[Chronique] Mercredi ou l’héritage de la famille Addams

De ses premières apparitions à la série phénomène. Redécouvrez l’enfant terrible de la pop culture avec Mercredi ou l’héritage de la famille Addams.

Présentation de l’ouvrage

Après les excellents Harry Potter – Petites histoires et grands secrets du monde des sorciers & Harry Potter – Le guide de Poudlard. C’est un plaisir de retrouver pour l’occasion la plume de Natacha Rocca. Une grande passionnée de Pop Culture qui est aussi rédactrice pour les sites Geek by girls.

Ayant tout comme elle et bon nombre de personnes des 80’s/90’s, grandi avec La famille Addams. Impossible de ce fait de passer à côté de ce superbe ouvrage qui est disponible depuis le 11 septembre en librairies, auprès des différents sites marchands. Et directement via le site d’Omaké Books (n’hésitez pas à soutenir les éditeurs Made in France) au prix de 24,90 €.

S’il y a bien une famille qui a toujours su captiver les foules, c’est celle des Addams et c’est désormais au tour de leur héritière Mercredi d’être mise à l’honneur dans la série éponyme. Avec ce livre, c’est une plongée dans la lignée de cette dynastie aussi morbide que loufoque qui vous attend, de ses racines les plus enfouies à ses membres les plus récents. Mercredi vous guidera elle-même au sein de la demeure familiale pour revisiter les grands moments des Addams depuis leur création jusqu’à l’avènement de la série, dont la première saison a été un véritable succès.

Synopsis, Omaké Books

Chronique réalisée à partir d’une version presse fournie par les éditions Omaké Books que je remercie.

Quatre notes et deux claquements de doigts

Au programme, pas moins de 204 pages dédiées à la famille la plus gothique d’Amérique vous attendent. L’ouvrage est découpé en cinq parties revenant sur cette success story, voici le sommaire de Mercredi ou l’héritage de la famille Addams.

Après une sympathique préface où Natacha revient sur sa découverte de La Famille Addams. Et la manière dont est née l’idée d’écrire cet ouvrage, nous découvrons un petit intermède des plus sympathiques. Notre auteur de l’extrême a eu le courage de franchir le portail du manoir Addams. Et qui de mieux que cette chère Mercredi pour nous faire visiter les lieux?

-Bon, vous voulez faire la visite, oui ou non?

-Pardon ? Parvenez vous à bredouiller, interloqué par le ton impérieux de celle qui vous fait face.

-Si vous avez ouvert ce livre, c’est bien dans le but de d’en apprendre plus sur ma famille, les Addams n’est-ce pas ? Alors, suivez-moi, je vais vous conter le récit morbide et tragique de notre lignée !

Extrait de Mercredi ou l’héritage de la famille Addams

The Addams Family : origins

Tout débute avec Charles Addams, leur créateur qui est né en 1912. Selon ses proches, il a dès l’enfance été passionné par le dessin. Quelque peu refroidi par le grand H.T Webster (dessinateur humoristique) qui, après avoir vu quelques-unes de ses esquisses, dira qu’il n’a aucun talent et devrait oublier toute carrière artistique… Il ne baissera pas les bras et fera ses études à la Grand Central School of Art. Fraîchement diplômé, il enchaînera les petits boulots sans avoir la possibilité de mettre son talent à profit. Ce n’est qu’en 1938 qu’il mettra en scène pour la première fois Morticia dans le New Yorker.

Les autres membres de la famille verront le jour entre 1940 & 1946. Fétide sera le dernier à rejoindre la tribu. On prend plaisir à découvrir quelques anecdotes intéressantes, comme le fait que pour Max, Charles Addams se soit inspiré de Boris Karloff dans Frankenstein. Mais aussi son rôle de Morgan, le maître d’hôtel alcoolique et muet dans Une soirée étrange.

Le succès finit par être au rendez-vous et permet à la famille Addams d’avoir droit à une adaptation sur le petit écran en 1964 (ou nous découvrons le cultissime générique signé Vic Mizzy). La série sera annulée après deux saisons et 64 épisodes au compteur. Une seconde série ainsi qu’un animé (Hanna Barbera 1973) verront le jour ensuite, mais le public boudera ses nouvelles adaptations.

Faute d’audience, les projets tombent à l’eau! Et après une vie des plus tumultueuses en amour, Charles Addams décède en 1988 à l’âge de 76 ans. Mais son héritage continuera de vivre à travers la Tee & Charles Addams Foundation créée en 1992. C’est ainsi que la famille la plus morbide d’Amérique intègre le panthéon de la pop culture. Avant de faire un retour inattendu sur grand écran…

Une famille formidable

Après bien des batailles juridiques, le studio Orion récupère les droits d’adaptation. Conscients des erreurs passées, c’est la grande lucarne qui est envisagée pour ce nouveau projet. Contre toute attente, ce dernier est refusé par Terry Gillian et Tim Burton qui est trop occupé avec Batman : le défi. Il atterit alors dans les mains de Barry Sonnenfeld. Remarqué pour son travail en qualité de directeur de la photographie pour les frères Cohen : Arizona Jr, Big et Sang pour Sang… Le pauvre n’a jamais dirigé une production de sa vie! Les auditions s’enchaînent tandis qu’il prend ses marques… Avant de se lancer dans 20 semaines de tournage.

Entre les soucis de maquillage d’Angelica Huston, les tracas personnels du réalisateur et ceux de l’équipe… Le tournage aura connu bien des déboires explosant son budget initial. Cerise sur le gâteau : le studio est dans une mauvaise passe financière et cède les droits à Paramount. Une aubaine qui permettra à Sonnenfeld de finir le film paisiblement et de le sortir en novembre 1991.

Carton plein pour les Addams qui séduisent le public. L’opportunité pour le studio de mettre une suite en chantier un an et demi plus tard. L’occasion pour Paul Rudnick, de retour à la production, de rendre un bel hommage à Charles Addams avec l’arrivée du petit Pubert (Puberté en français) qui devait à l’origine être le prénom de Pugsley.

Souvent considéré de nos jours comme le meilleur des deux films, Les valeurs de la famille Addams aura des résultats décevants au box office. Ce qui enfoncera le clou sur le cercueil de la famille. Qui sera suivi un an plus tard de la mort de Raul Julia (la meilleure interprétation de Gomez à mes yeux). Mais tout n’est pas encore terminé!

Les retrouvailles

Alors qu’ils auraient pu couler des jours paisibles dans leur manoir, c’est grâce à Haim Saban que les Addams feront leur retour à la case petit écran. Avec l’aide de Warner Bros, il rachète les droits en vidéo de la licence. Nous offrant alors un film qui, malgré un casting sympathique (dont Tim Curry et Daryl Hannah), sera un échec cuisant.

Deux films d’animation verront le jour ensuite et leur rendront leurs lettres de noblesse. Le tout avant que le marginal originel que l’on voyait aux commandes du projet depuis le départ se laisse enfin approcher par Netflix pour nous offrir sa propre vision.

Nous en rêvions depuis des années, ce n’est qu’en 2020 que Tim Burton s’attaquera au projet mettant à l’honneur l’enfant terrible de la famille : Mercredi. Une revanche sur la vie et sur son enfance durant laquelle il ne rentrait pas dans le moule de la société. L’occasion de découvrir une autre version des Addams à travers les quatre épisodes de la première saison qu’il produira. Idem pour la seconde qui déchaîne le jeune public mais divise les cinéphiles. Mais la bande son de Danny Elfman (aidé de Chris Bacon pour l’occasion) fait l’unanimité.

Bonne nouvelle, si vous souhaitez creuser le l’aura de la série. La dernière partie de l’ouvrage est dédiée aux épisodes de la première saison, une riche galerie des personnages. Avant de s’achever sur les adaptations vidéoludiques que nous avons pu découvrir au fil du temps…

Mon avis

Étant tombé dans la marmite de l’horreur et du fantastique, j’ai toujours été fasciné par les Addams. C’est par le biais du vidéoclub que j’ai eu vers l’âge de dix ans, le plaisir de découvrir cette étrange famille en même temps que l’univers de Tim Burton. Un humour aussi morbide que décapant, des activités que je n’avais pas le droit de faire à la maison (mon petit frère aurait été le cobaye idéal), la passion est née rapidement et ils ne m’ont jamais vraiment quittés depuis. Transmise à l’une de mes filles, c’est avec plaisir que nous avons ensemble découvert l’ouvrage de Natacha Rocca et quelle claque!

Tel Indiana Jones, l’auteure a pris le temps d’effectuer de très nombreuses recherches nous permettant de redécouvrir cette famille de marginaux qui fascine le monde depuis des décennies. L’ensemble est bien chapitré, sa plume toujours aussi agréable à lire. De plus, de superbes illustrations mettent en image ses propos, nous rappelant cette esthétique gothique que l’on aime tant.

Bien plus qu’une simple analyse, Mercredi ou l’héritage de la famille Addams est une véritable bible qui ravira les fans. Mais aussi celles et ceux curieux de découvrir ces personnages pour le moins atypiques qui ne cessent de nous surprendre. Un petit diamant noir qui rend un vibrant hommage aux Addams et que je ne peux que vous recommander de découvrir si vous n’avez pas encore craqué…