Absolum

[Test] Absolum: Streets of Mage

Temps de lecture estimé :7 Minutes, 21 Secondes
Les +
  • Direction artistique superbe, style BD en 2D très soigné
  • Gameplay complet : esquives, contres, dashs, effets élémentaires
  • Progression motivante grâce aux missions, quêtes et évolutions entre les runs
  • Mode coop local et en ligne avec équilibrage dynamique
  • OST exceptionnelle signée Gareth Coker
  • Défis variés et quêtes secondaires pendant les runs
Les –
  • Difficulté parfois rude pour les non-initiés au roguelite
  • Rigidité typique des beat ’em up dans les mouvements

Une affaire de Nostalgie.

Quand j’ai vu les premières images d’Absolum, j’ai tout de suite eu envie d’y jouer. Pour une raison simple : j’ai grandi avec des beat ’em up comme Streets of Rage, Tortues Ninja ou encore Final Fight sur Super Nintendo et Megadrive. Ce sont ces jeux-là qui m’ont fait aimer le jeu vidéo. Même si je n’y joue plus aussi souvent aujourd’hui, c’est un genre qui reste gravé dans ma mémoire.

Avec Absolum, je me retrouve face à un titre qui parle directement à cette part de nostalgie. Mais ce que j’ai très vite remarqué en regardant le jeu d’un peu plus près, c’est qu’il intègre un genre que je connais très peu : le roguelite. Un genre qui me faisait un peu peur. J’avais peur que la boucle infinie me perde ou me décourage.

Alors oui, je vous l’avoue tout de suite, et vous allez comprendre pourquoi en lisant ce test, j’ai été à deux doigts de me décourager. Et pourtant, pour tellement de raisons, ce jeu est devenu presque une addiction. C’est là que j’ai compris le pouvoir du roguelite.

Absolum est sorti le 9 octobre 2025 sur PC, Nintendo Switch, PS4 et PS5, développé par Guard Crush Games & Supamonks, et édité par les Français de Dotemu, devenus experts du genre beat ’em up ces dernières années avec des titres comme Tortues Ninja: Shredder’s Revenge ou Streets of Rage 4.

Tiens donc, ça sent bon la nostalgie, tout ça.

Une histoire en surface, un gameplay en profondeur.

S’il y a un point qui n’impressionne pas dans Absolum, c’est bien son histoire. Elle n’est pas mauvaise, loin de là, mais elle n’a rien d’inoubliable non plus. Soyons honnêtes, si on enchaîne les runs, ce n’est clairement pas pour connaître la suite du scénario, mais pour le plaisir du gameplay.

Pour faire simple, un grand méchant, le Roi-Soleil Azra, a pris le monde de Talamh en otage et a réduit tous les mages en esclavage. Mais tout n’est pas perdu. Une enchanteresse puissante, Uchawi, fait émerger une rébellion. À l’aide d’une magie interdite, elle compte bien renverser Azra et restaurer l’équilibre.

Je vous avais prévenu, c’est classique.

Nous voilà donc dans la peau de plusieurs mages, au départ, on peut choisir entre deux personnages, Galandra, une elfe agile, et Karl, un nain plus robuste et direct au combat. En avançant dans le jeu, deux autres personnages se débloquent, mais promis, je ne vous spoile pas plus ici. Chacun possède ses forces, ses builds, ses compétences, et apporte une vraie diversité de gameplay. L’histoire pose un cadre efficace, bien intégré aux dialogues, aux PNJ et aux environnements. Mais ce n’est pas elle qui vous fera dire « allez, encore un run ».

En revanche, ce qui vous fera relancer une partie, c’est le gameplay.

Et là, Absolum brille vraiment. Le jeu propose un gameplay exigeant, mais gratifiant, entièrement basé sur le placement, le timing et la maîtrise des mécaniques. Ce n’est pas un beat ’em up bourrin. Il faut apprendre à esquiver, à contrer au bon moment, à faire des dashs vers l’avant pour briser une attaque ou placer un clash en portant un gros coup au bon timing, et à gérer l’espace intelligemment pour éviter de se retrouver encerclé.

Le gameplay peut sembler un peu rigide au début, c’est souvent le cas dans ce genre, mais on s’y fait rapidement. J’ai aussi beaucoup aimé les interactions avec l’environnement. On peut pousser des ennemis dans le vide, les écraser à l’aide d’un sanglier ou d’un dragon, ou encore profiter des pièges du décor pour inverser un combat mal engagé.

Bref, plein de façons de casser des bouches. Pour mon plus grand plaisir.


La progression : l’échec comme moteur.

Comme tout bon roguelite, on avance en échouant. Chaque run permet de gagner des ressources à échanger auprès de PNJ pour améliorer son personnage, que ce soit en vie, en dégâts ou en compétences. On peut également réaliser des quêtes annexes trouvées directement pendant les niveaux. Si elles sont complétées dans le run, elles offrent des bonus immédiats comme des soins, des objets ou des compétences. Rien de vraiment innovant, mais terriblement efficace.

À titre d’anecdote, après 6 heures de jeu, je me suis retrouvé complètement bloqué, enchaînant les runs et mourant encore et encore face au même adversaire. Et là, je pense que vous commencez à comprendre ce que je voulais dire par « j’ai failli me décourager » dans mon introduction. Mais je n’ai pas lâché.

J’ai fouillé un peu sur Internet, histoire de débloquer la situation, et j’aimerais vraiment pouvoir vous dire que je me suis amélioré, que j’ai compris les mécaniques, que j’ai fini par battre le boss grâce à mon skill. Mais non.

En réalité, je n’avais tout simplement pas vu l’arbre de compétences pour faire évoluer mon personnage. Quand je vous disais que je découvrais les roguelites, voilà ce que ça donne. Et une fois les bonnes améliorations activées, le jeu est tout de suite devenu un peu plus facile.

Mais loin d’être reposant pour un débutant comme moi, malgré ma trentaine bien entamée, Absolum reste un jeu exigeant. Il n’y a aucun réglage de difficulté, mais le jeu semble adapter légèrement les soins et les récompenses pour ne pas frustrer complètement le joueur. Il existe aussi de nombreux bonus à débloquer pendant les runs, comme l’achat de compagnons ou de compétences supplémentaires, notamment l’Arcana, la super attaque du jeu.

Il faut de la persévérance, mais chaque retour en arrière sert à rebondir plus fort. J’ai fini par battre le boss, le fameux Roi-Soleil Azra, après un peu moins de 20 heures de jeu. Mais je n’ai aucun doute que pour un joueur plus habitué aux roguelites, 8 heures suffiraient à en venir à bout.

Quant au New Game+, vous pouvez facilement rajouter une vingtaine d’heures pour espérer tout voir. Autant dire qu’il y a de quoi s’occuper un bon moment.


Une DA ABSOLUMent fantastique.

Le jeu est sublime. Que dire de plus ? Chaque niveau en met plein les yeux, aussi bien sur le plan graphique que sur le plan artistique.

On évolue dans une 2D au style bande dessinée, avec des paysages en plusieurs plans d’une richesse incroyable qui donnent de la profondeur, une colorimétrie vive, mais parfaitement lisible. Des environnements tellement variés que même après 20 heures de jeu, je continuais à découvrir de nouveaux panoramas.

Les ennemis et les boss sont bien désignés, parfois même attachants, et les animations sont propres, fluides et dynamiques. C’est une véritable lettre d’amour aux jeux d’arcade fantasy, modernisée avec soin.


Do you smell what Gareth is cooking

La bande-son, composée par Gareth Coker, est tout simplement brillante. C’est un vrai coup de cœur. Épique, immersive, parfaitement intégrée au rythme du jeu, elle accompagne chaque moment avec justesse. Ce qui force le respect, c’est cette capacité à rendre le thème principal d’Absolum immédiatement reconnaissable, tout en le faisant évoluer tout au long de l’aventure. On retrouve des variations, des subtilités, des notes reprises dans différents styles et ambiances, ce qui donne une vraie cohérence musicale du début à la fin.

Et croyez-moi, si un jour, vous tombez sur un blind test spécial jeux vidéo, vous reconnaîtrez le thème d’Absolum sans hésiter. Il s’imprime dans la mémoire. La BO est disponible sur Spotify, et même en vinyle, que je trouve visuellement superbe. Pour les collectionneurs et les amateurs de belles éditions, c’est clairement une pièce à part.

Les bruitages en jeu sont également excellents, notamment les impacts lors des combats, très satisfaisants à l’oreille. Les voix anglaises des différents personnages principaux et des PNJ apportent une vraie richesse à l’ambiance globale. Et ce n’est pas tout. Au fil des rencontres, certains personnages interprètent carrément des chansons intégrées à la bande-son, renforçant encore plus la personnalité de l’univers.

Bref, rien à redire. L’habillage sonore est soigné, travaillé et cohérent de bout en bout. Et oui, on a bien senti ce que Gareth était en train de cuisiner.


Un Beat’em up sans coop est-il un vrai beat’em up ?

Le jeu propose du multijoueur à deux, en coop locale ou en ligne. Car oui, comme tout bon beat’em up qui se respecte, les combats sont encore meilleurs quand ils se partagent. J’ai personnellement testé le matchmaking en ligne, qui te met avec un joueur situé à peu près au même point que toi dans la progression. Il est également possible de lancer une partie privée avec un ami.

Je n’ai pas encore testé ce mode dans sa totalité. Cependant, le jeu indique qu’un système d’équilibrage adapte la difficulté en fonction de la progression des deux joueurs, pour que chacun y trouve son compte. C’est une belle idée pour un roguelite beat’em up, car vivre l’aventure à deux, ça reste un vrai plus.

Retrouver ma vidéo découverte en compagnie d’Hidan sur la chaine youtube de Game Cover.

Encore un GOTY potentiel cette année ?

Bon, vous l’avez compris en me lisant : j’ai tout simplement adoré Absolum de bout en bout. Ce n’est pas juste un beat ’em up à l’ancienne. C’est un mélange intelligent de nostalgie et de modernité, de baston exigeante et de progression gratifiante.

Il m’a permis de retrouver des sensations de jeu oubliées, tout en découvrant les mécaniques du roguelite. Visuellement superbe, exigeant sans être injuste, avec un univers prenant et une OST grandiose, c’est un jeu qui mérite vraiment qu’on s’y accroche. Et c’est quelqu’un qui n’est pas spécialiste du genre qui vous le dit. En l’occurrence, je trouve qu’Absolum est parfait pour débuter dans ce style, même si je ne doute pas de la qualité des autres roguelites. L’univers général du jeu m’a convaincu dès les premières minutes.

Et pour info, comme je le dis dans ma vidéo découverte que vous pouvez retrouver sur la chaîne YouTube de Game Cover, j’ai fait ce test sur Switch 2, et le jeu tourne magnifiquement bien, notamment en version portable. Aucun souci technique pendant mes heures de jeu.

Un titre obligatoire pour les fans de beat ’em up, les curieux du roguelite, ou tout simplement les amateurs de beaux jeux bien pensés. Comme on le disait dans les années 2000 : un must-play.

Ce test a été réalisé grâce à une version commerciale fournie par l’éditeur. Et non, Gareth ne m’a pas payé pour dire que sa BO est un chef-d’œuvre. Promis.

Breton et fière de l'être, ancien commentateur de catch, fait des vidéos sur YouTube depuis 10 ans, passionné de FPS et jeux de sports, à écouter chaque semaine dans le podcast de Game Cover.

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