[DOSSIER MANGA] Dark Gathering : la chasse aux esprits est ouverte
Oubliez tout ce que vous pensiez savoir sur les mangas d’horreur. Dark Gathering n’est pas une simple histoire de fantômes qui font peur la nuit. C’est une guerre stratégique, brutale et sans pitié. Imaginez un mélange malsain entre Pokémon et The Ring, où les créatures ne disent pas leur nom en sautillant, mais cherchent à vous arracher l’âme.
Ce manga de Kenichi Kondo est une anomalie fascinante. Il commence doucement, presque comme une comédie, avant de plonger la tête la première dans le cauchemar pur. Voici notre dossier complet pour tout comprendre de cette montée en puissance sur les dix premiers volumes.
Le trio de la mort : Des héros pas comme les autres
La force de Dark Gathering repose sur ses personnages. Ils sont dysfonctionnels, parfois effrayants, et c’est pour ça qu’on les aime.

Yayoi Hozuki : la générale en culotte courte
Ne vous fiez pas à son âge. Yayoi est un génie avec un QI de 160 et des yeux à double pupille en forme de crâne. Son but est simple et terrifiant : elle veut tuer un Dieu. Sa mère a été enlevée par un spectre surpuissant, et pour la récupérer, Yayoi capture des esprits maléfiques. Elle les enferme dans des peluches et les force à s’entretuer dans sa chambre pour créer des soldats d’élite. C’est une approche froide, militaire et totalement immorale.
Keitaro Gentoga : l’appât humain
C’est notre protagoniste malgré lui. Keitaro attire les esprits comme un aimant. Il a une main maudite, couverte de nerfs nécrosés, souvenir d’une rencontre passée. Il déteste le paranormal, mais il est indispensable à Yayoi. Sans lui, les fantômes restent cachés. Il est le ver au bout de l’hameçon, celui qui souffre pour que les autres puissent frapper.


Eiko Hozuki : La menace silencieuse
C’est sans doute le personnage le plus perturbant. Sous ses airs d’amie d’enfance protectrice, Eiko cache une obsession maladive. Elle adore voir Keitaro avoir peur. Elle pirate ses appareils, le surveille en permanence et conduit comme une folle furieuse pour l’amener sur des lieux hantés. C’est le soutien logistique du groupe, mais sa santé mentale est clairement discutable.
Les « Diplômés » : Des armes de destruction massive
Le concept génial de la série, c’est le système de « Diplômés ». Ce sont des esprits que Yayoi a « élevés ». Ils ont survécu à l’enfer de sa chambre et sont devenus des monstres capables de rivaliser avec des divinités. Durant les 10 premiers tomes, nous découvrons plusieurs de ces horreurs apprivoisées.

Le Sergent Démon
Un soldat de la Seconde Guerre mondiale immortel. Il ne cherche qu’une chose : mourir. Sa simple présence affaiblit tout ce qui l’entoure, comme une maladie. Il est increvable et brutal.
Le Grand Prêtre du Sutra Maléfique
Probablement le plus dangereux pour ses alliés. Si vous entendez sa prière, vous êtes envoyé en enfer. Point final. Yayoi doit se boucher les oreilles pour l’utiliser.


La Courtisane (Oiran)
Une entité magnifique et vaniteuse qui brûle les âmes et draine la vie avec des papillons. Elle est hostile et tente souvent de se retourner contre ses maîtres.
L’escalade de la terreur : Résumé des arcs majeurs
L’histoire ne fait que s’assombrir au fil des tomes. Voici comment la structure se met en place.
Tomes 1 à 3 : L’échauffement
Le début pose les bases. Keitaro rencontre Yayoi et comprend qu’il ne pourra jamais avoir une vie normale. On découvre le rituel du « Gu » (le combat de fantômes en vase clos). La tension monte d’un cran avec l’introduction d’Ai Kamiyo, une jeune fille promise à un Dieu cruel, Taisui Xingjun. C’est là que l’objectif change : il ne s’agit plus de chasser pour le plaisir, mais de monter une armée pour abattre ce Dieu avant qu’il ne tue Ai.
Tomes 4 à 6 : La plongée dans l’abîme
C’est ici que le manga montre ses vraies couleurs. Le groupe s’attaque aux lieux hantés de rang S. L’arc du Tunnel F est un traumatisme pour beaucoup de lecteurs. Ils y affrontent un spectre qui collectionne les visages et massacre ses victimes avec une violence graphique inouïe. C’est le baptême du feu pour le Sergent Démon. Ensuite, direction les ruines du Château H. L’horreur devient plus psychologique, basée sur des suicides historiques et des illusions. On comprend que chaque lieu géographique réel du Japon cache une histoire sordide que l’auteur exploite à merveille.
Tomes 7 et 8 : L’horreur absolue
Si vous pensiez avoir tout vu, l’arc de l’Écluse I va vous retourner l’estomac. L’esprit qui hante les lieux est un enfant torturé de son vivant, transformé en « boulettes de viande » par sa propre mère. C’est du « body horror » pur et dur. Pour vaincre cette abomination, Yayoi est obligée de libérer la Courtisane, risquant la vie de toute l’équipe. En parallèle, on découvre une conspiration mondiale : des humains sont « remplacés » par des esprits infiltrés. La paranoïa s’installe. On ne peut plus faire confiance à personne.
Tomes 9 et 10 : La marche vers Kyoto
Après avoir survécu à une histoire de fantômes scolaire tordue (un jeu du loup mortel dans les rêves), le groupe décide de quitter Tokyo. Ils ont besoin de plus de puissance. Ils partent pour Kyoto, la capitale spirituelle. Le tome 10 marque ce tournant avec l’exploration du Barrage A. L’échelle change : le lieu est immense, l’eau est oppressante. Keitaro s’y retrouve séparé de son corps, coincé dans une dimension liminale. C’est la fin de la phase de préparation et le début de la guerre ouverte.
Conclusion
Au terme du tome 10, Dark Gathering a réussi son pari. Il a transformé une chasse aux fantômes locale en une épopée tactique et horrifique. Les héros sont armés, traumatisés mais prêts. La bataille contre les Dieux à Kyoto promet d’être apocalyptique. Si vous cherchez une lecture qui vous prend aux tripes et ne vous lâche plus, ce manga est un incontournable.


