[CHRONIQUE] Le palais des assassins tome 7 : survie, amité et meurtre
Le manga Le Palais des Assassins, imaginé et dessiné par Iori Tabasa, continue son chemin chez Ki-oon, en proposant une série qui a su rapidement trouver son public. Effectivement, ce titre s’inscrit dans la vague particulièrement populaire des intrigues de cour asiatiques, mais il apporte une perspective complètement nouvelle, souvent plus explosive et très centrée sur l’action physique. Il faut dire que le succès de ce genre narratif en France, notamment grâce à des œuvres comme Les Carnets de l’apothicaire, prouve que le public est avide d’enquêtes et de jeux de pouvoir se déroulant au cœur d’un univers historique aussi riche.
Cependant, Le Palais des Assassins s’en distingue immédiatement par le profil absolument singulier de son héroïne, O Karin, qui est une jeune fille dotée d’un talent mortel pour l’assassinat, tout en étant terriblement maladroite socialement. La sortie du très attendu tome 7 est donc l’occasion parfaite de faire le point sur les enjeux considérables qui attendent Karin dans ce nouveau volume. Nous allons décortiquer l’ambiance unique du Palais, l’évolution de notre tueuse en quête d’amitié, et enfin, analyser en profondeur le dilemme mortel qui menace désormais sa vie et celle de ses rares alliés.
L’Atmosphère du Kōkyū : Un Nid de Vipères Éclatant de Couleurs
Le cadre principal de cette série passionnante est le Kōkyū, plus communément appelé le quartier des femmes du Palais impérial, un endroit qui est réputé pour être un véritable « nid de vipères » où la survie est un combat quotidien. En effet, derrière les façades élégantes et les costumes magnifiques, la cour impériale est pestifiée par les intrigues incessantes. C’est la toute l’atmosphère du manga. Il faut comprendre que la situation politique est extrêmement trouble, d’autant plus que le jeune Empereur Gyosei a été intronisé alors qu’il n’avait que dix ans, suite à l’assassinat successif de ses deux demi-frères aînés. Maintenant, le jeune souverain est perçu comme une cible facile que de nombreuses personnes ambitieuses cherchent à exploiter ou même à éliminer purement et simplement pour installer leurs propres pions sur le trône.
À l’intérieur de ce Palais dangereux, trois femmes particulièrement puissantes semblent tirer les ficelles des complots qui visent la mort du jeune empereur : il y a sa grand-mère, qui est la mère du précédent souverain, la première concubine de l’empereur défunt, et également la demi-sœur de Gyosei. Ces figures féminines incarnent la lutte pour le pouvoir qui définit le Kōkyū, créant un environnement où chaque geste, chaque faveur, ou même chaque parole peut être interprétée comme une manœuvre politique extrêmement dangereuse. C’est dans ce contexte anxiogène que Karin fait son entrée, mais son objectif est, lui, complètement éloigné de ces jeux d’influence cyniques.
Karin O : Le Paradoxe de l’Assassin Maladroit
Notre héroïne est mue par un espoir simple et incroyablement humain : elle veut simplement mener une vie tranquille et surtout, se faire des amies parmi les milliers de femmes qui peuplent la cour intérieure. Ce rêve d’une vie normale est pourtant en totale contradiction avec son héritage familial, ce qui rend son personnage absolument attirant. De plus, Karin est la fille d’O Ko, un fonctionnaire que tout l’empire craint, connu pour être un manipulateur diabolique qui tire les ficelles dans l’ombre pour accroître son pouvoir personnel sur la cour impériale. Ce père impitoyable lui a enseigné toutes les techniques d’assassinat les plus redoutables, faisant d’elle une arme vivante qui maîtrise parfaitement les lames et toutes les façons de tuer.

Pourtant, malgré ses capacités létales, c’est l’isolement social qui la fait le plus souffrir, car le statut de fille d’un tel conspirateur la rend immédiatement suspecte aux yeux de tous. De plus, son apparence et ses mimiques, que beaucoup de ses collègues trouvent sinistres, avec ses yeux souvent cernés et ses dents pointues, font qu’elle est crainte et évitée par son entourage, ce qui est le running gag le plus efficace de la série. Chaque tentative que Karin déploie pour s’intégrer ou pour exprimer sa bonne volonté est invariablement mal interprétée par ses camarades terrifiées, qui y voient des tentatives d’intimidation ou des préludes à un meurtre. C’est donc ce décalage constant entre son potentiel meurtrier et sa naïveté sociale qui donne au manga son ton à la fois léger et teinté d’humour noir.
Petit rappel du début de l’histoire
Tout a commencé par un geste d’une simplicité désarmante, mais aux conséquences monumentales : un soir de violente tempête, alors que Karin était au bord du désespoir, le jeune Empereur Gyosei, un garçon d’une grande gentillesse, est venu lui offrir son propre parapluie. Ce simple acte de considération, le premier qu’elle ait reçu, a immédiatement redonné un courage immense à la jeune fille, qui a juré secrètement de prouver sa reconnaissance à ce jeune monarque.
L’occasion de mettre ses talents à profit est rapidement arrivée, car elle a débusqué et éliminé sans difficulté un assassin infiltré qui cherchait à atteindre l’Empereur, ce qui a marqué son premier acte de protection envers celui qui lui avait témoigné de l’amitié. Dès lors, elle s’est donné pour mission personnelle de protéger le souverain dans l’ombre, en utilisant ses capacités hors normes non pas pour le compte de son père O Ko, qui voulait faire d’elle son espionne à la cour, mais pour sa propre loyauté.

Et maintenant ?
Après son impressionnant parcours, Karin a atteint le statut de « servante supérieure » et elle est désormais affectée au pavillon de la grande concubine Ga, ce qui la place au centre d’un nouveau foyer de pouvoir et de danger immédiat. Cependant, c’est dans ce nouveau cadre qu’elle est confrontée à une situation inédite, car sa charmante collègue, une dénommée Ranka, lui fait une demande absolument glaçante. En effet, Ranka lui demande brusquement de lui enseigner toutes les techniques secrètes nécessaires pour pouvoir tuer sans laisser de traces le petit prince Bo, qui est une des cibles potentielles de ce Palais.
Ce dilemme est particulièrement dévastateur pour la jeune fille, car pour la première fois dans sa quête d’intégration, une demande d’assassinat émane directement d’une personne avec laquelle elle cherche activement à former un lien d’amitié. Le thème central de la série, qui est que « plus facile d’assassiner ses ennemis que de se faire des amis », atteint ici son point critique, car si elle refuse d’aider Ranka, son amie sera compromise ou rejetée, ce qui pourrait la confirmer une fois de plus comme une paria sociale.
Avant même que Karin n’ait pu trouver une solution ingénieuse à ce premier problème, la situation s’aggrave de manière stupéfiante, car le petit prince Bo lui-même, la cible présumée, lui donne un ordre encore plus déroutant. Effectivement, le jeune prince demande à Karin d’assassiner froidement sa propre fiancée, ce qui achève de faire de ce tome une véritable épreuve de haute intensité.
Ce double piège est absolument terrifiant, car elle doit à la fois gérer une demande de meurtre provenant d’une personne avec qui elle essaie de se lier, tout en sauvant la cible qui ordonne elle-même un autre meurtre pour des raisons que nous découvrirons. Ce contre-ordre révèle la profondeur de la manipulation et de la pression politique exercée sur les enfants au sein du Palais. L’intrigue n’est donc plus seulement une question de protection physique de l’Empereur, mais concerne désormais la survie des victimes collatérales innocentes qui sont broyées par le système impérial brutal.
Mon avis sur ce manga
Au départ, je m’attendais à un manga qui ressemblerait aux Carnets de l’apothicaire et chercherait à surfer sur la tendance actuelle. Après avoir lu les premiers tomes, je constate que je me suis trompé, et la lecture est différente. Nous avons ici un titre qui se démarque de son prédécesseur d’une façon magistrale et donne envie de continuer de suivre les aventures de Karin, et sa quête d’être une fille normale ayant des amies. Le titre est prometteur et intrigant. A lire sans modération.


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