Avec sa technique et son gameplay impeccables, Les Fourmis est un petit bijou qui mérite toute votre attention si vous appréciez le genre.
Plus
- Le gameplay agréable
- Visuellement imposant
- Les compositions musicales
- L’accessibilité
- Parfaitement jouable à la manette
Moins
- Quelques textures moins précises (on chipote)
En un mot : Fourmidable ! Que ce soit dans son aspect visuel et sonore, son approche de la stratégie, son gameplay à la manette parfaitement intégré ou encore son interface tout à fait accessible, Les Fourmis brille par bien des aspects. Ajoutons à cela une campagne intéressante et la possibilité de jouer en multijoueurs, le studio Tower Five fait à la fois honneur non seulement à l’œuvre de Werber, dans sa vision du côté des fourmis, et également à la majesté d’une nature luxuriante qu’on ignore souvent à tort, tout cela en sublimant le genre du RTS sur consoles. Chapeau !
Si vous pensez avoir devant les yeux une simple démo technique de tout un minuscule univers, sachez que l’intérêt de cette adaptation du roman Les Fourmis de Bernard Werber va bien au-delà de son côté technique. Le studio français Tower Five a fait un travail de titan pour donner vie à un titre à la fois beau et intelligent, qui fascine par le gigantisme ici donné au monde que vous foulez certainement au quotidien sans même y faire attention. Un peu comme une colonie de fourmis, l’aspect extérieur n’est qu’une petite partie d’un monde fascinant.
La genèse
Remontons à la source pour évoquer le roman de Bernard Werber, dont nous recommandons chaudement la lecture. Mélangeant un récit du côté des humains et de celui des fourmis, prenant place dans les années 2000 au cœur et aux abords de la forêt de Fontainebleau. D’ailleurs le livre a été réédité dans une superbe édition chez le Livre de Poche.
Les récits parallèles ont chacun leurs enjeux, sont les passages narratifs s’entrecroisent, avec comme trait commun l’aspect souterrain, que ce soit dans les tunnels sous la maison du côté des hommes qui cache bien des secrets, comme les galeries des colonies de fourmis, grouillantes de vie et cœur d’une véritable civilisation. On y retrouve des thématiques parallèles, que ce soit la communication, la conscience de soi et des autres univers et bien entendu l’ouverture de l’esprit face à d’autres civilisation et d’autres créatures.
Un terreau parfaitement adapté pour un jeu vidéo, dont une première adaptation avait vu le jour sur PC en 2000, développé et édité par Microïds. Dans ce jeu de stratégie en temps réel, vous endossez le rôle du dirigeant de la plus grande fourmilière, Bel-o-kan, qu’il faudra protéger et développer. Accueilli de façon plutôt positive dans l’hexagone, les notes étaient plus contrastées à l’international, pointant notamment le manque de côté stratégique, notamment au niveau des combats. Voyons maintenant ce que cette version 2024 à dans le ventre… L’abdomen ? Excusez hein, c’est loin la SVT du collège !
Lentement mais toujours en avant
En termes de scénario, Les Fourmis reprend l’histoire du premier livre, dans lequel vous incarnez la fourmi 103 683 dont les compétences en ont fait une personnalité d’importance auprès de ses pairs. Il faudra ainsi mener à bien des missions qui permettront de faire avancer le scénario qui dure une bonne douzaine d’heures si vous voulez le faire en mode découverte, mais facilement plus d’une vingtaine pour les fans de succès/trophées qui veulent découvrir les moindres recoins du titre.
Vous allez ainsi découvrir la gigantesque colonie de Bel-o-kan, la vie qui habite ses souterrains et ses abords extérieurs, les enjeux de la survie d’un tel empire comme les dangers qui rôdent autour. Chaque mission va vous permettre à la fois de saisir le gameplay du titre, mais aussi de vous familiariser avec les habitants de cet univers, au gré de cutscenes et dialogues, le tout emmené par des compositions musicales de Mathieu Alvado et Mark Choi qui vous caressent les oreilles pendant que vos mirettes se feront plaisir avec une technique léchée.
Si on ne peut que s’émerveiller face à la splendeur du décorum, le fait d’être près du sol fait jaillir parfois certaines textures ou ombrages un peu moins nets par endroits. Cela dit, le framerate lui ne bronche absolument pas, on accepte donc ces petits sacrifices qui peuvent éviter des soucis de saccades ou de clipping sauvages.
Les dialogues textuels interposés sont accompagnés également de petits bruits, sortes de borborygmes formiques qui sont plus immersifs au final que du dialogue parlé, qui aurait rendu la chose au mieux bizarre, sinon ridicule. C’est justement ce respect du silence qui contribue à l’ambiance du titre, dont parfois juste les bruissements de la nature lors de vos virées sauvages suffisent à donner du cachet à l’ensemble.
Vous contrôlez ici 103 683 comme un curseur vivant. Vous pourrez vous déplacer sur tous types de parois, en faisant attention notamment à l’eau qui peut être vite dangereuse, et pourrez sauter en maintenant la touche Y/triangle pour augmenter la puissance du saut. C’est à la fois diablement simple à prendre en mains mais surtout assez naturel, les sauts étant précis et ne causant pas de dégâts de chute. Les Fourmis a beau être un titre orienté stratégie, il propose des phases d’exploration et même un peu de plateformes, l’occasion varier les plaisirs.
Ces phases sont aussi le moment de découvrir la faune locale, avec un bestiaire de 41 créatures, mais il faudra aussi trouver des phéromones mémoires laissées par vos congénères, scanner des objets humains en trouvant un certain nombre de marqueurs sur l’objet pour l’identifier, ou encore des papillons monarques ou cassides dorés qui feront le bonheur des amateurs de collectibles.
Vous aurez l’occasion de comprendre chaque aspect du gameplay, intégré avec brio au fil des missions que vous allez aborder. La prise en main est progressive, et vous allez vite apprendre à lire, comprendre et utiliser l’environnement qui peut être votre alliée mais aussi un obstacle. Que ce soit pour la gestion des nids ou le placement de vos troupes, il faut réfléchir pour optimiser la récolte ou les combats, on y reviendra.
A côté du mode histoire, vous avec un mode multijoueurs également, jouable en ligne en 1v1 ou 3 Free For All, compatible cross play. Il est aussi possible de créer une partie contre une ou deux IA et/ou des amis avec des conditions personnalisées, idéal pour vous faire la main et améliorer vos compétences à votre rythme. Choisissez parmi les 21 cartes présentes, la température, l’humidite et l’éclairage et c’est parti !
A fond les formes
Pour faciliter un peu la lecture du jeu, l’interface affiche des formes et des couleurs simplifiées pour bien comprendre qui fait quoi, notamment pour les légions divisées en couleurs distinctes. Les fourmis ouvrières sont indiquées en bleu pouvant se battre et aussi récolter, les guerrières en orange et artilleuses en vert, sachant qu’on retrouve le bon vieux système de roue de faiblesses : les artilleuses sont efficaces contre les guerrières, plus fortes que les ouvrières, elles plus balèzes contre les artilleuses, la boucle est bouclée. Vos unités s’affichent dans un cercle, les légions ennemies dans un triangle ou un losange, voilà, c’est carré.
Une fois en combat, un lien sera indiqué entre les unités combattantes pour savoir qui combat quoi, encore un bon point pour la lisibilité. Vous retrouverez dans chaque forme géométrique la santé de chaque légion, permettant d’adapter votre stratégie au besoin. Notez que vous pourrez les soigner rapidement en les ramenant près d’un de vos nids, mais qu’elles regagnent peu à peu de la vie hors combat. On a parlé ici de certaines unités mais d’autres seront utilisables à terme, pour varier un peu les plaisirs mais surtout les possibilités de gameplay et de stratégies.
Pour contrôler les unités, il faut sélectionner la légion qui vous intéresse avec LB/L1 et RB/R1 (ou toutes les légions en appuyant simultanément sur ces touches), activer le curseur de visée avec LT/L2, viser le cercle de l’unité désirée, et valider sa destination avec RT/R2. Bref : sélectionner l’unité, viser, et valider l’action.
Commander et conquérir
Jeu de stratégie oblige, vous allez pouvoir créer des unités, des bâtiments et faire des améliorations. Pour cela il faut vous rendre dans un nid, à capturer au préalable, et en vous y rendant vous aurez accès à un menu radial divisé en cinq catégories.
On va synthétiser un peu, en commençant avec les légions, qu’il est possible de générer et d’améliorer, puis la défense, en créant par exemple des murs en bois ou des tourelles à base de fourmis artilleuses près du nid. Ensuite, l’économie, permettant la génération de ressources, l’information quant à elle permet l’identification de la zone par exemple, avec des cartographes qui vont débloquer une mini-map. Enfin, aoutez à cela une mécanique plutôt cool et pratique : les pouvoirs.
Vous pourrez en effet utiliser des phéromones, qui vont permettre par exemple de faire flipper les ennemis, ou de booster la puissance ou la défense de vos alliés en activant le pouvoir à proximité de la légion souhaitée. Vous avez ainsi le triangle stratégique du jeu des Fourmis : la connaissance de vos unités avec leurs forces et faiblesses, le bon placement des unités qui permettront de prendre un avantage tactique selon la nature du terrain, et le bon usage des nids.
En ce qui concerne l’aspect économique, vous aurez deux ressources à disposition : la nourriture et le bois. Ce qui est logique, on va pas non plus forger du métal ou tanner du cuir, faut pas déconner. La météo est aussi de la partie et peut affecter certains aspects : l’humidité, la chaleur ou le moment de la journée peuvent influencer par exemple la durée ou l’efficacité des pouvoirs, la vitesse de déplacement des légions ou la production de ressources entre autres. Ces modificateurs pourront influencer vos décisions et doivent être prises en compte pour rester le plus efficace possible.
Conclusion
En un mot : Fourmidable ! Que ce soit dans son aspect visuel et sonore, son approche de la stratégie, son gameplay à la manette parfaitement intégré ou encore son interface tout à fait accessible, Les Fourmis brille par bien des aspects. Ajoutons à cela une campagne intéressante et la possibilité de jouer en multijoueurs, le studio Tower Five fait à la fois honneur non seulement à l’œuvre de Werber, dans sa vision du côté des fourmis, et également à la majesté d’une nature luxuriante qu’on ignore souvent à tort, tout cela en sublimant le genre du RTS sur consoles. Chapeau !
[…] Les Fourmis […]