[Test] Borderlands 4 – Chant des sirènes ou du cygne ?
Révolution ? Non, mais quelques évolutions
- Les archétypes de chasseurs assez sympas
- Les biomes de Kairos et la taille des zones
- La verticalité plus poussée
- Le côté loot et optimisation toujours satisfaisant
- Les évents et défis pour donner un peu de matière en attendant les DLC
- Le framerate qui diminue au fil du jeu même en performances
- Le mode qualité mal optimisé
- Parfois un peu trop sérieux
- Le jeu ne prend pas trop de risques globalement
En dépit du framerate, si l’on persiste en mode Qualité, ou de son manque global de prise de risques, Borderlands 4 demeure un looter-shooter de bon aloi qui certes campe sur ses positions mais enrichit un peu la formule avec quelques éléments de gameplay notamment. On salue au passage les zones d’exploration plus larges, la verticalité plus poussée et la direction artistique un peu retravaillée. Gearbox signe ici un quatrième volet qui, loin de réinventer la formule, reste dans la moyenne haute de la saga.
Borderlands 4 débarque sur PC et consoles, prêt à replonger les chasseurs de l’Arche dans un cocktail de gunplay frénétique et d’humour décalé. Cet opus se déroule sur Kairos, une planète inédite dont les paysages oscillent entre plaines arides et citadelles désolées, et introduit un antagoniste inédit : le Gardien du Temps, dont les manigances menacent de bouleverser l’équilibre de la galaxie… et le votre aussi.
Le changement, c’est maintenant ?
Avant de plonger dans l’aventure, il est important de calibrer les attentes face à ce titre. en effet, le shooter looter qu’est Borderlands fait son bonhomme de chemin depuis la septième génération de consoles, et le concept n’a pas vraiment changé depuis. Déjà ici on peut diviser les joueurs en plusieurs catégories, entre ceux qui veulent garder le concept de base ou ceux qui veulent du nouveau. Toujours cette dualité entre le confort et le risque, un choix auquel sont confrontés bien des développeurs au gré des opus de franchises. Selon le type d’attente, une partie du public va forcément être déçue. Car dans Borderlands 4, on est plus du côté de la conservation que de la modernité, non sans avoir parsemé quelques nouveautés et ajustements.
Première nouveauté : Kairos, la planète où se déroule l’action. Les gardiens de l’Arche, partis à la base pour trouver une arche légendaire, vont rapidement tomber dans les griffes du Gardien du Temps, le taulier du bouzin. Non content de vous avoir collé une puce un peu bizarre dans le cou, le gaillard semble plutôt enclin à tout contrôler et on imagine qu’il veut se la jouer maître du monde… Heureusement, vous êtes sauvé par Arjay qui permet de vous échapper de l’antre du grand salopard. Dans sa globalité, l’histoire n’est pas un point fort pour le jeu, mais on note toutefois quelques cinématiques bien classes et des envolées niveau action qui font plaisir, notamment quand on a fait les épisodes précédents. Si on commence la saga par cet épisode, aucun problème, vous pourrez tout comprendre, mais les clins d’oeil seront bien entendu plus simples à cerner si vous avez fait les précédents. Evidemment, cela donne lieu à davantage de lieux vides, mais c’est le dilemme avec les mondes ouverts qui permettent de se promener avec de grandes zones à explorer.
Au programme, quatre nouveaux Chasseurs de l’Arche rejoignent les rangs avec des compétences radicalement différentes, de la maîtrise du flux temporel à la création de drones de soutien en bataille. Chacun d’eux dispose de plusieurs arbres de talents inédits, offrant autant de façons de dépouiller les innombrables créatures de Kairos.
- Vex la Sirène possède une énergie phasique surnaturelle aux effets dévastateurs. Elle peut utiliser cette énergie pour se renforcer ou la canaliser pour faire appel à des serviteurs mortels qui combattront à ses côtés.
- Rafa l’Exosoldat peut faire exploser les ennemis à distance à l’aide de son canon d’avant-bras lance APOPHIS, perforer ses adversaires à moyenne portée avec son canon Peacebreaker montés sur l’épaule, ou déclencher un bain de sang dans des attaques au corps à corps à courte portée avec ses lames d’énergie électriques jumelles.
- Amon le Chevalier-forgeron peut utiliser ses drones armés pour s’adapter à toutes les situations, notamment grâce à un large éventail de talents de forgeron qui viennent compléter chaque compétence d’action. Son arsenal de forgeron lui permet d’attaquer ou de défendre selon les besoins. Il est prêt à pulvériser ses ennemis avec un Marteau de forgeron, à les découper en deux avec des Haches de forgeron, à encaisser les dégâts avec un Bouclier de forgeron, et bien plus encore.
- Harlowe la Gravitar a un impact considérable, qu’il s’agisse de contrôler les ennemis avec des dégâts de glace et irradiants ou d’améliorer la survie de ses alliés. Son accélérateur CHROMA libère une poche d’énergie instable de dégâts de glace qui fige tout sur son passage. Elle peut isoler les cibles prioritaires en les suspendant dans une bubulle de stase créée par son accélérateur HALO, et elle peut améliorer ses alliés et figer ses ennemis grâce à son générateur de flux à effet de zone.
Saute, saute, petit lapin
Sur le plan du gameplay, Gearbox améliore sensiblement la maniabilité : la visée conserve des sensations identiques, mais l’introduction d’un grappin et d’une capacité de planer allègent les déplacements au cœur des combats et de l’exploration. On peut désormais bondir d’une plateforme à l’autre à grande distance, s’accrocher aux falaises ou traverser un canyon en planant, ce qui dynamise les gunfights et apporte une toute nouvelle dimension tactique aux assauts. Cette verticalité permet aussi de faciliter quelques combats, en se plaçant assez haut pour que certains n’aient pas la possibilité de vous rejoindre, il suffit alors de les arroser de plomb jusqu’au décès. Machiavélique.


Le côté plateformes justement semble plus précis, heureusement car certains passages nécessitent d’enchaîner grapinages et sauts pour éviter de se prendre une gamelle dans le vide, qui risque de couter cher (car oui, revenir à la vie vous coûte toujours du pognon) Enfin, plus besoin d’autoloc pour les véhicules, vous pourrez les matérialiser à l’envi. D’ailleurs ce sera l’occasion de vous promener dans les énormes zones ici disponibles, aux biomes variés et visuellement qui vont du classique au sympathique.
Le mode coopératif, jouable jusqu’à quatre joueurs en ligne, confirme sa solidité. Le matchmaking est rapide, la répartition du butin reste équitable, et les alias cross-play entre PC, PlayStation et Xbox fonctionnent sans accroc. Les joutes en équipe gagnent en lisibilité grâce aux nouvelles icônes de repérage et à la synchronisation parfaite des compétences ultimes, même lors des assauts les plus chaotiques.
Les kaka, les riorios, c’est Karios !
Graphiquement non ce n’est pas vilain, Borderlands 4 gagne même en finesse : les textures sont plus détaillées, les effets de particules plus riches, et l’éclairage dynamique accentue l’atmosphère de Kairos. Sur Xbox Series X, le jeu affiche un bon framerate en mode performances, sans pour autant sacrifier les visuels. On peut noter de l’aliasing, plus présent qu’en mode qualité, mais aussi quelques différences sur la profondeur de champ avec ce dernier mode. Au moment d’écrire ces lignes, on note de façon aléatoire une chute de framerate qui diminue au fil de la session de jeu. Il faut alors redémarrer le jeu et ça revient, mais cela arrive de façon très sporadique. Sur les 45 heures de jeu qu’on a mis pour terminer l’aventure, avec un peu de missions secondaires, on a noté 1 crash et 4 redémarrages nécessaires pour retrouver un framerate correct en mode performances.
Quand on active le mode qualité, le framerate prend un coup dans le nez, pour un rendu qui ne casse pas non plus la rétine. On a donc fait tout le jeu en mode performances pour privilégier la fluidité, cruciale lors des gunfights ou des séquences de plateformes. Niveau performances réseau, nous avons joué uniquement avec des joueurs Xbox, nous ne pourrons pas critiquer le côté crossplay, mais en l’état c’était correct et aucune déconnexion sauvage n’est arrivée.
Tiens pour le fun, voici deux captures, une en performances, une en qualité, vous saurez les différencier ?


D’ailleurs si vous jouez avec des amis, les quêtes réalisées en coop et les améliorations sont conservées. On a eu l’exemple assez rigolo d’un ami qui nous a rejoint qui était niveau 7 et avec qui on a fait le dernier boss, ça lui a débloqué des éléments endgame comme la spécialisation de classe, et l’a conservé dans sa partie. Bug ou pas, en tout cas c’est assez pratique. en parlant de endgame, terminer le jeu vous ouvre l’accès au new game + dans lequel vous pourrez créer un nouveau personnage de niveau 30, pratique pour tout expérimenter !
En termes de difficulté, vous pourrez la régler entre trois modes, de facile à difficile, mais globalement c’est plutôt la résistance des ennemis qui augmente, rien d’insurmontable même en difficile. Globalement, le bestiaire tourne assez vite en rond, mais pas le temps de les admirer, on préfère exploser tout ce qui bouge et les réduire en amas de chair. D’ailleurs le démembrement est assez rigolo, on note même certains éléments de décor qui se décomposent en tirant dessus, sympa. Les combats de boss sont plus sympas que le 3, mieux dosés en tout cas en termes de patterns ou de difficulté.
Ca nous fait une belle jambe, alors, c’est bien ou pas ?
Voila, maintenant vous avez toutes les informations nécessaires sur le jeu. La question qui reste c’est : est-ce que Borderlands 4 est un bon jeu ? Encore une fois, cela dépend de ce que vous attendez. Si vous voulez retrouver le côté shooter looter dans un univers barré, dans une suite au scénario correct mais qui ne retouche pas le fond du gameplay, roulez jeunesse. Si vous attendiez des grosses nouveautés dans le gameplay ou un changement d’ambiance, ou une meilleure écriture de scénario, passez votre chemin. Le véritable problème du jeu vient de ses performances, déjà, mais aussi de son manque de prise de risques, malgré l’ajout du grappin ou de l’action de planer. Les gunfights, s’ils sont plus souples, manquent de puissance dans les rendu des échanges de tirs, dans les impacts ou les sons, et pourtant on a essayé des centaines d’armes de toutes natures. On a même parfois l’impression d’avoir visé à côté alors que non… Tiens en parlant de sons, les musiques sont vraiment sympas pour la plupart, en tout cas celles accompagnant l’action. Le doublage français est lui toujours sympathique, rien de spécial à dire dessus.
Looter, farmer, choper le set de flingues, grenades, armures et autres éléments les plus optimisés pour son build, optimiser chaque compétence, grinder un maximum les boss et tenter de réussir tous les défis du jeu : on retrouve tout ce qui fait l’essence de Borderlands. On a même des défis hebdomadaires et des évents temporaires qui peuvent justifier de rester sur le jeu plus longtemps. On dépasse ainsi facilement la centaine d’heures de jeu si on veut juste torcher le contenu de base, c’est assez rentable. Alors oui, comparé à ses pairs, on est au-dessus de ce que proposait Borderlands 3 à quasiment tous les niveaux, mais on n’a pas le niveau de débilité du second opus par exemple qui manque un peu par moments, à voir ce que proposeront les DLC…
En dépit du framerate, si l’on persiste en mode Qualité, Borderlands 4 demeure un looter-shooter de bon aloi qui campe sur ses positions mais enrichit un peu la formule. On salue au passage les améliorations de gameplay et la direction artistique un peu retravaillée. Gearbox signe ici un quatrième volet qui, loin de réinventer la formule, reste dans la moyenne haute de la saga.

Test réalisé depuis une version commerciale fournie par l’éditeur
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