[Crunchyroll] Saint Seiya et son adaptation 3D : notre avis !
Avant de s’attaquer à la version 3D de la série, commençons par les bases : Saint Seiya, c’est une religion, une série qui reste gravée depuis mon enfance. Diffusée dans le Club Dorothée, j’avais le cul vissé devant la télé pour ne manquer aucun épisode des Chevaliers du Zodiaque, titre français de cette saga. Evidemment dans la cour de récré, on défendait notre signe zodiacal sous couvert que c’est le plus fort, pas de bol : je suis Sagittaire, qui est mort dans la série… (mais c’est le meilleur quand même, rien à péter !) Faisons d’abord un rapide tour du propriétaire, pour planter un peu le décor, sans non plus tout montrer : ce sera l’objet d’un autre article dédié à la saga !
Old but gold
Si plus jeune j’étais surtout marqué par les combats et la puissance graphique de l’anime, en grandissant j’ai mieux saisi ses fondements, ses valeurs, et toute la force émotionnelle que dégage ses protagonistes comme ses antagonistes.
Le courage, le sacrifice, l’abnégation, la foi, la volonté, et bien d’autres valeurs sont véhiculées au fil des épisodes et sont autant de raisons qui me font aimer encore aujourd’hui les aventures de Seiya (ou Seyar pour les vioques qui ont connu la VF comme moi) Ce n’est que bien plus tard, quand les mangas sont sortis chez nous, que j’ai enfin pu découvrir l’œuvre d’origine et surtout, la conclusion qui n’avait pas encore été adaptée en anime. Même si j’avoue avoir eu du mal avec la patte de Kurumada au premier abord (habitué notamment aux baffes animées d’Araki et Himeno notamment) à force j’ai été scotché par les différents tomes avec le plaisir de retrouver les personnages, mais parfois de voir leur développement un peu différent de l’anime, et surtout, sans remplissage inutile. Attention, j’adore la saga Asgard, inédite en manga, ce qui en fait d’ailleurs un des rares fillers que j’apprécie en anime.
Les années passent…
Avec le temps, la série animée s’est développée, avec d’abord les longs métrages animés, puis un peu plus tard la suite de la saga, avec l’arc Hadès enfin adapté. Alors oui, la partie Sanctuaire était vraiment cool, et les parties Inferno et Elysion étaient plus discutables niveau animation, mais le plaisir était quand même présent et surtout, la conclusion était tout à fait satisfaisante… C’est après que les complications ont commencé.
Je passerai sur le film Tenkai-Hen : Josô Overture qui divise, surtout la fin ; niveau effet sur les fans on est sur un équivalent des Derniers Jedi pour les fans de Star Wars (meilleur film des trois plus récents, désolé pour ceux qui ont tort.) C’est tout un débat !
Mais ce n’est pas fini, car d’autres séries, suites ou spin-offs ont aussi contribué à un schisme entre les fans, menant à des débats sans fin. Même si beaucoup s’accorderont pour dire que Lost Canvas est une réussite, les avis sont bien plus mitigés sur Saint Seiya Omega, la suite animée qui se passe quelques années après les évènements de la saga Hadès. Idem en manga pour Episode G dont le chara design ou la lisibilité en ont bloqué plus d’un, ou Next Dimension, manga pourtant dessiné par Kurumada, à la fois suite et préquelle de Saint Seiya (eh ouais, c’est tordu) Réussite pour certains, machine à vendre des jouets ou des goodies pour d’autres, là encore c’est compliqué. On pourrait aussi parler de Soul of Gold, Saintia Shô ou d’autres spin-off ou adaptations de Saint Seiya en manga, anime, ou même des jeux vidéos mais ce sera pour une prochaine fois !
Là où une majorité sera d’accord, c’est d’affirmer que le long métrage animé en 3D sorti en 2014 La Légende du Sanctuaire et le film live de 2023 sont plutôt nazes et ne font ni plaisir aux fans, ni vraiment envie aux néophytes de connaître la série. Alors évidemment, on ne citera pas toutes les autres séries ou mangas de la saga, mais vous avez le gros de la tendance.
L’attaque de la 3D !
Tout cela pour en venir au sujet qui nous intéresse aujourd’hui : la série disponible sur Crunchyroll liftée dans une version 3D. Stupeur, tremblements, mais aussi quelques coups d’éclat, eh ouais ! Et pourtant, on part de loin…
C’est en 2019 que la série en 3D a été diffusée sur Netflix, annoncée avec des affiches annonçant une adaptation des débuts de la saga, sorte de reboot remis au goût du jour… Et là, surprise, on se retrouve avec plein d’éléments qui ont été modifiés, que ce soit sur le fond et la forme. Tout d’abord, les armures, qui sont sous forme de pendentif (un peu comme dans Omega) plutôt que dans une grosse boite : les Pandora Box. Alors oui c’est minime, on tolère, mais les dents grincent un peu. Ce qui a foutu un coup de pied dans les noix des fans, c’est l’ajout d’une intrigue avec une sorte d’armée, qui non seulement n’ajoute rien, et se révèle aussi fade qu’inutile. Shun est désormais une fille, les Galaxian Wars se passent dans un entrepôt dégueulasse, l’opening est en anglais uniquement (corrigez-moi si je me trompe ?). Même les armures ont un design bâtard, qui veut se rapprocher davantage des mangas que des débuts de l’anime, mais voulant leur donner une touche différente qui peut faire penser à l’horrible film en 3D.
Les visages jurent carrément avec tout le reste, pourtant pas si dégueulasse, notamment les effets de métal et d’usure sur les armures, ou encore les attaques plutôt pas vilaines pour la majorité. Merde, y’a un potentiel malgré tout, mais quelle tristesse de voir des décisions aussi débiles entacher un retour qui aurait pu (du ?) être une célébration.
N’abandonne pas !
Il a fallu attendre 2020 pour avoir une suite à ces nouvelles aventures (saison 1, partie 2), et là, nouvelle surprise : on arrête les conneries et on remet les wagons en place pour reprendre la série comme il faut. Hors mis les armures de bronze, les autres qui sont dévoilées au fil des épisodes sont fidèles au matériau d’origine, idem pour la grande majorité des situations et des combats… Alors oui, certaines choses mises en place précédemment ont été conservées pour rester un minimum cohérent, on retrouve donc les armures en pendentif, Shun au féminin (ce qui ne dérange pas vraiment au final hein) ou encore le rendu des visages digne de Miraculous…
Mais au final, le visionnage n’est pas désagréable, c’est en tout cas déjà bien plus acceptable que ce que proposait la première saison, et même si on n’atteint pas l’intensité que prodiguait l’anime original, on retrouve les traceurs de la saga.
Même constat pour la saison 2 sortie en 2022 sur Crunchyroll, qui attaque sérieusement la série avec l’affrontement des 12 chevaliers d’Or au Sanctuaire, LE passage qu’il ne faut pas louper ! Et force est de constater que le travail fourni est loin d’être mauvais. Toujours avec les écueils de base comme cités précédemment, mais on retrouve ici les scènes-clé et les combats qu’on attendait ! La musique est un peu en retrait, pourtant l’un des points forts de la série animée des 80s, mais les combats vont à l’essentiel, on n’a pas un tiers de l’épisode avec des regards et des flashbacks ou des minutes à discuter en montant les escaliers interminables du sanctuaire… On a même droit à des mini remplissages qui vont donner un peu de texture à certains personnages normalement vite torchés, comme Aldébaran qui ici subit une perte tragique, mais explique aussi son lien avec le Grand Pope… Rien de crucial, certes, mais rien non plus qui n’entache le matériau d’origine. Notons un très bon point : la modélisation des armures d’or, impeccables avec un rendu à la fois fidèle et l’aspect doré joliment fait.
Une surprise assez agréable, pour peu qu’on garde l’esprit ouvert évidemment, et qui au moins a le potentiel d’intéresser un nouveau public ou des curieux, à défaut de convaincre les réfractaires au changement. On attend de voir la fin de la saga sanctuaire au terme de la saison 3 pour se faire un avis définitif, mais pour l’instant le résultat est bien plus intéressant que ce que n’augurait le début de cette version.
Retrouvez dès maintenant les saisons 2 et 3 (en cours au moment d’écrire ces lignes)
de Saint Seiya sur Crunchyroll !
