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[Chronique] Gloutons et Dragons : quelle cuisson votre slime ?

Gloutons et Dragons : Un trip culinaire de fantasy bien relevé !
Temps de lecture estimé :6 Minutes, 8 Secondes

Ayant débuté le 4 janvier de cette année, l’animé Gloutons et Dragons est une réussite incontestable ! Tout dernier projet de Trigger, il est la première adaptation du studio tirée d’un manga ! Un manga divinement bon qui méritait qu’on y goûte depuis un bon moment !

Une adaptation animée salvatrice pour le manga

Pour cette première chronique sur Game cover, j’ai l’honneur de vous parler de ma micro-obsession du moment, d’un manga qui a filé sous les radars de beaucoup de monde chez nous depuis sa sortie en France et qui en ce moment effectue sa meilleure remontada grâce à sa sortie en animé, phénomène pouvant vous le savez bien glorifier une œuvre ou l’enterrer à jamais !

Et avec Dungeon Meshi de son petit nom japonais, c’est un véritable alignement des planètes qui l’a fait (re)sortir de l’ombre : le projet d’adaptation animé est chapoté par le très fameux studio Trigger (responsable de classique moderne de l’animation japonaise comme Kill la Kill ou Cyberpunk: Edgerunners) et la sortie sur Netflix a permis de lui assurer une campagne marketing digne de ce nom ! Le titre est passé de parfait inconnu au bataillon à un topic de discussion pour de nombreux fans de manga et japanimation (source : croyez-moi). Et pourtant sur le papier ce manga il avait tout pour lui : nominé première place au “Kono manga ga Sugoi!” en 2016 et titre le plus nominé du prix manga Taisho

“Ok les conditions étaient toutes réunies et le titre est une masterclass dans ta bouche… mais du coup il vaut quoi ce titre ? Est-ce qu’il vaut toute la « fame » qu’il commence à accumuler ? Tu portes un toast à ce manga mais il parle de quoi ?”

Messieurs dames je vous propose de plonger avec moi dans l’univers de Gloutons et Dragons, un manga de Ryoko Kui fini en 14 volumes il y a peu et édité en France chez Casterman dans la collection Sakka.

C’est l’histoire d’un mec, un hobbit, un nain et une elfe

Nous suivons dans cette histoire des aventuriers tout juste défait par un dragon rouge lors de leur excursion au donjon. Téléporté en dehors in extremis, ils comptent leurs effectifs. Laïos, meneur du groupe, constate l’absence de sa sœur et mage, Faryn. Elle a téléporté ses compagnons avant de se faire engloutir par la bête.

Mais ce n’est pas la seule disparue, Tylchak et Marcille apprennent à Laïos que 2 autres de leurs compagnons sont absents, ayant démissionné de la troupe à la suite de ce fiasco.

Sans le sou et affamés, les voilà de retour à la case départ et avec une quête urgente : sauver Faryn. Comptant sur la lente digestion du dragon rouge, ils doivent rapidement monter une nouvelle expédition dans les tréfonds du donjon labyrinthique pour espérer la sauver.

Mais sans finance et réduit à un groupe de 3 ils ne pourront ni affronter les monstres ni acheter de quoi se nourrir dans le donjon.

C’est alors que Laïos a une idée saugrenue : se nourrir des monstres qui errent dans l’intimidant donjon.

Mimic, kelpi, dryade, esprit et même armure vivante ?! Qui sera le prochain à passer à la casserole ?

Si ce résumé vous a convaincu alors aller lire le premier volume ou voir les 3 premiers épisodes, je ne spoilerais pas plus loin. Et si vous êtes prêt à affronter la suite, on est parti.

La malnutrition est un ennemi bien plus redoutable que n’importe quel monstre !

Avec un pitch pareil on comprend rapidement que l’on va avoir affaire à une aventure assez comique sur fond de courses chronométré relativement dramatique. Mais au premier abord il est difficile de voir autre chose que la dimension comico-culinaire omniprésente du début de l’histoire.

Chaque rencontre de monstre est redoutée par l’elfe Marcille, totalement opposée à la consommation de ce dernier dans de TRÈS nombreux cas. Alors que Laïos lui, suivi de Senshi le nain, seront toujours prompt à cuisiner ces derniers. Tylchak, lui, suivra tranquillement les tentatives culinaires du groupe, de toute façon c’est ça ou mourir de faim.

  • Tenez, hier ! C’était pot-au-feu de scorpion le midi et tarte aux plantes mangeuses d’homme le soir ! Deux plats composés d’aliments riches, et pourtant un élément leur faisait cruellement défaut ! Vous devinez lequel ?
  • Le bon sens.
Discussion entre le nain Senshi et l’elfe Marcille

Ce schéma de redécouverte d’un monstre connu des bestiaires de RPG par un affrontement puis un casse-croûte met en valeur un premier point fort de l’œuvre : Ryoko Kui est une nerd des RPG et JRPG en tout genre et ça se ressent ! Avec cette œuvre elle revisite les créatures et clichés de ces jeux. Mais au lieu de reprendre ça à la sauce d’un manga de fantasy classique, elle aborde les événements et interactions comme dans une partie de JDR ! Imprévus débilement dramatiques, rencontres aléatoires, échecs critiques, actions inappropriées etc … sans les nommer on les voient sans peine dans chaque page du manga. Ce qui crée nombre de situations familières qui feront jubiler les fans de ces jeux.

Le second point fort c’est l’écriture des personnages : Laïos, l’humain meneur du groupe, est passionné de monstre mais porte un intérêt minime aux humains autour de lui, en dehors de ses compagnons de voyage, et encore… bref, il n’a clairement pas investi dans les aspects sociaux de sa vie, ce qui se ressent avec ses réactions et interactions y compris au sein de son groupe, divisant régulièrement l’opinion que sa troupe a de lui.

Laïos du manga

Je nourris une passion pour les monstres. Leurs cris, leurs apparences… Tout chez eux titille ma curiosité… Au point que j’ai eu envie de connaître leur goût.

Laïos, en plein monologue

Marcille, mage et elfe, cache bien son jeu derrière une façade étourdie et peureuse quand on la sort de sa zone de confort. On découvrira plus tard dans l’histoire des aspects de son personnage à la fois surprenants et touchants, détonnant avec son écriture comique mais dont certains indices avaient été laissé ici et là, présageant un rôle clé dans l’aventure.

Marcille du manga

Il en est hors de question ! Je ne mangerais pas de cette chose !

Marcille, tout le temps

Tylchak, voleur et halfelon, est un froussard, ne participe pas ou peu aux combats, il assure la sécurité du groupe en détectant pièges et changement dans l’environnement. Vicelard et véritable langue de vipère il a l’insulte facile et se montre rancunier. On apprendra plus tard aussi son rapport à l’argent et aux guildes de l’île, conflictuelle avec ses confrères halfelons.

Tylchak du manga

Il n’existe pas assez d’insultes dans la langue commune pour exprimer ce que je ressens envers toi !

Tylchak, pestant sur Laïos

Enfin Senshi, nain et personnage le plus mystérieux de nos joyeux lurons, est un cuisinier hors pair vivant en symbiose avec le donjon, haïssant toute forme de confort superflue et prônant un mode de vie sain … à l’exception de son hygiène capilaire douteuse ! Sans cesse dans l’arrière plan entrain de briquer une casserole ou à débiter une bestiole tout juste occis, il est l’élément qui permet à notre groupe de manger à leur faim !

Senshi du manga

Chaque fois que l’on utilise la manière simple pour faire quelque chose, on émousse nos compétences.

Senshi, blâmant Marcille

Tous ses détails (qui sont bien plus nombreux que l’extrait que je vous en donne ici) dans l’écriture des personnages (et aussi dans leurs designs) participent à créer des situations engageantes pour le lecteur, qui se régalera de mieux comprendre les aventuriers et de parfois prévoir leurs réactions à l’avance, cherchant avec eux des solutions aux diverses situations posées par l’autrice. Et tout ça sans que ce soit de l’exposition trop lourdes, les interactions sont naturelles et agréable à suivre.

Enfin, le troisième gros point fort de l’œuvre : son world building.

Le donjon qu’arpente nos gloutons n’est pas un donjon normal. Il est apparu soudainement près d’un village sur une île, découvrant un château souterrain gigantesque, possédant son propre écosystème bien familier aux fans d’œuvres fantastiques. Mais un détail que l’on apprend dès le second épisode change la donne : la mort n’est pas définitive dans le donjon. L’âme reste solidement attachée au corps. Mais ce phénomène a tout de même des conséquences sur le monde du donjon : les conditions de réanimation son précises, intransigeantes et le métier de ramasseur de cadavres est né pour sauver les malheureux mal préparés à l’aventure. Certains ramasseurs sont mêmes corrompus et à la manière de cet aspect, tout le reste du donjon semble alors plus étrange et dangereux.

Cachant bien son jeu et choisissant finement le dosage entre humour et frisson, le monde de Gloutons et Dragons est bien plus inquiétant qu’il ne laisse paraître. Alors plongé à la rescousse de Faryn avec ce manga en 14 volumes chez Casterman disponible dans toute librairie de goût !

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