A l’approche de la Japan Expo 2025, Easy Cash dévoile son baromètre exclusif pour un éclairage inédit sur les nouvelles pratiques des fans de manga en France
Une tendance à la baisse
Alors que les ventes de mangas en France ont enregistré une baisse de 14,5 % au premier trimestre 2025 , freiné par l’opacité de l’offre et un pouvoir d’achat qui reste contraint, la seconde main séduit de plus en plus. Easy Cash, premier réseau français de seconde main, a enregistré sur ce segment une croissance de 10,5 % en volume et de 5 % en valeur sur la même période. En 2024, l’enseigne a vendu plus de 441 000 mangas ; un record qui positionne cette catégorie comme un pilier de son rayon livres. Avec un prix moyen de moins de 4,5 € – soit en moyenne deux fois moins cher qu’un manga neuf – privilégier les
mangas d’occasion devient un réflexe pour les lecteurs. Il représente aujourd’hui plus d’un quart des ventes de livres chez Easy Cash — et les volumes de rachat ont doublé en deux ans.
À la veille de la Japan Expo, plus grand festival européen dédié à la culture japonaise, Easy Cash dévoile les grandes tendances 2025 et les pratiques autour du manga. Ce baromètre s’appuie sur les données de ventes de son réseau et sur un sondage réalisé auprès d’un panel de 1652 lecteurs de seconde main, issu de la base clients d’Easy Cash.
À retenir du baromètre* Easy Cash :
- Repli du neuf, essor de l’occasion depuis 2023
- Le manga représente 25 % des lectures chez Easy Cash, devant les romans (24 %) et les polars (21 %)
- 1 lecteur sur 2 privilégie l’occasion pour faire des économies, tout en restant un binge-reader : près de 20 % achètent plus de 50 mangas par an
- Les produits dérivés des grandes sagas boostent les ventes
- Les lecteurs de manga sont 10 % de moins que les autres lecteurs à se dire prêts à payer plus cher pour soutenir la création, dans un contexte de débat sur les droits d’auteur
Des volumes records portés par les tomes d’introduction et intégrales
Le top des ventes est largement dominé par les premiers tomes des grandes séries. Naruto, avec quatre volumes dans le Top 10, domine les ventes. One Piece et Fairy Tail se partagent également une place importante, chacun avec plusieurs tomes dans le classement.
Certains clients viennent en magasin pour repartir avec l’intégrale d’une série, soit parfois plus de 20 volumes d’un coup. On observe aussi des pics récurrents durant l’été et en décembre, qui correspondent à la nécessité de faire le plein avant les vacances et aux achats pour les fêtes.
Témoignage de Yann Troël, expert des mangas au magasin Easy Cash de Brest.

Une lecture compulsive mais raisonnée
- Un otaku sur deux opte pour l’occasion avant tout pour faire des économies, tandis que 22 % achètent en occasion parce qu’ils ne trouvent pas certains titres en neuf, et 22 % le font pour ne pas gaspiller.
- Entre le lecteur de manga et les autres lecteurs, on observe un rapport différent au livre : 61 % des
lecteurs de mangas conservent leurs volumes, les considérant comme des objets de collection, contre 37 % chez les autres lecteurs. - La crise du Covid est passée par là : désormais, 23% des otakus privilégient l’occasion et les achats en ligne. 55 % déclarent ralentir leur rythme de lecture, freinés par une offre trop dense ou difficile à déchiffrer pour un tiers d’entre eux.
- Il reste un lecteur assidu : près de 20 % d’entre eux achètent plus de 50 livres par an, contre seulement 8 % parmi les lecteurs de littérature générale (romans, polars, etc).
Ce que nous observons, c’est un double mouvement : un attrait fort pour la collection d’un côté – 41 % des acheteurs déclarent dépenser plus de 100 € , et un retour à l’occasion pour des raisons économiques de l’autre. Près d’un quart des lecteurs a d’ailleurs changé ses habitudes depuis le Covid, en privilégiant l’achat en ligne et la seconde main. Le manga structure aujourd’hui un nouveau modèle de consommation culturelle, dont la seconde main est devenue un levier clé.
Déclaration de Anne-Catherine Péchinot, Directrice Générale d’Easy Cash
Quelle rémunération pour les auteurs?
Alors que la question autour des droits d’auteur est de plus en plus prégnante, les otakus se montrent moins sensibles à cette problématique : ils sont 10 % de moins que les lecteurs d’autres genres littéraires à se dire prêts à payer plus cher pour soutenir la création. Seuls 12 % évoquent la rémunération des auteurs comme une motivation potentielle, contre 15 % chez les autres lecteurs. De la même manière, seuls 11 % des lecteurs de mangas voient l’augmentation des prix comme un levier pour un modèle plus durable, contre 16 % chez les lecteurs des autres genres.
Une analyse pertinente sur l’évolution du marché du livre. Mais aussi sur celui de l’occasion qui est majoritairement tenu par les enseignes comme Easy Cash et par le mastodonte de la vente en ligne Vinted. Un léger recul sur ce secteur, contrairement à l’industrie du JV qui se consume à petit feu et qui ne manque pas de licencier, comme vous pouvez le voir dans le dernier article dédié.