[Avis] Skull & Bones : nos avis partagés
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Skull & Bones aura fait parler de lui. Que ce soit sa production chaotique ou sa sortie remarquée, le jeu de pirates d’Ubisoft aura suscité bien des réactions. Ainsi, à la rédac, nous avons eu la chance de pouvoir tester le jeu chacun de notre côté et là encore, le titre est un sujet de discussions. Voici nos points de vue sur ce jeu :
L’avis du Captain Eiko :
En lançant Skull and Bones, je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre ; j’entendais plein de choses soufflant le froid et le chaud, pire encore, malgré le fait d’avoir téléchargé la beta, j’ai pas pu lui accorder le temps que je lui destinais. Je partais alors à l’abordage de ce jeu qui pour moi était plein de promesses et d’enivrements. La création comme à son habitude commence par le choix du sexe du perso et là je me dit quitte à jouer un personnage qui me plaise autant m’orienter vers un personnage de sexe féminin pour changer un peu de mes habitudes, je choisis un teint clair et de suite l’idée du capitaine à la chevelure flamboyante me vient. Quoi de mieux pour souligner cette couleur que des yeux vert ? Quelques tatouages plus tard (les mêmes que Kamper et sans nous être concertés) voici ma nouvelle muse pour les heures à venir.
Le premier constat en prenant la mer, c’est que le jeu est beau, beau à tomber ! Mon coté contemplatif reprend le dessus au fur et à mesure de mon avancée, bien aidé par mon second Kamper qui est bien plus avancé en jeu que moi, me facilitant grandement la tâche, je dois vous l’avouer. Les tableaux s’enchainent à une vitesse folle, du coucher de soleil à l’arrivée de flamants roses s’appropriant les lieux, il fait bon voguer sur ces eaux où le calme laisse parfois la place au bruit des canons au bruit et à la violence assumée.
Effectivement il y a un coté redondant dans les quêtes : accepter une mission, aller chercher tel ou tel item, on prend le bateau, on navigue, on récupère l’objet et demi tour pour valider cette dernière. On passe plus de temps à naviguer mais n’est ce pas là l’essence même d’un pirate ? Beaucoup pourront lui reprocher cet aspect en pointant du doigt un manque de diversité mais à titre personnel cela me suffit. J’amasse ma petite fortune, achète de nouveaux vêtements ( à la diversité pas très impactante il faut le reconnaitre, espérons que des mises à jour aident à étoffer cet aspect ), fais monter mon rang, puis obtient de nouveaux patrons de bateaux toujours plus grands me confortant dans mon opinion.
Je me retrouve alors comme un gosse dont la surprise émerveille ses opalines avec un nouvel objectif à chaque fois : que sera la suite en terme de construction. L’autre aspect intéressant pour moi est le craft, il me tarde d’y passer plus de temps pour obtenir les dernières améliorations afin déchainer toute la fureur de mes canons qui à l’heure où j’écris ces lignes sont acceptables mais pas optimisés. Les pillages sont d’ailleurs très galvanisants puisqu’ils permettent un spectacle pyrotechnique des plus savoureux.
Vous l’aurez compris je suis complètement conquis par ce jeu puisque je ne retiens que l’habillage. La technique des flots, l’importance du sens du vents, les petits plus comme nourrir son équipage sont autant de petites touches qui me tiennent en haleine. Si d’aventure, certaines mises à jour concernant les phase à pieds pouvaient être implémentées, voir même un coté un peu plus fantastique avec des calamars géants (ou pieuvres) comme ennemis, bateaux fantômes dignes de Davy Jones.
Si je ne devait retenir qu’une chose, c’est le mode multijoueur où jouer avec ses amis rends l’ensemble plus cohérent et débouche sur un coté agréable bien mieux senti.
L’avis du Captain HerrKamper
Si je suis d’accord avec Eiko pour l’aspect coop qui est assez cool, je vais être moins positif pour le reste du jeu. Au moment de lancer Skull & Bones, on rentre directement dans l’action avec une séquence de combat naval qui veut en mettre plein la vue, avec un gameplay accessible et un rendu spectaculaire. Passée cette séquence, et une fois sur le petit archipel qui fait office de tuto, c’est l’occasion de se faire la main sur le gameplay du jeu : phases en navire ou s’alternent combat, récolte ou voyage, et phases à pieds qui sont l’occasion de construire, chercher et valider des quêtes ou encore de chercher des trésors si vous avez au préalable déniché une carte…
Pas de combat au sabre ou à l’épée donc, juste de la promenade sur les avant-postes qui jonchent la carte du monde. Celui-ci est divisé en plusieurs comptoirs représentant divers archétypes de continents : celui de départ fait penser aux caraïbes, à l’ouest vous avez le côté africain et au nord-est la côte orientale, avec un mélange d’Inde mais aussi des bâtiments des Pays-Bas, cette bande de bataves s’étant incrustés là-bas. Quelques archipels sont aussi posés çà et là pour meubler les trous sur la carte, avec aussi par endroits des pans de mer bien agitée, dont les énormes vagues peuvent éclater votre bateau d’un coup. On voit du pays, et certains panoramas sont superbes, sur la forme globalement c’est plutôt joli, si on oublie la présence de clipping bien sale sur les rivages quand vous passez tout près ou des bugs de textures.
Sur le papier on est dans l’aventure, la vraie, et pourtant, passée l’allégresse initiale et cette invitation au voyage, ça se gâte. Vous êtes déjà partis en vacances dans un superbe endroit, passé une première journée découverte de folie, et derrière 6 jours à vous faire chier ? Là c’est un peu le même ressenti, surtout en solo.
Si les mécaniques du jeu sont intéressantes initialement, elles se prennent vite les pieds dans le tapis et cassent ce sentiment de liberté, pourtant affiché dès le départ. Ainsi, si vous pouvez vous amuser à vous promener n’importe où sur la carte, vous allez vite vous faire défoncer par les autres navires ou par la mer si vous n’êtes pas bien équipé. Et pour avoir du bon matos, il faut avoir… Du pognon ? Oui, mais surtout de la réputation !
Le système de réputation est au cœur du concept du jeu : plus vous monterez en niveau, en réussissant des quêtes, coulant des navires ou en pillant, plus vous aurez accès à des plans et à du matériel puissant pour équiper votre navire, ou en construire de plus grands. On se retrouve donc avec le schéma suivant : monter la réputation, acheter des plans, trouver des ingrédients, faire monter le bateau en niveau pour faire d’autres missions, monter la réputation, essorez et répétez.
Alors oui, un jeu service c’est redondant par nature, mais on a vu récemment que quand c’est bien fait, c’est assez cool (coucou Suicide Squad, tu me manques) cela dit, ici tout tombe à plat : déjà le schéma évoqué précédemment n’est absolument pas fun en solo, mais rajoutez à cela une pseudo histoire absolument inintéressante et un manque total de lore sur l’univers, et vous avez l’essence de l’absence d’intérêt de Skull & Bones.
Cela dit, le mode multijoueurs remonte le niveau, non pas à cause du jeu en lui-même, mais pour le potentiel fun à trois joueurs. Si vous avez un groupe de plus de 2 amis, il va y avoir des jaloux ! Car ici en coop la simplicité de la prise en main et le fait de défoncer tout ce qui bouge entre potes est assez jouissif.
Mais dans l’océan de Skull & Bones, c’est le diamant dans le sac de charbon : tout le reste est fade, sans véritable intérêt si ce n’est celui de faire grimper une réputation avec un système pas foufou, un endgame chiant comme la pluie (sauf si vous aimez le mélange gestion et PvPve) et à contrario, des forts et world events totalement inégaux niveau challenge en solo. A voir comment le jeu va évolue, mais à 80€ le voyage, on attendra les soldes chez le voyagiste !
Avis rédigé depuis une version commerciale fournie par l’éditeur
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