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[Chronique] Makoto Shinkai: L’orfèvre de l’animation japonaise

Temps de lecture estimé :4 Minutes, 14 Secondes

Third Editions nous offre un voyage aux côtés de Makoto Shinkai qui nous plonge dans l’énergie, la mélancolie palpable et les thèmes abordés dans ses films. Cet ouvrage est bien plus qu’un hommage à ses œuvres, mais également une présentation détaillée de l’auteur, écrit par Alexis Molina.

A propos de l’ouvrage

La couverture de “L’œuvre de Makoto Shinkai, l’orfèvre de l’animation japonaise” étant la première chose que nous pouvons observer est d’une qualité irréprochable et nous transporte dans les différents univers créés par Makoto (édition classique). L’illustration choisie est une peinture faite par Sylvain Sarrailh. Il est fan et admire le talent de l’artiste à contempler le quotidien, les villes et la nature au travers de ses œuvres. La peinture nous rappellera évidemment le ciel de Your Name, mais également la ville de La tour au-delà des nuages, ainsi que la nature, représentée ici par l’herbe, de The garden of words.

Un livre en 2 parties, vous proposant un voyage dans l’imaginaire

Si le livre propose deux parties, nous serons absorbés dès le début. En effet, il nous présente qui est Makoto, ses inspirations et ses ambitions. Ce dernier qui pense que le cinéma est un moyen d’expression très personnel, veut faire des films qui reflètent ses propres sentiments et ses propres expériences.

La première partie va nous démontrer sa façon d’interpréter l’animation japonaise, en parlant des réalisations, en les décortiquant une à une. En effet, chaque passage va nous permettre de mieux comprendre les thèmes, les sujets et les enjeux de chacune des œuvres, ainsi que des détails sur leur réalisation et les conditions dans lesquels ils ont été écrits. Les parties seront souvent suivies d’annotations qui précisent par exemple, quand l’auteur apporte lui-même encore plus de précision, ajoutant une profondeur dans l’ouvrage. Nous apprendrons dans ces différentes parties que, quel que soit le film, les relations amoureuses qui échouent ne sont pas forcément des défaites sentimentales cuisantes, mais des étapes nécessaires, qui, une fois la douleur estompée, semblent même donner un certain courage et une certaine force.

Toujours au travers de l’ouvrage, nous apprenons que certaines personnes le considèrent comme le réalisateur à l’origine du troisième plus gros succès de l’animation japonaise, d’autres le voit comme le successeur et porte-étendard de Hayao Miyazaki, pour d’autres, il s’agit d’un réalisateur qui ne sait pas se renouveler. En effet, si l’on regarde d’un œil non attentif, on constatera difficilement la différence dans les sujets lors des premiers films de Makoto et ceux d’aujourd’hui. Cependant, en analysant un peu plus, on peut observer que les premiers films nous donnent une impression de brouillon pour les suivants. Quant aux journalistes, aux critiques et à ses fans, ils lui ont donné le surnom “d’orfèvre des sentiments et du temps”.

Mais le livre ne se contente pas de présenter le réalisateur et ses films. Il propose aussi de retranscrire quelques passages qui illustrent l’animation japonaise en général, le travail de Makoto Shinkai, ses inspirations, et les comparaisons qui sont faites dedans. L’animation japonaise étant un art à part entière qui a su se démarquer des autres formes d’expression visuelle par sa richesse et sa diversité.

Alexis Molina nous raconte que Makoto fait partie de ces réalisateurs qui ont marqué l’histoire de l’animation japonaise par leur talent et leur singularité. Il a su imposer son style unique, reconnaissable entre tous, basé sur une maîtrise exceptionnelle de la lumière, des couleurs et des détails. Il a su créer des atmosphères envoûtantes et poétiques, qui invitent à la contemplation et à la rêverie. Il a su raconter des histoires simples mais profondes, qui parlent de l’amour, du temps qui passe, de la distance et du destin.

Il est sous-entendu dans la seconde partie du livre que les mondes et paysages sont les véritables troisièmes personnages, et l’auteur apporte presque autant d’attention à leurs détails qu’aux histoires qu’il raconte. Plutôt que de filmer une balade romantique, il choisit de couper sur la ville, d’illustrer leur conversation par un plan fixe sur l’un des bâtiments de Tokyo que les héros viennent de quitter, ou de s’attarder sur une grue au-dessus d’un campus. L’importance de se procéder démontre que selon les moments de discussion, Shinkai apporte un plan supplémentaire, ajoutant de la profondeur dans le moment. Pour exemple, deux personnes discutant de création divine rendu compréhensible par l’homme, Shinkai filme exactement la même chose : une construction de quelque chose matérialisant un désir d’élévation.

Makoto Shinkai : L’orfèvre de l’animation japonaise – en conclusion

En tant que lecteur, j’ai parcouru ce livre en faisant un nouveau voyage cinématographique en regardant à nouveau les films, m’apportant une nouvelle façon d’observer les créations de Makoto Shinkai. Le fait que par exemple “Your Name” soit une œuvre profonde, dont le ciel bien connu est au cœur de nos mémoires, il peut aussi se résumer facilement : cailloux et lycéens. En me remettant le film “Les enfants du temps”, qui possède l’une des scènes de coucher de soleil la plus jolie que j’ai pu contempler, j’ai constaté qu’à nouveau, le film possède sa profondeur, mais se résume également facilement : “Tempêtes et courses poursuites”.

J’ai donc remarqué que l’auteur nous offre une profondeur incomparable qu’il est possible de comprendre encore plus en lisant ce livre, tout en ayant une simplicité incroyable, pouvant toucher un public si large que le surnom d’ “Orfèvre de l’animation” est plus que mérité.

Si vous êtes fan de Makoto Shinkai, ou si vous voulez découvrir son univers, ce livre est fait pour vous. Vous y trouverez une mine d’informations, d’anecdotes et d’analyses sur ses films, ainsi qu’une invitation à voyager dans son imaginaire.

À propos de l’auteur, Alexis Molina, quand il n’est pas en train de se noyer en essayant de surfer, a soit un livre dans les mains, soit un film sous les yeux. On sait qu’il est fan de jeux vidéo et manga. Sa méthode pour soigner ses diverses “addictions” ? Soigner le mal par le mal. Il en développe alors une nouvelle pour le cinéma d’Hirokazu Kore-eda. Il a écrit pour différents médias, en passant par Eclypsia, il est désormais le responsable cinéma au Journal du Japon où, entre deux articles ou interviews de réalisateurs, il ne manque jamais, pour boucler la boucle, de pondre quelques lignes sur Murakami ou des surfeurs japonais inconnus.

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