[Test] Final Fantasy Pixel Remaster : 6 épisodes au carré
Final Fantasy Pixel Remaster
Les compilations de jeux sont toujours l’occasion de découvrir des titres qu’on a pu manquer, ou retrouver certaines pépites dont le souvenir traverse les années. Avec Final Fantasy Pixel Remaster, voici l’occasion de mélanger un peu des deux : retrouver une saga légendaire, avec des atours retro mais avec un contenu enrichi de plusieurs façons, et surtout, intégralement traduit en français.
6 à la maison
Sorti initialement sur mobiles et PC, les jeux de la compilation Final Fantasy Pixel Remaster font leur entrée sur les consoles Playstation et Nintendo Switch. A cette occasion, les jeux ont subi quelques modifications et améliorations. Pas sur le fond, car vous retrouverez les mêmes histoires que les titres sortis à l’origine, mais plutôt sur la forme avec divers ajustements et également au niveau des réglages pour adapter l’expérience de jeu.
Il est possible par exemple de booster la quantité d’expérience acquise jusqu’à un facteur de 4X, d’augmenter ou diminuer la quantité de Gils (la monnaie des FF, de X0.5 à 4) obtenus ou encore amplifier les PA de magie récupérés après un combat. Il est même possible de désactiver les combats aléatoires, à utiliser avec parcimonie cependant pour pouvoir quand même monter de niveau et affronter les boss sereinement. Cependant, on ne retrouve pas l’option qui permet d’accélérer la vitesse du jeu comme pour les FF 7/8/9 remastered.
Au rayon des choses pratiques : la sauvegarde automatique permet d’éviter de se taper tout le chemin jusqu’à un point de sauvegarde, et bien sûr vous pourrez charger une partie à la volée.
Il est possible également de rendre les combats automatiques pour ceux qui veulent juste profiter de l’histoire sans se prendre trop la tête. A utiliser aussi avec parcimonie, et surtout en étant bien préparé au combat car il faudra penser à bien s’équiper au préalable au niveau offensif, défensif et magique !
Une volonté d’accessibilité qui est bienvenue, ce qui évite aux réfractaires de se taper parfois des séances de grind intensif pour monter de niveau. Pour les puristes évidemment, cela reste optionnel, et il est tout à fait possible de profiter des jeux sans ces raccourcis.
Graphiquement, on retrouve une même patte pour tous les jeux de la compilation, ce qui confère une unité à tous les jeux, avec des personnages et décors en pixel-art. Tout a été refait, en gardant l’esprit de l’artiste original, Kazuko Shibuya. Le résultat est d’une finesse qui fait plaisir aux yeux, si toutefois vous êtes sensible à ce style graphique. Il est possible dans les options de modifier l’aspect des textes en jeu, pour passer d’une police lissée à une pixélisée, selon vos préférences. La seconde se fond mieux dans le décor, mais libre à vous de sélectionner celle que vous préférez.
Dans son mode nomade sur Nintendo Switch, le jeu est particulièrement sympa, parfaitement adapté, nous vous recommandons d’essayer !
Si le clivage est évident entre les trois premiers titres par rapport à leurs homologues sur NES/Famicom, la comparaison avec les versions 16 bits est à première vue moins évidente. La première approche peut même parfois faire l’effet inverse, mais au final, le rendu graphique comme musical fait parfaitement le job.
Et justement, c’est au niveau sonore que vous allez prendre une petite baffe : réarrangée sous la supervision du compositeur mythique Nobuo Uematsu, qui sublime vos aventures dans les divers titres. Il est possible de retrouver les bandes-son et bruitages originaux, toujours dans les réglages du jeu.
Petits bonus qui viennent agrémenter chaque titre de ce Final Fantasy Pixel Remaster : la possibilité d’accéder au bestiaire, mais également à des galeries d’illustrations très complètes et le lecteur de musiques pour faire du bien à vos oreilles.
Le jeu des 6 différences
Quelques modifications ont été apportées, pour mettre au goût du jour certains détails au niveau de chaque titre, et les rendre globalement plus agréables. Par exemple, dans les deux premiers Final Fantasy sur NES : si plusieurs personnages attaquaient le même ennemi, et que ce dernier venait à mourir, les attaques suivantes étaient loupées. Désormais, si l’ennemi meurt, les personnages suivants attaqueront une autre cible automatiquement.
Dans Final Fantasy II, la montée de niveau est différente car il faut augmenter les niveaux de chaque compétence : par exemple au niveau des sorts, il faut utiliser plusieurs fois le même pour qu’il passe du niveau 1 au 2. Ce qui nécessitait de faire de nombreux allers-retours pour combattre, se régénérer, etc… Fastidieux, mais vous pouvez désormais simplifier cette tâche en multipliant la vitesse d’acquisition des niveaux de compétences (X1 à X4, on vous conseille le X2), et ainsi tester plus facilement différents builds.
Notez d’ailleurs que les versions ici proposées de FF I et II ne comprennent pas les donjons additionnels de Final Fantasy I & II: Dawn of Souls. Idem pour FF IV qui ne comporte que le contenu d’origine, et pour FF VI dont les donjons additionnels de la version GBA ont été coupés au montage. Ce qui peut se comprendre, la volonté de ces remasters étant de retrouver l’expérience originale, mais ces ajouts auraient été appréciés.
Final Fantasy Pixel Remaster : un achat nécessaire ?
C’est forcément LA question qui fait jaser. Les détenteurs des originaux, ou des diverses versions remasterisées en 3D par exemple, ou avec des ajouts notoires en termes de contenu ou de cinématiques, y trouveront-ils leur bonheur ?
Oui et non. Comme nous l’avons évoqué précédemment, il manque des ajouts qui étaient pourtant agréables. Cela dit, la volonté de cette compilation est avant tout de revivre les aventures telles qu’elles étaient pensées à l’origine, avec une touche de modernité vis-à-vis de certaines mécaniques -parfois achaïques- des titres originaux.
Ce qui fait la force de cette compilation, c’est avant tout sa cohésion. Qu’elle soit graphique ou sonore, on prend plaisir à voir ces différents titres apprêtés d’une façon à la fois sobre et classe, avec un rendu pixel-art qui rend hommage à toute une génération.
Mais sans non plus tomber dans la facilité, avec derrière une volonté de plaire aux vétérans comme aux nouveaux venus. Cela passe par la possibilité d’adapter le gameplay pour que chacun ait l’expérience qui lui plaise le plus via les divers réglages modifiables à la volée. Même si les plus pointilleux seront parfois déconcertés par les différences qui ont été apportées à l’équilibrage général, qu’il est là impossible de modifier.
Ce qui mettra tout le monde d’accord par contre, c’est la générosité des bonus, avec tous les artworks présents et la possibilité d’accéder à une vaste bibliothèque musicale aux sonorités mythiques. Pour tous ces ajustements, ces détails, cette volonté d’adaptation, cette Final Fantasy Pixel Remaster se démarque des compilations fainéantes. Si le tarif global peut en effet en effrayer plus d’un, cela reste toujours plus accessible que de prendre chaque jeu original à la pièce, et surtout, le fait de pouvoir acquérir uniquement le (ou les) Final Fantasy que l’on souhaite si on ne veut pas acheter la globalité reste un atout notable.
Bref vous l’aurez compris : sous son apparence de remake/demake en pixel-art à priori clivant, Final Fantasy Pixel Remaster est un must pour tout fan de la saga, ajustable par chacun, avec une unité visuelle et sonore agréable ainsi que des bonus qualitatifs qui ne laisseront pas indifférent les fans de JRPG ou les curieux.
Plus
- L’unité visuelle
- Le remaster sonore excellent
- Les ajustements possibles
- Tout en français !
- Certaines mécaniques dépoussiérées
- Super propre en mode nomade sur Switch
- Possibilité d’acheter le jeu souhaité
Moins
- Les ajouts manquants de certaines versions
- Les ajustements niveau équilibrage pour les puristes
- Le prix global
Ce test a été effectué sur une Nintendo Switch OLED depuis une version commerciale fournie par l’éditeur
