[Test] Dragon’s Dogma 2 : un voyage mémorable

Temps de lecture estimé :11 Minutes, 21 Secondes

Pas un simple remake : certainement la vision la plus aboutie de ce que doit être Dragon’s Dogma

Plus

  • Une invitation à l’exploration
  • Une tonne de choses à voir et visiter
  • Des possibilités de gameplay vastes
  • Le concept de pions
  • Une immersion dingue
  • Le score musical magnifique

Moins

  • Certaines classes lourdes à démarrer
  • Le bashing par les groupes de monstres, surtout de nuit
  • Le loot pas super qualitatif
  • Pas de coop

Suite très attendue d’un titre ayant en son époque fait couler pas mal d’encre, toutes les folies entouraient alors ce nouvel opus signé CAPCOM. Bonne surprise pour qui attendait avec délice un nouvel arc tant les prouesses de son ainé nous avaient marquées : utilisation de pions, harponner des chimères et autres monstres mythologique étant la marque de fabrique, pouvoir y revenir avec une version revue et corrigée graphiquement parlant nous faisait alors saliver ! L’heure est au décorticage de ce deuxième volet, suivez le guide !

Les origines de la création

Le jeu s’ouvre sur la création de votre avatar principal mais également de votre pion ( nous reviendront ensuite sur le lore pour mieux comprendre le terme de pion ). Le premier choix qui vous est proposé est la race de notre nouveau meilleur ami ; humain ou léonin. Vient ensuite le nerf de la guerre : l’apparence physique dans toutes ses complexités. CAPCOM n’a pas lésiné sur les moyens afin de vous proposer un éditeur des plus complets ; ce n’est pas dur, tout ou presque est possible et vous pouvez même en y passant de longue heures, créer un avatar possédant vos traits renforçant ainsi l’immersion même si cette dernière n’est pas à plaindre. Tête, haut du corps, bas du corps, posture, muscles tout y passe ! Une fois notre « créature » « vivante » vient le choix de son archétype de base à choisir parmi quatre de base mais modifiable à tout moment : guerrier, sorcier, voleur, archer. Créer deux avatars identiques en tout point relève ainsi du défi et nous conforte dans notre premier ressenti : ci le jeu détaille à ce point notre personnage, l’aventure sera t elle aussi complexe et bien finie ?

L’élu et ses pions

Insurgé ! Voici un mot qui reviendra très souvent au gré de votre périple. Ce status à la portée plus que symbolique vous érigeant au rang de divinité, de seigneur de guerre ou de quelconque autre terme est pourtant synonyme de malédiction ! Autrefois grand chevalier, vous êtes tombé au combat vous opposant à un grand dragon. A l’orée d’une mort certaine ce dernier vous prend en pitié, comme décidé à continuer de se jouer de vous, décide de se nourrir de votre cœur encore chaud et battant alors que vos opalines observent ce moment comme perdu dans le temps. La résultante de cette scène incroyable vous fera passer de trépas à insurgé, homme à l’allure « immortelle » mais pourtant au combien fragile. Les dés sont jetés et vous vous réveillez amnésique ou presque dans un monde médiéval où votre savoir et vos exploits seront partagés avec une personne en particulier : votre pion !

Vous serez vite accompagné par un compagnon d’(in)fortune qui sera bien utile lors de vos voyages : loin d’être une simple mule, il pourra vous aider, vous guider parfois, et vous complémenter dans vos compétences. Car il gagnera sa propre expérience, et pourra tout comme votre personnage principal changer de classe, avoir ses propres armes et armures, et compétences propres, passives ou actives. Selon ce que vous ferez ou trouverez dans vos aventures, votre pion gardera en tête vos actions et pourra les retranscrire dans la partie d’autres joueurs qui décideront de le prendre pour jouer dans leur partie.

Par exemple, si vous découvrez un trésor, une grotte cachée, ou un objectif de quête, il pourra les indiquer aux joueurs qui loueront ses services. Et vice-versa : ceux que vous choisirez pourront aussi vous dégoter des coffres planqués ou des chemins pour arriver à bon port si vous ne les connaissez pas encore. Notez que si vous voulez explorer sans vous faire guider, il est possible de choisir des pions qui n’ont pas cette option activée

Vous pourrez être accompagné de deux pions supplémentaires en plus de votre pion principal. Il faudra pour cela trouver une pierre de faille prévue à cet effet, dans les villes ou au gré de vos voyages ; planquées un peu partout. Vous pourrez y choisir vos compagnons d’aventure, que vous pourrez changer à votre guise ; d’où leur nom. Vous pourrez filtrer selon leur niveau, leur classe, leurs spécialisations, qu’ils aient été créés par des amis, d’autres joueurs ou par Capcom. A vous de constituer l’équipe qui complémentera votre classe, ou de cumuler des jobs identiques pour augmenter la puissance de certains sortilèges par exemple (coucou Final Fantasy Crystal Chronicles)

Si certains pions seront gratuits, certains nécessiteront de dépenser une monnaie dédiée, que vous gagnerez de multiples façons au fil de votre aventure : en réussissant certains objectifs, en tuant certains ennemis ou encore quand votre pion reviendra de la partie d’autres joueurs (cela se produit parfois après une nuit à l’auberge par exemple) C’est un système qui permet des combinaisons très intéressantes, et nécessitera de faire des choix à certains moments du jeu, pour passer plus facilement certains niveaux. Evidemment, si vous prenez le pion d’un pote très haut niveau, il fera le ménage sans trop de souci, mais cela amoindrirait votre expérience du jeu. Pratique cela dit si vous voulez jouer tranquille !

D’ailleurs un truc rigolo : quand votre pion rentre de mission, il fait un petit laïus sur son expérience, et parfois il taille la façon de jouer de l’insurgé qui l’a loué : trop radin, mort plein de fois ou accompagné uniquement de personnages féminins… Cela donne parfois des phrases plutôt savoureuses. Notez d’ailleurs qu’au terme de son voyage, votre compagnon reviendra avec un petit cadeau du joueur, parfois sympa (objets de valeur, potions…) mais d’autres des choses mois cool comme de la nourriture avariée, voire carrément rien.

Breath of the Dogma

Qui dit RPG en mode ouvert dit exploration, et c’est exactement le moteur du jeu. Derrière ce sentiment de grandeur non dissimulée se cache une centaine d’heures de jeu pour qui voudra explorer chaque recoin, chaque centimètre carré de ce monde aux milles tentations. Attention toutefois puisque derrière ce sentiment de liberté se cache un petit diable répondant au nom de Kraken et infestant toutes les eaux de notre univers. Impossible alors pour vous de vous baigner ou de nager puisque dès votre arrivée dans l’eau les remous se font sentir et la fin vient inéluctablement vous prendre pour peu que votre corps soit suffisamment immergé ; à hauteur de botte vous ne risquez rien mais la tension est palpable et vous obligera à vite sortir de cet enfer naissant. Concernant votre pion par contre la fin est irrémédiable, attention à prendre soin de lui puisque ce dernier saura vous le rendre au centuple. Pour le reste l’heure est à la contemplation, le grain apporté aux environnement vous immerge totalement dans ce monde à la fois vaste et riche aussi en environnements qu’en lieux à découvrir.

L’eau ? C’est mortel !

Des reliefs montagneux escarpés en passant par des forêts luxuriantes puis à des déserts à la géométrie dangereusement verticale, on ne peut pas dire que Dragons’s Dogma 2 soit chiche sur sa dimension géographique. Avec un level design particulièrement malin, car certains passages exigus ou certains recoins un peu ombragés d’un relief abimé cachent parfois une caverne ou l’entrée d’un tombeau. Libre à vous de courir partout ou de fouiller le moindre recoin de cette map colossale, qui semble parfois se traverser vite si on reste sur les chemins marqués par les pas d’autres voyageurs, mais qui cache en réalité bien plus que ce qu’elle ne semble proposer initialement. Pensez aussi à regarder les reliefs un peu lézardés, car certains murs ou rochers sont destructibles et masquent des entrées secrètes.

Comme dans tout RPG, il est possible de vous téléporter pour faire des voyages rapides à certains points de la carte. Contrairement à beaucoup de RPG, seuls certains de ces Portacristaux sont disponibles. Une poignée de villes en sont pourvus, et il faudra dégoter des portacristaux portables au gré de vos missions, très peu nombreux, que vous pourrez poser où bon vous semble et les récupérer quand vous voudrez si vous n’avez plus besoin d’aller à cet endroit. Le voyage n’est pas gratuit : il vous faudra utiliser une Transpierre pour vous rendre à un portacristal lointain, et elles sont assez rares/chères au départ… Reste la solution du voyage en char à bœufs, peu couteuse mais parfois risquée si le convoi se fait attaquer, surtout en pleine nuit

D’ailleurs, la nuit est aussi hostile qu’elle est sombre : il faudra, à la lumière de votre petite lampe, vous frayer un chemin dans les ténèbres, où vous attendront bien des dangers : monstres exclusivement nocturnes, des ravins moins visibles ou bien d’autres dangers qui rendront vos nuits parfois cauchemardesques. Pour pallier cela, il est possible de camper près des feux de camp prévus à cet effet, servant également de point de sauvegarde et permettant de récupérer de la vie surtout de vous réveiller le matin tranquillement… Ou pas ! Car il est possible de se faire attaquer en plein sommeil et il faudra défendre votre peau. Notez que pour camper, il faudra être pourvu d’un nécessaire de campement dans votre inventaire, qui sera détruit bien souvent à l’issue d’une interruption de votre nuit. L’idéal est d’en posséder au moins une paire, à refiler de préférence à votre pion vu le poids du bouzin.

En parlant de poids, si ce dernier est au départ assez limité, il vous sera possible d’augmenter la charge portée en trouvant des scarabées dorés un peu partout dans la nature, chose d’ailleurs plus aisée de nuit comme ils brillent assez fort. Pensez par contre à les utiliser dans votre inventaire pour valider l’augmentation du poids portable. Lors de vos voyages, vous tomberez sûrement sur des insignes de quête, sortes de plaques rondes en métal brillantes, au nombre de 220 au total. Attrapez-les tous ! Car ils vous permettront de gagner des lots très utiles auprès des maîtres de classe, comme par exemple un set de dagues pour voleurs qui brillent lorsque vous êtes proche d’un coffre.

Se battre avec classe(s)

Si au départ nous disposons de quatre archétypes de base, nous nous retrouvons bien assez rapidement en possession de nouvelles options de classes plutôt savoureuses : vous pourrez ainsi débloquer cinq classes complémentaires auprès de certains PNJ et sous certaines conditions que nous ne vous dévoilerons pas afin de vous laisser la surprise. Sachez seulement qu’elles modifient à elles seules vos habitudes de gameplay et que ces dernières en plus d’être incroyables vous obligeront à rechercher les suivantes afin de profiter de toutes les subtilités offertes par jeu.

Si les compétences de chacune des classes lui est propre, et ne sera donc pas disponible quand vous en changerez, il n’en est pas de même pour les talents, qui sont des compétences passives héritables de classe en classe. Par exemple, vous débloquerez une compétence d’archer qui vous donnera davantage d’endurance, il sera possible alors de l’équiper si vous prenez la classe de mage.

Certaines classes semblent moins bien équilibrées que d’autres, du moins à bas niveau, et dévoilent leur plein potentiel à partir d’un certain niveau. Pour ne pas vous influencer dans votre expérience, nous ne vous dévoilerons pas notre ressenti concernant cet état de fait, maintenant la classe de #*-& défonce tout !

Si vous voulez exploiter le plein potentiel de certaines classes, si ce n’est toutes, vous pourrez parfois dégoter des compétences de Maître. Elles sont uniquement données par certains PNJ suite à certains évènements, et se révèlent particulièrement balèzes. Quand vous les apprendrez, votre pion en profitera également !

Mais les compétences ne font pas tout : il faudra aussi bien s’équiper ! Et là, petit regret pour les fans de loot : au moment d’écrire ces lignes, le meilleur stuff du jeu se trouve chez chez des marchands… Il est possible d’améliorer vos armes et armures également, contre quelques deniers évidemment, qui risqueront à terme de vous ruiner méchamment ! Mais ce seront surtout les ingrédients demandés qui pourront vous faire défaut. Attention donc à privilégier les améliorations sur de l’équipement multi-classes, ou des pièces très rares/efficaces. Petite subtilité sur les améliorations : les stats qui seront impactées varieront selon la région dans laquelle vous effectuerez l’amélioration. Lisez bien ce qui sera augmenté ou non, car parfois les changements sont importants ! Il sera ainsi possible de booster chaque pièce d’armure 3 fois, plus une dernière spécifique vers la fin du jeu.

Une fois bien équipé, vous serez plus à l’aise surtout contre les monstres plus imposants comme les ogres, trolls, griffons ou dragons, disposant de plusieurs barres de vie et nécessitant de vous y agripper pour faire un petit rodéo et défoncer leurs points faibles façon Monster Hunter, voire parfois Shadow of the Colossus !

Le bestiaire est assez varié et malgré un côté classique, il faudra se méfier de chaque bestiole, certaines attaquant en meute et n’hésitant pas à vous éclater à 5 en même temps sans vergogne, ou plus simplement, par une simple harpie peut vous choper et vous balancer dans un ravin sous les yeux de vos pions parfois occupés avec d’autres bestioles… Heureusement dans des situations mortelles, vous pourrez utiliser une des (rares) pierres de réveil en cas de décès prématuré et repartir au combat avec votre vie et endurance à fond. A utiliser avec parcimonie pour des moments plus difficiles…

Coup de coeur de Dragon ?

Une map énorme, un gameplay assez cool, une difficulté intéressante mais pas injuste et un système de pions toujours aussi malin, Dragon’s Dogma 2 n’est pour autant pas exempt de défauts. Parfois on se retrouve dans des situations de combats frustrantes, avec des hordes de monstres qui vous bashent la tronche, impossible de se relever, il faut juste compter sur les pions qui souvent dans ce cas sont déjà crevés, reste à attendre une fenêtre d’inaction des ennemis pour vous barrer, si toutefois il vous reste des objets de récupération de vie et d’endurance…

Le pathfinding des IA est aussi aux fraises : quand vous vous déplacez, les personnages contrôlés par des IA suivent un chemin défini par vos mouvements. En théorie en tout cas… Car parfois certains personnages, notamment dans des quêtes d’escorte, se bloquent sur un obstacle, ou vont se jeter sur des packs d’ennemis comme des moutons dans une tanière de loups. Et voir le petit PNJ que vous deviez protéger se faire balancer dans un précipice juste avant le village de destination, ça pique. Heureusement ce genre de quêtes n’est pas légion, et les pions sont relativement moins stupides quand même.

Impossible de ne pas parler du sujet des microtransactions qui a fait un tollé lors de la sortie du jeu. Pour quelques euros, vous aurez accès à certains objets, accessibles en jouant normalement mais ici directement ajoutés à votre inventaire pour faciliter la vie des joueurs impatients ou autres. Rien qui ne soit introuvable dans votre aventure, il faudra juste un peu de temps et d’efforts pour les trouver sans pour autant mettre la main au porte monnaie. On retrouve aussi cette méthode dans d’autres jeux CAPCOM, et ce ne sont que des options pour les joueurs qui souhaitent acquérir rapidement certains objets, et cela reste un choix et non une obligation. Pas de pay to win, pas d’objet particulièrement exclusif ou totalement pété, juste la possibilité pour certains de gagner des heures de jeu pour ceux qui ont la flemme de chercher ou ont trop d’argent. D’ailleurs si vous faites partie de ces profils là, on vous filera notre Paypal !

Le seul aspect vraiment regrettable du titre est son manque de coop en ligne avec la possibilité de jouer en ligne avec un ami qui prendrait la place d’un pion par exemple, et aurait pu donner lieu à des bons moments de fun ! On imagine que cela aurait nécessité des ressources en jeu et de réseau conséquentes, mais cela aurait eu le mérite d’accroitre encore l’intérêt et la rejouabilité du jeu.

On pourrait aussi encore mentionner le souci d’équilibre de classes mentionné précédemment au rang des points négatifs, mais au-delà de tout ça, Dragon’s Dogma 2 ne souffre pas de véritable écueil majeur et offre une aventure satisfaisante, qui vous fera à la fois voyager et vivre une expérience rare, qualitative, avec une tonne de possibilités que ce soit au niveau des classes, de la façon et dans l’ordre dans lequel aborder les missions, que vous vouliez chasser du monstre, faire de la récolte, chercher tous les collectibles, trouver le moindre passage secret ou faire les différentes fin possibles : vous allez en avoir pour votre argent dans ce titre qui vous promet une soixantaine d’heures pour un premier run convenable (selon la fin que vous aurez) et un new game + permettant de compléter largement votre expérience.

Test réalisé depuis une version commerciale fournie par l’éditeur

Fondateur de Game Cover. Amoureux de JRPG, des MMO ou des jeux de combats en tout genre. Vous me retrouverez pour des sessions lives sur twitch, des tests ainsi que certaines chroniques.

1 commentaire

Laisser un commentaire

Avant de partir...

En LIVE sur Twitch ! OFFLINE on Twitch