[Test] FINAL FANTASY TACTICS – The Ivalice Chronicles : Le Remake d’un Maître du Genre !
Un retour gagnant d’une légende du tactical-RPG, qui sublime son matériau d’origine tout en accusant de légers retards d’ergonomie. Plus qu’un remaster, une véritable lettre d’amour aux fans de la première heure, à savourer sans modération.
- 🎮 Gameplay tactique profond et exigeant
- 🕹️ Trois niveaux de difficulté
- 📜 Scénario mature et captivant
- 🗣️ Doublage intégral en anglais et japonais
- 🖼️ Graphismes modernisés propres
- 🎮 Pas de sauvegardes entre mode Classique et mode Remasterisé
- 🕹️ Caméra parfois frustrante
- 📦 Absence du contenu de la version PSP
- 🧮 Trop d’éléments à comprendre d’un coup
Est-ce que Final Fantasy Tactics: The Ivalice Chronicles parvient à raviver la flamme de mes jeunes années pour les T-RPG ? Franchement, oui. Dès les premières heures, je me suis senti replongé dans un univers familier, manette en main sur PC en 2025, chose que je n’aurais jamais cru possible il y a encore quelques années. Ayant passé des dizaines (pour ne pas dire des centaines) d’heures sur Final Fantasy Tactics Advance sur GBA – un jeu que j’ai adoré – ainsi que sur Fire Emblem: Three Houses, j’abordais ce remaster avec beaucoup d’attentes. Et vous savez quoi ? J’ai retrouvé ce plaisir d’anticiper chaque tour par tour en retenant mon souffle, ce frisson du jeu d’échecs grandeur nature où chaque décision compte.
Le Retour du Maître !
Je joue en mode Standard, c’est-à-dire la difficulté « normale », et l’équilibrage me paraît aux petits oignons – ni trop facile ni frustrant. Le jeu propose d’ailleurs trois niveaux de difficulté bien calibrés, modifiables à volonté en dehors des combats : Histoire pour profiter tranquillement du scénario, Standard pour un défi équilibré comme à l’époque, et Tacticien pour les vétérans en quête de challenge. En mode Standard par défaut, l’expérience est exigeante juste ce qu’il faut : chaque victoire se mérite, mais on ne ressent pas le besoin de « tricher » ou de grinder excessivement. Et si on se sent trop à l’aise (ou au contraire, en pleine galère face à un boss surprise), on peut ajuster en cours de route sans pénalité. C’est vraiment super de voir que le plaisir du joueur est plus important que la rigueur du défi.

Les batailles tactiques en elles-mêmes sont un régal de. Aucune escarmouche ne ressemble exactement à une autre : tantôt il faut éliminer un ennemi précis pour mettre un terme au combat, tantôt c’est un affrontement à mort où il faut vaincre tout le camp adverse, ou encore protéger un allié pendant un certain nombre de tours. Cette diversité d’objectifs m’a tenu en haleine, car on ne peut jamais se reposer sur une seule stratégie répétitive. On alterne ainsi entre des cartes très variées, passant d’une ruelle de cité médiévale à une clairière embrumée, des déserts arides aux catacombes lugubres et aux châteaux fortifiés – bref, un vrai tour d’Ivalice, magnifiquement remis au goût du jour. Le système de tours est toujours aussi astucieux, régi par la vitesse des unités : un personnage rapide pourra agir plus souvent qu’un lourdaud en armure. J’adore cette dimension tactique bien plus subtile que le simple « chacun son tour par camp » d’un Fire Emblem car elle m’oblige à anticiper quel ennemi jouera quand, et à adapter mes placements en conséquence. On peut d’ailleurs afficher en permanence la timeline des actions prévues, ce qui offre une lisibilité accrue pour planifier ses enchaînements. Chaque déplacement sur la grille compte, l’orientation de fin de tour peut décider de la survie d’un perso, et voir son nom repoussé dans la timeline à cause d’un sort long à incanter ajoute un suspense délicieux.
Les champs de bataille offrent des environnements en 3D variés et soignés, du château médiéval aux plaines sauvages, avec une gestion de la hauteur, des obstacles et de la météo. Chaque affrontement raconte sa propre histoire visuelle, renouvelant sans cesse le plaisir de la découverte.

C’est de toute beauté 😍
Je dois le dire : sur le plan graphique et esthétique, The Ivalice Chronicles fait honneur à l’original tout en l’embellissant juste ce qu’il faut. Le mode « Remasterisé » propose des sprites lissés et des textures de décors rehaussées par une touche presque aquarelle, sans jamais trahir l’identité visuelle pixel art de 1997. Les dioramas des maps sont splendides, avec des couleurs et des détails qui flattent la rétine sur un grand écran moderne (OLED de préférence 😛). À l’inverse, le mode « Classique » permet de rejouer avec les graphismes d’époque, pixels apparents, mais en haute résolution. J’ai évidemment essayé par curiosité – on peut alterner entre les deux modes séparément – et c’est effectivement un portage quasi-parfait du jeu PS1 dans son jus. Deux visions complémentaires, donc, même si personnellement je suis vite retourné sur le mode Remaster pour le confort visuel et les ajouts. Petite précision qui fâche : les deux modes ne partagent pas la même sauvegarde. Ce sont en fait deux versions distinctes du jeu, qui ne communiquent pas entre elles En clair, on ne peut pas basculer à la volée en pleine partie ; il faut démarrer une nouvelle aventure en Classique ou en Remasterisé. Dommage qu’on ne puisse pas combiner à la carte le look rétro avec les améliorations de gameplay, mais je comprends le choix technique.
En parlant d’améliorations de gameplay, le titre s’est largement modernisé côté interface et ergonomie. Exit certains archaïsmes de 1997 : ici, les menus sont plus lisibles, plus rapides, les infos cruciales (portée des sorts, hauteur du terrain, ordre de tour, etc.) sont disponibles d’un coup d’œil sans avoir à fouiller des sous-menus. Tout a été pensé pour rendre l’expérience fluide et agréable. Par exemple, gérer ses classes et compétences est devenu un vrai bonheur : un nouvel écran d’arbre de jobs permet de visualiser clairement les évolutions possibles, les prérequis pour débloquer telle classe avancée, et même de sauvegarder plusieurs builds par personnage. De même, des tutoriels contextuels apparaissent désormais lors des combats pour expliquer une mécanique lorsqu’on y est confronté (la hauteur qui influence les dégâts, les compétences de Géomancien, etc.), et on peut les désactiver si on est vétéran. Sauvegarde automatique également de la partie : plus besoin de flipper à l’idée de perdre une heure de progression en cas de crash, le jeu crée des checkpoints réguliers tout seul. Honnêtement, en rejouant ensuite un peu à la version d’origine incluse, je me suis rendu compte à quel point tout ces petits plus rendent Tactics plus digeste et moderne sans en altérer l’ADN. C’est comme si on avait enlevé une couche de rouille pour révéler l’éclat du métal dessous.

La lisibilité est restée en 1997
Cependant, tout n’est pas parfait et quelques accrocs subsistent. Le principal point noir pour moi, c’est la caméra. Certes, une nouvelle vue tactique aérienne a été ajoutée pour mieux embrasser le champ de bataille, mais elle n’est disponible qu’en maintenant une touche appuyée en continu – pas d’option pour la verrouiller en permanence. Même chose pour le mode accéléré : pouvoir accélérer les combats et les dialogues est une bénédiction qui « change la vie » lors des longues escarmouches ou des tentatives répétées, mais là encore il faut garder le bouton d’avance rapide (R2 sur manette) enfoncé tout du long, ce qui finit par être inconfortable sur de longues sessions. De même, la caméra libre tourne par paliers de 90° et a tendance à se replacer à chaque nouvelle unité : on se bat parfois autant contre l’angle de vue que contre les ennemis. Ce sont des détails, et on s’y habitue, mais disons que l’absence d’options de verrouillage caméra/vue se fait sentir pour un remaster en 2025. Espérons qu’un patch vienne affiner ces éléments, car le reste du confort est bien au rendez-vous.

Heureusement, ces petites frustrations pèsent bien peu face à la richesse du gameplay proposé. Final Fantasy Tactics version 2025 n’a rien perdu de sa profondeur légendaire, et je dirais même qu’il paraît encore plus riche aujourd’hui qu’un Tactics Advance en son temps. On retrouve l’incroyable système de jobs modulable à volonté jouables en tout (du chevalier, du mage blanc, au ninja, au mime… toutes les classiques y sont) sont à débloquer et à maîtriser, chacune avec ses compétences uniques. On peut entièrement personnaliser chaque unité en mixant les compétences de deux classes à la fois (une principale et une secondaire) – par exemple faire d’un moine expert en arts martiaux un soigneur secondaire avec la magie blanche, ou transformer un archer en assassin en lui apprenant les techniques de ninja. La liberté de build est grisante : on se surprend à passer des heures sur l’écran de progression, à expérimenter des combinaisons. Ce jeu est un paradis pour les théoriciens du combat tactique ! La bonne nouvelle, c’est que rien n’a été simplifié ou « castré » dans cette édition : toutes les mécaniques originales sont là. On doit toujours jongler avec la Bravoure et la Foi de nos personnages pour optimiser leurs performances, prier pour qu’une attaque à 68% de précision ne rate pas (eh oui, ça arrive encore – la malédiction des pourcentages !), et faire attention à son positionnement sous peine de se prendre un coup critique dans le dos. Chaque victoire arrachée de justesse procure une satisfaction intacte, parce qu’on sait qu’on l’a obtenue en comprenant et en maîtrisant le système de jeu sans concession.


Détail amusant : on peut même recruter des monstres et autres bestioles du bestiaire Final Fantasy. Avec la bonne compétence, on apprivoise ces créatures sauvages et on peut ensuite s’en servir en combat aux côtés de nos humains. En plus, les monstres peuvent aussi pondre des œufs ou transmettre des compétences spéciales de quoi pimenter encore les affrontements. Les combats regorgent de possibilités : on peut voler l’équipement des ennemis, détruire leurs armes, trouver des trésors cachés sur certaines cases, et même braconner des créatures rares pour en tirer des objets précieux. La gestion du loot est elle aussi toujours présente : voir un adversaire vaincu se transformer en coffre ou en cristal sur la grille provoque toujours ce petit rush d’adrénaline va-t-on obtenir une épée légendaire ou une simple potion ? Tout cela contribue à cette boucle de gameplay ultra-addictive où l’on se dit sans cesse « Allez, encore un combat pour améliorer telle compétence… ok, encore un dernier pour débloquer cette classe… », et avant qu’on s’en rende compte, la nuit est passée.
Le Son de la veine !
Côté ambiance sonore, c’est un sans faute. La bande-son magistrale de Hitoshi Sakimoto et Masaharu Iwata n’a pas pris une ride et profite d’une remasterisation audio tout en finesse : la qualité sonore est améliorée, chaque instrument est un peu plus clair, avec une chaleur et une ampleur accrues, tout en restant fidèle aux compositions orchestrales d’origine. Ces musiques aux accents tantôt épiques, tantôt mélancoliques, m’ont replongé vingt ans en arrière, me rappelant pourquoi Final Fantasy Tactics m’avait tant marqué. J’aurais adoré, soyons gourmand, une option pour basculer vers de véritables orchestrations symphoniques modernes – comme Square Enix l’a fait pour d’autres remasters – mais ce remaster audio reste très satisfaisant. Et que dire des voix : c’est sans doute le changement le plus marquant de cette version. Tous les dialogues sont maintenant doublés (alors qu’à l’époque PS1 on n’avait que du texte) et on peut choisir entre un doublage anglais ou japonais, tous deux de haute volée, avec des sous-titres en français bien sûr. Entendre Ramza, Delita, Agrias et les autres parler pour de vrai, ça donne une nouvelle dimension aux cinématiques, avec un jeu d’acteurs convaincant qui amplifie l’émotion de certaines scènes clés. On regrette juste qu’il n’y ait pas de VF audio.
Game of Tactics

Parlons de l’histoire. J’avais presque oublié à quel point le scénario de Final Fantasy Tactics est mature, dense et profond. Ici, pas d’élus d’une prophétie ou d’adolescents amnésiques sauveurs du monde – on est plongé en pleine guerre civile dans le royaume d’Ivalice, avec ses luttes de pouvoir, ses trahisons familiales et religieuses, ses manigances politiques dignes d’un Game of Thrones. Le jeu aborde franchement des thématiques géopolitiques et sociales : la lutte des classes (nobles vs roturiers), le poids de l’église et de la religion dans les conflits, la légitimité du pouvoir… Des sujets ambitieux, surtout pour un jeu de l’ère 32-bit, et traités avec une écriture intelligente. Chaque cutscene apporte son lot de révélations, de complots qui se trament en coulisses, et régulièrement on assiste, impuissant, à la trahison d’un personnage en qui on avait placé notre confiance. C’est une véritable toile d’araignée narrative : tout le monde a un agenda caché, les héros comme les méchants ont des zones de gris, et on se surprend à s’interroger sur nos propres valeurs à travers ce que vivent Ramza et Delita. D’ailleurs, ces deux protagonistes offrent l’un des duels de destin les plus mémorables du J-RPG : Ramza, le jeune noble idéaliste qui veut faire le bien quitte à renier son nom, et Delita, l’ancien ami d’enfance prêt à tout pour renverser l’ordre établi – leurs trajectoires parallèles et opposées sont passionnantes jusqu’au bout. Il y a de la conspiration, de la tragedie, des sacrifices inattendus… Le scénario n’a pas peur d’être sombre et mélancolique, et même 25 ans plus tard il reste d’actualité dans les thèmes qu’il explore (les jeux de pouvoir, ça ne vieillit pas). J’ai réellement ressenti la même intensité qu’à l’époque : malgré le côté un peu figé des mises en scène héritées des années 90, j’étais ému par certains moments clés, et toujours aussi remonté contre les méchants du jeu (ah, certains personnages sont tellement haïssables qu’on savoure leur chute !). L’ajout des voix renforce encore cette immersion narrative, en rendant les dialogues plus vivants et percutants. Bref, l’histoire de FFT est toujours une référence du genre, et la redécouvrir en 2025 avec cette présentation soignée, c’est un bonheur pour tout fan de tactical-RPG avide de bon scénario.
Toujours le GOAT en 2025
En fin de compte, Final Fantasy Tactics: The Ivalice Chronicles est exactement le remaster que j’espérais : respectueux de l’œuvre culte d’origine, tout en y apportant suffisamment de confort moderne pour la rendre agréable à jouer aujourd’hui. Oui, on pourra chipoter sur l’absence de contenus additionnels – pas de nouvelles missions ou personnages par rapport au jeu de base, et même les ajouts exclusifs de la version PSP War of the Lions manquent à l’appel, ce qui pourra décevoir les fans les plus fervents. On note aussi çà et là un système automatique (caméra, accélération) un peu poussif comme on l’a dit, qui aurait mérité d’être plus flexible. Mais ces bémols n’entachent jamais le plaisir immense que procure cette redécouverte. Je retrouve dans The Ivalice Chronicles tout ce qui m’avait fait tomber amoureux du jeu il y a des années : un gameplay tactique exigeant et gratifiant, une personnalisation d’équipe poussée à l’extrême, une ambiance musicale envoûtante et un récit mature. À mes yeux, ce remaster est plus riche et abouti encore que Final Fantasy Tactics (qui était déjà excellent dans son style) grâce à la densité de son scénario et la complexité de ses systèmes de jeu. Malgré quelques archaïsmes restant, on a là une leçon de game design intemporelle, remise au goût du jour avec soin. Pour moi, ce Final Fantasy Tactics nouvelle génération mérite un bon 16/20, sans hésitation. Fans de stratégie, foncez – et bienvenue dans Ivalice, plus passionnante que jamais.

Verdict : 16/20. Un retour gagnant d’une légende du tactical-RPG, qui sublime son matériau d’origine tout en accusant de légers retards d’ergonomie. Plus qu’un remaster, une véritable lettre d’amour aux fans de la première heure, à savourer sans modération.
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