[Chronique] L’histoire de la Dreamcast par Oscar Lemaire (Third Editions)
Disponible chez Third Editions, nous avons eu la chance de pouvoir découvrir L’histoire de la Dreamcast, l’ultime console de SEGA dont Oscar Lemaire nous fait revivre en détails la vie et la fin tragique. Dans l’avant-propos, l’auteur indique que sa « relation avec la Dreamcast n’est pas passionnée, mais professionnelle » et nous partage avec une précision auréolée de maîtrise son enthousiasme pour cette machine hors du commun.
Le tourbillon de l’espoir
Avant d’aller plus loin, il est nécessaire de vous préciser qu’il s’agit de ma machine de cœur, et qu’à la passion que je peux vouer à la Dreamcast se mêle une curiosité certaine sur ses origines comme pour son déclin. Au-delà des souvenirs et des jeux qui ont marqué une partie de ma vie, il s’agit aussi de la première console que j’ai achetée avec mes propres deniers (étant plutôt sur PC, ou ayant eu d’autres consoles offertes précédemment) et ça fait toujours quelque chose. Par chance, c’était une console qui disposait de jeux qui m’ont plus, j’aurai pu tomber sur la 3DO ou le CDi, l’histoire aurait sûrement été différente… Bref, si les bons souvenirs d’heures passées sur Phantasy Star Online, Crazy Taxi, Shenmue ou Marvel VS Capcom 2 sont toujours présents, je n’avais pas conscience de ce qui se tramait pour SEGA à l’époque, ni le triste dénouement qu’allait subir la Dreamcast, et SEGA par extension.
Evidemment, on peut dégoter des morceaux de l’histoire sur Internet, des bribes, parfois pas bien documentées ou aux sources douteuses. J’attendais donc L’histoire de la Dreamcast avec une certaine impatience. Attente récompensée, Oscar Lemaire ne se contentant pas ici d’une simple chronologie mais plutôt d’un véritable état des lieux, étape par étape, décliné en 20 chapitres avec un épilogue sur le post-Dreamcast pour les différents acteurs liés à la machine.
Et la pauvre devait faire ses preuves, après l’échec de la Saturn, l’opacité de l’image de marque de SEGA à l’époque et une suite de décisions douteuses, la Dreamcast représentait la dernière chance pour le constructeur de repartir sur de bons rails. C’est ainsi que vous pourrez découvrir l’évolution de la Dreamcast, de son annonce en passant par sa sortie, non sans oublier certains évènements marquants comme l’annonce d’un nouveau Sonic, qui avait cruellement manqué à la Saturn, devant se contenter de l’horrible Sonic R…
La fin du rêve
Au-delà de l’aspect public, vous découvrirez aussi ce qui s’est passé en coulisses, que ce soit les changements et des décisions opérationnelles, entre organisations, réorganisations, désorganisations et changements de caps qui ont été un tournant pour de carrières, mais aussi pour la marque.
Et pourtant, la Dreamcast disposait d’atouts majeurs et semblait même en avance sur son temps : des graphismes souvent fluides et fins, permettant d’avoir la qualité de l’arcade à la maison, le catalogue de licences de SEGA, la possibilité de jouer en ligne ou sa carte mémoire, la célèbre Visual Memory Unit, étaient autant de points positifs pour cette console. Mais la puissance seule ne suffit pas : il faut l’appui de studios tiers, une bonne communication, des flagships et des exclusivités… Et aussi des joueurs ! Sur des marchés toujours plus divisés, la montée en puissance de la Playstation ou l’évolution des goûts des joueurs, difficile pour SEGA de retrouver sa place, même dans ses pays historiques.
Hélas, malgré son potentiel, ses fans et certains titres inoubliables, la Dreamcast a fini par s’éteindre. Là encore, vous aurez tous les détails de ce triste échec, avec toutes les informations et chiffres, sans tomber dans le simple constat mais en approfondissant les causes, mais aussi les conséquences pour l’industrie et ses différents acteurs.
Tous les passages à vide et erreurs comme les coups d’éclat sont ici présentés, chiffrés avec des données précises, des graphiques et faits vérifiés qui donnent matière à l’œuvre d’Oscar Lemaire, qui sait conserver notre intérêt dans la lecture avec un style fluide et captivant. La précision est ici de mise, et que vous soyez fan de la marque, de la Dreamcast ou simplement un gamer curieux, vous serez pris dans l’histoire de la Dreamcast, un peu comme le Titanic : on connaît la fin, mais le voyage est passionnant.
Si vous souhaitez vous procurer l’ouvrage, il suffit de cliquer ici pour vous rediriger vers la boutique de Third Editions
A propos de l’auteur :
Dès son adolescence, sa passion du jeu vidéo le conduit à écrire des articles pour des sites amateurs. Ce n’est toutefois qu’en 2013, alors qu’il est employé dans le commerce, qu’il est repéré par le site Gamekult pour devenir journaliste. Il opère en tant que pigiste pour une variété de publications, comme les magazines The Game et JV, des ouvrages collectifs pour Third Éditions et Pix’n Love, ou encore les quotidiens Le Monde et Libération. Ses collaborations les plus régulières restent toutefois avec Gamekult, mais se terminent à la fin de l’année 2022 en raison du rachat du site par le groupe Reworld Media. Il a créé son propre site en 2018, Ludostrie, exclusivement financé par ses abonnés, dans l’objectif de réaliser des articles ambitieux requérant une forte documentation.
Caractéristiques :
Pages : 224
Format : 170 x 240 mm
Couverture : Souple – Illustration de Pierre Roussel
Extrait :
