent, qu’on retrouvait aussi dans les Mario RPG notamment. Les touches seront bien indiquées à l’écran, c’est une question de réflexes qui donne un côté dynamique aux combats. Pour la défense c’est pareil, il faudra appuyer sur B au bon moment avant l’impact du coup de l’ennemi pour absorber une partie des dégâts avec un blocage correct ou parfait.
Un peu plus tard vous rencontrerez des personnages qui intégreront votre équipe, celle-ci pouvant se composer de 4 héros au maximum. A vous ensuite de bien coordonner vos attaques, par exemple en jetant un adversaire en direction d’un allié, qui frappera aussi l’ennemi au passage. Une synergie nécessaire pour être le plus efficace possible, surtout dans les combats les plus difficiles et/ou longs contre des sacs à PV…
L’amitié que vous entretiendrez avec vos alliés sera un élément important en jeu, car plus vos affinités seront grandes, plus vous aurez de choix en combat : attaque combo à deux, attaque de groupe, frapper au sol un ennemi tombé… Pour gagner des niveaux d’amitié, vous aurez plein d’options disponibles, par exemple acheter des cadeaux aux copains, aller manger au resto, ou par endroits lancer des discussions quand on vous le propose. Cela peut d’ailleurs donner lieu à des discussions mémorables…
Enfin, vous pourrez débloquer des acolytes au fil du jeu, sortes d’invocations qui peuvent faire de gros dégâts ou vous donner des bonus en combat. Mais elles sont payantes et l’argent ne tombe pas du ciel dans le jeu… Surtout au début ou c’est même parfois galère de faire des économies, mais d’un coup le jeu devient super généreux, le cap est assez brutal à ce niveau là (mais ça nous arrange, alors c’est pas grave) Petit conseil pour les acolytes : pensez aux missions secondaires…
Un métier, une passion
A l’instar de certains RPG, on retrouve le système de jobs ici également. Votre personnage a un job de base, que vous pourrez changer par la suite. Pour cela, il faudra notamment vous rendre dans une agence de voyage qui vous proposera des activités payantes accéder aux nouveaux jobs, qui vous en proposera 8 à débloquer. Mais l’argent seul ne suffira pas : il faudra aussi vous assurer qu’Ichiban a le niveau de personnalité suffisant pour prétendre à l’achat du job.
Divisée en 6 différents types, la personnalité de Kasuga monte de niveau selon vos actions et réponses à certains dialogues. Vous avez 10 niveaux à monter par trait de personnalité, ce qui fait pas mal de boulot ! Vous avez cependant moyen d’augmenter plus rapidement certains traits avec des consommables, ou mieux : en passant des diplômes ! Ces QCM, disponibles à l’école Ounabara qu’on découvrait dans l’épisode précédent, sont de plus en plus difficiles et ont des sujets assez variés, qu’ils traitent du jeu ou Hawaï par exemple. Un bon moyen de vous culturager… enculturer… bref, apprendre des trucs.
Les niveaux de job et le niveau du personnage sont deux choses différentes : le niveau de personnage est constant, et monte ses stats principales, alors que le niveau de job doit être monté indépendamment par personnage, et débloque des compétences au fil des niveaux. Vous pouvez changer de métier quand vous le souhaitez sur une borne prévue à cet effet, l’expérience étant conservée évidemment. D’ailleurs les types d’armes sont uniques pour chaque métier ; vous pourrez les acheter en magasin, les trouver ou les looter. Il est aussi possible de les créer et faire évoluer pour les rendre plus puissantes à l’atelier de Julie, contre des matériaux et du pognon.
Certains jobs sont aussi disponibles par d’autres biais, 2 en DLC en précommandant le titre, mais aussi d’autres que nous vous laissons le soin de découvrir…
On vous conseille de regarder les stats de chaque personnage en amont du type de job, car certains sont plutôt prédisposés dans certains domaines : évitez de mettre comme tank un personnage à la défense trop légère par exemple. Mais après libre à vous, ça peut donner du piment au jeu, même si la difficulté est relativement bien dosée. Mais y’a pas que le combat dans la vie, vous pourrez aussi faire une tonne d’autres choses entre deux quêtes et autres coups de savates dans le pif, comme tout bon jeu de la série qui se respecte !
Pavé César ! Voici les activités du jeu
Yakuza/Like a Dragon, c’est aussi tout un ensemble d’éléments qui gravitent autour de l’intrigue principale. A commencer par des missions secondaires, qui sont aussi nombreuses que variées. Alors oui, parfois y’a du FedEx voire même des situations vues dans des épisodes précédents, mais ici revues et corrigées version Hawaï. Cela permet d’explorer un point de vue différent des moeurs japonaises, avec ici la mixité des langages, la variété des origines et aussi des comportements. D’ailleurs, on ne saurait que trop vous conseiller de mettre les voix en japonais pour savourer sa qualité impeccable, intégrant quand il le faut les passage en anglais pour bien voir qui parle quelle langue. Bon par moments on a de l’angloponais qui pique un peu (des gens qui parlent anglais avec un accent japonais) mais ça fait partie du folklore et s’intègre aux situations dans la plupart des cas.
Pour rester dans le domaine de la bagarre, vous pourrez aussi glaner un max d’expérience et de loot dans les donjons, découpés en 3 stages de 10 niveaux. Des PNJ à sauver et des boss à buter, c’est un challenge intéressant surtout si vous voulez monter vite un nouveau job. La progression du jeu étant assez fluide, vous n’aurez pas besoin de faire des donjons en boucle pour faire l’aventure principale, mais ça reste un plus assez confortable.
On retrouve aussi les activités classiques des Yakuza : mahjong, hanafuda, shogi, bars à hotesses, fléchettes et on en passe… Vous retrouverez également les sempiternelles salles d’arcade avec les machines à pinces et quelques jeux d’arcade SEGA avec au programme Virtua Fighter 3 TB, SEGA Bass Fishing et SpikeOut/ Baston, pêche et beat’em up, un très bon choix !
Dans les activités notables de Like a Dragon: Infinite Wealth, vous avez le Crazy Eats, fusion entre Uber Eats et Crazy Taxi. Et là je vois les fans du célèbre jeu d’arcade SEGA chantonner du Offspring (les vrais savent) et ils ont raison ! Ici sur votre vélo, vous devrez tracer la route, déraper et faire des figures tout en chopant les aliments à distribuer aux passants qui attendent leur commande. Tout ça en temps limité, vous pourrez étendre un peu le temps en livrant rapidement ou en trouvant certains items. C’est rapide, c’est fun, et ça ramène du pognon : simple et efficace !
Pour les fans de Pokémon, on retrouve les Sujimon ! Présents dans le premier Like a Dragon, ici vous pourrez convertir vos ennemis en escla… Euh, en combattants domptés avec amour ! Vous pourrez les capturer, les collectionner, les faire combattre dans des arènes 3v3 avec une équipe de 6 Sujimon en rencontrant les dresseurs Sujimon dans la rue. Chacune de vos créatures dispose de son type de prédilection (feu, eau…) d’une attaque de base et d’une attaque spéciale, dans des joutes au tour par tour. Gestion du temps, des effets, des points de mana nécessaire au lancement des attaques spéciales : c’est pas mal foutu ! Et vous aurez même une ligue dans laquelle vous pourrez montrer l’étendue de vos talents. Un bel ajout qui ajoute encore des heures à la durée de vie conséquente du jeu.
Fan d’Animal Crossing ? Ici vous avez Dondoko Island ! Une île toute pourrave, pleine de déchets qui a perdu tout son éclat. A vous de nettoyer, ramasser des objets, fabriquer une tonne de trucs pour que votre île revienne au top ! Une belle activité qui va vous amener un joli lot de bonus, mais vous offrir quelques moments sympas, avec la possibilité de personnaliser une île entière et tenter de faire plaisir à tous les visiteurs qui voudraient visiter et s’installer à Dondoko Island. On vous a aussi laissé quelques surprises sous le coude niveau activités, sinon on y est encore demain !
C’est loin mais c’est beau !
Après avoir fini le jeu en une cinquantaine d’heures, il reste encore bien des choses à faire ! Cela dit, on note un bémol quant au New Game + qui n’est pas présent dans la version standard du jeu… Seule la version Deluxe a droit à cette option pourtant cruciale pour quiconque souhaite faire le jeu à 100%
Like a Dragon: Infinite Wealth est d’une générosité incroyable, parce qu’on ne vous a pas tout dit ici pour ne pas spoiler, mais vous allez voir du pays et avoir une tonne de surprises, que ce soit dans le gameplay ou dans l’histoire, qui pour la première fois de la série va connaître un twist particulier avec Kiryu…
Les découvertes seront légion, que vous soyez habitué à la saga ou non. Ici tout invite à la curiosité, à la recherche, au voyage qui se révèle une belle aventure humaine. Ici chaque trait de personnalité, que ce soit Kiryu, Ichiban ou même chacun des protagonistes ou antagonistes du jeu est bien travaillé. Mention spéciale au personnage de Chitose, petite favorite personnelle de cet épisode.
La famille, l’honneur, l’espoir, le courage face à l’adversité et même la mort sont des thématiques au cœur du jeu, qui sont bien emmenées et ne tombent jamais dans le pathos d’un vieux film guimauve. Les personnages, malgré leur apparente puissance, restent humains et on se plait à découvrir chaque aspect de leur personnalité, au fil de l’histoire ou au autour d’un verre dans un bar.
Le jeu est prenant, intéressant à bien des points de vue, divertissant, jouable, avec un challenge correct et une tonne d’activités autour d’une histoire passionnante. Like a Dragon: Infinite Wealth fait partie de ces jeux qui méritent largement les heures que l’on y passe, car on en ressort avec de belles images en tête, en attendant une potentielle suite… Ou en jouant à nouveau aux épisodes précédents ! Chapeau.
Test réalisé à partir d’une version commerciale fournie par l’éditeur
JEU PASSIONNANT HATE DE LE DECOUVRIR
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