[Critique] Y a-t-il un flic pour sauver le monde ?

Oubliez Superman, l’humanité a trouvé son nouveau sauveur dans Y a-t-il un flic pour sauver le monde ? Un retour en force de la saga culte?

Success story

C’est vers la fin des 70’s/début des 80’s qu’explosent les ZAZ. Acronyme qui était employé pour le trio de choc : David et Jerry Zucker, et Jim Abrahams. Ce collectif de scénaristes et de réalisateurs se sera fait en connaître avec Y a-t-il un pilote dans l’avion ?, Top secret ! Et la série des Y a-t-il un flic… Des pépites qui auront marqué mon enfance. Tout comme d’autres de leurs productions qui seront peut-être plus parlantes pour certains : le dyptique Hot Shots et, les opus 3 et 4 de Scary Movie.

Parmi les meilleurs films de cette agence tout-risque d’un autre temps, un acteur était régulièrement en tête d’affiche. Le regretté Leslie Nielsen, qui nous a quitté en 2010 à l’âge de 84 ans. Une énorme pensée pour l’intrépide agent de la brigade spéciale Frank Drebin, dont le fiston, qui était inconnu au bataillon, est chargé d’une nouvelle mission.

Y a-t-il un ZAZ derrière la caméra?

Trente et un ans après l’arrêt de la saga, on ne pensait jamais la revoir dans les salles obscures. Finalement, c’est en décembre 2013 que Paramount Pictures annonce un reboot de la saga The Naked Gun. Les projets se succèdent et tombent à l’eau jusqu’à l’arrivée de Akiva Schaffer derrière la caméra et du duo Seth MacFarlane et Erica Huggins à la production fin 2022.

L’idée de David Zucker et Pat Proft qui avaient prévu d’inclure le fils de Drebin est conservée. Mais le scénario sera au final retravaillé, amenant au passage Pamela Anderson au casting. Finalement, c’est le 13 août que Y a-t-il un flic pour sauver le monde ? est arrivé en salles chez nous. Mais avant de vous partager ma critique, place au trailer pour se mettre dans l’ambiance…

Mon avis

Avec une communication timide à mon sens. Mais assez efficace pour titiller ma fibre nostalgique, c’est avec hésitation que je suis parti en salles lors de la sortie du film. Lumières éteintes, le pop corn commence à rentrer sur une scène de braquage digne de Bad Boys. Toutes les forces armées du coin attendent, comme toujours, devant les lieux, mais une petite fille débarque dans leur angle de tir et fait irruption à cash city. Un retrait d’espèces est désormais accessible dès le plus jeune âge?

On imagine le pire pour la jouvencelle en détresse qui, au final, n’est qu’un camouflage signé Frank Drebin Jr. Ce dernier n’hésite pas à réduire en miettes les armes de poing des braqueurs entre deux sketches. Une réussite pour FDJ mais ces derniers ont tout de même réussi à mettre la main sur le contenu d’un mystérieux coffre qui menace le monde…

Les codes des versions originales sont respectés par Akiva Schaffer, la minute nostalgie fait plaisir à voir durant le premier tiers. Avant de voir que le film passe de l’autre côté du miroir. On sent le reboot à travers les gags et l’hommage aux anciens dont Nordberg (la relève est moins bien assurée pour certains). Un meurtre d’apparence banale nous fait passer à autre chose, partant alors sur une affaire plus sérieuse. Cependant, les loufoqueries reprennent vite du service (une grosse pensée pour le week-end insolite) tout en dévoilant l’intrigue. Mais sans Leslie Nielsen, le tout n’a pas la même saveur.

La mayonnaise prend toujours?

Le jeu d’acteur du duo Liam Neeson et Pamela Anderson reste pertinent. On ressent le recul des deux acteurs qui n’hésitent pas à se lâcher jusqu’au générique de fin afin de nous faire passer un bon moment. Le soufflet prend, mais retombe rapidement en cuisson à mon sens. Trop vieux pour ses conneries, comme dirait Riggs? Du tout, mais l’humour à l’ancienne s’est perdu ce que je trouve dommage. Les codes ont changé, ce qui se ressentait en salles, les gens n’étant pas non plus pliés à leur siège. Là où l’opus original réussit encore à faire mouche au fil des années…

En bref, « Y a-t-il un flic pour sauver le monde ? » est loin d’être un mauvais film. Il parvient avec brio à tenter de faire revenir avec amour un genre qui s’est perdu au fil du temps. Même si la nostalgie prend, pour ma part, le dessus... Je ne peux que vous recommander de foncer en salles pour redécouvrir la saga sous un nouvel angle. La brigade spéciale n’est jamais à court de nouvelles recrues…