[Test] Grounded 2 : Un jardin infesté de bugs et de promesses brisées

Temps de lecture estimé :5 Minutes, 17 Secondes
Les +
  • Visuellement époustouflant
  • Nouvelle mécanique : l'infection
  • Construction toujours aussi créative
Les –
  • Le nombre de bugs…
  • Manque de narration
  • Multi presque injouable
  • Copié collé du premier ?

Quand j’ai lancé Grounded 2 pour la première fois, j’avais des étoiles plein les yeux. L’idée de replonger dans un jardin où chaque brin d’herbe devient une montagne, chaque coccinelle un monstre de cauchemar, me faisait frissonner d’excitation. Le premier Grounded, sorti en 2020 par Obsidian Entertainment, avait capturé mon imagination avec son concept inspiré de Chérie, j’ai rétréci les gosses. Sa survie exigeante et son multijoueur fun entre potes m’avaient scotché. Alors, quand la suite a pointé le bout de son nez en accès anticipé, j’étais prêt à chausser mes baskets de lilliputien pour repartir à l’aventure. Mais, au lieu d’un jardin luxuriant rempli de surprises, j’ai trouvé un terrain vague jonché de bugs, de frustrations, et de potentiel gâché. Voici mon retour, sans filtre, sur Grounded 2, un jeu qui promet beaucoup, mais qui, pour l’instant, m’a laissé un goût amer.

Un concept toujours aussi séduisant, mais…

Sur le papier, Grounded 2 a tout pour plaire. Vous incarnez un ado rétréci à la taille d’une fourmi, perdu dans un jardin gigantesque où chaque insecte est une menace mortelle. Cette fois, Obsidian a agrandi le terrain de jeu. Exit le simple jardin de banlieue : on explore maintenant un parc immense qui devient notre terrain de jeu. Visuellement, le jeu envoie du lourd. Les textures des insectes, les gouttes de rosée qui brillent au soleil, l’éclairage qui donne vie à chaque feuille : tout ça est magnifique. J’ai passé mes premières minutes à m’émerveiller devant une toile d’araignée scintillant sous un rayon de lumière, ou à contempler une libellule géante survolant l’étang. C’est beau, c’est immersif, et ça donne envie de plonger tête la première dans cet univers.

Mais voilà, l’émerveillement s’arrête vite. Car, derrière cette façade somptueuse, Grounded 2 cache des fissures béantes. Les bugs techniques, les crashs à répétition, et une boucle de gameplay qui sent le réchauffé m’ont vite ramené sur terre. J’avais l’impression d’être un gamin excité qui ouvre un cadeau de Noël, pour découvrir que la boîte est à moitié vide. Alors, pourquoi ce sentiment de déception ? Accrochez-vous, je vous emmène dans mon périple à travers ce jardin maudit.

La première fourmilière : un copié-collé décevant

Quand j’ai mis les pieds dans la première fourmilière de Grounded 2, j’ai eu un choc. Pas le genre de choc qui vous fait bondir d’excitation, non, plutôt celui qui vous fait lever les yeux au ciel en murmurant : “Sérieusement, Obsidian ?” Cette fourmilière, censée être une des premières zones marquantes du jeu, est une copie conforme de celle du premier Grounded. Les mêmes tunnels sombres, les mêmes fourmis ouvrières qui vous toisent, les mêmes salles remplies de ressources à ramasser. J’avais l’impression de rejouer une vieille sauvegarde, pas une suite. Franchement, pour un jeu qui se veut une évolution, c’est un faux pas impardonnable.

Dans le premier Grounded, explorer la fourmilière était un moment fort. Vous découvriez ce labyrinthe grouillant, avec ses dangers et ses trésors, comme un aventurier miniature dans une ruche hostile. Dans Grounded 2, je m’attendais à une version repensée : des tunnels plus complexes, de nouveaux types de fourmis, ou des événements dynamiques pour pimenter l’expérience. Mais non, c’est du réchauffé. Les mécaniques sont identiques : esquiver les patrouilles de fourmis, ramasser des bouts de champignons, et espérer ne pas croiser un soldat trop zélé. Même les textures et l’éclairage semblent recyclés, comme si les développeurs avaient appuyé sur “copier-coller” sans se poser de questions.

Un monde plus grand, mais désespérément vide

Le monde de Grounded 2 est plus vaste que celui du premier opus, et ça, je dois l’admettre, ça impressionne au premier abord. Le nouveau terrain de jeu s’étend avec des zones comme la table de picnic, la zone du chêne. Chaque biome apporte son lot de créatures dangereuses, cependant, ces zones, aussi jolies soient-elles, sont cruellement vides. Prenez la table de picnic : elle est riche en ressources, d’accord, mais qu’est-ce qu’on y fait vraiment ? Ramasser des bouts de fleurs, affronter des insectes génériques, et construire des trucs qu’on a déjà vus dans le premier jeu. La zone du chêne avec ses racines imposantes, mais les missions s’y résument à des tâches monotones : collecter X ressources, tuer Y fourmis, fabriquer Z objets. Où sont les surprises qui faisaient vibrer le premier Grounded ? J’espérais des rencontres inattendues, des pièges environnementaux, ou des quêtes qui donnent un sens à l’exploration. Au lieu de ça, le parc ressemble à un décor de cinéma : magnifique de loin, mais creux quand on s’approche. C’est comme si Obsidian avait construit un immense terrain de jeu, mais oublié d’y mettre des jouets.

Grounded 2

Des bugs qui gâchent tout

Parlons maintenant du plus gros problème de Grounded 2 : les bugs. Oh, mon Dieu, les bugs. Pas que les insectes du jeu, non, je parle des crashs, des freezes, et des glitches qui transforment chaque session en cauchemar.

J’ai pu constater lors d’un affrontement avec une araignée qu’elle m’attaque au corp-à-corp, mais me touchait malgré la distance que je lui mettais… Un vrai calvaire.

Sur PC, où j’ai testé le jeu, j’ai eu droit à des baisses de framerate sans même comprendre pourquoi. Certains amis qui jouent en multi rapportent : « un soir, alors que je construisais une base avec un pote en multijoueur, le jeu a planté trois fois en une heure. Trois fois ! À un moment, mon personnage s’est retrouvé coincé dans une texture de feuille, incapable de bouger, pendant que des fourmis me grignotaient les chevilles. Rageant. » Ajoutons à cela l’impossibilité parfois de voir nos potes sur la map… Ou même leur personnage en face de nous.

Difficile à saisir comme moment : l’araignée, à distance, m’inflige des dégâts ??

Un accès anticipé qui manque de maturité

Je sais, je sais, Grounded 2 est en accès anticipé. C’est censé être une version non finalisée, un travail en cours. Mais, franchement, ça ne justifie pas tout. Quand un jeu sort en accès anticipé, on attend au moins une base solide, une expérience jouable qui donne envie de revenir. Là, Grounded 2 ressemble à un prototype. Les bugs techniques, le contenu limité, et les problèmes de multijoueur donnent l’impression qu’Obsidian a précipité la sortie pour surfer sur le succès du premier opus. N’oublions pas à cela le réel manque de nouveauté… Et ça, ça me met hors de moi.

Mon verdict : attendez avant de vous lancer

Si je devais résumer le titre en une phrase, ce serait : un jeu magnifique, mais cassé, qui recycle plus qu’il n’innove. Le jeu propose des meilleurs graphismes, quelques rares nouveautés, une difficulté un peu plus grande. Mais les bugs, le manque de contenu, le multijoueur bancal et le recyclage de map fait que j’en suis déçu. J’espérais retrouver la magie de mes sessions entre potes, mais je me retrouve à pester contre des crashs et des zones qui sentent le réchauffé.

Si vous êtes tenté par Grounded 2, mon conseil est simple : attendez. Laissez Obsidian peaufiner son jeu, corriger les bugs, et ajouter du contenu. En l’état, Grounded 2 est comme une belle maison avec des fondations branlantes. Elle fait rêver, mais elle risque de s’effondrer si vous y entrez maintenant. Pour ceux qui ne peuvent pas résister, préparez-vous à des moments de frustration. Et, surtout, jouez en solo pour éviter les galères du multijoueur. Quant à moi, je range mes baskets de lilliputien et j’attends des jours meilleurs. Peut-être qu’un jour, ce jardin redeviendra un terrain de jeu digne de ce nom.

Je tiens à remercier l’équipe de nous avoir fourni un exemplaire du jeu, m’ayant permis de faire le test.

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