[Chronique] In Memoria de Sylvain Copvante
Vous êtes amateurs de dystopies intelligentes et de thrillers à tension lente ? Fan des univers futuristes ? Partons ensemble à la découverte d’In Memoria.
Présentation de l’ouvrage et de l’auteur
Sylvain Copvante est un auteur québécois dont l’œuvre explore les futurs dystopiques et les méandres psychologiques de la mémoire, de l’identité et du deuil. Né à Montréal, il entame son parcours littéraire en 1995 avec la nouvelle de science-fiction Gloup, publiée dans le magazine Imagine.
Son univers dystopique prend forme dans In Memoria, publié en français en 2021. Situé à Montréal en 2050, le roman imagine une société où l’on peut accéder librement aux souvenirs des défunts. En 2023, il publie In Memoria 2038, une préquelle se déroulant douze ans plus tôt, qui explore les scandales politiques et la manipulation de données mémorielles.

Montréal, 2050.
Dans une société fracturée où le deuil est devenu une marchandise technologique, une innovation permet aux citoyens d’accéder aux souvenirs des défunts. Présenté comme un outil de réconfort et de vérité, ce système révèle rapidement son côté sombre : un instrument de surveillance et de contrôle émotionnel. Derrière la promesse de transparence, une question glaçante surgit : qui décide des souvenirs à conserver ?
Calips est directeur d’un service de suicide assisté. Son monde bascule lorsqu’on l’empêche d’accéder à une mémoire autorisée. Ce refus arbitraire dévoile l’emprise du gouvernement sur les récits post-mortem et pousse Calips dans une quête périlleuse. S’il échoue, la société perdra bien plus que son intimité : elle renoncera à son droit à se souvenir, à faire son deuil, à choisir. Mais s’il réussit, Calips pourrait retrouver ce qu’il croyait perdu à jamais : son humanité.
Synopsis
In Memoria est disponible en librairies et via les différents sites marchands, dont Amazon au prix de 15,95€. Une version numérique (Kindle) est également proposée au prix de 5,95€.
Chronique réalisée à partir d’une version presse numérique fournie par l’autuer que je remercie.
Mon avis
Tout débute en 2050 dans un monde dystopique pas si éloigné du notre d’un point de vue moral. Le crime est devenu une banalité du quotidien, nos ont perdu tout caractère personnel. Et pire encore : la mort est devenue un fonds de commerce ! C’est dans cette branche que Calips, directeur d’un service de suicide assisté depuis 15 ans. Moyennant une certaine somme, les clients peuvent choisir l’heure et la date de leur mort. Mais aussi la manière dont ils vont tirer leur révérence. De plus, il est désormais possible via un implant d’accéder à leurs souvenirs depuis les mnémothèques. Rien de choquant d’un point de vue éthique, mais lorsque Calips tente d’accéder aux donnés d’un client qui ne lui sont étrangement pas accessibles, il va faire des découvertes qui dépassent de loin ce nouveau métier très lucratif…
Très rapidement, Sylvain Copvante parvient à nous plonger dans un récit qui reflète partiellement notre monde actuel, tout en nous confrontant à l’une de ses potentielles évolutions. Partagées entre les contraintes collectives et la liberté individuelle, nous découvrons alors les tréfonds de ce bas-monde en grattant sous la surface. Le fait de pouvoir consulter la mémoire des morts brise notre individualité tout comme le suicide assisté qui est devenu une nouvelle forme de commerce qui peut choquer au fil des pages et risque de freiner certains lecteurs.
Le style de l’auteur est fluide, l’intrigue évolue lentement pour mieux nous plonger dans cette œuvre qui fait réfléchir jusqu’aux dernières pages quant à l’évolution de cette société où certains ferment les yeux ne se souciant pas d’être exposé à la vue de tous et instrumentalisé tandis que d’autres portent sur leurs épaules le poids de la rébellion (qui m’a fait penser à 1984 de George Orwell). Un oeuvre marquante qui ravira les amateurs du genre…


