[Test] Goosebumps: Terror in Little Creek — Du fun et du frisson, avec une ombre au tableau

Au cœur de little Creek, rien n’est vraiment ce qu’il parait. Une petite ville tranquille, avec des centres d’activités, une bibliothèque, un musée, un théâtre… et pourtant des habitants silencieux, un couvre-feu, une police qui veille au grain… Quels sombres secrets renferment cette petite ville ?

Goosebumps, un univers particulier

Goosebumps: Terror in Little Creek est un jeu inspiré de la série de livres de R.L. Stine des années 90, comportant 74 livres à destination des enfants et jeunes adolescents.
Le franc succès des livres a donné naissance à la franchise Goosebumps (Chair de poule en français). Plusieurs adaptations des livres ont été faites à la télévision, au cinéma, en séries mais aussi en jeux vidéos, reprenant l’univers de Goosebumps.

Goosebumps: Terror in Little Creek est le petit dernier de cette longue liste, sorti le 29 aout 2025 sur PC (Steam et Epic Games), PlayStation 5, Nintendo Switch et Xbox Series X|S. Développé par PHL Collective, habitué à développer des jeux de licence (Bob l’éponge, Ben10, Barbie…) et édité par GameMil Entertainement, c’est un jeu Pegi 12 (horreur) mêlant exploration, casse-tête et horreur.

Dans cet univers effrayant et énigmatique, un groupe de 4 amis essaie de percer les secrets que renferme leur petite ville, Little Creek. L’aventure commence dans la peau de Sloane, une adolescente fan de sciences, accompagnée de ces amis Lizzy, Lydia et Harvey. Tous les quatres décident de passer outre l’interdit et d’explorer leur ville ainsi que des lieux où se passe d’étranges événements — notamment la bibliothèque, le théâtre et le musée.

Une enquête accessible, une ville à découvrir

Comme beaucoup de scénarios d’enquêtes destinés à un jeune public, l’histoire commence avec une bande d’amis : le club des 5, Scooby-Doo… On rencontre plusieurs protagonistes énigmatiques tous aussi suspects les uns que les autres, renforçant l’atmosphère énigmatique et mystérieuse du jeu. Et nous n’avons qu’une seule nuit pour percer les mystères de la ville et de ces monstres — terreurs inspirées de la série de livres de la licence.

Pour plonger rapidement dans l’intrigue, un dialogue entre le groupe d’amis se lance, posant les bases avant de laisser place à l’exploration. Plusieurs pistes et indices sont disséminés dans la ville. Ils prennent la forme d’affiche, de coupures de journaux, de note énigmatiques au sujet de runes… Ces éléments apportent une profondeur agréable au lore et au développement des personnages. On peut notamment en apprendre davantage sur l’histoire de la ville, sa fondation, certaines familles ou encore les centres d’intérêt des protagonistes. Même si le lore aurait pu être enrichi, il reste appréciable et favorise l’immersion.

De plus, Goosebumps: Terror in Little Creek propose plusieurs fins en fonction de nos choix, renforçant l’appropriation du jeu par le joueur : nous écrivons notre histoire de Goosebumps. Cependant, les choix restent peu nombreux et ne satisferont pas les amateurs de jeux narratifs. Le jeu ne se décrit pas comme tel. Ici les différentes fins permettent une petite rejouabilité du jeu.

Dès le commencement du jeu, on apprend la présence de censure, d’un couvre-feu, d’une police cachant des informations aux habitants, des parents confisquant les téléphones pour éviter que les enfants n’aient accès à certaines rumeurs… Pour débuter, une seule piste : quelqu’un a entendu des bruits étranges à la bibliothèque. C’est là que commence notre aventure…

Un style cartoon au service du spooky

Autres grands points d’immersion : les graphismes et l’ambiance. Dans Goosebumps: Terror in Little Creek, les graphismes sont simples, épurés, cartoonesques ce qui leur donne un côté mignon. Ce type de graphisme est cohérent pour cibler un public jeune, peu adepte des jeux d’horreur, ou habitué à des titres d’énigmes comme We Were Here Together/Forever ou Escape Simulator. Les graphismes restent cohérents tout au long du jeu entre personnages, lieux, objets. Seul bémol : la texture de certaines portes infranchissables, en simple PNG 2D, assez pixélisée.

Avec ce choix de graphisme, le publique cible est vaste. Cependant l’ambiance horrifique n’est pas à négliger. Elle reste légère, convenant à un jeune public ou aux joueurs peu familiers du genre. Mais à certains passages, l’atmosphère change radicalement, évoluant de mystérieuse à pesante, avec toujours cette touche de “spooky” propre à Halloween. Cela passe aussi bien par les visuels (lumières qui s’éteignent, teintes rouges) que par les effets sonores. La gestion des silences, des bruitages et de la musique installe une tension qui, pour les moins aguerris, peut créer frissons et sursauts.

“J’ai sursauté plusieurs fois en stream à des passages ne faisant pas spécialement peur — au démarrage d’une cinématique ou à l’ouverture de la fenêtre du didacticiel — étant tendue avec l’ambiance du jeu. Malgré mon âge et le sachant, je sursaute encore devant l’apparition du requin dans Ace Ventura, donc à vous de vous faire un avis !”
— Lala Bullet

Un gameplay simple, plusieurs façons de jouer

Dans Goosebumps: Terror in Little Creek, le gameplay repose sur deux piliers : les énigmes et les affrontements des monstres. 
L’observation de l’environnement et des outils à disposition sont les clés pour résoudre les énigmes. Si une énigme vous semble complexe, les boules de cristal pourront certainement vous aider. L’aiguillage entre énigmes guidées ou non est parfois maladroit. On retrouve pour certains passages plusieurs fois les mêmes indications tandis que d’autres demandent des essais un peu à l’aveugle. J’ai moi-même passé plus trente minutes à tourner en rond sans trouver la solution.

Mais tout ne peut pas se résoudre dès notre premier passage. L’aventure demande de revenir plusieurs fois sur ses pas, dans différents lieux. Au fil de la progression, on débloque de nouveau outils.

Quant aux affrontements des monstres, ils se font la plupart du temps de manière furtive, en infiltration. Attention où l’on met les pieds ! Mais si certains préfèrent avancer plus vite et plus “bourrin”, le jeu offre aussi cette possibilité. Il n’y a pas qu’une seule façon de jouer.

La prise en main du jeu est simple et agréable. L’AZERTY est pris en compte, et la touche Ctrl pour s’accroupir fonctionne en bascule (pas besoin de maintenir la touche). Cependant le gameplay peut paraitre un peu lourd. Le saut n’est pas possible, la démarche est assez lente, et les temps de chargement un peu longs.

Goosebumps: Terror in Little Creek : avis et recommandation

Au départ je partais avec beaucoup d’appréhensions sur le jeu. Le prix est élevé pour le type de jeu proposé. La date de sortie est étrange pour un titre “horreur” et il n’y a que peu de communication en amont. L’opus précédent (développé par un autre studio) a été mal reçu. L’absence de paramètres sur l’écran titre* et cette police verte dégoulinante (rappelant la licence) ne sont pas engageantes. Pas de quoi faire rêver quelqu’un qui ne connait pas Goosebumps.

*Les paramètres ne sont pas disponibles sur l’écran titre mais le sont en jeu. On peut par la suite modifier le son, le plein écran pour passer en plein écran fenêtré par exemple.

Pourtant, j’ai laissé sa chance à Goosebumps: Terror in Little Creek et je ne le regrette pas. J’ai apprécié l’exploration, la collection de notes, le gameplay, les énigmes, les graphismes, l’ambiance — bien que l’horreur ne soit pas ma tasse de thé.

J’ai rencontré quelques bugs, notamment avec les petits monstres qui pouvaient rester coincés dans le décor après leur avoir tiré dessus. Cela ne m’a pas dérangé, au contraire — je suis une froussarde, je vous le rappelle !

J’y ai passé 19,1h en stream, en le terminant à 100%. Le temps réel de jeu était plutôt de 13 à 15h (en retirant les pauses et discussions avec le chat), long par rapport au temps mis par d’autres joueurs. Selon howlongtobeat, il faut environ 8h pour finir l’histoire principale et 10h pour atteindre les 100%.

Nous arrivons donc au plus gros point noir du jeu selon moi : son prix. Le jeu est sorti au prix de 39.99€, ce qui est cher par rapport à la durée de vie proposée.

Alors, mon avis : jeu recommandé ? Assurément, pour les adeptes des jeux d’énigmes, ceux qui veulent une première approche de l’horreur, ou les fans de Goosebumps. Mais avec une nuance : mieux vaut peut-être attendre une promotion !