Victor Norek signe son grand retour chez Third Ediitions avec L’Œuvre de Steven Spielberg – L’art du blockbuster volume 2. Quoi de mieux pour s’immerger dans l’esprit du Festival de Cannes qu’un livre dédié à l’un des réalisateurs contemporains les plus éminents ?
Présentation de l’ouvrage
Après un premier tome paru en novembre 2023, il me tardait de découvrir le second tome du dyptique de Victor Norek que j’avais eu le plaisir d’interviewer lors de la sortie de l’ouvrage (l’article est disponible ici). Un cinéphile passionné dont je ne manque jamais une vidéo sur sa chaîne YouTube : Le CinématoGrapheur.
Chacune d’elles nous permet de découvrir ces classiques autrement. Il en était de même dans le premier tome de l’ouvrage. Mais avant de passer à la suite de la projection, comment se procurer L’Œuvre de Steven Spielberg – L’art du blockbuster volume 2?

En plus de nous avoir présenté son superbe nouveau site pour fêter dignement ses dix ans, Third Editions a gâté ses lecteurs en annonçant la sortie de ce bel ouvrage qui est disponible depuis le 15 mai. Bien entendu, il est disponible dans toutes les bonnes librairies mais aussi sur le site de l’éditeur qui vous propose trois éditions :
- La version numérique : 11,99€
- La version standard : 29,90€
- L’édition First-Print (exclu Third) : 34,90€
Lecteur chill sur mobile, tablette,… Amoureux du papier comme collectionneur… Vous n’avez une fois de plus que l’embarras du choix sur le site de Third Editions. L’occasion de vous procurer l’ouvrage dans la version de votre choix. Et de soutenir l’édition Made in France.
Ce second volume de L’Œuvre de Steven Spielberg. L’art du blockbuster vous invite, que vous soyez néophytes ou cinéphiles aguerris, à porter un nouveau regard sur les longs-métrages de ce cinéaste majeur, à la filmographie aussi diverse que riche et cohérente.
De manière claire et didactique, en se concentrant essentiellement sur la mise en scène, Victor Norek, alias Le CinématoGrapheur, décortique film par film la réalisation de Spielberg, les symboles et les métaphores qu’il exprime visuellement par le langage du cinéma.
Par le prisme d’axes thématiques transversaux, ce second volume analyse dix-sept longs-métrages du cinéaste, parmi lesquels : Jurassic Park, A.I. Intelligence artificielle, Ready Player One, La Liste de Schindler, Il faut sauver le soldat Ryan, ou encore Hook.
Synopsis, Third Editions
Cette chronique a été réalisée à partir d’une version presse de l’édition standard fournie par l’équipe de Third Editions que je remercie.

Début de séance
Dans la lignée de son prédécesseur, ce second tome nous promet un nouveau voyage à travers le temps et la carrière de Steven Spielberg. Dix-sept longs-métrages seront passés au crible dans les trois parties que comporte ce beau libre de 520 pages (le premier en comptait 432).

Tout débute avec une préface de Jean-Pierre Godard. Auteur d’un ouvrage sur le réalisateur paru à la fin des années 80, il revient avec émotion sur ce pari fou à l’époque où personne n’y croyait. Mais force de persévérance, il aura le plaisir et l’honneur de rencontrer Steven Spielberg lors de la cérémonie des Césars en 1995.
Le rêve d’une vie qui prend tout son sens lorsqu’au moment où il souhaite lui offrir son ouvrage, Steven lui répond qu’il le possède déjà et que c’est un très bon livre. Une anecdote touchante, tout comme lorsqu’à travers ses lignes il passe le flambeau à Victor qui, quatre décennies plus tard, publie le livre dont nous parlons aujourd’hui…

S’ensuit alors l’introduction de l’auteur dont nous ressentons la bonne humeur au fil des lignes, qui après une petite mise en bouche nous rappelle que nous n’en tenons pas une simple biographie. Chaque chapitre a été méticuleusement pensé et ciblue une catégorie précise de films :
- Les oeuvres décortiquées en profondeur
- Les oeuvres aux thématiques essentielles pour l’analyse
- Les longs métrages dont le visionnage n’est pas primordial pour comprendre l’oeuvre de Steven Spielberg
Décortiquer, analyser, éclairer,… L’ouvrage de Victor, c’est un peu comme un plat en cuisine que l’on prépare pour régaler nos convives. Plongeons dans le prisme de la mise en scène! Coupez vos téléphones, faites chauffer le pop-corn, et savourons ensemble ce blockbuster littéraire tant attendu…

L’héritage de Spielberg
Tout débute avec Always, un film mineur de Spielberg qui est un remake du film de Victor Flemming : Un nommé Joe (1943). L’héritage du passé est ici à l’honneur, ce que nous découvrons à travers la métaphore du deuil, la symbolique de l’avion nous faisant quitter la terre vers les cieux. Un ultime hommage à l’un de ceux qui ont inspiré le réalisateur tout comme Alfred Hitchcok dont il préservera l’héritage tout au long de sa carrière. Ce que l’on ressentira par exemple dans Duel.
Un journaliste qui assista à la première projection des frères Lumière fut moins impressioné par le mouvement ou le réalisme des images que par l’idée qu’avec le cinéma, la mort cesserait d’être absolue ; il serait possible de revoir nos proches, vivants, longtemps après leur départ.
C’est exactement ce que fait Spielberg à travers sa filmographie : perpétuer la mémoire de ceux qui l’ont inspiré afin que l’on puisse les retrouver dans ses images, les transmettant ainsi aux générations futures.
Extrait de L’Œuvre de Steven Spielberg – L’art du blockbuster volume 2, Nigel Morris
Comme dans le précédent tome, Victor prend un malin plaisir à gratter le vernis de la surface. Chaque film est une fois de plus analysé en profondeur. J’ai revu à plusieurs reprises bon nombre d’oeuvres de la filmographie de Steven Spielberg et je vous avoue avoir une fois de plus été surpris au fil des pages. Le tout mis en apges avec de nombreux photogrammes qui nous permettent de mieux comprendre le point de vue de l’auteur. Certains détails étant perçus autrement une fois la lecture achevée et le film revu comme cela a été le cas pour Les Dents de la mer.
Brody passe de la verticalité opressante de New York à l’horizontalité absolue de l’océan sur laquelle donne sa maison. Cette horizontalité est trompeuse car l’existence même du requin va y mettre en jeu une composante verticale – la profondeur de l’océan et celle du plan -, celle que Brody avait fuie.
Cette angoisse verticale revient le hanter dans un retour du refoulé à travers la surface ; une figure que l’océan et les choses qui en sortent matérialisent à la perfection, et que John Boorman exploitait brillament trois ans plsu tôt dans Délivrance.
Extrait de L’Œuvre de Steven Spielberg – L’art du blockbuster volume 2

Déconstruire Hollywood
La seconde partie de l’ouvrage revient également sur des titres qui ont divisé les spectateurs et la critique, comme A.I. qui reste pour ma part une oeuvre majeure. Mais la carrière de Steven Spielberg prend un virage inattendu avec le film Hook. Malaimé par certains, adulé par d’autres,… Hook, au-delà de ses incidents de tournage et de la folle rumeur qui disait que Michael Jackson devait interpréter Peter Pan, est un tournant dans sa carrière . Désirant changer son cinéma, le réalisateur est confronté à sa propre hantise : le temps qui passe!
Les horloges omniprésentes sont une belle symbolique de sa hantise. Tout comme Pan et Crochet qui sont les deux faces d’une même pièce. L’un souhaitant oublier son enfance et l’autre cherchant à retrouver son ennemi d’antan pour se rappeler sa jeunesse passée… Le diable est dans les détails comme on dit toujours…

L’analyse de chaque film est un véritable cours de cinéma que l’on prend plaisir à découvrir. Du bijou Jurassic Park qui aura marqué mon enfance aux nombreux films sur fond de guerre réalisés au fil des années, on ne se lasse pas de découvrir tant d’informations au fil des pages. Je n’ai, pour ma part, pas vu le temps passer.
Ce que j’ai pensé de L’Œuvre de Steven Spielberg – L’art du blockbuster volume 2
Au fil des années, on ne compte plus le nombre de films vus. Certains tomberont rapidement dans l’oubli, tandis que d’autres vous marqueront toute votre vie. Certaines oeuvres de Steven Spielberg ne m’ont jamais quittées. Et pourtant je les ai redécouvertes à travers l’ouvrage de Victor Norek.
Tout comme le précédent, ce second tome est un véritable coup de coeur. Et une invitation à voir autrement ces classiques que nous pensions connaître sous tous les angles. Un ouvrage à posséder impérativement dans la bibliothèque de tout cinéphile!